Anniversaire De Mariage Manqué Et Pourtant Très Réussi

Cathy et Gérard se sont connus à la maternelle et se sont mariés à l'âge de 18 ans, après avoir partagé, en voisins qu'ils étaient, jeux, scolarité, loisirs, adolescence, et inévitablement amour. Le parcours idéal pour se retrouver très vite victimes d'une routine et d'une frustration annoncées.
Comme toujours, ce fut le mari qui s'en tira à son avantage. Commercial dans les voitures de luxe, il apportait un confortable salaire à la maison et s'octroyait de plus en plus de libertés : sorties avec les copains, chasse, football, salons professionnels interminables, poker et tous ses dangers, avec pour constante une surconsommation d'alcool et des écarts fréquents d'infidélité conjugale. En quelque sorte, le véritable BOF incorrigible.
De son côté, Cathy se morfondait dans son pavillon de banlieue, sans profession, sans s, sans amies et encore moins d'amis, sans loisirs, sans espérances. Elle était pourtant encore mignonne Cathy : petite brune fine aux rondeurs appropriées ; visage encadré par des cheveux noirs mi-longs cachant le front d’une double frange asymétrique dont la partie la plus courte découvrait le sourcil droit épais mais bien dessiné ; des yeux d’un bleu gris lumineux en amande ; un nez fin et droit ; une bouche au dessin harmonieusement discret ; un menton plutôt volontaire.

Le jour de leurs dix ans de mariage arrivait ce prochain vendredi et elle s'imagina pouvoir ce soir-là inverser la pente dangereuse sur laquelle son mariage glissait inéluctablement. Connaissant les goûts peu raffinés de son Gérard, elle acheta un minuscule tailleur en cuir noir dont elle ne faillit pas pouvoir enfiler la jupe trop étroite. Conformément aux fantasmes de son époux, pour la première fois elle osa enfiler une guêpière rouge qu'elle mit directement sous la veste de tailleur et fixa aux jarretelles des bas noirs à couture fumés (elle n’osa pas la résille qui faisait quand même trop pute) et elle chaussa des escarpins vertigineux rouge.

Enfin, dernière faiblesse consentie dans son hypothétique quête de reconstruction conjugale, elle ne mit pas de culotte pour la première fois de sa vie. C'est alors que le téléphone sonna et son stupide mari, la voix déjà avinée, lui dit qu'il était pris par une soirée entre copains et qu'elle ne devait pas l'attendre pour diner.
Un coup de massue tomba sur la tête de Cathy qui resta sans voix et raccrocha. Après un long moment d’abattement où elle fut prostrée sans pouvoir réagir, elle rangea le costume qu'elle avait préparé pour Gérard et, au hasard de ses gestes énervés, elle vit un petit carton tomber d’une poche. Elle le ramassa et découvrit que c'était la carte d'un night club nommé le Pélican bleu. Elle en resta figée, longtemps rêveuse. C’était donc l'endroit où il allait faire la fête avec ses copains le jour de leurs vingt ans de mariage.

Après moultes hésitations, elle décida de se rendre dans cet établissement en taxi car elle n’avait ni voiture ni permis de conduire. Lorsqu’il arriva, à 23 heures le night club était encore assez peu fréquenté et dans une quasi obscurité. Hésitante et intimidée, elle se dirigea vers le bar et commanda une coupe de champagne, chose exceptionnelle pour elle. Mais c'était son jour d'anniversaire et elle voulait le fêter. Même seule ! Elle demanda au barman si Gérard Minard venait ce soir. Le barman, visage opaque et énigmatique, s'éclipsa pour revenir lui dire ensuite qu'elle pouvait attendre car il ne tarderait pas. Elle se hissa sur un des tabourets en essayant de contenir la remontée de sa jupe de cuir qui, en dépit de ses précautions, découvrit ses cuisses largement. Evitant de remuer sur ce siège inconfortable, ses pensées se concentrèrent sur les soupçons d’infidélités de son époux. Sa curiosité féminine d'épouse humiliée prit le dessus sur l’éventualité de fuir cet endroit où visiblement elle n’avait pas sa place.
C’est à peine si elle remarqua qu’un homme était venu s’asseoir au comptoir à côté d'elle.
Bien que se sentant regardée, elle évita de tourner le visage vers lui. Elle se réfugia dans une rigidité qui se traduisait par la crispation de ses doigts retenant le bas de sa jupe. Le geste du barman remplissant à nouveau sa flûte de champagne la tira de sa coquille et devant son étonnement, il lui indiqua d’une mimique discrète qu’elle devait cette faveur à son voisin de comptoir.
- C’est en hommage à votre beauté madame, lui indiqua celui qu’elle considérait comme un intrus.
- Mais ! Mais… fit-elle, sans pouvoir ajouter quoique ce soit.
Pour toute réponse il tendit son verre de whisky pour trinquer et elle accepta d’un geste lui faisant lâcher le bord de sa jupe qui en profita pour devenir une alliée de son séducteur en remontant jusqu’à découvrir l’ourlet plus foncé d’un bas. Il lui fit alors une cour se voulant discrète mais si maladroite qu'elle en rit. C'était un bel homme d'une quarantaine d'années de style méditerranéen avec un fort accent italien. Il s'appelait Gino et accompagnait le flot de ses paroles de gestes intempestifs qui rendaient pathétique sa drague grossière. Elle se laissa volontairement prendre par cette situation inédite et la perspective de voir arriver Gérard alors qu'elle serait en compagnie de ce Casanova de pacotille. Cela la réjouissait. Elle se prêta donc au jeu : champagne poursuivi dans le confort moelleux de banquette à l'abri dans une pénombre travaillée ; échanges de confidences à gros renfort de frôlements et mots sucrés qui les conduisirent sur la piste de danse où les couples devenaient plus nombreux. Elle accepta avec sourire ce badinage sommaire qui lui faisait du bien. Sans toutefois perdre sa lucidité un peu entamée par les coupes de champagne, c’est avec une certaine délectation qu’elle se colla contre le corps de ce baroudeur des nuits parisiennes rompu à la drague facile. Avant, un tel homme l’aurait fait fuir, mais le comportement de son mari avait changé la donne. Oui, elle le reconnaissait, elle était prête à baiser avec ce type pour se venger.
N’importe où ! Dans une voiture ou dans les toilettes ! Elle éprouvait même le besoin de le sucer, chose qu’elle refusait toujours à son mari.
Le Gino, sûr de lui, fit alors parler ses mains en lui infligeant un pelotage aussi indiscret qu'audacieux auquel elle se soumit avec une complaisance qu’elle essaya de rendre faussement distante mais bien réelle tout en regardant souvent la porte d'entrée en espérant y voir apparaître son mari pour déclencher une réaction de jalousie qu’elle espérait encore salutaire. Il la tenait de plus en plus serrée entre ses bras de sémaphore lorsqu’elle abdiqua en appuyant sa tête sur son épaule. Ce geste encouragea le Rudolf Valentino du Pélican bleu qui s’enflamma jusqu’à la tutoyer :
- Tu vas me rendre fou de toi !
Elle l’encouragea en avançant ses cuisses contre les siennes. Les mains devinrent plus précises. Elles glissaient sur le cuir tendu de la veste cherchant à deviner la nature des dessous de la jeune femme. Elles découvrirent la présence de la rigidité de la guêpière à même la peau du cuir de la veste. Cette révélation poussa l’homme à introduire une cuisse entre celles de la belle qui commençait à ne plus maîtriser la situation. Elle écarta ses cuisses du mieux qu’elle put vu le peu de liberté que lui laissait l’étroitesse de sa jupe. Tandis que le désir lui noyait la chatte, ses deux mains agrippèrent les épaules de Gino. Un Gino triomphant qui savourait sa victoire. Friand de dessous affriolants, il glissa une main sous la veste pour caresser la soie et la dentelle corsetée de la guêpière. Catherine ne protestait pas. Bien au contraire elle se cambra pour coller son ventre contre la menace impertinente de la queue de l’italien qui lui paraissait de taille hors-norme, sachant que la conformité en la matière se limitait pour Cathy à son expérience conjugale. Elle l’avait décidé maintenant : ce Gino ferait un plus que correct instrument de vengeance pour cocufier son sinistre Gérard. Elle accepta que les mains de l’homme viennent effrontément sur ses fesses où après avoir constater la présence de jarretelles cherchèrent en vain la configuration de la petite culotte.

- Ne la cherchez pas, il n’y en a pas, osa-t-elle dire en relevant vers lui un visage au sourire malicieux.
Ce sourire qu’il qualifia « de petite salope » fut le signal d’un roulage de pelle à la violence partagée et appréciée par la jeune femme qui en resta presqu’étourdie. La piste de danse maintenant se vidait car l’heure du spectacle était arrivée.
La danse terminée, Gino la ramena au bar et disparut. Ce comportement étonnant la laissa sans réaction jusqu’à ce qu’elle fut interpellée par le barman qui la conduisit dans une arrière salle où le mot "privé" était inscrit sur une double porte capitonnée. Là se trouvait une table ronde de jeu de poker où étaient assis trois hommes dont Gino et un quatrième en retrait beaucoup plus âgé. Si Gino paraissait quelque peu embarrassé, les deux autres, un petit ventripotent et un basané au visage balafré, la dévisageait avec concupiscence. Tous se tournèrent vers le plus âgé, un chauve impressionnant dans un d’un costume blanc, lorsque celui-ci, d’une voix autoritaire expliqua la situation à Cathy :
- Madame Minard, il est inutile d'attendre votre mari, car il n'est plus persona grata ici. Il nous est débiteur d’une somme de 50 000 euros perdue au poker. Comme votre époux s’avère totalement insolvable car couvert de dettes innombrables selon des informations de sources très sûres, après de multiples mises en demeure sans réponses, nous sommes contraints d’utiliser des moyens plus fâcheux.
Cathy restait tétanisée par cette nouvelle. Comment Gérard avait-il pu ainsi la tromper et mettre leur ménage dans une situation aussi catastrophique ? Pâle et tremblante, elle attendait la sentence annoncée par cet homme glacial et visiblement intransigeant qui ajouta :
Madame, vous êtes mariée sous le régime de la communauté, donc il vous faudra tôt
ou tard payer pour les frasques de votre mari.
Deux grosses larmes brillaient sur les pommettes blafardes de Cathy sans pouvoir attendrir le visage fermé et rougeaud de cet homme que l’on appelait Monsieur Paul.
Le rouge de la honte vint farder les joues de la femme lorsqu’iI n'hésita pas à ironiser sur son comportement avec Gino en disant qu'il pensait qu'elle avait montré des capacités pour pouvoir assurer un "remboursement" qu'il jugerait convenable.
Je vous propose une première solution :
Vous intégrez bénévolement la brigade d’entraîneuses du Pélican bleu pour rembourser la dette de votre époux. Cela devrait valoir, avec un peu de bonne volonté de votre part, deux paires d’années.
Il s’arrêta quelques secondes pour juger de l’effet de cette annonce sur le visage dévastée de la jeune femme. Avec un petit sourire inquiétant, il ajouta :
Mais vous avez remarqué qu’ici nous sommes très joueurs. Aussi je vous propose une seconde solution plus ludique et disons plus conviviale. Acceptez le défi d’arriver à faire éjaculer dans votre si mignonne bouche l’un de ces trois messieurs en moins de deux minutes. Si vous échouez, vous serez livrée à ce redoutable trio de mâles en rut. Cela n’est pas cher pour éponger une si grosse dette. Avouez-le ! Vu l’enthousiasme que vous venez de témoigner envers Gino, j’accepte même d’en faire l’élu de la pipe salvatrice.
Cette annonce fit éclater de rire les deux autres hommes qui savaient que le fameux Gino était le plus endurant des trois, ce qui leur offrait une perspective réjouissante. Cathy se sentit perdue. Abasourdie par ce qui lui arrivait, incapable de proférer la moindre parole, elle se tourna vers Gino avec un regard où se mêlaient la panique et un sentiment de trahison de la part de cet homme en qui, quelques instants plus tôt, elle voyait une bouée de sauvetage dans son naufrage conjugal. Là, c’était e et contrainte qu’elle allait être la proie d’un stratagème glauque et humiliant.
Voyant dans le regard de madame Minard qu’elle choisissait la solution la plus immédiate, Monsieur Paul lui indiqua la petite table basse d’un coin salon :
- Montez sur la table pour vous y accroupir, lui ordonna-t-il.
Elle obéit, en pensant avoir choisi la solution la moins contraignante. Lorsqu’elle dut monter sur ce promontoire qui avait des airs d’une scène de strip tease de cabaret, elle se baissa et ne put qu’écarter ses cuisses pour ne pas tomber, la jupe de cuir se retroussant avec impertinence. Tandis que Gino était resté debout les deux autres s’installèrent dans d’énormes fauteuils club d’où ils lui firent subir leurs regards vicelards et leurs sarcasmes salaces.
Oh ! La garce elle est sans culotte…
Hum ! Ces jarretelles rouges… ces bas noirs ….Quelle classe la bourge !
Quel poilu fourni !
Et la bouche du petit chat qui brille !
On dirait qu’elle en bave déjà !
Tiens le coup Gino qu’on se régale à notre tour !
Elle se sentait perdue. Elle allait être livrée à ces rustres qui étaient visiblement prêts à tout lui faire subir. Monsieur Paul donna le départ d’un compte à rebours qui sonna le glas des derniers espoirs de Cathy. Elle ouvrit alors ses yeux qui s’étaient fermés sous les grossièretés de ce public odieux et se trouva face à la bite de Gino dont le gland profita de la stupéfaction de la femme pour entrer dans sa bouche sans prévenir. C’était une double découverte pour Madame Minard. La première était l’intrusion inédite pour elle d’un sexe dans sa bouche. La seconde était la révélation d’une bite dont les proportions dépassaient son imagination. Son mari, effectivement, avait une queue aussi chétive que son cerveau était creux. Elle ne savait comment s’y prendre pour satisfaire son partenaire obligé et éviter ainsi l’humiliation d’une partouze. Son regard implora celui de Gino qui comprenait qu’il était le premier homme à pénétrer la bouche de Cathy. En prenant le risque de décevoir son patron et ses collègues il s’efforça de suppléer la maladresse de sa partenaire par son savoir-faire. Il laissait à la jeune femme qui était à la limite de la suffocation le temps de reprendre ses esprits et en coulissant sur sa langue dont elle ne savait que faire il essayait de stimuler son imagination. Pendant ce temps la voix de Monsieur Paul égrenait les secondes comme un moine paillard son chapelet tandis que les deux autres redevenus muets devant le spectacle émouvant du visage de l’épouse et excitant des cuisses gainées de nylon sous la jupe retroussée.
Gino s’épuisait à trouver les ressources pour une éjaculation incertaine dans ce si court délai. Cette fille lui plaisait trop pour l’humilier ainsi. Ses deux collègues étaient des soudards qui ne la méritaient pas. Il se rendit compte qu’il glissait non seulement dans la gorge de la femme mais aussi sur un pente dangereuse pour son propre avenir au sein du clan dirigé par le sinistre Monsieur Paul.
La voix de stentor du patron annonçait les quinze dernières secondes. En désespoir de cause, Cathy eut le réflexe de refermer ses lèvres sur le dard. Elle sentit alors Gino se crisper ce qu’elle prit pour un encouragement à poursuivre et lorsqu’elle accueillit l’ultime agression du gland entre ses lèvres, la pointe de sa langue vint à la rencontre du pieu qui glissa au fond de son palais. Elle entendit un grognement sauvage. Tout s’arrêta ! Les va-et-vient de Gino dans sa bouche ; le décompte des secondes ; les quolibets graveleux… Elle sentit sa gorge inondée d’un liquide âpre, visqueux, épais… Elle était sauvée du pire.

Elle ne perçut pas le regard foudroyant de Monsieur Paul sur Gino pendant qu’il lui disait qu’un taxi l’attendait à l’entrée des artistes. Tout était confus pour elle quand le chauffeur la ramenait vers son lotissement de banlieue. Les lumières de la nuit balayaient par intermittence son visage ravagé par le dégoût. Ses bas avaient soufferts. Son maquillage était devenu surréaliste. Ce n’est que beaucoup plus tard qu’après un long moment d’inertie chez elle qu’elle prit conscience que sa mésaventure aurait pu être beaucoup plus lourde de conséquences. A mesure qu’elle revenait à la réalité sa colère vis-à-vis de son mari reprenait le dessus et lui donnait de l’énergie. Il lui fallait rebondir.
Curieusement une énergie toute nouvelle pour une femme aussi effacée qu’elle bouillonnait au plus profond d’elle-même. Plus jamais elle ne serait « la femme de Gérard ». C’est alors qu’elle entendit la mercedes se garer devant sa maison. Un spectacle pitoyable se déroulait devant elle : ivre mort, son mari était porté par Régis, l’éternel copain fidèle. Oui… lui au moins il était fidèle se disait-elle, avec un petit haussement d’épaules dédaigneux. Elle descendit et demanda à Régis d’installer l’épave sur un divan du sous-sol. Avant qu’il puisse égrener les paroles de fausses excuses habituelles elle le fit monter prendre un café.
Régis, le copain ou plutôt le faire-valoir de son mari, éternel alibi des turpitudes extra-conjugales de Gérard, amoureux transi de Cathy depuis qu’il l’avait connue en tant que témoin de son mari à leur mariage, la suivit jusque dans la cuisine. En montant l’escalier, il réalisa que quelque chose était changé dans la tenue de la chaste épouse : levée et habillée à quatre du matin ; vêtue d’un accoutrement de cuir noir incongru pour une femme si réservée ; maquillée d’un rouge incendiaire inédit chez elle ; les cheveux en désordre inhabituel ; des bas à la couture tourmentée et filés à deux endroits… Que s’était-il passé cette nuit ?
Une voix sèche et ferme lui intima de s’asseoir sur une chaise. Il allait subir un nouveau sermon, lorsqu’il fut alors stupéfait de l’entendre dire :
J’ai peut-être mieux qu’un café, pour fêter cette fin de nuit !
Elle se retourna et sortit du réfrigérateur une bouteille de champagne.
- Ouvre-la s’il te plait Régis. C’était pour fêter mon anniversaire de mariage mais vu l’état de Gérard tu vas le remplacer.
Muet devant le ton et le contenu des paroles de Cathy, il lui obéit pendant qu’elle posait sur la table de la cuisine deux flûtes.
En versant le champagne, son cerveau essayait de mettre de l’ordre dans ses idées pour comprendre le comportement tout à fait anormal de la femme de ses rêves et de son meilleur ami.
- Tu es bien toujours amoureux de moi ?
Stupéfait, Régis devint tout rouge. C’était la première fois qu’elle osait parler de cela. Lui qui croyait que sa passion pour Cathy était restée secrète.
Sans attendre de réponse, l’épouse bafouée vint se poster devant lui et quitta la veste du tailleur, offrant à Régis un spectacle qu’il n’avait jamais imaginé, même sur « l’écran de ses nuits blanches ». Il était fasciné par l’apparition de ces petits seins qui gonflaient les bonnets de dentelle et satin pourpre de la guêpière. La jupe rejoignit à son tour le carrelage de la cuisine et le regard de Régis fut happé par le « fabuleux Y frotté de soleil nègre », libre de tout voile aussi léger soit-il et encadré par la tension écarlate des jarretelles.
Sans dire un mot elle lui prit la main et l’entraîna dans la chambre conjugale. Il se laissait guider par son amour interdit vers ce qu’il s’était juré de ne jamais profaner. Elle ouvrit les draps du lit et s'y glissa lascivement, cuisses ouvertes, telle une habituée de l’adultère.
Viens !
Ce furent les seuls mots qu’elle prononça. L’homme, stupéfait par ce qui lui arrivait, précipita son propre déshabillage et se jeta sur celle qui n’avait été jusqu’alors que la dame de ses pensées. Tout fut précipité et escamoté : le contact équivoque de leur corps ; les caresses imposées par la proximité des épidermes ; les baisers fiévreux et empressés ; les désirs impatients d’attentes frustrées ; l’estocade précipitée ; la vague séminale prématurément égarée par la fougue non maîtrisée…
Cathy s’endormit, sereine enfin, satisfaite plus par l’acte vengeur que par le plaisir.
Régis l’enveloppa entre ses bras et ses cuisses comme un cadeau précieux. Il la veilla ainsi jusqu’au jour.

Elle ne se réveilla qu’à dix heures et interdit à Régis de partir. Elle voulait que son maintenant ex-mari la voit entre les bras de son premier et furtif amant.
Lorsque Gérard, à demi assommé par sa gueule de bois s’approcha de la chambre, il entendit Cathy qui disait d’une voix lascive :
- Régis, met-la moi dans le cul, jamais je n’ai permis à Gérard de me faire ça !

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