Préparation + Question De Technique

"Dialogues Interdits" : une série de mini-nouvelles sans narration, uniquement faite de dialogues. Confessions crues, drôles et surprenantes entre amis...



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### Préparation ###
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— Il devait être dans les trois ou quatre heures du matin. Je me suis réveillée avec une envie pressante, entre les bras d’un beau jeune homme…
— Une envie de refaire du cul ?
— Rooooh, enfin. Je parle d’une VRAIE envie pressante, envie d’aller aux toilettes, quoi !
— Vous aviez beaucoup bu ?
— Non, pas spécialement. La nuit avait été splendide. Du glamour, de la tendresse, et puis aussi du super bon sexe bien cru comme je l’aime. Tout avait été parfait. Dans le couloir, je me vois dans la glace. Et là, catastrophe. J’avais une tête affreuse ! Mon maquillage était devenu tout dégueulasse, mes cheveux ressemblaient plus à rien, j’avais des cernes, la bouche pâteuse… Qu’est-ce que ce serait au matin ?
— Tu aimes passer des matins avec les mecs ?
— D’habitude, non. Justement parce que le matin on n’a pas la même gueule que la veille. J’ai coutume de partir sur la pointe des pieds, ou… de le laisser partir sur la pointe des pieds. Avec lui, je voulais autre chose. J’étais prête à démarrer quelque chose, à m’engager.
— Sans déconner, à t’engager ?
— Enfin, à engager un petit-déjeuner, je veux dire.
— Faut bien commencer quelque part.
— Donc, discrètement je prépare le matin.
— Tu programmes le café ?
— Non, je me prépare moi. Le café et compagnie, on allait le préparer ensemble. Je prends une douche, je me sèche, je me coiffe, je me mets de la crème hydratante… je redeviens belle comme si j’allais en soirée. Je me rendors…
— Se préparer pour le soir ET pour le matin. Exténuant la vie d’une fille. Et en te réveillant… ?
— Il garde la tête sous l’oreiller, encore crevé. Je me dis que finalement je vais préparer le café.

Le temps d’arriver à la cuisine et finalement, il se lève. Je le vois débarquer. Et là, seigneur !
— Nouvelle catastrophe.
— Il avait des cernes, la bouche pâteuse. Le bide flasque, des crottes dans les yeux. Hirsute, il se frottait le nez en baillant. J’ai failli en faire tomber la tasse par terre. C’est à ce moment-là que je suis devenue pour l’égalité homme-femme.



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### Question de technique ? ###
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— C’est toi qui paye le verre aujourd’hui, non ?
— Et en quel honneur ?
— J’ai gagné notre pari.
— Celui d’hier soir ?
— Oui, pendant le plan à trois avec Cathy. J’ai réussi à la faire crier plus fort que toi. Tu vas pas le nier !
— Je le nie pas, mais tu as triché. On n’était pas à armes égales.
— Pour les tailles ?
— Non ! Moi je lui ai fait l’amour, toi tu l’as sodomisée. T’as beau avoir pris une position qui faisait penser à un coït classique, c’est : rien ne m’échappe…
— Eh merde. Pourtant on était plongés dans le noir. T’as de sacrés bons yeux.
— Ce qui m’a mis sur la piste, c’est plutôt un détail auditif : une fille qui se fait enculer brutalement produit des sons plus rauques qu’une fille qui couche de façon classique. Toute triche étant éliminatoire, c’est toi qui paye le verre. La prochaine fois si tu veux gagner, ne compte que sur ton propre talent !

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