Grands Moments De Solitude (9)
On est restés près dune semaine chez Ana. À nous donner tant et plus du plaisir. Ensemble ou séparément. À évoquer encore et encore cette fameuse nuit où on avait arpenté, complètement à poil, les rues de la bourgade.
Fallait bien quon soit un peu folles quand même ! Ça aurait pu mal tourner.
Oui, mais ça na pas été le cas.
Pauline, elle, elle aurait bien recommencé.
Nous, non. Pas tout de suite en tout cas.
Faut pas r des bonnes choses. Jamais.
Et puis on reviendra
Ana y tenait. Beaucoup.
Oh, oui, hein !
On le lui a promis.
Et on a repris la route. Direction le magasin de sapes où javais offert un strip tease bien involontaire aux clients et aux vendeurs. (*)
Jétais pas vraiment rassurée. Dautant moins rassurée que, maintenant que javais vu mes petits camarades à luvre, je savais quils pouvaient se révéler parfaitement incontrôlables.
On va y faire quoi là-bas au juste ?
On verra. On improvisera.
Mais il fallait dabord que Chloé repasse chez elle.
Jai des trucs à régler.
Julien aussi. Il attendait du courrier.
Quant à Pauline, si elle faisait pas un saut chez ses parents
Ça va ronfler. Et pas quun peu !
Du coup, on a décidé de saccorder un entracte. De deux jours. Deux jours pendant lesquels chacun vaquerait à ses occupations. Ce qui marrangeait bien. Jallais en profiter pour y refaire un saut toute seule à ce magasin. En prendre le pouls. Quitte à trouver un prétexte quelconque, le cas échéant, pour quon renonce à notre projet.
Le patron ne ma pas reconnue. Évidemment ! Trois ans après
Je my attendais, mais je nai pas pu, malgré tout, mempêcher déprouver une petite pointe de déception. Pour me donner une contenance, jai erré, au hasard, entre les rayons. Une vendeuse sest approchée
Je peux vous être utile ?
Pas spécialement, non. Je regarde juste.
Elle a étendu une robe devant elle. Dun rouge somptueux. Une petite merveille.
Quest-ce que vous dites de celle-là ?
Elle est magnifique, mais
Jai jeté un rapide coup dil à létiquette.
Elle nest absolument pas dans mes prix.
Venez la passer. Ça vous engage à rien. Allez, venez !
Je lai suivie. Après tout
Elle a tiré un rideau. Cétait la même cabine que la fois où
Vous vous souvenez pas de moi ?
Hein ? Non. Pourquoi ? On se connaissait ?
Jétais là le jour où vous avez eu ce problème avec un jean et
ce rideau.
Quelle a secoué.
Je me suis troublée. Jai légèrement rougi.
Ah !
Cest même moi qui suis venue vous aider à vous relever.
Maintenant quelle le disait, effectivement, sa tête me rappelait quelque chose.
Elle ma tendu la robe.
Je vous laisse.
Quand elle est revenue, avec une autre robe, une verte, sur les bras, jétais en train de sortir de la première.
Alors ? Elle vous va comment ?
Bien. Cest pas le problème, mais cest vraiment pas pour ma bourse !
Passez celle-là !
Cest pas la peine ! De toute façon
Mais si ! Pour le plaisir
Elle ma regardée faire. Me la ajustée. Ma fait tourner sur moi-même.
Elle vous va à ravir.
Oui, mais bon
Elle ma aidée à la retirer.
Vous avez vraiment un corps splendide.
Jai eu un geste vers mes vêtements.
Elle ma arrêtée. Ma pris les mains. Les deux. Me les a tenues.
Non ! Attends ! Laisse-moi te regarder. Juste un peu ! Tu es si belle
Et ses regards ont couru sur moi.
Si tu savais le nombre de fois où je me suis attardée dans cette cabine, sous un prétexte quelconque, une fois ma journée de travail terminée, pour penser à toi
Elle ma effleuré le haut dun sein.
Et pas seulement penser.
Elle a glissé un doigt entre la peau et le soutien-gorge.
Superbe ! Absolument superbe.
Elle sest penchée. En a délicatement pris la pointe entre ses lèvres.
Non! Attends ! Arrête ! Si on vient
On peut pas. Il vient de fermer. Je lai entendu faire.
Mais lui ?
Toccupe ! Il nous dérangera pas.
Lautre sein. Amoureusement modelé.
Je me suis abandonnée.
Elle est descendue. Le long des côtes. Ma piqueté le ventre de petits baisers. Est descendue encore. Plus bas. Encore plus bas. Ma redessiné la fente, avec ses lèvres, à travers la culotte.
Tu mouilles
Arrête !
Pourquoi ?
Il va entendre, ton patron.
Et alors ? On sen fout !
Elle ma adossée à la cloison, mis la chatte à découvert et la longuement apprise. Avec sa langue. Avec ses dents. Avec ses lèvres.
Jai gémi. Elle sest faite plus insistante. Plus précise. Jai pressé sa tête contre moi. Ai enfoui mes doigts dans ses cheveux. Savante. Si savante. Sur mes lèvres. Sur mon bouton. Et cest venu. Bon. Si bon. Tellement. Un bonheur fou. Que jai feulé comme une perdue. De lautre côté du rideau, tout près, un souffle sest affolé. Un homme a râlé son plaisir.
* *
*
Elle voulait savoir, Pauline, au téléphone.
Et cétait le patron ?
Évidemment que cétait le patron. Qui tu veux dautre ?
Et alors, après ? Eh bien raconte, quoi ! Quand tes sortie, il ta dit quelque chose ?
Le temps que je me rhabille, il avait disparu.
Oh, ben non ! Non ! Il a pas fait ça ?
Eh, si !
Faut que ty retournes !
Ça, je verrai
Et je taccompagnerai si tu veux.
On verra, jte dis !
(*) voir chapitre 2
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