Oui Ou Non 2
Finalement, jai eu tort dinviter des étrangers à la célébration de notre anniversaire de mariage. Depuis leur départ tout a été si merveilleux. Mon cher Jean tu es le plus merveilleux des maris et un amant extraordinaire. Ce petit idiot de Marco a gâché la fête avec son dénigrement de la fidélité. Car il faut bien constater que notre amour va croissant et que rien ne justifierait le recours à un tiers pour booster notre activité sexuelle. Tu as magiquement su relancer ce soir ma libido, que je suis heureuse avec toi. Tu seras toujours mon seul amour, Marco est un peu fou.
A un moment, jai eu très peur de voir ma presque quadragénaire épouser sa thèse du nécessaire changement de partenaire par lintroduction du partage. Je suis heureux dapprendre que je suffis encore aux exigences de tes sens.
- Quand cesseras-tu de te livrer à des paris dangereux comme un joueur de poker ? Jaurais pu te prendre au mot, et dès ce soir, partir avec Marco pour trois jours, puisque tu me présentais ce partage comme un cadeau danniversaire. Jaurais aimé voir ta tête lorsque tu maurais vue préparer une valise avec quelques affaires et mon nécessaire de toilette, tembrasser et men aller en compagnie de ce Marco qui venait de me promettre le paradis des amants.
Où était le danger ? Es-tu partie avec ton chevalier blanc ? Non, tu es toujours là et daprès ce que nous venons de vivre, tu en es plutôt satisfaite, les paupières lourdes, les yeux cernés et la vulve rouge de tes excès. Je ne vois pas le risque couru.
Tu me vendais comme un tas de viande à faire frémir. Ton offre de partage était une provocation, Marco peut invoquer sa jeunesse pour expliquer son manque de tact. Pas toi ; tu mériterais que jentre dans ton jeu
Ah ! tu as considéré que cétait un jeu ? Ecoute, loffre tient toujours. Tu mas déclaré que tu le connaissais à peine. Mais à entendre la force de sa déclaration damour, je suis persuadé quil te connaît très bien.
Mais tu insistes, attends-toi à des surprises. Encore un mot à ce sujet et je suis tes instructions.
Telle que je te connais, je timagine mal te lancer dans une pareille aventure à laveugle. Qui est en vérité Marco ? Il a vingt-cinq ans, il parle beaucoup, ses pitreries lui ont valu une invitation à notre table. Mais après que peux-tu dire de lui ? Est-il étudiant, en quelles matières ; a-t-il un métier, lequel ou est-il chômeur ; a-t-il des revenus pour assurer le quotidien dun couple ?
- Quelle importance, je travaille, je gagne ma vie, ce nest pas ce qui mempêcherait de laimer.
Sais-tu où il habite, dans quel type de demeure ? Vit-il dans une chambre chez ses parents, dans un studio, dans un appartement plus vaste ou dans une maison ? Est-il locataire ou propriétaire ? En somme a-t-il la possibilité de théberger dignement, avec le confort que tu connais ou mieux ?
- Pourquoi ne viendrait-il pas vivre chez nous, si je laimais, puisque tu souhaites me prêter à lui de façon alternative et régulière ?
- Voilà un point à étudier avant de vouloir expérimenter ton projet. En premier accepterait-il de vivre ses amours sous le même toit que moi ? Ou prévois-tu de me payer lhôtel les nuits où vous vous aimeriez. Et surtout, supporterais-tu de devoir le partager avec dautres femmes de ton âge, plus vieilles ou plus jeunes, sachant que le partage constitue la base de ses théories. Serais-tu prête à le voir amener chez nous, pour une ou plusieurs nuits des concurrentes avides de partager sa couche. Leurs cris damour te réjouiraient-ils ?
- Hé ! Je comprends mieux que tu maies exposée, mise en vente. Tu as eu vite fait de recenser tous les obstacles qui me retiendraient près de toi.
- Sans amour, je naurais fait aucun calcul. Si je nétais pas fou de toi depuis si longtemps, je vous aurais jetés dans ce lit, je vous aurais regardés copuler, avant de vous foutre dehors tous les deux, à poil, et de demander le divorce.
Tu divorcerais ? Bonne blague. Tu dois regretter que je sois une femme fidèle. Nas-tu pas été heureux ce soir dans notre lit ? Tu ne ressembles pas à un homme qui souhaites divorcer.
- Ah ! Bon. A quoi reconnaît-on ce type dhomme ?
- Crois-tu quil baise sa femme comme tu viens de le faire ? Je sais au moins à quoi il ne ressemble pas. Bon, jai sommeil, mais je te poserais volontiers une dernière question. Voilà : supposons que, sans réfléchir ou par rage dêtre aussi facilement offerte à un étranger par mon mari en ce soir danniversaire, je sois montée dans la Clio rouge de Marco, supposons que, selon les termes de ce marchandage, je sois restée avec lui dans un palais et que tous deux nous ayons vécu à faire lamour nuit et jour, que serait-il arrivé au terme de ces trois jours accordés ?
- Puisquil faut supposer, je pense que deux hypothèses méritent lattention.
Un, ou Marco est nul au lit, il a une queue trop petite ou il ne bande que difficilement, ou Marco est un éjaculateur précoce, ou cest un maladroit ou au contraire un sadique pervers qui te fait peur : viendrais-tu me raconter que tu tes complètement trompée et que tu me reviens en raison de ton incommensurable déception ? Non, tu es trop fière pour reconnaître une pareille erreur. Donc tu ne reviendrais pas.
Deux, tu as passé trois jours et trois nuits avec un amant merveilleux, doté du plus bel outil, une queue magique qui ta fendue, défoncée, labourée, bourrée, un engin extraordinaire qui ta propulsé dans les étoiles pendant des accouplements nombreux et formidables, il ta inondée de sperme, ten a couverte des yeux à la bouche, il a fait enfler tes seins, il a mis à feu tes parties intimes et il a arrosé ton sexe de son baume damour calmant.
En conclusion, après ton expérience de trois jours, tu ne reviendrais pas, tu moublierais. Il ny a plus de question sur laprès.
Cest ce que tu souhaiterais ?
Non, cest ce que je devrais constater, à regret sans doute, mais tout naturellement, comme la suite logique de ta volonté davoir deux hommes. Pour moi, cest un de trop. Tu as marqué une préférence en partant, cest sans possibilité de retour. La seule solution possible, cest le divorce. Je ne récupère pas une femme qui a été souillée par un autre, de sa propre initiative. Retiens bien ceci :
« En amour, je ne prête pas, je ne partage pas, je donne » et tu sais que « donner, cest donner, reprendre cest voler ».
- Attends, quand tu mas connue, je nétais plus vierge. Avant toi javais connu deux hommes. Je ne lai pas caché. Cela ne ta pas empêché de vouloir mépouser.
Avant moi, tu avais vécu mais tu ne mavais rien promis. Lors du mariage, tu mas juré fidélité. On ne peut pas comparer les deux situations. Noublie pas que les plans de Marco planifient des séparations répétées ad libitum, des va-et-vient continuels, en dépit de tous les engagements mais sans garantie de durée. Sur une simple envie, il pourrait mettre fin à une relation qui nest soumise à aucune règle, sauf à celle de son bon vouloir. Mais pourquoi sinquiéter, lessentiel cest que tu sois là, contre moi. Dormons, bonne nuit ma chérie.
Jai essayé doublier Marco et ses idées fumeuses. Chantal na plus mentionné son nom. Le temps a passé. Ce matin nous faisons nos courses chez Carrefour, chacun avec son caddy est chargé, liste en main, de trouver dans les allées un certain nombre de produits, pour gagner du temps nous prenons des directions différentes.
- Ah ! qui voilà ? Marco ! Ca fait un bout de temps, comment va ?
Un bout de temps ? Elle se fout de moi, ils discutaient ensemble il y a deux minutes ! Je ne relève pas, mais je suis étonné.
Quelques jours plus tard Chantal me demande de la déposer devant le salon de coiffure quelle fréquente habituellement. Dans mon rétroviseur je distingue une Clio rouge. Je tourne à droite, la Clio tourne à droite, je tourne à gauche, la Clio aussi. Quelquun me piste
Une Clio rouge
ça me rappelle quelque chose. Je passe un feu vert à la dernière seconde. La Clio est bloquée au feu rouge. Chantal me demande si je ne trouve plus ma route.
Que veux-tu, on multiplie les déviations.
Enfin je la dépose devant le salon de coiffure. Je quitte la place réservée aux arrêts courts, une Clio rouge sy installe. Je me range un peu plus loin, je sors de ma voiture et je vois Chantal quitter le salon, contourner la Clio dont la portière avant droite sest ouverte. Ma femme monte à bord. Cette fois, je ne vais pas laisser faire, je me dirige vers la Clio. Elle démarre, va vers la voie de droite, accroche une bicyclette. Comme tombées du ciel deux hirondelles se précipitent. Le premier agent se penche sur la victime, le second ne voit pas Chantal sortir du véhicule et sen aller à pied. Je lappelle et je lui montre le manteau rouge qui séloigne :
- Monsieur lagent, la dame au manteau rouge était dans la Clio, le conducteur à engagé une vitesse puis il a posé la main sur la cuisse de cette femme. Elle a ouvert sa portière pour quitter lauto et elle a fait tomber le cycliste.
Ah ! bon.
Le brave homme siffle, court derrière ma femme, la ramène vers le lieu de laccident. Trois heures plus tard Chantal regagne la maison :
Si tu savais
Jai droit à sa version de laccident. Sa coiffeuse malade lui a demandé de repasser.
- Je suis sortie du salon et machinalement je suis montée dans la voiture placée sur lemplacement où tu tétais arrêté pour me déposer. La voiture a démarré, je me suis rendu compte de mon erreur en regardant le conducteur, ce nétait pas toi. Jai voulu descendre, un cycliste a heurté laile arrière de la voiture. Un flic ma empêchée de partir. Nous avons été conduits au commissariat pour témoigner. Jai subi dinterminables questions.
.
- Votre Identité, identité du conducteur
pas le même nom , tiens, drôle
célibataire, mariée, adresse. Que faisiez-vous dans la voiture de ce monsieur ? Vous racoliez sur la voie publique. Votre mari est proxénète. Pourquoi avez-vous tenté de fuir ? Quelles sont vos relations avec le conducteur ? On ne monte pas dans une voiture rouge par erreur quand on a une voiture grise.
Quand tu as répondu aux questions de lun, un autre arrive et recommence. Ils me prenaient pour une prostituée, pour une femme adultère, tu ne répondais pas au téléphone. Quel cauchemar.
Ma pauvre chérie. Je ne comprends pas pourquoi ce conducteur ta admise à bord et pourquoi il a aussitôt démarré. Le connaissais-tu ? Ils vous ont laissés longtemps ensemble sur les mêmes bancs ? Vous avez pu faire connaissance en trois heures. Que faisait sa main sur ta cuisse ? On ne descend pas dune voiture en marche
- Oh ! Non. De grâce ne reprend pas linterrogatoire. Je suis descendue à larrêt.
Tu voulais porter secours à la victime ? Ils tont vue fuir ? Pourquoi fuir ? Te sentais-tu coupable ? Avais-tu quelque chose à cacher ? Les flics font leur métier. Mais quand même
me soupçonner de proxénétisme ! Il faut que jaille au commissariat. Et puis jaimerais comprendre la conduite du chauffeur, je veux le rencontrer.*
- Jean, jai besoin de toi ici ce soir. Et puis zut, autant que je te le dise, tu connais le conducteur en question. La voiture rouge était celle de Marco. Mais je te jure que je ne lavais pas reconnue, parce que jétais énervée par le report de mon rendez-vous chez la coiffeuse.
Tu as bien réussi ton rendez-vous avec Marco, tu as eu la chance de vivre avec lui pendant trois heures.
Mon Dieu, au lieu de me réconforter tu maccables, tu me crois coupable. Aime-moi plutôt.
Pas ce soir. Tes rencontres avec le partageur commencent à me lasser. Comment faire lamour à une femme qui court derrière ce Marco. Franchement, fais ton choix, va rejoindre ce type pour de bon et arrête de me faire passer pour un cocu en texhibant avec lui. Ils doivent bien rire de moi au commissariat. Par erreur tu es montée dans la Clio qui me pistait ! Pas croyable !
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