Grands Moments De Solitude (4)
Quand je me suis réveillée, il faisait grand jour. Et il y avait plus personne dans la chambre.
Pauline était dehors, au soleil, sur le sable.
Ils sont où, les autres ?
Chloé dans la salle de bains. Et Julien, porté disparu. Sans doute retourné nous chercher des croissants. Sûrement. Il nous doit bien ça. Après la nuit quil nous a fait passer !
Je me suis étendue à ses côtés.
Ah, ça, faut reconnaître que pour donner, ça a donné.
Et que ça aurait pu donner davantage encore
Comment ça ?
Elle sest appuyée sur un coude, a approché son visage tout près du mien.
Jai pas osé. Te caresser
Jai pas osé. Mais comment jen avais envie !
Elle ma souri, ma pris la main, me la serrée. Je ne me suis pas dérobée. Je la lui ai laissée. Jai pressé la sienne.
On est restées un long moment comme ça. Cétait doux. Très. Cétait apaisant. Et apaisé.
Océane
Oui ?
Je peux te demander quelque chose ? Ta cabine dessayage, là, ty repenses des fois ?
Ça marrive.
Et ty repenses comment ?
Je nai pas eu le temps de lui répondre. Chloé nous a rejointes.
Bon, les filles, je sais pas vous, mais moi, ça le fait pas, hein ! Parce que se gratouiller toute seule, cest bien beau, mais quand on a, à portée de main, une queue bien consistante, opérationnelle en diable, qui demande quà rendre service, cest vraiment du gâchis que de pas en profiter.
On était bien daccord, Pauline et moi. Et même plus que daccord.
On monte à labordage alors ?
Allez !
Qui commence ?
Pauline a proposé que ce soit elle, Chloé.
Javais rien contre, moi. Absolument rien. À condition quelle se garde pas lexclusivité. Quelle en laisse aussi profiter les copines.
Chacune son tour
Évidemment ! Ça coule de source.
* *
*
Cest arrivé dun coup. Une grosse pluie dorage.
Ça va pas durer.
Oui, mais on allait faire quoi, alors, en attendant ?
Pauline a fait remarquer quil était le seul à avoir rien raconté, Julien.
Cest vrai, ça ! Il se défile.
Il a protesté avec véhémence.
Hein ? Ah, mais non ! Pas du tout !
À moins que ça lui soit jamais arrivé, à lui, un grand moment de solitude.
Si ! Bien sûr que si !
Ben alors, on técoute
Cétait lan dernier. Je lavais rencontrée en boîte, la fille. Une petite brune, pas mal du tout.
Chloé la interrompu.
Attends ! Attends ! Vous savez ce que je propose, les filles ? Cest quil nous la raconte tout nu, Julien, son histoire. Pour le punir de nous faire passer des nuits blanches.
Jai aussitôt approuvé.
Je vote pour, moi !
Pauline aussi.
Dautant que, comme ça, sil lémoustille son souvenir, on pourra suivre sur pièces le déroulé des opérations.
Oh, ben ça, cest couru. Il saute sur le premier prétexte venu pour relever la tête, son machin.
Vous êtes dures avec moi, les nanas.
Mais non ! Allez, mets-toi à laise.
Il sest désapé. De bonne grâce. Assis au bord du lit.
Donc, on sétait bien plu, cette fille et moi. On a dansé. On a bu un verre. Deux verres. Elle était en fac, elle aussi. Médecine. Deuxième année. On a parlé. Et puis, le scénario classique : on est allés garer ma voiture dans un petit chemin creux. On a baissé les sièges, et hardi, petit ! Elle était ardente. Elle prenait, sans complexes, toutes sortes dinitiatives. On a passé un bon moment tous les deux. Et on a eu envie de se revoir. Elle a proposé que ce soit chez elle. « Samedi, si tu veux. Ils vont à un mariage, mes parents. On aura la maison pour nous tout seuls »
Et là, panne sèche.
Attends ! Laisse-le raconter, Océane !
Chez elle cétait un grand appartement, très clair, avec dimmenses baies vitrées et une terrasse qui en longeait toute la façade arrière en bordure dun grand parc sans vis-à-vis.
Chloé a posé sa tête en travers de ses cuisses.
Comme ça ?
Elle a pris sa queue. Qui a fait un bond. On a éclaté de rire. Elle la lui a fait coulisser. Elle sest fièrement redressée de toute sa hauteur. Il a fermé les yeux. Sest tu. A respiré plus vite.
On a protesté, Pauline et moi.
Eh, mais lhistoire ! Lhistoire !
Oui. Dabord lhistoire.
Elle la lâché.
Mais tu perds rien pour attendre.
Où jen étais, moi ? Ah, oui, sur la terrasse. En train de me remettre en condition. De bon cur jy allais. Et cest là que, dun seul coup, je les ai aperçues. Trois têtes. Trois têtes de filles hilares derrière la baie vitrée de la salle de séjour. Jai précipitamment battu en retraite. Regagné la chambre. « Il y a quelquun à côté, dans le séjour ! Il y a quelquun ! » « Quelquun ? Qui ça ? » « Je sais pas, moi. Des filles. » Elle est allée voir. Il y a eu de grands rires. De grandes exclamations. Elle est revenue.« Cest ma sur. Avec des copines. Tu les as bien fait marrer. Bon, mais on sen fout. Cest pas la première fois quelle mentend menvoyer en lair avec un mec, ma sur. Et ce sera pas la dernière. Allez, on remet ça ! » Jai rien remis du tout. Cétait pas mauvaise volonté de ma part, mais jétais vraiment au bout du rouleau.
Ça te faisait perdre tous tes moyens.
Et donc, on sen est tenus là. On sest promis de sappeler, de se faire signe. On la jamais fait.
Et quand tes parti ? Tu las traversée, la salle de séjour ? Elles étaient encore là, les filles ?
Évidemment quelles étaient là
Et elles ont été vilaines. Elles se sont encore fichues de toi. Mon pauvre chéri ! Tas bien mérité que je moccupe de toi, va !
Elle la repris en main, décalotté, lui a donné des tas de petits coups de langue tout au bout, la un peu agacé entre ses dents, lui a longuement malaxé les boules. Et puis elle la mis dans sa bouche. Ses joues se sont creusées. Julien a fermé les yeux, lui a doucement pétri la nuque. Il est venu vite. Presque tout de suite.
Il est sorti. Elle a posé sa joue contre sa queue. Il lui a caressé le cou du bout des doigts. Ils sont restés un long moment comme ça. Et puis Julien sest dégagé, lui a lâché un petit baiser, a filé vers la salle de bains.
Mais ça compte pas, ça, hein, les filles ! Parce que cétait pas vraiment coucher.
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