Récits Érotiques De La Mythologie (9). Les Frasques De Zeus

Après avoir évoqué différents Dieux et héros, il est temps, dans ces récits mythologiques érotiques, de parler de Zeus, le Dieu suprême du Panthéon grec. Pour une fois, mon personnage principal sera un homme, pardon un dieu.

Fils du titan Cronos et de la titanide Rhéa, marié à sa sœur Héra, il a engendré, avec cette déesse et avec d'autres, plusieurs dieux et déesses et, avec des mortelles, de nombreux héros.

Depuis ma plus tendre enfance, j’ai été nourrie par deux passions : l’histoire et la mythologie.

Mon père aurait voulu me prénommer Aphrodite, mais ma mère refusa formellement.

Souvent, il m’appelait ainsi, quand il ne disait pas « Basilissa Moy». Quant à lui, il était pour moi un Dieu, et je l’appelais Zeus !

LE DIEU POLYGAME

La polygamie de Zeus tranche avec la monogamie des mœurs grecques. Les alliances de Zeus furent nécessaires pour étoffer le Panthéon et assurer la diversité des fonctions et des attributions divines. La multiplicité de ses mariages peut aussi s'interpréter comme une preuve de puissance.

Tentons d’abord d’établir la liste de ses nombreuses épouses successives ou simultanées

1. Métis, la mère d’Athéna

Sa maternité fut assombrie par la prédiction de Gaïa qui avertit Zeus qu’une fille qui naîtrait aurait autant de sagesse que son père et qu’un fils qui suivrait le détrônerait. Zeus avale son épouse enceinte, mais, selon une version plausible, sous la forme d’une mouche où se cachait Métis, prompte au déguisement. Sa fille Athéna, une fois formée dans son ventre, ressortit adulte et toute armée de sa tête, ouverte par la hache d’Héphaïstos.

2. Thémis, la bigame, mère de Prométhée.

Thémis était aussi l’épouse régulière du Titan Japet avec qui elle aurait eu Prométhée.

Elle serait donc bigame dans ce cas, Thémis avait un don de voyance qui servit plus tard à Zeus à éviter d’engendrer le fils qui l’aurait supplanté ; et à Atlas qui sut qu’un fils de Zeus, Héraclès, viendrait voler les pommes d’or des Hespérides.



3. Eurynomé, une Océanide, de qui Zeus engendra, les trois Charites (ou Grâces), pour les plus connues. Ces filles n’eurent aucun rôle majeur. Leur parenté, leur nombre et leurs noms diffèrent parfois.

4. Déméter, sœur de Zeus

On la connaît surtout par ses démêlés pour secourir leur fille Perséphone, victime de toutes sortes d’aventures fâcheuses.

Déméter, divinité de la « terre fertile », trouva facilement son équivalent dans les traditions étrangères : Cérès chez les Romains et Cybèle chez les Phrygiens, pour les plus connues.

5. Mnémosyne, une Titanide, qui engendra les neuf Muses.

6. Léto, une Titanide : elle donne des jumeaux à Zeus : un garçon, Apollon et une fille Artémis. C’est sans doute la plus belle progéniture du maître des dieux.


7. Dioné, une déesse « primitive » : amante de Zeus, son rôle semble lié aux oracles. Homère en fait une Océanide, mère d’Amphitrite et d’Aphrodite.

8. Maïa, une Pléiade

Elle aurait été plutôt un amour passager de Zeus, déjà marié à Héra.

Cette dernière, toujours prompte à sanctionner durement les incartades de son époux, n’en eut cependant aucun ombrage et fut même exceptionnellement bienveillante à son égard. De l’union naquit Hermès, un fidèle de son père et grand amoureux comme lui.

9. Thétis, une Néréide, sœur d’Eurynomé :

La tentation tourna court puisque Zeus tomba sous le coup d’une des prédictions de Gaïa, qui restera une véritable malédiction familiale : le fils qui naîtrait de cette liaison supplanterait son père. Elle fut mariée par précaution au mortel Pélée, avec qui elle eût Achille, le héros grec de la Guerre de Troie.

10. Héra, sœur de Zeus , l’épouse officielle

Elle est donnée comme l’épouse définitive et « officielle » du maître de l’Olympe. Les deux époux se fréquentaient de longue date. Ils eurent Arès, Hébé, Ilithye et Héphaïstos.


Héra, intransigeante sur les liens du mariage, est le modèle de l’épouse fidèle et protectrice de la femme. Son irascibilité, sa jalousie et sa rancune seront des sujets perpétuels d’ennui pour le maître des dieux qui s’enflamme à la vue de toute nymphe quelque peu désirable ou toute autre belle créature céleste ou terrestre dont la déesse devient alors invariablement la persécutrice. Les deux sommités olympiennes formeront l’image du couple exemplaire sinon dans la fidélité, du moins dans la stabilité.

Héra est montrée dans la mythologie d’un caractère très contrasté. Tantôt victime de la colère vengeresse de son époux : Zeus la pend aux nues par les pieds avec une enclume attachée à chaque poignet pour la châtier de ses vexations à l'égard de son fils Héraclès, elle peut aussi lui opposer une forte résistance et jusqu’à la traîtrise, puisque, selon un récit, elle n’aurait pas hésité, sans l’intervention de Thétis, à neutraliser son pouvoir. Elle personnifie, plus habituellement, de sa beauté digne et sévère attestée par la statuaire, les principes moraux de la famille : union légitime, fidélité conjugale (du moins en ce qui la concerne), maternité, ement et éducation des s.

LES INFIDELITES D’UN DIEU HYPERSEXUEL

Zeus est célèbre pour ses innombrables aventures avec des mortel(le)s, des déesses et des nymphes.

Ces nombreuses infidélités de Zeus à Héra sont la cause de fréquentes disputes entre les divins époux. De plus, la déesse se montrant d'un caractère très vindicatif, elle poursuivait souvent de sa vengeance les maîtresses ou même les s (Héraclès) de son mari. Je n’évoquerai que les mythes les plus connus, le dicton « on ne prête qu’aux riches » s’appliquait aussi au roi de l’Olympe !

1. Alcmène, la mère d’Héraclès : Zeus sauve la femme adultère.

Elle fut séduite en l'absence de son mari Amphitrion par Zeus qui avait pris son apparence. Elle donna naissance par la suite à Iphiclès, fils issu des œuvres d'Amphitryon et, un jour après, à Héraclès, dont le père était cette fois son amant divin.
Apprenant l'infidélité de sa femme, Amphitryon la condamna au bûcher, mais Zeus la sauva en éteignant les flammes par une averse soudaine.

2. Antiope : séduite par un satyre !

Antiope est, selon Homère, la fille du dieu fleuve Asopos, et selon d'autres de Nyctée, roi de Thèbes.

D’une très grande beauté, Antiope est séduite par Zeus qui prit l’apparence d’un satyre. Qu’on ne s’y méprenne pas : dans la mythologie grecque, les satyres, associés aux Ménades, forment le « cortège dionysiaque », qui accompagne le dieu Dionysos. Ils peuvent aussi s'associer au dieu Pan. Ils peuvent également accompagner les nymphes, qui sont des créatures féminines de la mythologie grecque antique. Aujourd’hui, on qualifie de satyre un voyeur, un homme lubrique, exhibitionniste. Le satyre est devenu synonyme de pervers, vicieux, obscène, débauché. Pour ma part, j’avoue être attirée par les deux types de satyres ! Du temps de mes ancêtres, j’aurais volontiers été dionysiaque, participant à des bacchanales.

Revenons à Antiope : craignant le courroux paternel, Antiope s’enfuit et se réfugia à Sicyone, où elle fut recueillie par le roi Épopée, qui l’épousa. Désespéré, son père se donna la mort, mais demanda à son frère Lycos de punir Antiope. Lycos mena à bien sa mission : après s’être emparé de Sicyone, il ramena sa nièce à Thèbes.

En chemin, naquirent des jumeaux : Amphion et Zéthos, que Lycos abandonna et qui furent recueillis par des bergers. À Thèbes, Lycos emprisonna Antiope ; elle dut subir pendant des années les mauvais traitements de Dircé, la femme de Lycos, qui était extrêmement jalouse d’elle. Un jour, Antiope parvint à s’échapper miraculeusement, et rejoignit ses fils devenus adultes.

Amphion et Zéthos vengèrent leur mère en tuant Lycos et Dircé, et montèrent sur le trône de Thèbes après avoir chassé le futur roi, Laïos.

Mais Dionysos, ne voulant pas laisser ces s impunis, frappa Antiope de folie.
Cette dernière erra dans toute la Grèce avant de tomber sur Phocos, un des petits-fils de Sisyphe, qui la guérit et l’épousa.

3. Astéria ou la chute d’une étoile

Dans la mythologie grecque, Astéria est la fille du Titan Céos et de sa sœur Phébé. Elle serait la personnification de la nuit étoilée. Elle fut aimée de Zeus, qui la poursuivit. Pour lui échapper, elle se transforma en caille et plongea dans la mer. À l'endroit de sa chute apparut l'île d’Astérie, qui sera plus tard nommée Délos.

4. Callisto, la « grande ourse »

Callisto, fille de Lycaon, roi d’Arcadie, était une nymphe d'une très grande beauté. Callisto faisait partie de la suite d'Artémis qui commandait à ses compagnes une stricte chasteté. Zeus, père d'Artémis, s'éprit d'elle et imagina une ruse pour la séduire. Il prit les traits d'Artémis pour l'approcher sans éveiller sa méfiance et s'unit à elle par surprise. Tombée enceinte à l'issue de ce viol, elle chercha à cacher son état à Artémis, mais fut découverte lors d'une baignade dans la rivière.

Artémis entra dans une vive colère et la chassa de sa suite. Callisto ayant é un fils, Arcas, Héra, épouse de Zeus, choisit ce moment pour châtier sa rivale en la transformant en ourse, condamnant la malheureuse à trouver refuge dans la montagne. Quinze ans plus tard, Arcas devenu jeune homme, chassait dans les montagnes lorsqu'il tomba nez à nez avec Callisto. Zeus ne permit pas que le fils portât le coup fatal à sa mère, il les fit enlever tous deux, pour les placer dans le ciel où ils forment les constellations de la Grande et de la Petite Ourse.

5. Danaé, mère de Persée

Danaé était la fille du roi d’Argos. Son père, Acrisios, l'emprisonne dans une tour d'airain quand un oracle lui prédit qu'il sera tué par son petit-fils. Zeus parvient toutefois à entrer dans la tour sous la forme d'une pluie d'or qui tomba sur la princesse. De cette union naît un fils, Persée. Courroucé, Acrisios met sa fille et son petit-fils dans un coffre qu'il jette à la dérive. Ceux-ci parviennent à Sérifos, où le roi Polydecte, épris de Danaé, tente de la forcer à l'épouser. Pour parvenir à éloigner Persée, potentielle menace à son mariage, il l'envoie combattre la Gorgone Méduse.

Persée revient, après maintes aventures, vainqueur de Méduse. Avec la tête mortelle de la Gorgone, il change le roi en pierre et réussit à ramener sa mère à Argos. Elle finira emmurée vivante.

6. Dia, grâce à un cheval !

Zeus variait ses « outils de séduction » et multipliait les leurres pour parvenir à ses fins.

Dia, fille d'Éionée est l'épouse d'Ixion et la mère de Pirithoos, issu de de ses amours avec Zeus dont elle a été l'amante, le dieu s'étant transformé en cheval pour l'approcher.

7. La séduction de l’aigle
Zeus a réussi plusieurs conquêtes en se faisant passer pour un aigle. Ce fut le cas avec Egine, fille du dieu fleuve Asopos. Nymphe aimée de Zeus, celui-ci l'enlève sous la forme d'un aigle et la transporte sur l'île d'Œnone, appelée depuis île d'Égine. De leur union naît Éaque, qu'elle abandonne sur l'île.


8. Zeus le dissimulateur

Élara est la fille du roi Orchomène. Elle fut aimée de Zeus, qui la cacha à son épouse, Héra, en la plaçant profondément sous terre. C'est là qu'elle donna naissance à Tityos.

9. Europe, encore et toujours le mythe du taureau !

Nous avons déjà parlé du mythe du taureau au sujet de Pasiphaé (Récits érotiques de la mythologie (7). Pasiphaé et le mythe du taureau ou le bonheur d’être bien remplie).

Toujours en Crète, le taureau intervient donc dans le fameux « enlèvement d’Europe »

Europe est une princesse phénicienne, fille d'Agénor, roi de Tyr. Zeus la rencontra sur une plage de Sidon, se métamorphosa en taureau blanc, afin de l'approcher sans l'apeurer et échapper à la jalousie d’Héra. Imprudente, Europe s'approche de lui. Chevauchant l'animal, elle est enlevée sur l'île de Crète à Gortyne. À Gortyne, sous un platane qui depuis lors est toujours vert, Europe s'accouple avec Zeus, sous forme humaine cette fois. De leur union nait notamment le fameux roi Minos. Plus tard, Europe est donnée par Zeus comme épouse au roi de Crète Astérion.

10. Zeus, le bisexuel et le beau Ganymède.

Grand séducteur, Zeus était aussi bisexuel.

Ganymède, dont la beauté était proverbiale, fut l’un de ses amants et l'échanson des dieux.

Selon l’Iliade, ce prince troyen était réputé être le plus beau des mortels. Pour l’avoir, Zeus utilisera à nouveau sa métamorphose préférée : l’aigle.

Alors que le jeune prince fait paître le troupeau familial sur le mont Ida de Troade, Zeus l’aperçoit et se transforme en aigle afin de l'enlever et d'en faire son amant. À la suite de cela, il devient l’échanson des dieux. En compensation de la perte de son fils, Tros reçoit de Zeus quatre chevaux qu’il tenait de Poséidon. Une autre tradition veut que Zeus offre une coupe en or, œuvre d’Héphaïstos. Héra est jalouse de ce nouvel amant et de sa fonction d’échanson, que Zeus avait enlevée à Hébé, sa fille. Elle tente de forcer son mari à renvoyer Ganymède chez les mortels mais au lieu de cela, Zeus l’élève alors au ciel sous la forme de la constellation du Verseau.

Dans une version tardive, c’est Éos qui enlève Ganymède. Zeus, apercevant Ganymède, le réclame à la déesse, et l’obtient à condition qu’il exauce un vœu.

D’après Platon, tout comme Xénophane, Socrate rejetait les mythes qui faisaient de Zeus et des autres dieux des personnages immoraux et dévergondés.

Lucien de Samosate dit qu'il était berger et phrygien, le met en scène en échanson dans son Icaromènippe, le Jugement des déesses et l’Assemblée des dieux, représente l'aigle ravisseur comme une métamorphose de Zeus lui-même, et implique Hermès.

11. Io ou le nuage de la séduction

Io était fille du roi d'Argos, et ses concitoyens lui confièrent la charge d'être la prêtresse d'Héra. Enceinte, contrairement aux vœux de son sacerdoce, craignant son père et ses concitoyens, elle s'enfuit, fut trouvée, capturée et enchainée. Finalement, elle se donna à des marchands étrangers, et elle les supplia de la conduire en Égypte, où elle accoucha.

Une autre version du mythe fait intervenir la jalousie de Héra. Io avait été remarquée par Zeus qui en avait fait l’une de ses nombreuses maîtresses. Zeus lui donnait de fréquents rendez-vous en se changeant en nuage. Leur relation continua jusqu'à ce que Héra les eût presque surpris. Zeus parvint à échapper à cette situation en transformant Io en une belle génisse blanche. Cependant, Héra ne fut pas dupe et exigea de Zeus qu'il lui donnât la génisse comme présent.

Une fois que Io fut donnée à Héra, Zeus continua tout de même à la rencontrer en cachette, de temps en temps, en se changeant en taureau. Alors Héra la confia à la garde d'Argos pour qu'il la maintienne à l'écart de Zeus. Argos était un géant doté de cent yeux, dont cinquante dormaient à tour de rôle pendant que les autres veillaient. Zeus demanda alors à son fils Hermès de Argos.

Hermès alla trouver Argos et parvint à l'endormir en lui racontant une histoire très longue accompagnée du son de sa harpe.

Quand Argos finit par s'endormir, Hermès lui coupa la tête. Pour se venger, Héra envoya sur Io un taon chargé de la piquer sans cesse. Celle-ci, affolée et rendue furieuse, s'enfuit et parcourut de nombreux pays. Dans sa fuite, elle rencontra Prométhée enchaîné sur le mont Caucase, qui lui révéla qu'un jour elle retrouverait sa forme humaine et deviendrait l'ancêtre d'un grand héros (Héraclès) auquel lui-même devrait plus tard sa propre libération.

Elle traversa à la nage plusieurs mers d’Europe et d’Asie pour arriver finalement en Égypte, où Zeus lui rendit sa forme première de jeune femme et où elle donna naissance à leur fils Épaphos. Ce fut elle qui propagea dans sa nouvelle patrie le culte de Déméter, qu'elle appelait Isis, aussi, en Égypte, Io est-elle identifiée à Isis ou à Hathor et Épaphos au taureau Apis.

12. Séléné ou Zeus amoureux de la lune

Dans la mythologie grecque, Séléné, fille des Titans Hypérion et Théia, sœur d'Hélios (le Soleil) et d'Éos (l'Aurore), est une déesse de la Lune, plus spécifiquement de la pleine lune, second membre de la triade composée d'Artémis (croissant de lune) et d'Hécate (nouvelle lune).

Elle est généralement décrite comme une belle femme au visage d'une blancheur étincelante, vêtue de longues robes fluides blanches ou argentées et portant une lune en croissant retournée sur sa tête. D'autres sources racontent qu'elle porte également une torche et d'autres encore lui prêtent deux grandes ailes blanches dans le dos.

Elle eut plusieurs amants, parmi lesquels :

• Pan, qui la séduit en lui offrant un troupeau de bœufs blancs ;

• Zeus, de qui elle a deux filles, Hersé et Pandia ;

• Endymion, un jeune et beau berger, qu'elle plonge dans un sommeil éternel pour qu'il conserve sa beauté.

• Eumolpos, dont elle a un fils.

13. Sémélé, mère de Dyonisos

Sémélé est la fille d'Harmonie, fille d'Arès et d'Aphrodite, et de Cadmos, roi-fondateur légendaire de la cité de Thèbes.

Alors que Zeus s'était épris d'elle, Héra, jalouse, emprunta les traits de Béroé, la nourrice de Sémélé, et conseilla à sa rivale de demander à Zeus de lui montrer son vrai visage. Épouvanté, mais n'osant refuser car il lui avait promis de lui accorder tout ce qu'elle désirerait, Zeus se présenta donc devant elle avec son foudre et ses éclairs : celle-ci, ne supportant pas la vue des éclairs, brûla. Le dieu eut cependant le temps de retirer, du ventre de Sémélé, Dionysos, le fils qu'elle avait conçu. Zeus l'aurait ensuite gardé dans sa cuisse jusqu'à ce qu'il grandisse, épisode qui donna naissance à l'expression « sortir de la cuisse de Jupiter » chez les Latins. Par la suite, Dionysos devait trouver à Lerne, guidé par le berger Prosymnos, une route vers les Enfers. Il arracha sa mère au royaume des Ombres, et la transporta dans l'Olympe, où elle devint immortelle sous le nom de Thyoné.

Ce récit découle d'un fond mythologique très ancien : Dionysos est présenté comme né de la foudre (Zeus) frappant la terre (Sémélé), faisant de lui une incarnation du feu provoqué par la foudre de Zeus, un "fils du Ciel". Les Grecs considéraient la foudre comme le principal géniteur du feu dont elle est à la fois le père et la mère, la terre n'ayant qu'un rôle passif et nourricier.

C'est là ce qui explique le mythe de Dionysos sortant de la cuisse de Zeus. La réappropriation grecque du mythe de Sémélé, qui la rabaisse au rang de simple humaine, fait d'elle la seule mortelle à donner naissance à un dieu et non à un demi-dieu humain doté de qualités éminentes. Le fait que Dionysos naisse "cousu" de la cuisse de Zeus fait de lui une émanation directe de son père, justifiant ainsi sa divinité, de manière similaire à l'Athéna du mythe hésiodique, sortie de la tête de Zeus à sa naissance.

14. Et bien d’autres !

J’aurais pu en effet parler entre autres de ces conquêtes de Zeus :

• Léda, mère d’Hélène, épouse de Tyndare, roi de Sparte et mère d’Hélène, de Clytemnestre, et des (faux) jumeaux Castor et Pollux. Zeus prit la forme d’un cygne pour séduire Léda.

• Niobé : elle fut la première mortelle à laquelle se soit uni Zeus. Avec lui, elle engendre Argos et Pélasgos.

• Pandore : elle fut séduite par Zeus, de qui elle eut Latinus.

• Ploutô : mère de Tantale, conçu avec Zeus.

• Thalie : une nymphe, aimée de Zeus près du fleuve Symèthe en Sicile, elle s'enfouit dans le sol par crainte de la jalousie d'Héra. Ses s, des jumeaux, naissent donc sous la terre.

OLYMPIAS ET ZEUS

Bien plus tard, le « libertinage » de Zeus fut utilisé à des fins politiques par le Grand Alexandre de Macédoine, qui recherchait une filiation divine.

Olympias (375-316 avant JC) épouse Philippe II de Macédoine et sera la mère d’Alexandre le grand.

Elle a rencontré Philippe sur l'île de Samothrace lors de son initiation aux mystères des Grands Dieux. Elle était en effet prêtresse de Zeus avant d'épouser Philippe. Elle avait été instruite au temple de Dodone dès l'enfance.

Mais ce mariage devient vite conflictuel entre les infidélités répétées de Philippe et le caractère ambitieux, autoritaire, acariâtre et sans pitié d'Olympias.

Une légende, connue dès l'Antiquité, raconte qu’Olympias n’a pas conçu Alexandre avec Philippe, qui avait peur d’elle et de son habitude de dormir en compagnie de serpents, mais avec Zeus. Au pouvoir, Alexandre s'est servi de cette croyance et s'est fait confirmer sa filiation divine par l’oracle d’Ammon-Zeus à Siwa, en Egypte.

POURQUOI ZEUS ?

Je ne reviens pas sur la place de la mythologie dès mon enfance, ni sur l’assimilation que je faisais entre Zeus et mon père, d’autant que celui-ci, à l’image du roi de Dieu, avait de nombreuses maîtresses. Si j’étais jalouse de ces femmes, comme de ma mère, je ressentais aussi le pouvoir de séduction de mon père et son autorité naturelle.

Mon intérêt pour Zeus ne vient pas uniquement de mon complexe d’Electre.

Devenue adulte et hypersexuelle, je me suis souvent dit qu’une hypersexuelle avait pour contrepartie un homme viril, puissant, qui, lui aussi, collectionnait les femmes. Et à choisir dans le panthéon grec, je préfère Zeus et Aphrodite à Héra la jalouse et à Athéna la guerrière.

Ah si Héra avait été hypersexuelle au lieu de poursuivre Zeus de sa jalousie, l’Olympe en aurait été totalement bouleversé. Mais imagine-t-on Zeus candauliste ? Sans doute pas, même si le candaulisme fut inventé dans la Grèce antique, il n’était pas dans les mœurs, donc pas chez les dieux.

Pour ma part, j’ai connu un Zeus dans mon enfance et mon adolescence. Celui qui me protège depuis bientôt 20 ans n’aime pas quand je le « déifie » mais je ne peux oublier tout ce qu’il m’apporte et toute la liberté et le bonheur qu’il m’a donnés. Définitivement, à Zeus, je préfère mon Candaule, mon Philippe.

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