Tiède Soirée + Autre Épisode

"Dialogues Interdits" : une série de mini-nouvelles sans narration, uniquement faite de dialogues. Confessions crues, drôles et surprenantes entre amis...



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### Tiède soirée ###
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— Alors, comment c’était avec ce mec ?
— Oh ma foi… à peu près comme prévu.
— Sortie, ballade dans Paris ?
— Oui…
— Verre, plus un petit repas ?
— Re-oui.
— Dernier verre, flirt, déshabillage, pipe ?
— Re-re-oui. Et puis préliminaires, baise.
— Et croissants ?
— Non, pas croissants. Je suis partie avant. De toute façon il n’y en aurait pas eu.
— Tu ne le sauras jamais.
— Si, c’est pas son genre.
— Sois pas triste, c’est trop gras les croissants.
— Le geste fait plaisir. Pour le principe, quoi, pour l’image.
— Pour l’image de la nuit passée en charmante compagnie, dans un petit appart’ au quatrième étage, tout cossu avec vue sur la tour Eiffel. Image romantique du petit ami d’un soir se levant tôt le matin pour apporter viennoiserie, pain tout chaud et café tout frais. Je comprends !
— Tout ça pour qu’une bouche encore toute poisseuse y croque sans enthousiasme. Puis d’ailleurs, si c’était si typiquement parisien, on appellerait pas les croissants des viennoiseries mais des parisienneries.
— Houla ! Tu m’as l’air déprimée toi, aujourd’hui. Je sens que la soirée avec ce type t’a déçu.
— J’y peux rien, c’était tiède ! Tout était tiède. Le propos, le repas, la bière (mon dieu ! De la Heineken, pouah), la coucherie. Tout était tiède du début jusqu’à la fin.
— Et toi ?
— Au début j’étais toute chaude. Puis tiède, puis froide.
— Il faut arrêter avec cette expression : « tiède ». Pourquoi le mot serait si péjoratif ? Le sperme est bien tiède, et pourtant on adore.
— Exact. C’est quand le garçon est tiède que ça ne fonctionne plus.



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### Couac de couettes, rebelote ###
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— Vous vous êtes disputés ?
— Je ne veux plus le voir.


— Ça va, ça va… c’est la troisième fois que tu dis ça et la troisième fois que vous vous réconciliez sur l’oreiller.
— Faux. La première c’était sur la table du salon, la deuxième sur le tapis... Et la troisième, oui ma foi sur l’oreiller.
— La quatrième sera où ?
— Nulle part je pense.
— Quel est le sujet de la nouvelle discorde ? Encore ces fameux mots sales ?
— Vaguement. Il m’a baisé en me disant « T’aimes ça te prendre des bites dans le cul ».
— Je pensais qu’on avait fait le point là-dessus !
— Sur le fait qu’il n’y avait rien à répondre, oui. Je devais juste écouter sans réagir, d’accord. C’est la phrase qui m’a déplu. « DES » bites ? Absolument pas, je suis pas une catin qui couche avec tout le monde. La sienne, oui j’aime bien l’avoir. Il aurait dû mieux formuler.
— Oh non c’est pas vrai ! Encore un clash pour une histoire de sémantique ! Décidément la langue française fait des ravages.

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