Lucille
La musique se fit langoureuse, émouvante. Alors il se pressa contre elle. Et elle en fut bouleversée. Cest vrai qu'ils avaient beaucoup dansé ensemble. Elle ne le connaissait pas. Quand il était venu linviter, elle fut surprise mais enchantée. Dès les premiers pas, elle sétait sentie dans une forme éblouissante. Elle sétait sentie « divine ». Avait-elle jamais dansé avec un cavalier qui lui convenait aussi bien ? Depuis le temps quelle navait plus dansé ! Et elle ne se souvenait certainement pas davoir jamais dansé comme ça ! Son cavalier et elle avaient assuré le spectacle et fait monter lambiance dun cran. Quel couple !
Elle aurait dû être essoufflée depuis longtemps. En fait, elle létait un peu, cest vrai. Mais elle ny pensait pas. Non, elle navait conscience que de son plaisir. Et de la vertigineuse griserie qui lui avait fait oublier le reste du monde tout ce temps. Un temps qui lui avait paru à la fois si court et si long. Et qui fit à la fin, quune curieuse petite complicité sinstalla entre eux. Bientôt, la musique fit le reste
Il lui chuchota quelques mots tendres à loreille. Elle fut dabord choquée. Mais le moment était enchanté et elle-même un peu étourdie. Alors elle écouta ces mots comme on écoute de la musique, presque sans les comprendre. Tout à coup, elle sentendit répondre un peu nimporte quoi, étonnée elle-même davoir seulement répondu. Elle était entrée dans un autre univers.
Il se colla contre elle. Elle se défendit dun petit mouvement de réticence, à peine perceptible dailleurs. Mais elle ne se défendit pas bien longtemps. Elle ne voulait pas se raidir mais au contraire continuer à suivre la musique. De ses bras, elle lui enlaça le cou.
«Je rêvais d'une fille sexy comme toi dans mes bras... »
Il était beaucoup plus grand quelle et penché sur son épaule. Ce fut à peine perceptible. Sa bouche vint lui effleurer loreille. Elle était trop étourdie pour penser à écarter la tête.
Elle ne le fit pas. Ce fut plus fort quelle.
« Je t'imagine... toute nue ! Putain, qu'est-ce-que tu me fais bander ! Qu'est-ce que je sens bien tes nichons tout durs... »
Lobscurité empêcha de voir quelle était devenue rouge écarlate.
Il lui prit, comme par accident, délicatement le lobe de loreille entre les lèvres. Elle aurait dû le repousser à ce moment-là.
Elle ne le repoussa pas. Elle sabandonna au contraire. Peu à peu. Tremblante, son corps épousa alors plus étroitement celui de son cavalier. Lintimité qui sensuivit la gêna. Malgré lobscurité, il lui sembla se dévoiler impudiquement à lassistance.
Quelques tendres petits baisers, tout discrets, vinrent lui brûler la joue. Elle ne les découragea pas plus. Désespérée de sa propre faiblesse, elle ferma les yeux. Elle navait jamais connu pareille tension. Elle tremblait. Elle allait sans doute sévanouir. Elle lespérait inconsciemment. Et puis, tout à coup, elle crut que son cur allait cesser de battre. Les lèvres de son cavalier sétaient posé sur sa bouche.
Elle se dit en une fraction de seconde quelle devait refuser. Elle ne bougea plus. Les lèvres caressaient sa bouche. Très délicatement, les lèvres allaient et venaient, provoquant un délicieux frisson dune rare intensité.
Malgré elle, elle ne put sempêcher de répondre à cette caresse. Leurs lèvres s'écrasèrent dans un mouvement voluptueux.
Elle sentit se mouiller abondamment sa féminité intime. Un liquide gluant inonda jusqu'aux grandes lèvres de son sexe.
La langue de son cavalier sinsinua audacieusement dans sa bouche. Elle lui trouva lhaleine agréable. Elle résista dabord un peu. Mais sans conviction. Comme pour provoquer ! Elle ouvrit sa bouche au vainqueur. Quelle révélation !
Elle avait rencontré son destin. Son vrai destin. Son destin amoureux. Elle lui sacrifiait son intelligence, sa stricte morale et sa volonté. Laccomplissement de ce quelque chose de beaucoup plus fort quelle, la surpassait désormais de très haut.
Bouche grande ouverte, elle répondit vigoureusement d'une langue alerte à ce baiser enivrant et sauvagement voluptueux.
Elle nen pouvait plus.
Les deux langues allaient, venaient, senlaçaient lubriquement, avec une impudicité totale. Leurs deux bouches étaient comme leurs deux êtres, en complète fusion. Il partit lembrasser dans le cou, comme à la recherche dautres trésors. Elle lencourageait par de petits gémissements amoureux.
Ces gémissements devinrent des plaintes quand les mains du cavalier se mirent à fureter partout dans le dos de la danseuse. Il lui dit à loreille : « Laisse-moi faire, doux trésor !». Elle lui répondit en lui léchant amoureusement loreille. Puis, comme pour lencourager à poursuivre sa déclaration amoureuse, elle se mit à lui sucer le lobe de loreille.
Il ajouta : « Jai envie de t'embrasser, de te regarder toute nue, complètement à poil ». Elle serra plus fort ses bras autour de son cou. Les bouches se rejoignirent à nouveau. Le baiser fut plus brûlant encore. Ils ne dansaient plus. Plus vraiment. Il lui enfourna la jambe entre ses deux cuisses, lui faisant ainsi sentir sans aucune équivoque possible létat provoquant de sa masculinité.
Elle récompensa cette ferveur amoureuse par un mouvement lascif des reins qui devint le plus torride des aveux. Il lui dit encore, dune voix enrouée par un désir qui se faisait sauvage : « Je veux aller dans ta culotte pour sentir si tu mouilles
». Elle le réduisit au silence par un long baiser.
Mais elle accentua le frottement de tout son corps. Et le feu qui les dévorait déjà décupla encore. Elle sentit le sexe de l'Inconnu gonfler et durcir. Elle le devina gigantesque. Et elle, la si sérieuse Lucille, habituellement si réservée, assuma au contraire pleinement cette démonstration de virilité.
Il se mit à la caresser. Les épaules, le dos, qui était nu, les épaules, les hanches, avec une volupté plus sensible encore. Et elle sécarta docilement de lui pour lui offrir mieux sa poitrine. Sa respiration devint haletante quand la main de linconnu glissa habilement dans léchancrure de son décolleté. Ce fut lextase d'une savante caresse des seins par une main experte. Merveilleux moments clandestins. « J'ai envie, je connais un hôtel près d'ici, avec un club privé
» lui avoua-t-il dans le brouhaha de la musique. Elle aima cette voix chaude et grave. Dans lobscurité, Lucille sentit la bretelle de sa robe glisser sur son épaule. Elle fit semblant de s'offusquer pour attiser le désir. Pour ensuite mieux s'abandonner totalement à linconnu.
« Tu viens, trésor ? » demanda-t-il avec une certaine impatience.
« Je dois demander à mon mari... »
« Il est ici ? » fit l'Inconnu, un peu interloqué.
« Oui, il est au bar. Tu le vois d'ici. »
« Et tu vas lui demander quoi ? »
« Pour sortir avec toi ! »
« Quoi ?
Et ...il ne va pas faire de scandale ? »
« Non, il toujours désiré que je sorte avec quelqu'un d'autre, c'est son phantasme ! Il me supplie depuis longtemps, j'ai toujours refusé. Mais ce soir, je ne dis plus non... » Elle mit sa main sur la braguette de l'Inconnu et elle ajouta après un instant : « N'aie pas peur !Attends-moi ici !»
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!