Hébergement D'Urgence (19)
Sur le coup de neuf heures du soir, on a sonné. Cétait Étienne, tout sourire.
Allez, je vous emmène.
Mais où ça ?
À un endroit où je vais souvent. Et où on prend un pied pas possible.
Elle avait rien contre, Coralie. Au contraire. Moi non plus. Mais bon, sil commençait quand même par nous expliquer de quoi il retournait au juste ?
Oh, cétait tout simple. Il sagissait dun club un peu particulier. Parce quhommes et femmes sy trouvaient rigoureusement séparés. Par une cloison dans laquelle une demi douzaine dorifices avaient été ménagés. Les hommes y introduisaient leurs queues. Des queues dont les femmes qui se trouvaient de lautre côté pouvaient soccuper comme elles lentendaient.
Il y en a qui sucent. Il y en a qui lèchent. Il y en a qui branlent. Il y en a qui se contentent de regarder. Il y en a qui photographient. Il y a toutes sortes de cas de figure possibles. Le principe de base, cest que la femme est reine là-bas. Dès lors quelle a jeté son dévolu sur une queue, elle en fait ce quelle veut. Absolument tout ce quelle veut.
Ce qui a ravi Coralie.
Oh, mais cest que ça me paraît passionnant, tout ça ! Allez, on y va ?
Elle sest levée.
Je vais me préparer. Jen ai pour cinq minutes.
Et sest brusquement immobilisée sur le pas de la porte.
De quel côté tu vas aller, toi, Étienne ? Hommes ou femmes ? Parce que tas que lembarras du choix. Tes les deux.
À ton avis ?
Comment tu veux que je sache ? Mais je préfèrerais quand même du côté des femmes, alors là, il y a pas photo. Parce que comment jaimerais trop ça, te voir toccuper dun mec en me disant quil est à cent mille lieues de se douter que toi aussi, ten as une de queue.
Il a souri.
Tes désirs sont des ordres.
* *
*
Et je me suis retrouvé tout seul du côté des hommes.
Il y en a un, un petit, tout frisé qui ma littéralement sauté dessus.
Salut ! Cest la première fois que tu viens ? Je tai encore jamais vu ici.
Cétait la première fois, oui.
Tu le regretteras pas, tu verras.
Jai jeté un rapide coup dil autour de moi. Collés à la paroi, il y avait six types en train de soffrir voluptueusement à des bouches ou des mains invisibles. Les autres, une bonne vingtaine, attendaient, à poil, paisiblement leur tour.
Mets-toi à laise, toi aussi ! Ici, tu sais ! Tiens, là-bas tu les as, les porte-manteaux.
Au retour, il ma fait signe.
Viens là ! Elle avance plus vite, la file.
Une femme, de lautre côté de la cloison, a brusquement proclamé éperdument son plaisir. Ma queue sest aussitôt dressée. Tendue. Gonflée.
Ben oui, ça fait de leffet, hein !
On nétait pas les seuls. Tout autour, ça bandait. Ça bandait à qui mieux mieux.
La femme a lancé ce qui a semblé être un dernier râle. Avant de redémarrer de plus belle.
En vlà une, en tout cas, qui sera pas venue pour rien.
Il y en a deux ou trois qui se sont pris en main. Se sont fait rageusement coulisser.
Ça marrive, à moi aussi, de décharger avant darriver là-bas. Parce que cest hyper chaud des fois. Mais bon, ten profites mieux après, dans un sens. Tu mets plus de temps à venir.
Un type, de retour du « front », lui a serré la main au passage.
Alors ?
Une bouche de velours. Et une experte ! Une experte véritable experte.
Il a haussé les épaules.
Le temps que ce soit notre tour, ce sera plus la même nimporte comment.
La regardé séloigner.
Tu sais ce quil y a de génial ici ? Cest que tu sais jamais à quoi tu dois tattendre. Ce quelle va avoir envie de te faire, la fille. Comment elle va procéder. Si elle est douée ou pas. Si elle a de lexpérience ou pas. Dune façon ou dune autre, il y a toujours une surprise. Et ça, moi, je raffole.
Il y a un type, là-bas, le long de la paroi, qui sest mis à mugir en remuant frénétiquement des fesses.
Et puis, ce quil y a aussi, cest que tu sais pas du tout qui cest que tas de lautre côté. Tu peux quimaginer. Supposer. À cette heure-ci, le soir, comme ça, tas toutes les chances que ce soient des femmes qui vivent seules. Elles ont bouclé leur journée de boulot. Elles tournent en rond chez elles. Où elles se font chier comme des rats morts. Pas question pour elles de sencombrer dun mec à demeure, ah, non, alors ! Là-dessus, elles sont intransigeantes. Mais il y a quand même des soirs où, quand elles se retrouvent toutes seules, nécessité fait loi
Alors un petit tour sur Internet. Qui ne leur suffit pas. Qui ne les satisfait pas vraiment. Qui leur donne envie, plutôt, oui. Et elles finissent par débouler ici. Ce dont on va sûrement pas se plaindre.
Ah, non. Non. Jétais bien de son avis. Non, on allait pas sen plaindre.
Nempêche que lui, il préférait quand même, quand il pouvait, venir laprès-midi.
Sur le coup de deux-trois heures. Parce que là, tes sûr davoir des femmes mariées en pagaille. Le mari est au boulot, les s à lécole. Alors elles en profitent. Cest leur petite récréation à elles. Qui leur permet de supporter un quotidien rarement gratifiant. Et ce qui les change dun mari quelles connaissent par cur et qui les fait plus jouir ni rêver depuis longtemps. Un amant ? Elles sy sont parfois essayées. Ça a été des complications à nen plus finir. Alors à tout prendre
Le type, devant, lui a cédé la place.
Excuse-moi, mais le devoir mappelle.
Il en a terminé vite. Très vite.
À mon tour. Une main ma effleuré, légère. Ma abandonné. Est revenue. Sest emparée de mes couilles sur lesquelles elle sest refermée. Quelle a emprisonnées. Quelle a comprimées, enserrées, fait rouler. Quelle a finalement libérées. Et léchées, consciencieusement léchées. Longtemps. Avec application. Avant de les prendre résolument en bouche. De les y garder tout en me branlant furieusement la queue. Je me suis répandu.
* *
*
Coralie est rentrée deux bonnes heures après moi, tout excitée.
Comment cest trop génial, ce truc !
Quest-ce tas fait dÉtienne ?
Parti se coucher. Crevé. Quatre queues à la file il sest enfournées, ce goulu. Ah, faut pas lui en promettre à lui
Et toi ?
Oh, moi, jai pas sucé. Enfin, si ! Quand même un peu. Mais presque pas. Jai surtout regardé. Parce quil y avait du spectacle ! Non, mais comment elles sont déchaînées, il y en a ! Ah, pour se branler, ça se branlait là-dedans, je peux vous dire. Et pas seulement celles quétaient en train de soccuper dune bite. Les autres aussi, celles qui regardaient. Quétaient venues que pour ça, certaines, je suis sûre.
Et prise dans lambiance, toi aussi, tu tes lâchée.
Vous pensez bien que oui ! Vous me connaissez. Avec toutes ces queues qui se relayaient, qui déchargeaient à qui mieux mieux, avec toutes ces nanas qui sacharnaient dessus ou sur leurs chattes, je vois pas comment jaurais pu ne pas avoir envie. Et puis alors vous auriez entendu ça, à la fin. Complètement survolté cétait. Endiablé. Un de ces concerts de miaulements ! Ah, vous avez loupé quelque chose
Peut-être pas
Oh, si, si ! Vous étiez parti.
Comment tu le sais ?
Parce quun mec, quand il a eu ce quil voulait, quil débande, ça lintéresse plus. Il se casse. Et que ça faisait plus dune heure que vous y étiez passé. On me la fait pas à moi, attendez ! Je la connais par cur votre bite depuis le temps. Même que vous étiez à la petite lucarne tout au bout à gauche. Cest pas vrai peut-être ? Ah, vous voyez ! Et que la fille, elle vous a complètement englouti les couilles. Cest son truc, à elle, les couilles, à ce quelle ma dit.
Ah, parce que tu lui as parlé ?
Un peu. Pas beaucoup. On nétait pas là pour ça.
Elle était comment ?
Châtain clair. Pas très grande.
Sans plus ! Cest juste que
Menteur ! Il remue, votre nez. Oh, mais jessaierai den savoir plus le prochain coup, si vous voulez. Si elle est là. Non, parce que moi, je vais y retourner. Alors là, ça, cest sûr
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