Rue Queûwe Curé. Légende 2.
Le queûwe est un bâton à la dureté éprouvée
Telle est la base de la seconde légende qui permettrait de comprendre, en tout cas dà moitié comprendre dans un premier temps la raison de ce nom bizarre à cette petite rue du village de Ponsarmont. La deuxième moitié de la compréhension nest possible quà lécoute de lhistoire qui se raconte ou plutôt se chuchote dans les chaumières, et parfois au milieu dun fou rire silencieux, dans certaines sacristies de la région.
Cétait aussi au 19ème siècle
Lété était terriblement chaud cette année là. Et même lEglise nétait plus ce havre de calme tempéré et frais quelle pouvait être à dautres moments. Même là, la chaleur était accablante. La fenaison et les moissons avaient eu lieu sous cette fournaise. Malgré les grattouillis provoqués par la poussière du foin ou de la paille, les hommes travaillaient dur aux champs, les torses musclés et ruisselants de sueur. Les femmes suaient tout autant, et on pouvait le comprendre, elles qui préparaient à manger, allaient porter les pique-niques, et surtout les cruches deau pour permettre aux hommes de se désaltérer. Elles en faisaient des kilomètres, chargées comme des baudets. Pour supporter la chaleur, elles aussi se dévêtaient légèrement. Mais la pudeur de lépoque ne leur permettait pas davantage. Elles allaient cependant les bras et les épaules nues, et lon devinait sous les chemises de certaines des seins libres, alors que les jupes semblaient moins empesées quà lhabitude, et on se surprenait à observer les tissus voletants autour de jambes nues, parfois même jusquaux cuisses
Cest en tout cas ce que croyaient remarquer les plus observateurs, ou les plus curieux
Monsieur le curé ne ménageait pas sa peine non plus. Il allait aider là où il pouvait, passant dune famille à lautre, conseillant, valorisant la solidarité de ses paroissiens. Et lui aussi avait chaud
Tellement chaud que Monsieur le curé avait décidé de ne rien porter sous sa soutane
Il allait donc en sandalettes, des mollets poilus régulièrement découverts par la légère brise qui parfois venait rafraichir les travailleurs.
La trique de monsieur le curé était repérée. On le lui faisait plus ou moins discrètement remarquer, et confus, il sen allait voir une autre famille au travail, mais également composées de femmes appétissantes qui amenaient sa queue à se redresser de plus belle. Et le manège reprenait. Ce qui fit que le soir venu, Tout le village savait la bandaison de Monsieur le curé. Et celui-ci savait que les autres savaient.
Il passa une mauvaise nuit. La chaleur, le souvenir des bras et des jambes luisantes des femmes, ce quil prit pour des moqueries, mais surtout ce sentiment davoir péché, lempêchèrent de dormir. Et il ne sortit pas le lendemain. Ni le surlendemain. Ce fut linstituteur qui lui rendit visite le 3ème jour, inquiet comme le reste de la population de ne plus le voir dans le village. Aurait-il eu une insolation ? Linstituteur était un ami de plus de trente ans. Ils avaient usé leurs fonds de culottes ensemble, sur les bancs de lécole, avaient fait les 400 coups
et sétaient intéressés ensemble aux filles. Monsieur le curé osa alors raconter à son ami les causes de son tourment. Lami sourit évidemment, mis au courant par les habitants du village
Et il entreprit de dédramatiser la situation
Cétait la nature
Une nature que Dieu, si on y croyait, avait voulue ainsi
Ils passèrent une heure à parler. Puis monsieur le curé ouvrit une bonne bouteille. Puis une seconde, et une seconde heure, puis une troisième passèrent.
Les jours qui suivirent, Monsieur le curé osa ressortir. Mais il simposait des caleçons solides qui enfermaient solidement la bêbête qui voulait tant se dresser fièrement
Mais quelques allusions, finalement pas si moqueuses, voire même gentilles, si pas gratifiantes, ainsi que le soleil qui paraissait encore redoubler la force de ses rayons quil semblait darder davantage vers sa soutane, lui firent réaliser loubli fatal
Un matin, il omit denfiler son caleçon
Et la bêbête se fit à nouveau triomphante
Monsieur le curé rougit bien au début
Puis, il sy fit. De même que ses paroissiens et ses paroissiennes
les remarques ne sarrêtèrent pas pour autant, mais il les prit avec sympathie. Cest dailleurs de cette façon que les habitants du village exprimaient leurs remarques
Cest ainsi que naquit lhistoire du curé bandeur
Le curé au gros bâton
Le Queûwe curé
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!