Collection Étrange Phénomène. Le Parchemin Diabolique (22/23)

C’est le grand jour, Adrien et Lison se marient.
Je viens de remonter l’allée centrale du village de Chazal, village d’origine de celle qui est déjà ma belle-fille, les actes à la mairie étant déjà signés hier au soir.
Entre nos invités, la plupart venus avec le car des années 50 rénové par Lucas, et les personnes du ou des villages voisins connaissant Lison, Martine ou Lucien, l’église est pleine.
Je mouille, mais c’est de tract.
J’espère que je n’aurais à subir ce moment qu’une fois, c’est vrai, l’église ne reconnaissant pas le divorce.
Quand nous arrivons devant un vieux, même très vieux curé, j’ai conscience du moment important de ma vie.

La boîte est dans notre chambre au-dessus du restaurant que nous rejoindrons après que les deux couples aient dit « oui ».
À la sortie de l’église, les jeunes du club de foot que Lucien entraine, sans pouvoir jouer lui-même vu sa jambe amputée, forment une haie avec des ballons.
Les jeunes filles jettent du riz.
Heureusement que j’ai mon grand chapeau, ça me protège.
Que d'effusions !
Qu’est-ce que l’on peut serrer comme seins lors d’un mariage, des bites aussi, mais plus discrètement.
Corentin, plus que Christian, qui tient à me faire voir sa turgescence, Odile, la femme d’Alain, qui a des pointes toutes dures sous son corsage en soie.
Odile, autre que la jeune serveuse de Fabrice qui doit nous attendre au restaurant le long du Cusancin.
La jeune femme m’étonne, je sens nettement que, comme moi, elle ne porte aucun soutien.

• Véronique, je te présente Aline et son mari, elle est ma supérieure à l’hôpital, l’une des chirurgiennes les plus cotées de France dans le domaine des mains. Je l’ai vu faire des miracles.
• Votre mari est trop modeste, mais je vous présente Loulou mon mari.
• Je vois que ma femme a le sens de l’humour, je m’appelle Louis et comme elle a horreur de mon nom, tout le monde m’appelle Loulou.

Je suis chef d’entreprise dans le BTP.

Nous faisons le tour d’un peu tout le monde, j’arrive à fuir les personnes m’ayant connu petite et qui veulent me parler de cette époque.
Ah oui, Sylvie, la belle rousse qui est entrée au bras de Martine dans l’église, c’est une artiste peintre tombée amoureuse du val de Cusance, elle y trouve son inspiration.
Les jumeaux blacks, qui semblent se rapprocher de deux magnifiques jeunes blacks elles aussi, je les ai vues sortir du car de Lucas.

• Chéri, je vois que tu regardes mes deux assistantes, elles m’aident lors de mes opérations, je te les présenterai tout à l’heure.

C'est Benoît, passant par là qui voyant la direction de mon regard, me donne un baiser manquant de bouger mon maquillage et repart avant que je ne le retrouve dans notre voiture.
La descente longeant le torrent Alloz, derrière les deux voitures des mariés, se passe plus facilement que la montée.
Tous klaxonnent, ce qui résonne entre les parois abruptes des mues de pierres qui le bordent.
Arrivée au restaurant je vois la brigade qui va nous servir.
Avec la plupart j’ai déjà baisé.
Elle est au grand complet, Fabrice, son copain et le marmiton amant de l’autre Odile, ont coiffé la toque des cuisiniers.
Anabelle embrasse les mariés, elle vient m’embrasser, Jennifer était invitée, mais n’est pas montée à Chazal, elle doit protéger sa conquête.
Est-elle jalouse ?
Bien sûr, Salomon est là, impeccable dans son smoking.
Je dois reconnaître qu’en le regardant, j’ai envie de le serrer sur mon cœur, et sentir comment est sa bite.
Un instant j’ai l’envie d’aller dans ma chambre prendre la boîte, de mettre le nœud du paquet que j’ai fait à ma boutique à l’envers le point de cuir la tête en l’air, je renonce.
Je vois mal dans le journal local lundi matin, les gros titres « La noce en folie » ou d'autres titres du même type.
Si avec lui ça doit se faire, ça se fera et naturellement à partir de ce jour.
N’ai-je pas fait un vœu quand Lison avait ouvert sa boîte ?
C’est vrai, je dois garder le secret.
Le vin d’honneur se passe sans incident, le repas aussi.
Fabrice et sa brigade ont préparé du poisson et du veau en plat principal, des truites bien sûr.
Un peu plus tard, j’ai appris qu’ils avaient levé les filets et que chaque morceau avait été contrôlé avec des pinces à épiler pour enlever la moindre arrête, un travail d’orfèvre vu le nombre.

La pièce montée, qu’un pâtissier de Besançon a livré pour la mettre dans la chambre froide pendant que nous étions à la cérémonie, est amenée par Fabrice et son compère et elle est découpée par les quatre mariés.
Cette pièce montée sur trois étages est vite découpée avec ces huit mains.
J’en prends une petite part, car en dehors le sport en chambre, que je pratique, le sport et moi ça fait deux.
Et je ne parlerais pas des entraînements de rugby, on sait comment ça finit.

Je suis rapidement montée dans ma chambre, j’ai pris la boîte et je l’ai posée sur la table des cadeaux que les mariés ont commencé à ouvrir.

• Maman, merci, tu me rends mon Puppy, je vais en prendre soin, je vais l’ouvrir.
• Non, ma chérie à part ton mari, nul ne doit savoir que tu en as un.
Laisse le bien au chaud au fond de votre armoire, ouvre-le qu’au moment de grandes occasions entre vous.
Ta grand-mère, ne t’a peut-être pas tout dit. Il s’use si tu t’en sers trop et la vie n’est pas drôle si elle satisfait tous tes désirs.
• Je vais suivre ton conseil maman, merci.

Le Puppy rendu, je me sens soulagée et quand l’orchestre commence à jouer, les deux couples de mariés ouvrent le bal.
Anabelle a dû donner des consignes, généralement on joue une valse.
Là, c’est un slow, bien plus lent, Lucien peut prendre Martine dans ses bras et danser avec elle.
Au vin d’honneur et pendant le repas, je l’ai vu boire verre d’eau sur verre d’eau, c’est beau l’amour.
Que dire de la soirée, ah oui, la maman danse avec son fils !

• Maman, tu as fait un étrange cadeau à ma femme qui semblait ravie de le recevoir.
Elle ne l’a pas ouvert pour le montrer aux gens après que tu lui as parlé, pourquoi ?
• Je vais te faire une confidence Adrien, cette boîte appartenait à sa grand-mère, elle l’avait eu en Afrique lors de leur voyage de noces d’où elle était revenue seule.
Elle a des pouvoirs magiques.
• Je savais pour son grand-père.
Que dis-tu, cette boîte à des pouvoirs magiques !
• Particulièrement deux, l’un, elle le connaît, elle est la seule à pouvoir l’ouvrir, sa grand-mère lui ayant montré.
Elle ne peut pas te faire voir comment car la boîte lui enlèverait son pouvoir. Le deuxième, je suis la seule à le connaître, je vais te le dire.
• Tu m’intrigues maman.
• Quand ta femme aura accouché, elle va en partie perdre son envie de toi au profit de son , je le sais, je suis passée par là après ta naissance.
Si cela se produit, trouve où elle a caché la boîte, certainement au fond de votre armoire, c’est le lieu où les femmes savent qu’aucun homme ne va.
Tu prendras la boîte en main, tu la regarderas, tu verras un point rond et brun sur une face.
Tu la reposeras afin qu’il soit sur le dessus et quand ta femme sera là, tu verras ce qu’il se passera, que du bon pour vous, je te le promets.

Je quitte mon fils, mon devoir de mère ou plutôt de salope accompli.
Dans la soirée je parle à Aline qui me fait comprendre que Benoît est son amant, mais que cela se passe avec son mari.
Elle nous invite pour le samedi suivant.
À ce qu’elle me dit, je comprends que c’est avec eux qu’il va dans le club libertin où le parchemin diabolique a foutu le bordel.

• Aline, es-tu libre dans la semaine ?
• Jeudi après-midi, à partir de 14 heures.
• Viens à ma boutique, nous monterons chez moi et je te ferai un thé.
• Je préférerais une bière, je sais que Benoît aime ça.

Je manque de pouffer de rire.
À la façon dont nos monts de Venus sont collés l’un à l’autre, je sais où tout cela va se finir, ouvrant la voie à la soirée libertine de samedi.

• J’oubliais, Alain et Odile seront là.
Je compte sur toi pour m’aider à leur apprendre le libertinage, je sens qu’elle meure d’envie d’emmener son couple dans cette voie.
• Compte sur nous, je connais déjà Alain.
• Je sens que nous sommes faites pour nous entendre, c’est un bon coup !...


Merci à Anne