Collection Zone Rouge. Le Squat, La Suite (4/6)

La fin de ce chapitre III me montre dans le doute sur ma vie.
Ayant suivi mon instinct, ce matin je me suis donnée à des hommes sur un chantier.
J’en suis ressortie frustrée, trompée Sylvain, mon mari, ça pouvait se comprendre, il a tendance à me délaisser.
Mais finir la journée en s’apercevant que c’est moi qui suis trompée et avec une pute par-dessus le marché, je tombe de haut.
Une pute rousse, mais votre amie d’un jour, une amie dans le verbe et la démesure quand nous nous sommes coltiné la gendarmerie.

Sylvain s'est éloigné, je m’approche d’Olga.

- Mira, toi ici, j’étais persuadée ne jamais te revoir, si tu savais le mal que j’ai eu à sortir du poste.
- As-tu retrouvé ton chien ?
- Oui, il est dans la baignoire dans ma chambre, c’est là que je le laisse quand je descends tapiner.
Viens, les clients attendront.
Attends, je regarde si mon Jules, mon mac, ne traîne pas dans le coin, il a horreur que je quitte ma place sauf pour aller pisser.
Montons dans ma chambre, je vais nous préparer un café, c’est de la poudre, j’ai juste une résistance pour chauffer mon eau.

Je monte l’escalier, j’ai l’impression d’être moi aussi une péripatéticienne qui conduit son client dans sa chambre pour lui soutirer son pognon.
Ne le suis-je pas un peu, sans les billets ?
À la clef, billets qui doivent être dans les poches de mon amie depuis que mon mari est venu la sauter.

Elle me fait entrer, le lit est correctement fait, dire que c’est là que Sylvain l’a baisée.

- Loulou, c’est maman, tais-toi, tu sais que le monsieur en bas veut que je te mette dans un chenil.

Elle me prépare un café, je suis assise sur le lit en attendant que l’eau chauffe. Je regarde l’heure, j’ai encore un peu de temps avant mon bus.
Je suis à deux pas du terminal des bus, je serai à l’heure pour Romain.

- Olga, je peux te poser une question !
- Bien sûr ma louloute, dis-moi.


- Regarde cette photo que j’ai prise tout à l’heure, ce client, c’était la première fois que tu le montais ?
- Ça ce pourrait, pourquoi tu le connais ?
- Réponds, tu le connais ?
- Tu parles, c’est l'un de mes clients les plus assidus, il me dit chaque fois que sa femme est une carpette qui ne sait pas baiser.
- Il y a longtemps qu’il est ton client ?
- Depuis que Jules m’a installé ici.
Avant j’étais près du casino, mais ces cons se sont fait prendre pour proxénétisme et il a été fermé.
Dis-moi, pourquoi toutes ces questions ?
- C’est mon mari, le père de Romain, mon fils.

Nous n’avons pas le temps de dire le moindre mot, la porte s’ouvre violemment.

- Olga, tu vas dérouiller, il y a des clients qui attendent et tu bois le café avec Madame.
Qui c’est celle-là, tu fais dans la femelle maintenant ?
Dis, tu es là pour t’encanailler, Olga tient-la, si tu ne veux pas dérouiller, je vais lui faire voir qui est Julot.

Terminer violée dans une chambre sordide du quartier de la gare ce devait être mon itinéraire !
Violée dans la pièce où mon mari m'a faite cocue, je rue pour me dégager.
Olga cette pute me tient par les bras.
Mais a-t-elle le choix !
Jules son mac semble un homme très violent, ma robe se soulève, ma culotte une nouvelle fois se déchire.
J’en avais mis une, en sortant tout à l’heure, ne pensant pas me retrouver dans la situation où je me trouve.
Je me débats, il me bloque les jambes, Olga me bloque les mains.
Ma robe boutonnée s’ouvre, j’essaye de me retourner, il a ouvert sa braguette.
J’ai le temps de voir sa bite.
Comment Olga a pu monter au rideau avec ce petit morceau, mais bien bander tout de même ?
Je fatigue, je suis obligée de me calmer, je sens le sexe de ce maquereau à l’orée de ma chatte.
Le gland est à l’orée d’entré, je frisonne.
Aimerais-je la rudesse après la crasse et les matelas pourris ?
J’ai le temps de penser à ça quand la porte claque et je sens le corps qui me compressait s’envoler pour aller se fracasser sur la table où l’eau pour le café était enfin chaude.


- Muller, c’est toi, tu es venu me chercher ?

Je me lève sans m’occuper de Jules qui hurle.
L’eau chaude a atterri sur sa figure et il semble que ses yeux aient trinqués.
Je saute dans les bras de mon SDF retrouvé.
Ma bouche s’approche, il est toujours aussi laid, il lui manque même une dent supplémentaire.

- Viens, je t’ai vu suivre la jeune femme qui est là et ce fumier de Jules que je connais vous suivre, semblant en colère.
- J’avais raison, il avait commencé à te violer.

Jules s’est affaissé et hurle que ça brûle et qu’il ne voit plus rien.
Sans un regard, après avoir embrassé mon homme enfin retrouvé, je me remets au sol.
Je cherche et trouve mes chaussures avec du mal.
Je croise ma culotte que je laisse là où elle est tombée après avoir craquée, je récupère mon sac.
Dans ma précipitation, j’oublie la robe que je viens d’acheter.
Est-ce mon destin de vivre toutes ces aventures alors que j’avais une vie très morne, avant de perdre mon fils et franchir le grillage du squat voisin de chez-moi ?

Je suis dans la rue derrière Muller qui avance sans sembler m’attendre.
Je serre ma robe sur mon corps, les boutons du haut ont sauté.
Il va si vite que j’ai peur de le reperdre une autre fois.
Par chance, il se retourne, il semble apprécier de m’avoir retrouvée car il ralentit, me prend la main.
Je baisse mes yeux tout en marchant, ma main est si petite dans sa grosse paluche.
J’ignore où il m’entraîne, mais si je dois lui appartenir de nouveau, ce que j’aimerais le plus au monde en ce moment, sentir sa main calleuse sur mon sein, ce serait le plus doux des sévices.

Je suis dans une sorte de bulle, plus rien ne compte sur la terre que ce sexe qui je l’espère va retrouver sa place en moi.
Elles sont connes, ces putes, avoir peur d’être déformées par cette bite hors du commun.

Mètre par mètre, je me rapproche de mon destin.

Pour cela il passe sur l’arrière du casino abandonné qui ne s’avère pas si abandonné que ça.
Des escaliers en pierre que nous descendons.
Une porte de fer qui s’ouvre sans un bruit.

- On graisse les gonds avec de l’huile tous les mois, viens entre.

Je le suis, il prend une grosse bougie au sol et l’allume avec son briquet.

- Tu es ici chez moi, c’est un de mes lieux de prédilection, j’y ai mes appartements.

Nous longeons un couloir, la flamme de la bougie vacillante.
Il monte un escalier et me fait entrer dans ce qui devait être le bureau du directeur.
Je vois un lit, seul meuble dans cette pièce.
Au sol un sac, le même que celui qui était dans l’autre squat, il doit y avoir toutes ses affaires.
À la lueur des bougies, car il en allume plusieurs, je vois un matelas, avec au pied une couverture pliée, pourtant dans cette pièce close, la température est douce.

- Enlève ta robe, dit moi. Comment tu t’appelles ? Je t’ai bien baisée plusieurs fois et on va recommencer.

J’ai entendu dans la chambre de la pute que tu connais mon nom, Muller, mais toi ?
Personne, tu t’appelles « Personne », ça te va bien.

- Mira, je m’appelle Mira.
- Alors, enlève ta robe, demain j’ai besoin de toi pour aller récupérer Brutus.

Je défais les quelques boutons qui me restent sur ma robe et me montre nue à mon amant.
Il la récupère et la pose sur le pied en fer du lit une place.
Il a toujours son ciré jaune.
Je l’aide à l’enlever avant de m’attaquer à son pantalon alors qu’il enlève prestement le haut.
Sa queue toujours aussi belle saute dans ma main, il est déjà tendu prêt à me pénétrer.
Je lui tends ma bouche.
Quand il ouvre la sienne, la lueur me fait voir qu’il lui en manque certainement au moins une de plus.
Il voit mon regard sur sa denture et éclate de rire, en me serrant sur ses seins.
Je devrais dire ses pectoraux car mon homme est une bête, une force de la nature.


- Tu regardes mes dents, ça te répugne ?
Pourtant tu n’as pas eu de mouvement du corps, j’ai perdu ces deux dents lorsque la valetaille est venue me sortir du squat près de chez toi.
Je voulais rester là pour te revoir et j’ai pris un coup de matraque dans les dents, m’obligeant à leur céder et à les suivre.
- Muller, moi, c’est de cette matraque que je veux.
Dépêche-toi de me prendre, ta bouche donne là, c’est la mienne.


Je l’embrasse, il doit sentir tout l’amour que j’ai pour lui.
Une nouvelle fois peu importe la crasse, les odeurs nauséabondes qui règnent ici comme là-bas.
Peu importe ce matelas du même acabit que celui où j’aimais me vautrer afin de recevoir la verge de mon amant en moi.
Peu importe, non pas maintenant, tout m’importe au contraire lorsqu’il me fait tomber dessus et qu’elle entre en moi comme dans du beurre.
Je retrouve les mêmes sensations qu’auprès de chez moi.
Je ne suis plus que sexe, salope, pute que sais-je encore.

Combien de temps je hurle mon plaisir ?
Ici je suis sûre que personne ne m’entendra, le casino est bien isolé.
Combien de temps mon corps vibre-t-il me rapportant les sensations que j’étais allée chercher chez les ouvriers de l’autoroute sans jamais les trouver ?

Combien de temps je perds connaissance ?
Nul ne le sait.
Merde, mon fils, il faut que j’appelle…


À ma muse qui corrige et apporte sa patte sur ce texte.

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