Hébergement D'Urgence (10)
Quest-ce tas à me regarder comme ça ?
La tartine en lair, elle me considérait, depuis un bon moment déjà, dun il perplexe.
Non, rien. Mais vous êtes trop, vous, quand même, dans votre genre !
Parce que ?
Ben, parce que comment vous étiez tout émerveillé, tout extasié en me le contemplant, hier soir, le minou. On aurait dit un petit garçon ravi devant le cadeau de Noël dont il rêvait depuis toujours.
Cétait bien un peu le cas.
Vous étiez attendrissant dune force !
Ce qui ne ta pas empêché de me le subtiliser sauvagement, mon cadeau.
Elle a mordu dans sa tartine à pleines dents.
Cest que
vous étiez trop touchant. Ça me remuait. Ça me faisait plein de choses.
Jai vu, oui. Et alors ?
Et alors trente secondes de plus et je maîtrisais plus rien.
Çaurait été si dramatique que ça ?
Ah, oui, oui, ça laurait été, oui, vous savez bien !
Elle sest absorbée dans ses pensées.
Et puis peut-être pas, finalement !
Elle a froncé les sourcils.
Jen sais plus rien, tiens !
Quest-ce quil fallait que je comprenne alors, hier soir, quand tu mas dit quaujourdhui jaurais beaucoup plus, jaurais beaucoup mieux ?
Elle sest brusquement levée. A repoussé sa chaise.
Je sais plus où jen suis nimporte comment, maintenant, avec vous. Vous me mettez toute à lenvers.
* *
*
Le téléphone vissé à loreille, elle ma fait signe quelle filait en réserve. Où elle est restée près de trois quarts dheure. Doù me sont parvenus des éclats de voix de plus en plus soutenus.
Et merde, tiens, tes quun gros con !
Elle est revenue. Ses yeux lançaient des éclairs.
Bon, ben voilà ! Cest fini, Baptiste.
Ça peut peut-être sarranger ?
Sûrement pas, non ! Je nen ai pas la moindre envie. Jen trouverai dautres des mecs pour me faire jouir. Aussi bien.
Il sest passé quoi, au juste, si cest pas indiscret ?
Il sest passé que jen ai marre quil me prenne pour une vache à lait. Cest sans arrêt quil lui faut vingt euros par ci, trente euros par là. « Je te les rendrai
» Sauf que jen revois jamais la couleur. Si javais fait le compte de tout ce quil me doit !
Vu sous cet angle
Et il y a pas que ça ! Parce quen plus il me débine derrière mon dos, jai appris. Et il me taille de ces vestes ! Quest-ce que vous voulez que je reste faire avec un mec comme ça ? Franchement !
Rien. Effectivement ! Rien.
* *
*
Le soir, jai voulu lemmener au restaurant.
Histoire de te remonter le moral.
Oui, oh, je le vis pas si mal, tout ça, faut pas croire ! Mais je dis pas non daller au restaurant quand même
Le temps de passer commande
Du poisson, tiens, ça changera !
Et elle a remis Baptiste sur le tapis.
Non, si, cest vrai, hein, jen fais pas un drame. Cest juste que ça te fait pas franchement plaisir de te dire que le mec avec qui tu couchais, il sest foutu de ta gueule. En beauté. Faut le digérer, ça. Mais faut pas bloquer là-dessus non plus. Faut passer à autre chose. Et passer à autre chose, cest se remettre en chasse. Jamais jaurais dû arrêter dailleurs. Même quil y ait Baptiste. Même quil soit opérationnel que le diable au lit. Oh, mais je vais me rattr, ayez pas peur ! Et maintenant jaurai beau en redégoter un qui baise comme un dieu, ça mempêchera pas de continuer à en fouiner dautres. Ah, non, alors !
Elle ma tendu son verre.
Redonnez-men un coup de ce blanc, tiens !
Il est bon, hein ?
Un peu quil est bon ! Cest le quatrième verre que je menfile. Moi quaime pas ça, dhabitude. Non, vous savez ce que je vais le plus regretter ? Cest son copain à Baptiste. Que jai seulement jamais rencontré, dailleurs, soit dit en passant.
Ah, ça te tient, ça, hein !
Franchement, oui ! Et pas quun peu ! Ça vous choque ?
Cest pas que ça me choque, cest que je me demande pourquoi ça a tellement dimportance pour toi.
Ah, sûr que ça en a ! Bien plus que nimporte quoi dautre.
Et la raison ?
Il y en a pas de raison. Ça a toujours été là, en moi, je crois bien. Même si jen avais pas vraiment conscience au début. Et puis, un jour, il y a eu quelque chose quest venu tout réveiller. Et alors, là !
Et cétait quoi, ce quelque chose ?
Elle a fait semblant de ne pas entendre, ma redemandé à boire, a suivi des yeux, à plusieurs reprises, lun des serveurs, un petit blond à tête dange, qui sactivait près de la porte des cuisines.
Pourquoi tu souris ?
Si je vous le disais
Ben oui, dis-le !
Jessaie dimaginer comment elle est faite, sa queue.
Tu es infernale.
Je la vois assez longue. Pas très épaisse. Avec des couilles plus petites que la moyenne, mais mignonnes quand même. Quest-ce vous en pensez, vous ?
Je nen sais fichtre rien.
Ce quil faudrait, en fait, cest aller vérifier. Ça doit être faisable. Si je my prends bien
Elle la regardé déposer des assiettes sur lune des tables, là-bas, près de lentrée.
Et il a de ces petites fesses craquantes en plus ! Comment vous le trouvez, vous ? Il vous plairait pas ? Parce que cest pile poil le genre de mec avec qui jadorerais vous voir.
Jai hoché la tête en souriant.
Oh, si quil vous plaît bien, si ! Je commence à vous connaître maintenant, depuis le temps. Et quand vous prenez cet air-là
Bon, mais allez, je men occupe. Et on se le partagera. Daccord ? Ça marche ?
Ça marche.
Allez, topez là ! Et je peux vous dire que vous allez pas le regretter.
* *
*
Elle a fait mine de refermer la porte de sa chambre.
Bon, ben, bonsoir
À demain ! Et merci pour le resto.
Tu
Tu noublies pas quelque chose ?
Elle a pris un air faussement étonné.
Non. Quoi ?
Et éclaté de rire.
Comment vous avez lair déçu. Venez !
Elle sest étendue sur son lit.
Allez, venez !
A ouvert les jambes.
Et vous pouvez, ce soir, si vous voulez.
Je lai regardée, incrédule.
Je peux ? Je peux quoi ?
Avec votre bouche. Mais seulement la bouche.
Je me suis penché. Et je le lui ai dabord longuement contemplé. Dans toute sa nudité. Dans toute sa vérité. Je men suis amoureusement repu les yeux.
Et puis jai posé mes lèvres sur sa cuisse. Je lai escaladée. En une multitude de petits baisers. Je me suis lentement, très lentement, approché de la douce échancrure. Tout près. Encore plus près. Je lai effleurée. Elle sest ouverte plus au large. Un petit coup de langue, très vite, sur son petit bouton. Elle sest tendue vers moi. Un autre. Elle a doucement gémi. Ses efflorescences ourlées entre mes lèvres. Entre mes dents. Sa saveur amère-salée-tendre. Elle a noué ses jambes autour de mes épaules, gémi plus profond, plus ardent. À nouveau son clito. Titillé. Agacé. Passionnément dégusté. Ses doigts se sont ancrés dans mes cheveux et elle a déferlé son plaisir, accrochée à moi.
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