La Passion Du Passé, Partie 1.
13 mai 2018, 02h15
- Pourquoi à chaque fois que je pense que tu es enfin sorti de ma vie, il faut que tu reviennes ?!?
- Peut-être parce que je dois en faire partie
10 ans plus tôt
5 septembre 2008
ELLE
Ça fait 10 mois que je sors avec Thomas quand il me semble bizarre alors quon est posé sur un banc comme souvent. Il est allongé, la tête sur mes genoux, les yeux perdus dans le vide pendant je passe ma main dans ses cheveux.
- Bon, tu vas le cracher le morceau ? Je vois bien quil y a un truc qui va pas
- Ma puce, ste plaît, y a rien
je suis KO cest tout
LUI
Je sais pertinemment que je ne la convaincs pas, elle me connaît trop bien, mais elle ninsiste pas.
Bien sûr quil y a un truc. Un putain de truc qui me fout le cul entre 2 chaises. Un truc qui me rend heureux, mais qui à la fois me fout les boules. Et va falloir que jen parle à Julie. Je sais quelle va pas aimer ça.
Je nai pas le courage de lui dire maintenant. Je suis bien là, contre elle, ses mains dans mes cheveux. Ça fait 10 mois que cest notre petit rituel quand elle sort du lycée : je lattends à la sortie et on vient se poser ici, sur ce banc avant que je la raccompagne chez elle.
Ses parents sont cool. Ils voient dun bon il notre relation et nous font confiance. Ils acceptent que je dorme occasionnellement chez eux, ou que Julie vienne dormir chez mes parents où jhabite encore. Eux aussi ne vont pas aimer ce que jai à dire à leur fille.
Il faut dire quils mapprécient beaucoup en réalité. Je suis le premier mec de leur fille. Le premier quelle a embrassé, le premier à qui elle a dit je taime, le premier avec qui elle a couché. Et tout ça ils le savent. Ils savent aussi à quel point ça compte pour une fille sa première histoire damour. Et si je lui fais du mal, je leur en ferais par la même occasion.
ELLE
- Allez viens, raccompagne moi, jai une interro demain, faut que je révise.
Il se lève, je limite et il passe son bras autour de ma taille alors que je glisse ma main dans la poche arrière de son jeans. Et cest en silence quon fait le trajet jusque devant chez moi. Je le trouve toujours aussi bizarre. Jai un mauvais pressentiment.
- Tu entres 5 minutes ? Je lui propose.
Mais il ne répond pas tout de suite.
LUI
Je jette un coup dil, et aperçois les voitures de ses parents dans la cour. Je crève denvie de rester encore un peu avec elle, mais si je repousse encore ce moment, ça va être encore plus difficile. Et puis je ne veux pas affronter ses parents.
- Non, je vais pas rester bébé.
- Ça marche, on se voit demain alors ? Me demande-t-elle, visiblement pleine de questions.
- Non
Elle me regarde de travers, attendant que je mexplique.
- Faut que je te dise un truc
et je ne sais pas par où commencer. Cest confus dans ma tête
tu sais que je taime et
- Oh putain, généralement, quand ça commence comme ça, cest pas bon
- Laisse moi finir bébé, sil te plaît
cest déjà pas facile comme ça
Elle pince les lèvres et garde le silence, me foudroyant du regard pour que je continue mes explications.
- Donc, je taime, et cest ce qui rend tout ça tellement dur.
Je marque une nouvelle pause, augmentant encore un peu son énervement.
- Jai été contacté par un recruteur. Jai passé des test et jai la chance de pouvoir passer pro
Elle me saute cou.
- Cest génial ! Tu en rêvais tellement.
Cest vrai, cest un rêve de gosse qui devient réalité. Mais elle ne semble pas réaliser ce que cela implique.
- Puis faire parti du stade français, ten parles tout le temps
- Cest pas pour le stade français Julie
je pars à Toulouse, demain
Elle relâche son étreinte, recule de quelques pas.
- Toulouse ? Demain ? Tu le sais depuis quand ?
Elle a croisé les bras sur sa poitrine et me lance le regard le plus noir que jai jamais vu.
- Ils mont dit quils me voulaient y a 4 jours. Ils mont laissé 3 jours pour leur donner une réponse. Je leur ai dit oui hier
- Et ce nest que maintenant que tu me le dis
- Jai essayé de te le dire, mais jarrivais pas à trouver les mots
ni le courage parce que je savais que jallais nous faire du mal
Elle ne dit plus un mot, puis me gifle avant dentrer dans la maison et de claquer la porte. Je reste un moment comme un con devant celle-ci avant de faire demi-tour pour rentrer chez mes parents, tiraillé par mes émotions.
ELLE
Je monte les marches 2 par 2 jusquà ma chambre. Jentends ma mère qui mappelle en bas des escaliers, mais je nai pas envie de parler pour le moment.
Je ferme la porte de ma chambre derrière moi en enfouis mon visage dans mon oreiller pour hurler toute ma douleur avant déclater en sanglots.
De légers coups se font entendre avant la voix de mère.
- Julie ? Tout va bien ? Ouvre la porte.
Cette dernière nest pas fermée à clef mais mes parents ont toujours eu beaucoup de respect pour mon intimité et nentrent jamais dans ma chambre sans y être invités.
Je ne réponds pas et pleure de plus belle. Elle toque une nouvelle fois puis un court silence sinstalle.
- Julie
La voix chaude et rauque de mon père me serre le cur. Et un nouveau sanglot se fait entendre.
- Je vais entrer parce que je minquiète pour toi
La porte souvre et jentends ses pas. Il sarrête puis sadresse à ma mère.
- Isabelle, vas lui préparer un chocolat chaud et un petit en-cas sil te plaît
Mon père sallonge près de moi, passe ses mains dans mes cheveux et je me blottis dans ses bras me laissant aller au chagrin.
- Allez, ça va aller. Tu as mal et tu auras encore mal pour un certain temps, mais tu verras quun jour tu vas te lever et la douleur se sera atténuée. Et elle le sera un peu plus chaque jour, jusquà nêtre quun souvenir et se transformer en force. Pour linstant laisse sortir tout ton chagrin, et quand tu seras prête et seulement si tu le souhaites, explique nous ce quil sest passé afin que lon puisse taider
Je ne parviens pas à lui répondre. Je pleure dans ses bras jusquà mendormir sans même toucher à lassiette et à la tasse que ma mère a posé sur mon chevet.
Les semaines suivantes sont difficiles. Je pleure beaucoup, mange et dors peu. Mes résultats scolaires en pâtissent. Mes parents font ce quils peuvent pour maider, mais je crois que je ne souhaite pas aller mieux pour le moment.
Non pour linstant, jai simplement envie de pleurer. Et encore plus en pensant au fait quil ne ma même pas envoyé ne serait ce quun message quand il est parti. Je nai pas eu la moindre nouvelle depuis que je lai giflé devant la porte.
LUI.
Je suis parti le lendemain matin de cette gifle. Je nai eu de cesse de penser à elle tout le trajet. Jaurais du être le mec le plus heureux de voir son rêve se réaliser, mais javais la tête de quelquun quon mène à labattoir.
Jai tenté de me convaincre avec ces mêmes phrases que certaines personnes mont dites quand jhésitais à partir : des nanas ten trouveras dautres, surtout maintenant que vas être pro , une chance comme celle-là, on en a quune dans une vie, alors que les filles, ça va ça vient
. Même mon père ma fait comprendre à demi-mot quil était plus important de faire passer ma carrière avant, sans pour autant me dire de la quitter : si elle taime, elle comprendra
Seule ma mère na pas souhaité me donner son avis : cest ta vie, cest à toi de faire les choix importants
je ne veux pas tinfluencer.
Alors les premiers jours ont été difficiles. Je narrivais pas à me sortir Julie de la tête. Jai voulu un millier de fois lui envoyer des messages ou lappeler, et à chaque fois la colère dans son regard me revenait en mémoire. Et puis à quoi ça aurait servi ? A lui faire du mal comme je men serais fait à moi-même de ne pouvoir être ensemble ? Autant nous éviter ça.
Mais je pensais continuellement à elle. Heureusement que les journées étaient rythmées par les entraînements, les séances de musculation et les cours.
Jai rapidement fait mes premiers pas sur les pelouses des matches professionnels. À 19 ans, je me retrouve à gérer mes études et ma carrière professionnelle, les folies que largent que cette dernière mapporte avec.
Au début, je cède facilement à la moindre de mes envies : montre, portable dernier cri, fringues de marque, voiture de sport lorsque le premier gros cachet tombe. Suivi de près par mon père qui réalise que je flambe
- Thomas, tu vas me faire le plaisir darrêter de claquer tout ton fric ! Je sais que largent na jamais été florissant chez nous, au contraire on sest toujours serré la ceinture
que tu te fasses plaisir est une chose, mais là tu exagères. Imagine si demain tu te blesses et que ta carrière prenne fin
tu devrais mettre de largent de côté
- Je sais, cest ce quils nous disent pendant les cours de gestion
mais maintenant que je peux me faire plaisir, jai envie den profiter. Mais je te promets de faire attention dorénavant.
Et cest ce que je fais. Il marrive encore de macheter ce quil me fait envie, mais je pense plutôt à lavenir. Je mets de largent de côté pour pouvoir macheter un appartement, un achat raisonné selon mon père et mon agent.
Au fil des mois, jen arrive même à oublier Julie.
Jusquà
26 juillet 2013
ELLE
Il fait chaud ce samedi. Mes copines de lécole vétérinaire mont convaincue de les suivre aux fêtes de Bayonne. Je ne suis pas super motivée mais mon copain a insisté :
- Julie, vas-y ! Tu as bossé pendant des mois comme une forcenée pour valider ton année. Tu as besoin de tamuser.
Jai rencontré Christophe en arrivant à Toulouse, quand je suis venue pour mes études. Au début, je ne voulais pas venir à Toulouse. Javais envoyé une demande pour les 4 écoles véto de France. Les 4 mont acceptée. Malheureusement, je nai pas eu de bourse, mettant maison Alfort hors de portée. Et jétais prête à tout pour ne pas aller à Toulouse, pas envie de me rapprocher de Thomas. Les années ont passé mais pas la douleur, et je sais quil y est toujours joueur pro. Alors javais choisi Lille, plus proche de chez mes parents aussi.
Mais ils nétaient pas daccord avec mon choix, et mont dit quils payaient mes études et mon loyer uniquement si jallais à Toulouse, deuxième meilleure école véto de France. Je navais plus le choix. Cétait ça ou me retrouver équipière chez McDo.
Au cours de ma deuxième année, jai rencontré Christophe. Il a 8 ans de plus que moi. Il est professeur des écoles remplaçant. Et adorable. Ça fait près dun an et demi quon est ensemble, bientôt un an que jai emménagé chez lui. Il a su me redonner foi en lamour. Je ne pensais pas pouvoir retomber amoureuse comme je lai été de Thomas.
A midi, jentends des coups de klaxon. Ce sont Sophie et Magali. Jatt le petit sac que jai préparé, Christophe me serre dans ses bras et membrasse doucement.
- A demain bébé. Amuse toi bien. Je taime.
- Moi aussi je taime mon cur.
Je minstalle à larrière de la polo de Sophie et nous sommes parties pour près de 3h de route.
LUI.
Hier soir, on avait un match caritatif à Bayonne. Et les gars ont voulu rester pour le week-end afin de profiter des fêtes de Bayonne.
Hier soir je ne les ai pas suivis. Jétais KO après le match : jai fait une mauvaise chute et le médecin ma fait sortir sur protocole commotion. Plus de peur que de mal, mais une bonne migraine ma tenu compagnie toute la nuit.
Au cours des 5 dernières années, je suis devenu le demi douverture le mieux payé du top 14. Et depuis deux ans, je fais parti du XV de France. Jai dabord été appelé comme remplaçant puis rapidement comme titulaire. Je naurais jamais imaginé étant gamin pouvoir vivre de ma passion.
Mon nouveau statut ma permis daider mes parents. Locataires depuis toujours dun logement HLM dans une cité parisienne, je leur ai offert une maison en banlieue, les ai envoyé en vacances, chose quil navait pas pu faire depuis des années.
Ma situation ma également permis de rencontrer de magnifiques femmes. Jai notamment fréquenté un temps une star de la pop anglaise puis une mannequin italienne. Sans compter les aventures dun soir avec des supportrices
avec le temps, je suis devenu un peu coureur.
Et ce soir je compte bien passer du bon temps avec mes collègues, bière à la main, et filles dans les bras.
Je rejoins mes compaires à 17h sur la place des basques.
ELLE.
On arrive à notre hôtel vers 15h. On récupère les clefs de notre chambre et on monte y déposer nos affaires.
Jen profite pour envoyer un message à Christophe :
coucou mon cur. On est bien arrivées. Profite bien de ton week-end entre mecs. Je taime. Bisous où tu sais
coucou ma puce. Amuse-toi bien et faites attention à vous. Moi aussi je taime. Vivement que tu puisses me les faire alors ces bisous.
Cest avec le sourire aux lèvres que je sors ma petite robe blanche en lin de mon sac. Je lenfile avant de rejoindre mes amies dans la salle de bains. Elles sont en pleine discussion quand je passe la porte et ne mentendent pas arriver.
- Non, mais franchement, tu as vu les belles fesses quil a ? Elle en a de la chance davoir un mec aussi canon
dit Sophie.
- Grave, surenchérit Magali. En plus, jétais avec eux à la piscine y a pas longtemps, et je peux te dire quil a lair dêtre gâté par la nature le beau Christ
- Je rêve ou vous parlez de mon mec ? Dis-je faussement outrée.
Elles se retournent toutes les deux avec un petit sursaut.
- Euh, cest pas, euh
commence à bafouiller Magali.
Jéclate de rire.
- Cest bon les filles, je suis pas vexée. Je suis même plutôt flattée de savoir que vous trouvez mon mec canon et je confirme, la nature fait bien les choses.
Elles deviennent soudain toutes rouges avant de rire à leur tour.
Je relève mes cheveux pour me faire un chignon un peu pin-up avant de nouer mon foulard rouge pour finaliser ma coiffure. Les filles terminent de se préparer elles aussi.
A 17h, nous arrivons sur la place des basques de Bayonne. De lautre côté, près dune fontaine, un attroupement sest formé, mais impossible de savoir pourquoi.
LUI.
On a à peine posé le pied sur la place, que les gens nous reconnaissent et viennent à notre rencontre. Cest parti pour une séance de photos et dautographes. Ce nest pas ce qui me plaît le plus dans ce boulot, mais je my plie de bonnes grâce : jétais comme ces gens lorsque plus jeune jétais moi aussi fan de joueurs.
Alors que je pose à côté dun jeune de 17 ans, japerçois de lautre côté de la place une personne qui me ramène à mes vieux démons. Impossible, ce ne peut pas être elle. Quest ce quelle ferait ici ? Elle est sûrement toujours à Paris.
- Monsieur Minalto ?
La mère du jeune minterpelle. Je quitte cette jeune femme des yeux pour regarder lobjectif de lappareil photo. Quand je lève à nouveau les yeux vers le côté opposé de la place, elle et ses amies ont disparu. De toute façon, il est impossible que ce soit elle.
ELLE.
Nous flânons dans les rues déjà bien animées de la ville. La chaleur est accablante. Je rêve dune boisson bien fraîche. Mes amies semblent lire dans mes pensées et me proposent de nous arrêter au stand dune peñas. On sinstalle à la dernière table libre.
Il est 18h30 et les rues se remplissent de plus en plus. Des bandas jouent des musiques traditionnelles basques tous les 100 mètres.
Dune nature timide, je suis plus extravertie quand jai bu 2 ou 3 verres. Et mes amies le savent. Alors, dès que mon verre est presque vide, elles men ramènent un autre. A 20h, jen suis à ma troisième bières cerise sans avoir rien mangé. Jentraîne alors mes amies manger quelques tapas un peu plus loin.
Puis on passe la soirée danimation en animation : pelote basque, concert, jeux de troquets. Vers minuit, on se retrouve dans une rue proche de lAdour où il y a un bal. Les quelques verres que jai bus après avoir mangé ont fini de faire tomber les barrières de ma timidité et je danse au milieu de la foule avec mes amies.
Quand commence une chanson plus langoureuse, des couples dinconnus se forment pour danser ensemble. Magali et Sophie se sont trouvées des cavaliers. Alors que je mapprête à me diriger vers un jeune homme à quelques pas de moi, des mains se posent sur ma taille, minvitant à entrer dans la danse.
Mon partenaire mattire à lui doucement, plaquant mon dos contre son buste que je devine musclé. Il pose sa tête contre la mienne, le visage légèrement baissé vers mon épaule, mempêchant ainsi de distinguer ses traits.
Au milieu de la chanson, je croise les regards de mes amies : elles ont un sourire jusquaux oreilles et font de gros yeux en me voyant. Dun coup dil, elles me font comprendre que je devrais me retourner pour découvrir qui est mon cavalier.
Je mécarte doucement de son corps. Il ne me retient pas, mais garde ses mains sur ma taille. Quand je tourne sur moi-même pour lui faire face, ses mains effleurent les miennes comme sil ne voulait pas perdre le lien entre nous. Cette sensation, je la reconnais. Puis il lève le visage vers le mien, ses doigts tentant de saisir les miens.
- Thomas
Aussitôt, je me tourne et me précipite loin de cette foule.
- Julie, attends
je lentends crier derrière moi pour couvrir le son de la musique.
Je cours de plus belle quand je remarque quil essaie de me rattr.
LUI.
Mais quest-ce que jai cru ? Quelle allait me sauter au cou en voyant que cétait moi ? Non mais quel abruti
et voilà que maintenant elle se sauve en courant.
Il faut que je la ratt. Pas pour lui parler ni la draguer, même si javoue que quand elle dansait dans mes bras jai espéré quelle veuille retenter quelque chose avec moi. Jai eu un mal de chien à contrôler mon corps pour pas quelle remarque quelle me fait toujours autant deffet.
En fait, non, cest faux. Elle men fait bien plus. Son corps de jeune fille a laissé place à de jolies courbes de femme. Elle a pris quelques centimètres aussi. Son visage est moins in.
Alors que je pense à la beauté son corps, elle court toujours en direction du fleuve. Elle finit par sarrêter au bord de la rive. Elle prend une grande inspiration avant de se tourner vers moi.
- Tu devrais téloigner du bord
- Pourquoi tu mas couru après ?
- Parce quil est tard, quil fait nuit et que des mecs bourrés traînent dans les rues à la recherche de jolies filles comme toi, et jai pas besoin de te faire un dessin pour te dire ce quils veulent leur faire
jai pas envie quil tarrive quelque chose parce que tu veux me fuir
Elle me tourne à nouveau le dos, mais séloigne de lAdour. Elle passe devant moi sans même me regarder et sadosse à un mur.
- Laisse moi te raccompagner auprès de tes amies. Elles doivent sinquiéter
- Pourquoi ne pas être simplement venu me parler quand tu mas vue ?
Jai voulu le faire tout au long de la soirée. Après avoir pensé que je métais trompé en lapercevant sur la place des basques, je lai vu à nouveau un peu plus tard au détour dune rue. Jai passé la soirée à quelques mètres delle sans quelle ne le sache. Jai voulu aller lui parler. Mais jai eu la trouille quelle ne veuille pas mécouter. Puis pour lui dire quoi ? Alors jai fait ce que je fais avec les filles depuis quelques temps : jy vais au culot, au contact. Ma popularité fait le job, les filles me tombent dans les bras. Mais Julie nest pas de ces filles là.
- Parce que tu ne maurais pas écouté, nest-ce pas ?
Elle hoche la tête pour confirmer mes dires.
- Parce que je suis con aussi. Je tai approchée comme si tu étais une fille comme les autres, mais tu nes pas comme les autres
Elle lève les yeux au ciel, comme pour dire cause toujours
alors que je mapproche lentement delle. Je pose mes mains de chaque de sa tête contre le mur. Mon visage nest plus quà quelques centimètres du sien. Mon cur bat comme lors de notre premier rencard. Jai de nouveau 19 ans
- Et parce que jespérais pouvoir faire ça
Mes lèvres viennent rencontrer les siennes. Elles sont douces comme dans mon souvenir. Elle pose ses mains sur mon torse mais ne repousse pas. Sa bouche reste impassible, jusquà ce que ma langue frôlent ses lèvres. Elle soupire doucement de plaisir. Elle commence alors à répondre à mon baiser et je me dis quavec un peu de chance, je pourrais peut-être à nouveau envisager un futur avec elle.
Mais ses mains poussent sur mes pectoraux pour me faire reculer. Je ne veux pas que ce baiser prenne fin, alors jinsiste. Ses poings me frappent maintenant. Je cède.
Elle marmonne un connard et rejoint ses amies qui arrivent au coin de la rue.
ELLE.
Je passe à côté de Magali et Sophie et fait encore quelques mètres avant de marrêter. Je sors mon portable de mon petit sac à main et envoie un sms à Christophe.
tu dors bébé ?
non ma puce. Quelque chose ne va pas ?
oui et non. Tu crois que tu peux venir me chercher ?
pourquoi ? Tu ne tamuses pas ? Ou y a un stress avec les filles ?
Thomas
je fais au plus vite. Attends moi à ton hôtel.
Christophe sait tout de mon histoire avec Thomas et de létat dans lequel jétais quand il est parti.
Magali brise le silence qui nous entoure.
- Tu peux me dire ce quil ta pris ?!? OK, tes casé avec une bombe atomique, mais là il sagissait juste de danser ! Et pas avec nimporte qui putain. Thomas Minalto. Le Thomas Minalto. Demi douverture le mieux payé de France. Le mec le plus populaire du XV de France, monsieur mai 2012 sur le calendrier !!!
- Merci je sais qui cest
je le connais.
- Faudrait vivre dans une grotte pour ne pas le connaître ma jolie, ajoute Sophie.
- Je veux dire je le connais, connais, comme je vous connais vous
Elles me regardent toutes les deux en attendant que je leur donne plus dexplications.
- Je suis sortie avec lui
il a choisi le rugby et ma jetée comme une chaussette sale il y a presque 5 ans maintenant.
Elles me fixent, la bouche grande ouverte.
- Moi je rentre à lhôtel. Christophe vient me chercher, jai plus envie de mamuser. Mais je vous en prie les filles, restez, éclatez vous. Et je suis sûre quil y en a 2 là-bas qui attendent que vous reveniez danser avec eux. Et je ne veux aucune protestation.
LUI.
Jattends de ne plus entendre leurs voix avant de maventurer dans la ruelle où les trois amies discutaient. Je les distinguent reprenant le chemin de la rue animée. Mais je sais que Julie souhaite rejoindre son hôtel, sans ses amies pour attendre son copain. Je vais la suivre à distance pour être sûr quil ne lui arrive rien.
Je reste à bonne distance delle pour quelle ne me remarque pas, maudissant chaque homme qui la reluque, certains la sifflant même.
Quand elle passe les portes de lhôtel, je rebrousse chemin. Je ne rejoins pas mes coéquipiers pour ne pas tomber sur les amies de Julie. Je marrête dans un bar et menfile quelques whisky pour me sortir Julie de la tête.
Au contact de sa peau et de ses lèvres, mon corps a immédiatement réagi. Aucune femme ne ma fait cet effet depuis elle. Jai eu beau sortir avec dautres femmes, menvoyer en lair à tout va pour loublier, je nai fait que me mentir en pensant que je ne laimais plus.
Il mest impossible de fermer lil cette nuit. Je ne cesse de penser à elle et de bander comme jamais au souvenir du contact de ses lèvres sur les miennes. Et je rage à lidée quelle mait rejeté et que je ne la reverrai donc jamais.
ELLE.
Christophe mappelle à 3h15 du matin.
- Je suis devant lhôtel ma puce. Mais je ne me sens pas de rouler encore 3h
je passe à la réception voir si je peux encore avoir une chambre.
- Ça marche. Je te rejoins en bas.
Deux minutes plus tard, je retrouve mon petit ami au comptoir de laccueil. Tout en parlant au réceptionniste, il me prend dans ses bras. Discrètement il me serre fort contre lui. Son contact me rassure toujours.
- Vous avez de la chance monsieur, nous avons eu un désistement un peu plus tôt.
- Cest parfait, on la prend.
Christophe règle la note et nous montons main dans la main. Une fois à lintérieur de la pièce, il referme la porte et prend mon sac pour le poser dans la penderie. Puis il me prend dans ses bras et embrasse mes cheveux.
- Raconte moi tout ma puce. Il ta fait du mal ?
- Fais moi lamour, je le supplie.
- Maintenant ? Tes sûre ?
- Fais moi lamour, fais moi oublier ses mains sur ma peau, sa bouche sur la mienne
Je vois un voile noir passer devant ses yeux, mais il ne se fait pas prier pour se jeter sur moi.
Le contact avec Thomas na pas seulement ravivé la peine, la douleur et la haine, il a aussi rallumé le désir. Moi qui pensais que cétait parce que jétais jeune et que je navais connu que lui quil mexcitait autant quand javais 16 ans, eh bien je métais trompée. 5 ans plus tard il me fait toujours le même effet. Je suis excitée depuis que ses mains ont frôlé les miennes.
Christophe pose ses mains sur mes cuisses et les fait remonter sous ma robe pour les poser sur mes fesses. Jouvre la boutonnière de son jeans et défais les boutons de sa chemise avec précipitation. Sa bouche envahit la mienne, effaçant le goût de celle de Thomas.
Il menlève ma robe en la faisant passer par-dessus ma tête et la jette derrière lui avant de laisser tomber sa chemise le long de ses bras au sol. Il me pousse jusquau lit.
- Tourne toi et penche toi pour prendre appui sur le matelas.
Je pose mes mains sur le bord du lit, et tends mes fesses vers lui, écartant légèrement mes jambes pour quil puisse faire glisser ma petite culotte jusquà mes chevilles.
Il se laisse tomber à genoux derrière moi, une main sur ma fesse droite lautre cherchant ma poitrine. Sa langue parcourt mon intimité davant en arrière, de mon clitoris à mon anus.
Rapidement, tous les muscles de mon corps se raidissent pour canaliser mon excitation. Il se relève alors et se place derrière moi, les mains sur mes hanches pour me pénétrer avec force.
- Touche toi ma puce
Je glisse une main sous mon ventre jusquà mon clitoris que je commence à caresser alors quil entame un va et vient en moi. Après quelques minutes, je jouis bruyamment, laissant échapper un oh Christophe quand à son tour il jouit en moi, laissant le souvenir de Thomas derrière nous.
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