Une Grande Fille Brune
Jpj, Piquey mai 2015
C'était chez Auguste, un bistrot bord de plage. On était au printemps et il n'y avait que peu de clients, juste quelques locaux, parqueurs, pécheurs, ostréiculteurs et puis aussi le coiffeur qui, l'ayant reconnu, lui a fait un petit signe de connivence.
Le coiffeur dans un village connaît tous les gamins et connaît aussi leur vie, plus tard, quand ils deviennent des grands.
L'heure de l'apéritif est moment de grâce sur le Bassin quand la marée est haute et que le soleil écrase l'horizon immense, fermé tout du tour, un peu brumeux et calme.
Il était seul et avait arrêté de venir là passer le moment de midi yeux perdus sur l'île avec un verre de Graves et quelques huîtres. Avant de retourner bosser.
Les hommes papotaient devant le comptoir, tournant le dos à la mer.
Il avait choisi de s'installer en terrasse au soleil et attendait que la petite serveuse apportât les huîtres commandées tout en sirotant à minuscules gorgées le vin blanc aux saveurs de noisette.
La terrasse était vide, déserte.
Les seuls bruits étaient de léger clapot et de moteurs de pinasses ou chalands, amortis, dans le lointain.
Elle est arrivée directement, sans passer par le bar, en montant de la plage par un escalier blanc raide, presque une échelle. Elle a regardé autour d'elle, l'a vu et lui a souri. Mais elle n'a rien dit, rien et s'est assise, loin, à regarder la mer.
Mais il avait eu le temps de la détailler quand sa tête apparut dessus le pat. Chevelure brune et visage triangulaire aux yeux sombres.
Ici, hors saison, les filles ne sont pas pléthore.
Alors il regardait effrontément cette grande assise là-bas qui lui tournait le dos comme pour dire, va regarde-moi tout ton saoul, on est seuls au monde. Son regard sur le lointain était un accord, une autorisation quelle donnait de la mater, silhouette sombre éclatée de soleil, ses coques noires en étendard en contre-jour.
Son cou était fin, long et portait haut sa tête d'oiseau. On pensait pie, une pie qui te tient compagnie chaque matin. Sur la branche basse du grand pin dessus la table du petit déjeuner. Cette pie pas du tout effarouchée des discours de Thomas Soto non plus que de la météo de Cabrol. Elle venait crocher de grand bec les miettes quon lui jetait.
Ils étaient copains, la pie et lui, deux solitaires dans la pinède de Piquey.
Alors il a tout compris et cette longue fille brune assise devant lui dont il ne voyais que le dos emmanché d'un long cou et tête brune sans un regard pour lui était oiseau à apprivoiser.
Et il tremblait de n'être pas en capacité en habileté suffisante.
Il pensait qu'allaient donc être les miettes quil devrait lui jeter ?
La serveuse arrivait avec son plateau d'Arguin, nibars lourds devant et yeux chaleureux. Amène, elle dit, voulez-vous autre chose. Il a acquiescé, deux autres verres de Graves et vous les porterez sur la table devant, là, si vous voulez bien.
Il a tout de suite compris que ce n'était pas à son goût.
Mais, en tirant la gueule, elle a obtempéré et est revenue poser devant la grande fille brune les deux verres embués, d'un geste brusque avec menton pointé dans la direction du garçon comme toute explication.
Lui, arrivait, son plateau sur la main avec un grand sourire.
Il a dit, les huîtres faudra partager mais pour le Graves, on a chacun son verre.
Elle était vraiment grande, même assise, avec un visage anguleux, nez aquilin et pommettes saillantes. Elle n'avait rien, ni sac ni clefs, cela létonnait. Elle a fait un geste discret pour indiquer la chaise en face d'elle.
Lui était chagrin de devoir tourner dos au Bassin. Alors il a pris la chaise et la menée auprès delle pour sassoir, hanches à touche, les deux regards sur la mer.
Lidée des huîtres, des verres, du Graves, de lîle verte en face, cette idée-là lui a bien plu et elle a souri et tous deux se sont souri.
La servante était, tous comptes faits, sympa et est arrivée une assiette en main avec deux crépinettes grésillantes. Elle a dit, cest mon cadeau à vous deux. Les saucisses cest bon de bon avec les huîtres dici. Régalez-vous, les amoureux.
Et eux se sont touché la main, un peu émus davoir été ainsi devinés avant même davoir eu le temps de se chercher ... de se trouver.
Ils regardaient la femme et pensaient, inouïe clairvoyance de cette serveuse qui a tout compris.
La brune était souriante et ils ont mangé les saucisses et les huîtres en bonheur de connivence, face au Bassin plein de sa marée haute. Les seins gonflaient le chemisier blanc, larges épais avec tétons sombres et mous qui marquaient létoffe en grande aréole. Manifestement elle ne portait ni soutien-gorge ni brassière.
Enfin, du moins, ce jour-là.
Lui bichait, yeux braqués sur son thorax, en toute simplicité.
Le Graves leur avait un peu tourné la tête et ils devisaient de balivernes sans signification aucune, yeux perdus sur les brumes marines derrière lîle.
Il a réglé, elle sest levée et la entraîné de sa main crochée à la sienne par lescalier blanc sur le sable de grève entre les varechs. La plage était déserte. Quelques chemins de fer rouillés descendaient des cabanes jusque dans leau.
Entre une pile immense de tuiles chaulées et un cabanon de bois noir elle a avisé une litière de varech sec et la tiré à ses bras pour le culbuter à labri ensoleillé chaud et douillet.
Le long cou était doux à ses lèvres et il sest énivré du parfum. Brusquement une bouche ardente la assailli, sans crier gare, pour le violer de langue intrusive dure et saliveuse.
Le soleil de mai baignait ses fesses à travers le pantalon noir. Il roula sur elle bassin inquisiteur entre les cuisses écartées sous la jupe troussée. Sa chaleur linnondait et il sentait sur son buste le volume des seins et contre son pubis en cherche le creux de lautre pubis.
Sa bandaison était superbe et elle la voulu dégager, libérant lardillon puis, à deux mains, abaissant pantalon et sous-vêtement.
Dun geste discret, elle a écarté le gousset et sest ouverte.
Lui sest longuement profondément engouffré.
Tout simplement.
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