Les Petites Bougies

Il dormait d’un sommeil lourd, encore fatigué de sa semaine. Je le laissai continuer de se reposer. Notre chambre était déjà partiellement éclairée par le soleil d’automne qui traversait les persiennes.

C’est en me levant, tout en essayant de remuer le matelas le moins possible, que j’entendis quelques mouvements parvenir de la chambre voisine. Le petit mobile suspendu au-dessus du lit de notre bébé venait d’être mis en rotation, sans nul doute par ses petites mains potelées. Une petite musique douce se mit à retentir. Je tirai alors prudemment la porte de notre chambre avant d’entrer dans la seconde.

Ma petite nénette, les cheveux hirsutes, les yeux grands ouverts, redressée sur ses jambes encore un peu frêles pour la faire marcher seule et sans aide, se cramponnait de toutes ses forces aux barreaux de bois de son petit lit surélevé. Elle me fit un joli sourire et poussa de petits cris en me voyant entrer. Le bout de son museau aux deux incisives apparentes, placé entre deux barres verticales, était un délice de frimousse. Un joli bébé de l’amour.

- Chuuut, chuut, fis-je en mettant l’index devant ma bouche, papa est encore en train de dormir, on va essayer de ne pas le réveiller.

Je la pris dans mes bras pour parcourir le couloir de l’étage, jetant un œil en passant à l’intérieur de la dernière chambre, celle de mon fils, celle qui ne l’a pas vu y jouer depuis quelques années maintenant qu’il avait grandi. Nous descendîmes dans la cuisine.

Tout en préparant le biberon, je réfléchissais au repas du midi. Nous étions dimanche, et cela tombait vraiment bien que l’anniversaire de l’homme de ma vie tombe ce jour tranquille, sans travail ni obligations. Nous allions pouvoir profiter à fond de cette journée de fête.

Je nous installai sur le canapé, face à la télévision que j’allumai plus par distraction qu’autre chose. Je ne la regardai même pas, mes yeux restant fixés sur la petite bouille affamée qui glougloutait comme jamais.



Au bout de dix minutes, elle ralentit sa tétée avant de fermer les yeux, exténuée par son labeur de mangeur glouton. Son corps fut tout à coup moins tonique, plus relâché. De justesse, je retins la tête qui partit en arrière. Je profitai alors de la garder bien serrée contre mon cou, mon nez dans ses cheveux. J’adorai cette sensation de chaleur, cette odeur de peau douce de bébé et de lait mélangés. J’aurais pu rester comme cela pendant des heures, sans rien faire, sans bouger, juste dans l’oubli des turpitudes de la semaine.

Elle remua un peu, gigotant pour faire remonter la bulle d’air de son estomac, puis elle éructa avant de se rendormir. Je savais à ce moment-là qu’elle replongerait pendant au moins une heure.

Je la plaçais alors prudemment dans son transat, et l’attachai pour qu’elle ne tombe pas par mégarde. Il fallait qu’elle ne dorme pas allongée non plus. Mais cette position, depuis des mois, elle l’adorait, et elle était plus efficace pour sa digestion d’après son pédiatre qui nous l’avait conseillée pour les s nés prématurément comme elle, à sept mois et demi.

Je remontai ensuite à l’étage pour rejoindre la salle de bains, quand je vis au travers de la porte un peu entrouverte de la chambre, son papa qui dormait sur le ventre, la tête sur le côté. Je le trouvais immensément beau ainsi livré au sommeil réparateur. Cela faisait deux ans déjà que le destin avait décidé de notre rencontre sensuelle. Quelques mois seulement après le départ de mon ex-mari avec cette illustre inconnue qui, de sa jeunesse et de sa fougue, eut raison de ma trentaine passée.

Je déviais alors ma direction pour entrer dans notre chambre et le regarder plus attentivement. Il avait repoussé les draps à ses pieds, ce qui avait naturellement découvert son dos, ses fesses et ses jambes. Il ne portait jamais de pyjama ou de t-shirt. Il n’avait qu’un caleçon de nuit. Il était intensément sexy.

Je m’approchai un peu plus, puis il me vint une petite envie.
Pourquoi ne pas le réveiller d’une manière plus sensuelle que les autres jours pour le jour de son anniversaire ? Vraiment je ne pense pas qu’il serait contre, et je trouvais cela plutôt excitant. Alors, je soulevai légèrement le bas de mon t-shirt de nuit, enlevai ma culotte et grimpai sur le lit doucement, telle une chatte en pleine chasse.

À quatre pattes, j’avançai au-dessus de lui par-dessus ses jambes unies, puis m’appuyai lentement contre le haut de ses cuisses, les jambes de chaque côté des siennes.

Mon pubis frotta de manière sensuelle contre son fessier en me rapprochant encore. C’était insupportable. Insoutenable. Enfin, façon de parler, car j’avoue que c’était plutôt hyper agréable et excitant. Cela me donna comme une sorte de trac dans le ventre. Je n’osai le brusquer ni même me précipiter pour profiter des sensations exquises.

Une chaleur monta progressivement en moi. Je sentis ma vulve, déjà écartée par mes jambes disposées de chaque côté de lui, s’écarquiller davantage sous le plaisir du massage doux et soudain que je lui prodiguai.

Il se réveilla, mais j’avais l’impression qu’il n’avait pas envie de le montrer. Allait-il encore me prendre pour une folle ? Imaginait-il que la femme qui le dominait ainsi assise sur son corps, qui lui massait le dos, était en train de sentir poindre les premières sécrétions humides de son vagin glisser vers l’extérieur ? Se retournant à ce moment précis, aurait-il remarqué mes tétons durcis à l’envie contre le tissu de mon haut déjà bien tendu ?

Il bougea un peu les bras, et les ramena vers son visage enfoui dans le matelas. Son front, maintenant appuyé sur ses mains, bloquait ses bras vers le haut. Je me délectai alors de caresser, terme bien plus adéquat, ses épaules et ses aisselles.

- Tu me chatouilles ! Sursauta-t-il en rigolant et en resserrant ses coudes contre lui.
- Tu n’aimes pas cela ? Dis-je en souriant tout en continuant à l’embêter.


Ces petits mouvements pour se débattre faisaient bouger ses fesses d’une manière si coquine contre mon pubis que mon excitation redoubla. Je tentai de me calmer, et repris le massage où il en était, m’excusant de l’avoir réveillé de la sorte. Il ne répondit pas.

Je longeai la colonne, vertèbre après vertèbre, de sa nuque à l’élastique de son caleçon, puis remontai sur ses côtés en écartant bien les doigts.

Il se laissa manipuler. Il semblait ne plus rire, mais prenait le temps d’apprécier. Mes doigts redescendirent et longèrent le bas du dos, le long du caleçon pendant quelques secondes avant de s’arrêter.

- Tu veux te retourner ? Je vais te masser un peu le torse si tu veux ?

Il ne fit pas le moindre mouvement. M’avait-il seulement entendue tellement j’avais parlé en chuchotant ?

Laissant son dos, je me déplaçai pour me mettre plus bas, à califourchon sur ses pieds. Mon sexe appuyait contre ses talons. J’entrepris alors de masser ses mollets. Remontant, tout d’abord en enserrant les chevilles, puis jusqu’à l’arrière des genoux que je contournai pour remonter à l’arrière des cuisses jusqu’à la limite du sous-vêtement.

Mes massages n’en étaient plus que d’apparence. Il s’agissait plus de caresses appuyées que de mouvements purement théutiques.

Sa peau était douce. Je crois bien en mon for intérieur que même si sa peau avait été pleine d’aspérités, je l’aurai tout de même trouvée à mon goût.

Encore et encore, je m’attardai sur les cuisses, glissant sur les côtés, puis entre elles. J’imaginais comme cela pouvait être excitant. Il ne se plaignait ni ne bougeait encore. J’y prenais beaucoup de plaisir, appuyant outrageusement et avec un plaisir immense ma vulve contre l’un de ses talons.

Mes mains passèrent par-dessus puis s’insinuèrent par-dessous, comme pour le soulever, et enfin revinrent à leur place. Je glissai plus en avant, franchissant la limite du caleçon jusqu’à ce que mes doigts entrent en contact avec le début de la fesse, là où se termine la cuisse en un petit pli adorable.


J’usai de plusieurs allers et retours de la sorte. C’en était à chaque fois plus agréable. Je devinai qu’au bout de mes doigts se trouvaient les jolies fesses que j’avais vues de ma vie.

Chaque mouvement en avant me faisait appuyer le pubis contre son pied. Ce simple geste de pression me plaisait, me caressait, me masturbait quasiment. La sensation me faisait l’effet d’une éponge gorgée d’eau que l’on aurait appuyée du plat de main. J’avais l’impression de couler. Pouvait-il sentir mon humidité à l’intérieur de son pied ?

- Tu ne veux vraiment pas te retourner ? Il faut que je te masse le devant des cuisses quand même… Dis-je un peu hypocritement.

Sans rien dire alors, il se retourna et se plaça sur le dos.

Mes mains s’insérèrent entre les cuisses, glissant doucement vers le haut, tout en pénétrant un peu sous le caleçon. C’était infiniment érotique.

Il me regarda puis contempla plus bas, ma poitrine. Je remarquai le même mouvement rapide des yeux qui voulaient voir sans être remarqué. Je jouai encore un instant à ce petit jeu.

À un moment opportun, j’entrai dans le caleçon, doucement mais sûrement. Avançant puis reculant, mais pénétrant davantage à chaque fois. Il se laissa manipuler, ferma les yeux pour apprécier.

Quand il les rouvrit, je fis mine de ne pas faire attention à la tente produite par l’érection qui ne pouvait plus que se produire, mais cela m’excitait énormément. Son sexe était tendu comme pas possible. Il était beau ainsi. J’aurais aimé fixer cette image pour m’en souvenir à tout jamais. Le massage lui faisait un bel effet dont je me glorifiai. Bien au milieu, pointant vers le haut, le tissu enroulait à merveille le bâton raide.

Mes mains entrèrent à nouveau sous le vêtement en massant doucement, pour ne pas dire amoureusement. Le franchissement de la limite des cuisses et de l’aine le fit sursauter. Il se retint de rigoler. Je reculai à nouveau. Puis un dernier mouvement en avant me permit de rejoindre mes doigts à l’intérieur pour enfin ne plus bouger. Je sentis sous mes poignets les tremblements de son plaisir. Je n’osai le regarder dans les yeux, préférant admirer la tente dont j’étais la seule responsable. Son sexe bougeait tout seul. C’était infiniment mignon.

Sous le tissu, instinctivement mon doigt courut sur la peau de ses testicules. Il eut à ce moment un petit souffle de surprise. Le même que la nuit précédente lorsque qu’en pleins préliminaires, nous avions échangé des caresses intimes.

L’index de ma main gauche joua avec ses bourses alors que la droite remonta un peu pour lui caresser le sexe bien raidi par mes manipulations. Son souffle se transforma en un gémissement plus érotique. Certainement enchanté par mes gestes équivoques, il bougea les mains pour les placer au-dessus des miennes sur le tissu, bloquant tout mouvement que j’aurais pu faire.

- J’aime te sentir bander sous mes doigts. Dis-je sans le regarder encore et toujours dans un souffle, presque honteuse de prononcer ces mots crus. J’aime comme c’est doux à cet endroit, rajoutai-je en caressant du bout de l’index les muscles caverneux de la hampe.

Il relâcha ses mains par étapes. J’en profitai pour glisser la mienne plus à l’intérieur, pour me saisir désormais de la tige avec ma paume entière.

- Mmm, elle est bien chaude, elle est bien dure…, rajoutai-je en le tâtant doucement.

L’étroitesse de l’endroit me fit modifier ma position. Je retirai alors mes mains puis attrapai l’élastique de son caleçon pour le descendre. Il souleva les fesses comme pour m’accompagner et m’aider. Son pubis m’apparut, puis le sexe entier. Sa verge roide était plantée bien debout au-dessus des testicules, un peu penchée vers son ventre plat.

Je tenais enfin dans ma main, son sexe bouillant de désir de se faire manipuler, de se faire masturber. Des mouvements lents et calmes remplacèrent mes simples pensées.

La sensation était jouissive au possible. Le piston de peau, qui dépassait la paume de ma main, glissa lentement puis de plus en plus vite. Il respirait au même rythme, de plus en plus fort. Cela se sentait qu’il contenait en lui des gémissements. Le gland, rosé, apparaissait et disparaissait à chaque seconde. J’aimai ce rythme. J’aimai le sentir dans le creux de ma paume puis le voir ressurgir, décalotté complètement. J’écoutai son souffle court, regardai sa langue qui passait et repassait sur ses lèvres. Appréciant le moment présent. J’aurai tant aimé y déposer mes lèvres intimes pour la sentir y tournoyer, comme la nuit dernière. Mais ce matin, je n’étais là que pour lui.

Ma tête s’emplissait de délires. N’en pouvant plus de tant de pression, je faufilai ma main libre vers mon pubis, me laissant guider par mon instinct qui me commandait de me caresser au même rythme que je le masturbais.

- J’aime vraiment trop… ta bite, osai-je encore, elle est vraiment trop douce et chaude. J’adore ça. J’aime te masser comme ça, …te la masser,.. te la chouchouter,…te la branler.

Ma seconde main était toute détrempée, signe de la perversité érotique de mes pensées, de mes paroles, et de mes pulsions pour l’homme de ma vie.

D’un doigt, je triturai à outrance mon clitoris, allant de la vulve au sommet des lèvres rapidement et en accélérant encore, jusqu’à lui donner de petits coups brefs. De l’autre main, je taquinais nerveusement le méat de son sexe avant de le laisser se faire recouvrir par le prépuce.

Prise par la passion, et contre toute attente, je descendis alors ma bouche, lèvres entrouvertes et humides, pour accueillir son gland ardent, suintant de son liquide pré-séminal tiède.

Il poussa un petit gémissement, presque imperceptible, mais je le distinguai tout de même dans le silence de notre chambre à coucher. S’ensuivirent de nouveaux gémissements plus sourds. Ma langue venait de toucher le bout de son sexe, juste avant de parcourir le contour pour en apprécier le goût salé de la nuit.

M’appuyant maintenant du bras gauche près de sa hanche, ma main droite la remplaça sur ma vulve gluante. Je n’étais plus connectée à lui que par ma bouche et ma langue qui se déroulait doucement le long du sexe.

Aurait-il pensé que ce massage dominical anodin, allait se transformer en un massage plus érotique ? Je pense que oui. Il devait sans douter, le malin. Après tout, on se connaît sensuellement depuis quelques années maintenant.

J’enfonçais alors plus profondément sa verge dans mon gosier. Elle avait un goût du matin. Ses lèvres desserrées laissèrent s’échapper avec discrétion son plaisir qu’il ne retenait plus.
Je serrais alors plus fortement les lèvres, car j’aime sentir ses muscles vigoureux et gorgés de son sang perverti de mauvaises pensées. Je souhaitais qu’il profite de ce premier moment de la journée, qu’il en ait le souvenir le plus agréable pour ce jour particulier.

Je ne lâchai rien. Tournant ma langue tout autour en lapant, remontant jusqu’au gland puis redescendant rapidement jusqu’à la base, gobant jusqu’au fond de ma bouche son sexe droit, et de ma langue tentant de chatouiller ses testicules.

Il aimait cela, mais qui, de normalement constitué, refuserait ce traitement de faveur ? Il fit bouger instinctivement ses hanches pour obtenir plus de plaisir. Pour ne plus se sentir contraint, et être enfin acteur. Telles étaient les réflexions que je me fis alors qu’il me pénétrait maintenant plus violemment comme s’il faisait l’amour à ma bouche.

Tout était trop excitant. Mon orgasme débutait. J’accélérai le mouvement de mes doigts contre mon clitoris, passant l’index et le majeur de chaque côté pour mieux le ressentir grossir encore en se gorgeant d’amour. Puis, je compris à la vibration de ses jambes, aux contractions de son sexe et à la main qu’il plaça instinctivement sur ma tête, qu’il allait jouir. Je ne devais pas me retirer. Il ne le voulait pas. Je ne le voulais pas.

Un dernier mouvement du bassin en avant, et je compris que le point de non-retour pour lui avait été franchi. J’arrêtai alors la succion. Je restai ainsi, pénétrée.

Avec une certaine perversion, je me glissai aussi plus profondément dans la vulve avec deux doigts tout en écrasant mon clitoris poisseux du pouce, cherchant mon orgasme au plus profond par un discret mouvement des phalanges sur la partie intérieure du Mont de Vénus.

Je comptai les à-coups, les pulsations de sa verge gonflant contre mes lèvres. Il jouissait dans mon orifice buccal au moment même où je me mis à jouir sur mes doigts, faisant trembler le lit par moment dans un mouvement incontrôlable et désordonné de mes cuisses transies de plaisir.

Le moment était intense, incroyable. Nous avions un orgasme commun. Une décharge de bonheur en doublette. Des râles un peu plus rauques de plaisir sortirent involontairement de sa gorge lorsqu’il expulsa sa jouissance. Je restai son sexe en moi encore quelques instants, puis je le tétai goulûment comme pour le nettoyer. Je dégustai avec délice à chaque coup de langue pour enfin ne plus laisser aucune trace visible de son éjaculation. Il retomba sur le dos, comblé, heureux.

Je m’allongeai alors tout contre lui, les doigts de ma main droite jouant encore avec mon clitoris qui n’en finissait pas de me faire vibrer en spasmes indiscrets de plaisir. Il tourna la tête pour me regarder, et passa alors son bras gauche derrière ma nuque pour m’attirer contre lui, dans le creux de son épaule. Il sentait bon. Il m’embrassa sur le front tout en savourant cet instant de calme qui suit la luxure.

Son caleçon toujours baissé sur les cuisses, sa verge encore bien droite et luisante de ma salive. À cette vue excitante, je ne pus me résoudre à retirer mes doigts inquisiteurs de leur gangue de chair interne visqueuse, continuant ainsi à savourer mon orgasme continu.

- C’était mon cadeau d’anniversaire ? me demanda-t-il.

Mes doigts abandonnèrent lentement ma vulve, non sans me donner un dernier petit frisson électrique. Il suivit alors le trajet des yeux, de mon sexe à ses lèvres. Je glissai vicieusement les deux phalanges engluées dans sa bouche qu’il referma. Je sentis sa langue tournicoter autour. Il gémit au contact du goût intime qu’il connaissait déjà par cœur. Cette sensation érotique me donna d’incroyables frissons dans les seins et dans les reins. Il ne fit pas une grimace ni même un rictus de dégoût, il aimait cela depuis notre rencontre sensuelle d’il y a deux ans.

- Non, mon cadeau, tu l’as maintenant à l’intérieur de ta bouche mon chéri, lui répondis-je

***

Notre petite se réveilla pour la seconde fois de la matinée, au moment même où nous atteignions le rez-de-chaussée de la maison.

Quand elle vit son papa entrer dans le salon, elle sauta de joie dans son transat jaune. Comme tout , rien ne pouvait la rendre plus heureuse que de savoir qu’elle allait être portée dans les bras de l’un de ses parents.

Dans l’heure qui suivit, le repas fut prêt et chacun s’installa à sa place désignée. La grande chaise haute dominait presque tout le monde. Cela faisait paraître notre bébé comme une princesse sur son trône, une reine. qui dirigeait son peuple servile à toutes ses intentions et ses caprices. Elle était notre reine, notre bébé de l’amour.

Elle aimait être à côté de son père, et celui-ci n’aurait jamais voulu laisser sa place, ne serait-ce que pour l’aider à manger. Ils étaient inséparables et se ressemblaient tellement. C’est toujours comme ça, parait-il, un papa et sa fille.

Le dessert arriva enfin. Je n’avais pas fait trop de choses à manger afin qu’il nous reste de la place pour le déguster. C’était un gâteau au chocolat, plein de crème et de ganache, acheté la veille.

J’allumai les bougies bleues et roses mélangées et les disposai sur le gâteau rond, puis je m’approchai de la table en le déposant lentement pour ne pas le faire tomber.

- Joy-eux an-ni-ver-saire, joy-eux an-ni-ver-saire, joy-eux an-ni-ver-saire, pa-pa, joy-eux an-ni-ver-saiiiire !

La chansonnette amusa beaucoup notre petite qui tenta de marmonner quelque chose de ressemblant. Elle trouva sans doute aussi très amusant de regarder les petites flammes s’agiter au-dessus du gâteau. Elle aussi, dans trois mois, elle en aura un et nous lui chanterons une ballade pour son premier anniversaire, mais pour le moment, c’était son papa le roi de la ritournelle.

- Allez ma chérie, tu veux aider papa à souffler sur les bougies ? demandai-je en me plaçant entre eux deux.

Son papa forma alors sa bouche en cul-de-poule pour lui montrer le bon geste à faire. La petite essaya de faire pareil, dans un mimétisme simiesque, mais ne comprit pas à quoi cela servait.

En s’approchant des flammes, il souffla alors doucement pour lui montrer ce que cela faisait sur les lumières jaunes qui dansaient au-dessus des tiges de couleurs. Puis il souffla un peu plus fortement et, arrosant de sa bouche l’étendue de toutes les bougies, elles s’éteignirent toutes presque en même temps.

Nous nous mîmes à applaudir pour féliciter notre fille, comme si c’était son souffle magique le résultat de ce miracle d’extinction, puis je déposai un baiser sur son front pour la féliciter de cette réussite. J’en posai un autre, plus sensuel, sur les lèvres de son papa ravi d’avoir un an de plus.

Notre bébé montra alors du doigt, la légère fumée grise et odorante que laissaient s’échapper les dix-sept bougies colorées.


FIN

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