Le Nez - Dénouement
Je navais pas du tout prévu une suite pour « le nez ». Cest surtout Patrick, alias PP06, qui a sournoisement instillé dans mon esprit, les mots explication et vengeance.
Cela fait six mois que David est parti. Le choc a été tellement violent, que jai dû être hospitalisée, après que mes parents maient trouvée dans un état catatonique, sur le sol de la cuisine. Jétais sévèrement déshydratée après deux jours par terre. Depuis, je suis en arrêt maladie.
Le mariage a été annulé faute de fiancé. Bien entendu, la raison en a été connue et commentée par tous. Maintenant, je suis la honte de la famille, la traînée du bureau et la salope de mon cercle damis.
Pour être sûr que je ne fasse pas de bêtises, le médecin ma prescrit des médicaments. Je les avale comme des bonbons, mais ça ne change rien ; il ne reviendra pas et jen suis responsable.
Jai cédé à Sébastien et à son copain Laurent, jai accepté tout ce que javais refusé à mon fiancé. Non seulement javais trompé David, avec deux hommes en même temps, mais en plus, je métais laissée sodomiser par les deux.
Ils mavaient baisée dans tous les sens et je navais rien refusé. Une levrette, pendant quon me baisait la bouche, une double pénétration anale et vaginale, jen passe et des meilleures. Ils avaient échangé leurs places à plusieurs reprises, varié les positions et ils avaient rempli tous mes trous de sperme. Cest aussi sordide et vulgaire que vrai, hélas.
Tout sétait fait sans la moindre protection. Ils mavaient pénétrée sans se préoccuper de grossesse ou dIST. Par chance je prenais la pilule, mais ça ne protégeait pas contre les maladies. Les tests faits pendant mon hospitalisation étaient tous négatifs. Ironiquement, ça a été le seul point positif dans ma vie dernièrement.
David la su et ma quittée après avoir fait disparaitre toute trace de notre vie commune. Il nen reste rien, à part cette lettre quil ma laissée en partant.
Pourquoi ? Mais pourquoi ? Je ne me comprends pas. Javais tout et je lai gâché pour une histoire de cul. Je donnerais tout ce que je possède, pour revenir en arrière et exploser les couilles de Seb, lorsquil ma invitée danser.
Ma vie est foutue et mon avenir inexistant. Je me contente de respirer, et encore, cest un réflexe musculaire. Mes parents viennent régulièrement me voir, mapportent à manger et sassurent que je me nourris. Je ne sors plus, je nai envie de rien. Ma mère me force à me doucher, chose que joublie souvent aussi. Pourquoi prendrais-je soin de moi, ou plutôt, pour qui ?
Jai essayé davoir des nouvelles de David, sans succès ; ses amis refusent de me parler. Je ramperais à ses pieds, si cela pouvait changer quoi que ce soit, mais si la situation avait été inversée, lui aurais-je pardonné ?
Jai lu lhistoire dune certaine Alice, qui avait été abandonnée par son mari, après lavoir trompé. Il avait disparu, mais elle lavait retrouvé grâce à un détective privé. Je nai pas le courage de faire la même démarche. Si je le retrouve, je ne pourrai pas le regarder en face, car je nai pas dexplications et encore moins dexcuses, pour ce que jai fait.
Comme tous les jours, ces derniers mois, je massois sur le canapé et jallume la télé. Peu importe ce quil y a à lécran, je ne regarde pas. Le bruit de fond comble partiellement le vide de mon existence.
Je reprends brusquement mes esprits. Mes insomnies nocturnes me provoquent de la somnolence pendant la journée. Jai limpression davoir raté quelque chose. Je regarde autour de moi, quest-ce que ça peut bien être ? Pourquoi ce sentiment durgence ?
Je regarde la télé, cest le JT et il y a une interview dun auteur apparemment célèbre, Eler, connais pas.
Jai enregistré le JT. Je ne sais pas combien de fois jai regardé les images. Cest lui, il fait partie des personnes évacuées des bâtiments alentour, plus par peur des risques chimiques que de lincendie. Il porte un masque pour protéger son odorat, mais cest lui, son regard ne trompe pas.
Je veux le voir. Je dois le voir. Jai besoin de le voir. Je jette quelques affaires dans un sac et je fonce à la gare. Je ne suis pas en état de conduire, mais le train fera laffaire. Deux heures dattente et six heures de train plus tard, je suis arrivée. Cest laube, je me sens reposée, jai dormi quatre heures daffilée pendant le voyage. Cela ne métait plus arrivé depuis
oui, depuis.
Jai trouvé un petit hôtel, près de la gare. La chambre nest pas prête, il est trop tôt. Peu importe, je laisse mon sac et prends un taxi. La fortune souriant aux idiots, le chauffeur connait bien la zone industrielle. Il me conduit jusquà un bâtiment, dans lequel une grande marque de cosmétiques fait de la recherche. David ne peut travailler que là.
Je me poste dans un coin, derrière des containers. Jai une vue parfaite sur lentrée. Les premiers employés arrivent puis cest le troupeau, et pendant un moment, jai peur de le rater. Enfin, il arrive, cest bien lui, comme dans mes souvenirs.
Quand il entre dans le bâtiment, je reprends ma respiration, que javais retenue sans men rendre compte. Il venait du côté parking, il a donc un véhicule. Je retourne à lhôtel en bus, minstalle dans la chambre et cherche une agence de location proche.
A midi, je suis garée à proximité du parking, mais il napparait pas. Jai oublié de me prendre à manger, tant pis, je nai pas faim de toute façon, je suis trop stressée.
Il est bientôt 21h, je pense lavoir manqué, mais je nose pas rentrer. Finalement, jai eu raison, il arrive peu après. Quand une voiture sort du parking, il fait nuit et je narrive pas à distinguer le conducteur, mais ça ne peut être que lui. Je le laisse prendre un peu davance et jentame la poursuite.
Je le suis jusquà un petit immeuble, dans un quartier calme. Dès que je le vois se garer, je précipite la voiture dans un petit espace libre, moitié trottoir, moitié passage piétons. Maintenant je sais où il habite, mais un code mempêche dentrer.
Le lendemain, après une étonnante bonne nuit de sommeil, je suis postée devant lédifice aux aurores. Je le vois sortir, je nose pas me montrer et encore moins lui parler. Dès quil sest éloigné, je viens rôder devant limmeuble. Cest bon, en journée la porte nest pas sécurisée.
Je rentre et fais le tour des boîtes aux lettres. Cest lappartement 4F. Je monte par les escaliers pour être plus discrète. Je me retrouve devant sa porte, je ne sais pas quoi faire. Je la contemple un moment, mais je nose pas rester longtemps, de peur dalerter les voisins.
Pendant toute la journée jalterne promenades dans le quartier et visites à lappartement, pendant lesquelles je me colle à la porte et jécoute. Cest pitoyable ? Oui.
En milieu daprès-midi, je reviens une fois de plus vers limmeuble, quand je maperçois que sa voiture est déjà là. Je ne sais pas combien de temps je suis restée figée. Puis tel un automate, je rentre dans le bâtiment et me dirige vers lescalier. Ce nest pas conscient, je ne réalise pas vraiment ce que je fais.
Jai sonné. Jattends. Quoi ? Je ne sais plus, je ne réfléchis pas. La porte souvre.
- Bonjour.
- B
b
bonjour.
Cest une belle jeune femme qui ma ouvert.
Je suis dans la voiture. Jai eu un trou noir et je ne sais pas ce qui sest passé. Jai vu cette femme et après
? Je pleure toutes les larmes de mon corps et prends une décision. Je rends la chambre, la voiture et retourne à la gare. Dans le train, je fais le point. Jai vu ce quaurait été ma vie, jai touché le paradis mais il nest pas pour moi, je resterai en enfer. Je suis responsable de mon malheur, mais je ne suis pas la seule. Sébastien va payer lui aussi.
Une semaine est passée et je viens de charger le revolver pour la dernière fois. Cela fait deux jours que je le manipule. Jai appris sur internet comment faire. Ce sont mes parents qui ont été étonnés et ravis de me voir dîner aussi souvent chez eux. Le temps quil ma fallu pour trouver larme de mon père, cachée dans la maison.
Je suis planquée à côté de lentrée de limmeuble de Sébastien, le moment est arrivé. Je le vois sapprocher. Jai de la chance, il fait nuit et il ny a personne alentour. Je tiens larme dans ma main droite. Pour être sûre de latteindre, je devrai mapprocher à moins de deux mètres. Je me sens mal
Jai eu une absence, je suis désorientée et jai les jambes en coton. Le revolver ! Je ne lai plus. Je regarde autour de moi, rien, il nest nulle part. Dépitée par la perte de larme et par loccasion perdue, je retourne chez moi.
Après avoir ruminé quelques jours, je décide de retourner au travail. Je marrange avec le médecin, ravi de me voir reprendre du poil de la bête. Sil savait ! La gorge est une zone particulièrement vulnérable, une paire de ciseaux suffira et tant pis pour la discrétion. Je plaiderai la folie.
Lundi au bureau, je sens tous les regards braqués sur moi. Tout le monde est au courant de ma situation. Jai droit à dhypocrites paroles de bienvenue. La salope dépressive est de retour, voilà ce quils pensent tous en réalité.
Après avoir pris des ciseaux neufs dans la réserve, je monte à létage de Sébastien. Les gens me regardent et je sais aussi ce quils se disent : la traînée vient voir son amant. Il nest pas là. Une secrétaire, un peu plus compatissante, sapproche de moi.
- Bonjour. Seb nest pas venu travailler. Il est malade. Cest grave, car il a été hospitalisé ce week-end.
- Ah
daccord, merci, je voulais juste
rien, oublie.
Le reste de la semaine est passé sans que je ne me décide : je lattends au bureau ou je vais en finir à lhôpital ? Le vendredi soir est arrivé et je suis toujours dans le flou. Je rentre à la maison, fatiguée par la tension nerveuse de lindécision. En entrant, je sens une différence. Quelque chose a changé dans la cuisine. Sur la table. UNE LETTRE ! Je me précipite pour la lire.
Tu ne te rappelleras donc jamais que je suis un nez. Jai senti ta présence devant chez moi, le jour où tu es venue sonner. Ton odeur est imprégnée dans ma mémoire et ton parfum est une de mes créations, il est unique et spécialement créé pour toi.
Mais revenons en arrière, à ce matin maudit où tu es revenue couverte des fruits de ta débauche. Jai été anéanti, mais jai quand même senti que ton odeur avait changé, ta sueur était différente. Je ne savais que penser, alors jai récolté tous les échantillons possibles sur toi. Je tai même piqué le doigt, avec une épingle, pour recueillir un peu de sang. Épuisée par ton orgie de sexe, tu nas pas bronché. Pour finir jai aussi pris ta culotte et avant de partir, jai donné le tout à un ami qui travaille dans un labo.
Quelques semaines plus tard, il ma transmis les résultats. Mon intuition était correcte, il y avait des traces dune sorte de GHB, dans ton organisme. Ce produit stimule ta libido, amoindri ta volonté, mais ne provoque pas une perte de mémoire.
Pourquoi ne suis-je pas revenu, quand jai su que tu avais été e ?
Parce que cela ne changeait rien à ta trahison. Une première fois, tu avais eu envie de lui et cela tavait suffi pour me mentir et le retrouver une deuxième fois. La drogue na été quun coup de pouce, à un adultère que tu avais déjà mis en route.
Jai décidé de me venger des hommes qui ont détruit mon couple. Cela a été facile de les retrouver. Le GPS de la voiture ma indiqué ladresse où tu avais passé la nuit. Ils sont voisins ; je les ai tout de suite reconnus. Leurs odeurs, que javais senties sur toi, bien sûr ; je les avais mémorisées. Jen ai suivi un, jusquà ton entreprise et lautre jusquau laboratoire dun groupe pharma. Cest lui qui leur procure la drogue probablement.
Je suis un chimiste, comme tu me présentais. Sais-tu ce quest un poison binaire ? Il se compose de deux substances, inoffensives séparément mais redoutables une fois combinées. Cest ce que jai utilisé sur eux. Un des éléments doit être absorbé, mais un contact cutané suffit pour lautre.
Un soir, dans un pub, jai « sympathisé » avec eux et jai offert quelques tournées. Je leur ai administré le premier composant. Deux semaines plus tard je suis venu leur administrer le second, je lai badigeonné sur leurs boîtes aux lettres et leurs poignées de porte.
Cela ne va pas les , non. Je ne veux pas quils sen tirent à si bon compte. Ce poison provoque des lésions nerveuses. Ils vont récupérer peu à peu leur mobilité, mais leur impuissance est définitive. Plus dérections, punis par là où ils ont péché. Ils mont volé ma vie pour assouvir leurs désirs malsains ; ma conscience ne me tourmente pas.
Cest moi qui tai pris ton revolver devant chez ton amant. Je venais dappliquer le second composant, quand je suis tombé nez à nez avec toi. Jai utilisé un petit spray à base de scopolamine, très, très allégée. Javais prévu une petite assurance en cas de problème. Cela ta désorientée et provoqué une petite amnésie. Je nallais pas te laisser commettre un , javais mieux.
Je réponds aux dernières questions que tu peux te poser. Oui, jai eu une aventure avec la jeune femme que tu as vue chez moi. Oui, elle ma donné ce que tu mas refusé, mais donné à dautres. Oui, elle est enceinte. Oui, elle est fiancée.
Non, je ne suis pas le père. Non, je ne suis pas le fiancé. Nous nétions pas faits lun pour lautre. Un jour, je lai présentée à un collègue et ça a été un coup de foudre mutuel.
Je lui ai demandé de remplacer sa bague par la mienne, quand tu es arrivée. Je voulais te punir et te chasser, car je ne pardonne pas ta trahison. Si je técris, cest à la demande de mon amie. Elle a été bouleversée par ta réaction quand tu las vue et elle ma fait promettre de te donner des explications.
Je suis effondrée. Je me suis comportée comme une salope sans cur. Concentrée sur mon nombril, je navais pas mesuré lampleur du mal que je lui avais fait. Je nai pas seulement détruit ma vie, jai aussi dévasté la sienne. Pour quun homme, aussi doux et gentil que lui, ressente le besoin de se venger, cest que je lui ai déchiré son cur et son âme. Je pleure, cest tout ce que je peux faire.
Je ne comprends pas pourquoi il ne sest pas vengé de moi. Comme il lindique dans son courrier, si je navais pas accepté daller voir Sébastien, avec une idée derrière la tête, jamais il naurait pu me droguer. Je suis la principale coupable, jai obtenu ce que jétais venue, inconsciemment ou pas, chercher.
Je ne sais pas si jaurais franchi le cap de ladultère, si ces salauds ne mavait pas e, et je ne le saurais jamais. Une chose est sûre, jaurais refusé la sodomie.
Je réalise que David mignore ; je ne suis même pas digne de sa vengeance. Ce nest pas grave, je vais le faire pour lui. Un bain et le sèche-cheveux qui tombe. Un bête accident et on nen parle plus. Désolée pour mes parents.
Jen suis là de mes divagations, quand soudain je me dis, et si
oui
et si. Peut-être ressent-il
encore
je ne sais pas. Un soupçon despoir me frôle. Y aurait-il une vague lueur dans les ténèbres ou est-ce un mirage ? Perdue pour perdue, je dois lui parler.
Ma décision prise, je fonce à la voiture, non sans dabord brûler la lettre et faire disparaître les cendres dans lévier, jai vu les Experts. Plus daveux écrits.
Un klaxon me réveille brusquement, je reprends difficilement le contrôle de ma voiture en zigzagant sur lautoroute. Je me suis assoupie au volant. Epuisée, je marrête à la première aire et je mendors comme une masse.
Quand je me réveille, le jour se lève et il me reste encore beaucoup de route. Pas grave, je fonce et deux heures plus tard, je déboule dans sa rue. Je me dirige vers un camion de déménagement garé devant limmeuble de David et plante les freins à la dernière seconde. Cest bon jai coincé le véhicule.
Je me précipite dans lallée et monte dans lascenseur. Quil est lent ! Arrivée au bon étage, je bondis dehors ; la porte est grande ouverte et deux types sortent un canapé. Je pénètre dans lappartement et le cherche des yeux. Les déménageurs me regardent bizarrement. Je dois avoir lair dune folle, débraillée et échevelée. Là ! Dans la cuisine.
Une panique soudaine me fait boguer et tout ce que javais préparé est effacé de mon cerveau. Affolée, je me jette à ses pieds, enserre ses chevilles avec mes bras et pose ma tête sur ses chaussures. Jimplore sa pitié, je supplie son pardon, je crie mon amour pour lui, je suis prête à accepter toutes les punitions et tout ce quil mimposera comme sanction. Tout, je ferai tout ce quil veut, pour rester avec lui. Je ne dois pas être très cohérente, ni compréhensible.
Soudain deux mains me prennent sous les aisselles et interrompent ma litanie. David essaye de me relever. Je suis à moitié debout, quand soudain je panique. Il veut me chasser ! Je reste à genoux et passe me bras autour de lui pour len empêcher.
Quest-ce que je sens sur ma joue ? Une bosse est en train de grandir à son entrejambe. Incrédule, je lève les yeux vers lui. Son regard ne laisse rien transparaître. Il tire à nouveaux sur mes bras et je me retrouve debout contre lui.
Il me regarde un moment, me prend par la main et me tire dans la salle de bains, hors de vue des déménageurs ; le spectacle est terminé. Je me laisse conduire, sans savoir ce quil me veut. Peu importe, il me touche et cest plus que je nai osé rêver depuis sa disparition.
Il ferme la porte derrière nous. Jose à peine soutenir son regard, jai honte. Je baisse les yeux et vois une phénoménale érection emprisonnée. Il suit mon regard et constate lui aussi la bosse. Je le sens décontenancé par la situation.
Devant son manque de réaction, je tombe à genoux, ouvre son pantalon et sors de son écrin, le plus beau bijou quil mait été donné de voir, ou plutôt de revoir. Je lengloutis et commence une fellation, comme je nen ai jamais faite. Jai tellement peur quil me repousse que mes mains sont agrippées à ses hanches. Je nutilise que ma bouche et je ne laisse pas son sexe en sortir. Je lavale le plus loin possible, et par moments, ses poils pubiens me chatouillent le nez.
Il pousse un cri rauque et se vide dans ma bouche. Javais oublié son goût et cest avec délice que je bois son nectar. La dernière goutte avalée, je libère son sexe, mais je continue à le lécher, lembrasser et à frotter mon visage contre lui. Son érection qui avait à peine diminué, reprend de plus belle.
Cette fois je me lève, je déboutonne mon pantalon et le baisse en même temps que ma culotte. Je piétine pour finir de sortir mes pieds. Debout face à lui, je pose mes fesses sur le lavabo et mon pied gauche sur les toilettes. Je prends son sexe dans la main et le tire vers moi, puis en moi. Il colle son bassin au mien et commence à me donner des coups de reins.
Les sensations sont indescriptibles. Je sens un bien-être et une chaleur menvahir. De plus en plus rapidement, monte depuis mon ventre un orgasme ravageur. Mon hurlement doit sentendre dans tout limmeuble, je nai jamais rien ressenti daussi fort. Je passe mes bras autour de son cou et pleure sur sa poitrine. Il continue à aller et venir en moi, cest tellement bon.
Je réalise brusquement que je ne prends plus la pilule et que je suis dans un période du mois délicate. Je ne veux pas lenchaîner à moi avec un . Je suis déjà tombée assez bas, je nirai pas plus loin. Je le repousse un peu, à son grand étonnement. Je lui tourne le dos et pose cette fois mon pied droit en hauteur. Je prends son sexe et lappuie sur mon anus. Je le sens réticent, Il doit se rappeler ces deux salauds à qui jai donné mon cul et imaginer une sorte de compensation. Ça ne lui plaît pas.
- Je ne prends plus la pilule, pourquoi le ferais-je ?
Il a compris et senfonce dans mon rectum. Je sens mon cul qui souvre facilement. Il me prend dans ses bras et me caresse les seins dune main, tandis que lautre stimule mon clitoris. Je sens à nouveau une sensation de chaleur monter dans tout mon corps. Il accélère le rythme, la sensation devient de plus en plus forte et à nouveau je jouis, encore plus violemment que la première fois, pendant quil se vide dans mon rectum.
Jai les jambes coupées et je dois masseoir sur les toilettes. Je sens mon anus dilaté qui évacue le sperme de David. Je me regarde et me demande comment il a pu avoir envie de moi. Je nai pas vu lesthéticienne depuis son départ, jai plein de poils et une forêt vierge entre les jambes. Pas très appétissant tout ça.
- Tu mas tellement manqué.
Cela faisait si longtemps que je navais plus entendu sa voix, que jéclate en sanglots. Je pleure tellement que je narrive pas à articuler une parole. Je voudrais lui dire ce que je ressens, mais je ny arrive pas. Cest encore pire quand je me rends compte quil pleure aussi. Je ne sais pas combien de temps dure ma crise de larmes, mais une fois calmée, je suis épuisée.
David sest assis en face de moi, sur la baignoire. Il me regarde et jai peur de ce quil va me dire.
- Jai beaucoup souffert et je narrive pas à te pardonner.
- Je ne me suis pas pardonnée à moi-même, pour ce que je tai fait subir. Je ne le ferai jamais dailleurs.
- Chaque fois que jenvisage de reprendre contact avec toi, je timagine avec ces deux hommes.
- Je te dégoute. Je me dégoute aussi, je comprends.
- Je ne sais pas, peut-être que jaurais dû te parler de ce que jai ressenti après votre première rencontre.
- Tu ny es pour rien. Jaurais dû me rendre compte toute seule, à quel point mes actes étaient choquants et voir les signes de ton mal-être. Jétais égoïstement concentrée sur ma petite personne. Jai été assez conne pour me sentir flattée par les attentions de ce salaud et oublier notre couple. Jai tellement honte de moi.
- Tu y as beaucoup réfléchi.
- Ça tourne en boucle dans ma tête, non-stop, et je ne trouve jamais de réponse à mon comportement.
- Je ne sais pas quoi faire. Pour linstant je narrive pas à nous envisager ensemble. Il me faudra plus de temps et un jour peut-être
- Je ne te demande que ça : de lespoir.
- Je vais partir à létranger, jai accepté un contrat pour la création dun nouveau parfum. Je serai parti, six mois, un an, peut-être plus.
- Je tattendrai.
- Crois-tu que tu y arriveras ?
- Oh oui ! Je ne veux que toi. Prends le temps quil te faut, mais je te supplie de ne pas moublier. Jai commis la pire des erreurs une fois, je ne recommencerai pas.
- Je ne te promets pas de revenir.
- Je tattendrai.
Je repars, le laissant gérer le transfert de son mobilier vers un garde-meuble. Aucune promesse, seulement lespoir. Rien de plus fragile, mais rien de plus merveilleux.
Six mois plus tard, Sébastien est revenu au bureau et je nai pas laissé passer la moindre occasion de lui pourrir lexistence. Je le croisais à toute heure et partout, comme lui quand il cherchait à me baiser. Je lui parlais des levers difficiles le matin ou de lérection dun nouvel édifice dans la rue. Je nétais pas discrète et mes propos devenant de plus en plus explicites, tout le monde a vite compris ses petits problèmes.
Un jour où je lavais particulièrement humilié devant ses collègues, je lai vu pleurer dans son bureau et je suis allée le rejoindre.
- Je sais ce que tu mas fait salopard. Ton copain et toi mavez e pour me baiser. Vous avez foutu ma vie en lair, juste pour votre plaisir. Vous ne mavez pas laissé la possibilité de me refuser à vous. Vous mavez même enculée, alors que je lavais refusé à mon fiancé.
Il pleurait de plus belle, sans que cela ne mémeuve, il navait que ce quil méritait. Combien dautres femmes avaient-elles eu leurs vies détruites pas ces salauds ?
- Je sais ce qui vous arrive à tous les deux, votre impuissance, et ce nest pas cher payé. Je vais men réjouir tous les jours et tu peux dire à ton salaud de copain, que cest à cause de moi et que jen suis fière. Allez vous faire foutre tous les deux, parce que cest tout ce quil vous reste à faire sans vos queues.
Lui cracher mon venin au visage mavait fait un bien fou. Peu après, Seb a eu un « accident » et est décédé. Ses actions avaient failli me pousser sur la même voie. Je nai pas versé une larme pour lui, jai même fêté ça au champagne. Je ne sais pas ce quest devenu Laurent, mais je lui souhaite de vivre un enfer.
Jai également changé demployeur à cette époque, après un petit incident. Un gros con alléché par ma réputation, ma demandé si mon cul était toujours disponible après un bon repas. À mon grand bonheur je portais un pantalon et jai été ravie de lentendre pleurer et gémir en rampant, après que mon genou ait rencontré son entrejambe.
Bientôt un an et demi que nous nous sommes vus ce fameux jour et je lattends toujours. Jai des besoins, comme toute femme, et je les comble avec mes doigts et des jouets, en repensant à ce qui sest passé dans cette salle de bains. Cest mon trentième anniversaire, jai refusé linvitation de mes parents avec une vague excuse, quils ont fait semblant de croire. Cest un de ces jours particuliers où mon moral est au plus bas, comme pour son anniversaire, celui de notre rencontre et celui prévu pour notre mariage.
On sonne à la porte. Les parents sont venus me faire une surprise, malgré tout. Jouvre et il est devant moi, un bouquet à la main. David !
Jouvre les yeux. Je suis couchée sur le canapé du salon. David est assis à côté de moi et me regarde lair inquiet.
- Tu tes évanouie. Je pensais te faire une surprise, mais pas à ce point.
- Tu es revenu ?
- Oui.
- Tu vas rester ?
- Oui.
- Avec moi ?
- Oui. Jai beaucoup repensé à
ce qui sest passé. Je crois que nous pouvons essayer de repartir à zéro.
Cest ce que nous avons fait, nous avons tout reconstruit depuis le début. Il reste néanmoins des cicatrices qui font mal et jai toujours honte de mes actes passés. Je sais quil a connu dautres femmes pendant son absence, mais il ne mavait rien promis.
Récupérer la confiance na pas été facile, cela a duré plus dun an et ce nest pas fini. Puis un jour, il ma demandée en mariage, en moffrant une bague de fiançailles. Ce nétait pas celle de sa grand-mère ; il a pardonné, mais pas oublié. Je suis la femme de sa vie, mais plus lamour de sa vie. Il a connu dautres amours, mais cest moi quil a choisi.
Aujourdhui nous nous marions et je suis enceinte de trois mois. Ce sera un petit mariage avec ses amis, mes parents et quelques-uns de mes proches qui ne mont pas vomi dessus. Notre vie actuelle est merveilleuse, mais je regretterai toujours ce que jai détruit ; ce ne sera jamais la même chose. Je mappelle Adeline et je suis la plus heureuse des femmes.
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