Dureté Matinale + Petite Manie, Gros Alibi

"Dialogues Interdits" : une série de mini-nouvelles sans narration, uniquement faite de dialogues. Confessions crues, drôles et surprenantes entre amis...



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### Dureté matinale ###
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— Faudrait que je trouve un moyen de lui faire comprendre à Céline, pour l’érection du matin…
— Si elle est pas au jus, c’est vraiment bizarre… t’es quand même pas son premier mec.
— Pour tout dire, je suis son premier mec sérieux. Jusque-là c’était des mecs d’une soirée ou d’une après-midi. Elle restait jamais toute la nuit avec. L’expérience de dormir ensemble, se réveiller ensemble, prendre le café et tout, c’est tout neuf pour elle.
— Et donc, elle s’imagine que tu meurs d’envie de baiser dès le réveil ?
— En tout cas elle y résiste pas. Je suis encore à moitié endormi que je la sens déjà.
— Tu sens quoi.
— Sa main, sa chatte, sa bouche… selon son humeur. Une pipe, une branlette, une baise… c’est selon.
— Oh mon pauvre chéri, le petit harcelé sexuel… Et tu te plains ?
— Au début c’était extra. Seulement, c’est systématique. Et elle me le fait à chaque fois jusqu’à éjaculation. Résultat, moi qui arrivais chaque matin au boulot avec une pêche d’enfer, maintenant je débarque avec moitié moins d’énergie. Personne ne comprend pourquoi… je ne peux pas leur expliquer.
— Elle par contre ça doit lui faire l’effet inverse.
— Tu crois pas si bien dire. Paraît que ses collègues l’ont jamais vue aussi en forme.
— Elle ne peut pas trop leur expliquer pourquoi non plus.
— Si, plus ou moins ! Les copines lui ont demandé quel était son secret, elle a été très fière de leur confier. Entre filles ça discute de cul encore plus facilement qu’entre mecs. Du coup, de plus en plus de ses collègues nanas cherchent à faire pareil avec leurs mecs. Je comprends qu’elle pense à sa carrière, Céline… mais là je vais finir par penser qu’elle est carriériste.

— Baiser ou se faire baiser que veux-tu, c’est vieux comme le monde…



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### Petite manie, gros alibi ###
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— Elle est maniaque et je l’ignorais. Je l’ai appris le jour où on a emménagé ensemble. Quelle cata !
— Ce sont les surprises du ménage. L’appartement aurait dû te mettre sur la piste. Un parquet lisse et brillant, chaque pièce parfaitement rangée… On se croyait dans un hôtel de luxe.
— J’avoue, j’ai pas été bien malin. D’autant qu’elle est allée encore plus loin. Dis-toi que lors de la baise avec nos fringues éparpillées partout dans la pièce, si je me levais dans la nuit je retrouvais tout plié et rangé sur le canapé. Depuis deux semaines, tout va bien sauf ça. Et ça tient pas du détail : elle fourre son nez partout à la recherche de la moindre poussière.
— Partout ?
— Partout. Je peux plus laisser traîner le moindre truc, dans l’heure qui suit ça disparaît et elle a trouvé son emplacement adéquat. Enfin, adéquat de son point de vue. Je n’ai pas la même logique ! Dans le désordre que je fous, j’ai mon petit ordre personnel.
— Je viens de saisir ! C’est du bluff. Elle te fait croire que c’est juste lié à son goût pour la propreté. En réalité, elle fouille. Elle est à l’affût du moindre petit détail qui pourrait trahir l’inavouable. Une tâche, un cheveu, un billet doux, une note d’hôtel ou de brasserie… Crois-moi ! Sa vraie manie est encore pire.