Le Cadeau De Mariage 3
La robe blanche
Cest samedi.
Antoine se rend chez Agnès en fin daprès midi, bien décidé à la convaincre à son insu de se « faire belle » comme le réclame linconnu du téléphone. Alors quil la considère encore comme une jeune fille timide et réservée qui habite ses rêves les plus purs, il ne doute en rien quune transformation profonde se profile chez elle.
Ce messager qui veut sassurer de la beauté de sa promise, semble bien intéressé par les jolies filles et apparemment, quand elles sont jeunes. Antoine devrait être scandalisé devant une telle attitude, mais il ressent plutôt une sorte de soumission et même dadmiration pour cet homme qui, il ne peut loublier, a révélé en lui une faiblesse inattendue.
Il trouve Agnès dans sa chambre en train déjà de se préparer. Il est agréablement surpris quand elle accepte sans hésiter de passer la robe blanche. Cest un modèle bustier, court en jersey extensible qui laisse les épaules et les bras entièrement nus. Elle est maintenue par un élastique qui entoure son buste juste à la naissance de sa poitrine. Un voile très fin, flottant et transparent, double le jersey et recouvre ses seins, mais vient mourir juste au raz de ses tétons quil laisse apparents. Antoine est en admiration devant le côté sexy du vêtement. Il se garde bien cependant de le faire remarquer. La découpe élastique à la ceinture souligne la forme des hanches de la jeune fille dont la taille de guêpe met en évidence une silhouette gracile et légère. Agnès sobserve devant le grand miroir de larmoire, s amusant à prendre des poses pour mettre en valeur sa plastique si bien révélée par le fin tissu. La partie jupe, évasée à bord volanté à la base, flotte au gré des mouvements de la belle et dévoile ses longues jambes nues. Coquine, elle a bien conscience que cette danse à visée érotique doit faire plaisir à son petit homme et cette pensée la comble de bonheur.
Evidemment, la présence dun soutien gorge saute aux yeux ! Agnès sait parfaitement que cest disgracieux.
Cest le beau-père dAntoine qui lui a offert, ce qui navait pas manqué de jeter un trouble dans la famille. Elle ne lavait portée que deux fois. Une fois, pour sortir au restaurant à loccasion dun anniversaire dAntoine, pour lui faire plaisir. Cette fois là, elle portait dessous ce même soutien gorge avec des bretelles en matière transparente. Pas très sexy, mais « bon ! ». Antoine aurait aimé en secret plus dinsolence et de liberté de la part dAgnès, mais en même temps, il redoutait quexciter les mâles, les vrais, pourrait les mettre dans des situations de danger. Antoine naimait pas le danger. Agnès, quant à elle, gardait le souvenir de son « Toine », fier dobserver lair de rien, les regards des hommes sur elle. Elle sétait sentie belle et heureuse de plaire à son amoureux, sans prendre conscience encore que son corps senflammait transformant sa sensualité.
Tout en se regardant dans la grande glace, elle se souvint de la première fois où elle lavait portée. Cétait le jour où elle lavait reçue, en réunion familiale, des mains du beau-père dAntoine. Cette journée restait gravée dans sa mémoire.
Cétait un dimanche. Elle avait accompagné Antoine dans sa famille pour un déjeuner en son honneur pour son dix-neuvième anniversaire. Cest une des rares fois où ses parents étaient également invités. Il y avait aussi autour de la table un vague cousin dAntoine quelle ne connaissait pas. Mais surtout son beau-père !
Cet homme avait fini par séduire la maman dAntoine, alors quelle ne souhaitait pas refaire sa vie après le décès prématuré de son mari, le papa dAntoine. Cela avait été plus un mariage de raison que damour. Antoine et sa maman le respectaient, sans plus.
Ce dimanche donc, à la fin dun repas, bien arrosé, les adultes étaient un peu pompettes. Les jeunes amoureux sobres gardaient toute leur lucidité. On emmena le gâteau surmonté des 19 bougies traditionnelles, allumées, quAgnès souffla dans la liesse générale. Ses parents sétaient fendus dune trousse de voyage. Son Antoine lui avait offert un fin collier en or avec une médaille représentant un signe indien dont le sens évoquait amour et fidélité. Elle était heureuse.
Quand le beau-père présenta un paquet, une boite assez grande enveloppée dans un joli papier cadeau, toutes les personnes présentes se turent tant ce geste apparaissait surprenant et en même temps louche.
Dune part, cétait déplacé de le faire à la place de la maman dAntoine. Dautre part, le geste parut ambigu car chacun autour de la table, et Agnès en premier, savait que cet homme était subjugué par sa beauté et ne se cachait pas pour le faire savoir, ni de la mater à la moindre occasion. Elle le détestait, mais sen cachait bien, pour son Antoine et sa maman quelle aimait beaucoup.
Lassemblée devina très vite quil sagissait dun vêtement. Une personne un tant soit peu intentionnée ne peut ignorer quoffrir un vêtement à une jeune femme ne se fait pas sauf sil sagit dun geste nourri darrières pensées. Sans compter quon ne peut ignorer que les femmes aiment choisir leurs robes et les essayer. Ce manque de délicatesse et dinconvenance signait la personnalité ordinaire et frustre de cet homme ! Il était évident pour lui que ce présent signifiait et signait la soumission de la jeune fille.
Agnès toute rouge de confusion et démotion ouvrit la boite qui contenait cette fameuse robe blanche.
- Quelle est belle ! Sesclaffa, complaisante, la jeune fille en la dépliant et en létalant sur le devant delle. Merci beau-papa.
Tout le monde comprit alors que cette robe plutôt sexy qui laissait les épaules nues, nétait pas offerte en toute innocence ou du moins sans arrière-pensée. Ce quAgnès redoutait en cet instant, arriva malheureusement.
- Il faut lessayer, hurla presque le donateur.
Et tout le monde dapprouver même si chacun connaissait les pensées malsaines de cet homme. Agnès jetta un regard vers son amoureux pour quil lui vienne en aide. Mais Antoine resta de marbre, détournant même le regard. Agnès avait envie de pleurer, mais fière, elle se dirigea vers lescalier qui menait dans une chambre pour passer le vêtement.
Quand elle reparait dix minutes plus tard, descendant les escaliers, toute la famille na dyeux que pour son apparition. Le beau-père affiche un regard cupide et pervers, les yeux injectés de sang. Agnès choisit de le mépriser et elle ressent même une pointe de fierté en croisant le regard plein dadmiration et de tendresse de son Antoine, son amour. Oui, il est comblé de voir sa bien aimée aussi jolie. Cette robe, à ses yeux la transcende en déesse, en fait une femme sublime : ladolescente devient femme, elle navigue dans un autre monde. Cette robe la transformée en quelques secondes. Le regard appuyé du beau-père sur ses jambes, sur ses épaules nues et sa poitrine quon devine prisonnière du tissu fin, au lieu de la dégouter ou de labattre, ce regard la stimule. Et cest en roulant des hanches quelle franchit les dernières marches de lescalier comme cette girl des cabarets parisiens quelle a admiré tant de fois. A ce moment elle na pas pris toute la mesure de son comportement ni de la présence de létranger assis à la table et qui mate lui aussi ses cuisses sans vergogne.
- Mais il ne faut pas porter de soutien gorge, chérie. Les bretelles font moche sur tes épaules nues.
Cest la voix de sa maman quelle vient de reconnaître. Cest vrai quelle avait hésité à lôter, et maintenant elle se sentait ridicule. Mais pas question dexhiber ses seins à ce cochon de beau-père. Elle jette une illade vers Antoine. Il est bouche bée, les yeux grand ouverts braqués sur sa fiancée. Cette vision la rend encore plus heureuse, son Toine est content. Alors, brusquement, elle se décide. Fixant les yeux du beau-père, elle lui adresse un message des plus clairs, plein de provocation et elle passe dun geste lent ses mains dans son dos, sans cesser de soutenir son regard. On devine quelle défait lattache du sous vêtement. Libéré, elle na aucun mal à le dégager. Au moment même où les seins se dégagent des balconnets, les pointes se dessinent nettement sous le fin jersey, que le bord volanté trop court ne peut dissimuler. Agnès est belle et toute lassemblée sen rend compte, les yeux braqués sur elle. Son regard croise celui de lhomme quelle ne connaît pas. Il a maintenant les yeux fixés sur ses seins dont elle sait quon peut voir ses pointes. Déstabilisée un court instant par ce regard, elle sent naître en elle une vague de chaleur qui la submerge, incontrôlable. Elle est surprise, tente de léteindre, mais rien ny fait. Cette chaleur prend possession de tout son corps. Alors vaincue, elle sabandonne à cette sensation qui lui procure du plaisir.
Exécutant un mouvement de danse lascive, érotique, elle sélance dans la salle, vers la table dressée, passe à côté de tous les convives en se déhanchant, un large sourire aux lèvres. Provocante, elle marque une pose au niveau de chacun pour leur adresser un sourire appuyé. Mais derrière son sourire, derrière le masque teinté dune légère arrogance, on voyait transparaître une souffrance engendrée par sa timidité. Agnès nétait pas encore naturellement exhibitionniste. Antoine découvrait une fiancée dont la beauté et la silhouette dégageait conjointement une sensualité et une innocence, mélanges de volupté, dérotisme et de grâce. Une autre face de son Agnès.
Arrivée à la hauteur du beau-père, et de létranger assis à ses côtés, elle marque une pose plus longue, bombe sa poitrine, cambre les reins, comme pour leur signifier quelle nest pas dupe de leurs envies, de leurs pensées lubriques. Puis elle reprend sa démarche féline jusquà retrouver son amour de fiancé. Elle lui prend le visage entre ses deux mains et dépose sur ses lèvres humides, un baiser plein de tendresse et de passion amoureuse. Elle sait quil est lhomme de sa vie, quils saiment dun amour profond. Mais elle ne peut effacer ce trouble que les regards pervers du beau père et de son ami ont fait naître en elle. Trouble dont elle a peur de ne pas pouvoir en garder le contrôle.
Cest sous les applaudissements sympathiques et complaisants de ses parents et ceux dAntoine, quelle sassoit à ses côtés, le plus naturellement du monde, gardant cette robe pour la fin de la soirée. Le couple se sent bien. Agnès a conjuré le diable et montré à son « homme » quelle épouse il aura dans son lit.
Antoine apprendra quelques jours plus tard de la bouche de sa bien-aimée que son goujat de beau-père lavait suivie un moment en cuisine alors quelle sétait mise à nettoyer des plats. Elle lui avoue quil est venu pour la complimenter sur sa beauté. Elle précisera quil a été très respectueux et sincère. Antoine est ravi. Agnès oubliera pourtant de lui dire toute la vérité sur ce moment. Quen réalité il était venu lui parler de ses jambes quil trouve divines et de ses seins qui vont le hanter toute la nuit. Jamais elle naurait pu avouer toute la vérité sur cette fin de journée. Mensonge par omission, mais mensonge quand même. La réalité est plus perverse.
Appuyée sur lévier, un plat dans les mains, elle ne lavait pas entendu arriver silencieusement derrière. Il na rien dit, pas un mot et sest collé à elle, la coinçant contre lévier. Elle a un geste de recul mais il affirme sa pression. Elle sent nettement le relief de son sexe contre ses fesses. Agnès titube mais se surprend à laisser faire. Laisser faire quand elle sent quil glisse une main sous sa robe quil vient de relever. Laisser faire aussi quand la main coulisse sous lélastique de sa culotte et lui caresse les fesses à même la peau. Elle entend ses parents parler forts dans la salle à manger de lautre côté du couloir. Même le rire dAntoine ! Elle ne bouge toujours pas quand elle sent sa culotte descendre légèrement. Un doigt sinsinue entre ses fesses et joue avec son petit trou. Cette caresse elle ne la connaît pas. Antoine ne sest jamais aventuré en cet endroit. Elle laurait certainement refusé à son fiancé.
Cest une autre Agnès à cet instant, une autre femme, une autre qui se révèle. Une inconnue pour elle. Un frisson parcourt son corps et elle ne peut empêcher sa respiration de saccélérer. Elle ressent un plaisir intense, inavouable lié aussi à la situation pleine de danger. Cet homme quelle hait, quelle exècre lui pelote le cul et elle le laisse faire.
Il se dégage brutalement, alerté par larrivée de la maman dAntoine. Elle ne sait pas à cet instant, ce quelle a pu voir de la scène. Laissée seule, il lui faut plusieurs minutes pour reprendre ses esprits et aller rejoindre ses parents. Elle réalise soudain, sur le pas de la porte de la salle à manger, que sa culotte est restée baissée sous ses fesses. La folie la prend, inexplicable : elle décide de la laisser baissée et de rester les fesses nues au milieu des convives.
Cet épisode la profondément troublée. Elle sent que son minou est mouillé et craint que lodeur de sa mouille soit perceptible par lentourage. Assise à côté de son Toine, elle est inquiète. Sil savait à cet instant que ce sont ses fesses nues qui reposent sur la chaise !
Le beau-père ne cesse de la regarder. Il a bien compris lascendant quil a pris sur la jeune fille. Déstabilisée, excitée Agnès ne retrouve pas la sérénité. Cet attouchement lobsède. Sa culotte à demi baissée sous sa robe lui donne envie de se caresser. Elle croise le regard du vieux vicieux. Puis celui de son ami. Ils ont compris, eux. Ils lisent dans son regard toute la jouissance quelle ressent en cet instant. Et elle ne fait rien pour les en dissuader.
Mais ce qui fait peur à Agnès cest ce quelle vient de découvrir, cette sensation dêtre prisonnière de ces attouchements pervers. Du plaisir que cela lui procure.
La honte lui monte au visage alors quune pulsion soudaine la submerge. Elle saffole, mais ne peut résister. Elle bredouille quelques mots dexplication et quitte la table. Les jambes tremblantes elle se dirige vers le fond du jardin. Elle sisole derrière une barrière de bois qui la cache depuis la maison. Et là, tremblante, elle attend. Elle attend quil vienne la rejoindre. Car cest pour cela quelle a quitté lassemblée. Elle na plus conscience de ce quelle fait. Quils viennent tous les deux ! Cette pulsion exige, lui intime lordre de se soumettre. Cest plus fort que toute sa volonté, plus fort que son amour pour Antoine. Elle réalise bien quelle joue sa réputation, mais tant pis ! Ce désir de jouir est le plus fort.
Elle sursaute quand elle sent soudain un souffle sur sa nuque.
- Tu as voulu me provoquer tout à lheure. Jai bien compris que tu es une chienne, avide de cul ! On va bien samuser tous les deux.
Elle ferme les yeux. Cest le beau père qui est là. Tout son corps est tendu vers la caresse quelle attend. Son sang bouillonne dans ses artères, son cur semballe. Vite, vite quil la touche ! Effrayée, elle sent la mouille couler le long de ses cuisses.
Lhomme passe ses deux mains devant et cest sans aucune difficulté quil abaisse le buste de la robe bustier pour dénuder ses seins. Il les malaxe un instant avant de lui murmurer dans loreille.
- Tu ne perds rien pour attendre ma belle. On va soccuper de toi !
Et aussi rapidement quil était venu, il sen retourne rejoindre la famille, la laissant là, humiliée, tremblante et au bord dune jouissance toute cérébrale. Il lui faut quelques secondes pour retrouver son calme. Elle recouvre sa poitrine, remonte sa culotte sur ses fesses et regagne la maison.
Antoine se rend compte de son malaise, mais il prend ça pour lémotion provoquée par le cadeau venu de son beau-père. Il ne fait aucun rapprochement avec leur absence simultanée, qui na duré que quelques secondes. Et elle est si belle dans cette robe !
Seule le soir dans sa chambre, Agnès repassera dans sa tête tout ce qui sest passé durant cette journée. Comme a-t-elle pu sabandonner ainsi ? Quelle est cette femme qui sest livrée à ce monstre sans aucune pudeur ? Comment en est-elle arrivée là ! Et son Toine, osera-t-elle encore se présenter à lui comme cette fille pure et amoureuse ? Nest-ce pas avoir trahi leur amour, cette passion qui les unit depuis des mois ? Toutes ces promesses, ces engagements
Et sil avait voulu aller plus loin ? Et ses dernières paroles qui lui reviennent en mémoire « on va soccuper de toi
». Elle panique mais au fond delle même elle sait déjà quelle est une fille perdue, prête pour cette débauche quon lui promet. Elle réalise parfaitement que sa vie vient de basculer ce dimanche de lanniversaire de ses 19 ans.
- Non, laisse tes cheveux libres sur tes épaules. Tu sais bien que jaime ça.
Assis sur le bord du lit derrière elle, Antoine assiste à lessayage de la robe pour le rendez-vous ce samedi soir avec le mystérieux inconnu à son hôtel.
Aucun des deux tourtereaux ne sait en cet instant quil vient dentreprendre une lente descente aux enfers de la perversion.
(à suivre)
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