Examen Blanc
Je suis de retour en classe après les vacances de Noël. Mon premier cours doption de lannée a commencé il y a déjà vingt minutes, et voilà déjà vingt minutes que je suis retombée, malgré mes bonnes résolutions, dans mes mauvaises habitudes. Jai à moitié décroché du cours, mon esprit divague et surtout je jette des petits coups dil régulier à R., à lautre bout de la classe. R. nest pas franchement mon type, il nest pas très grand, un peu pédant, et surtout il est meilleur que moi en philosophie, ce qui est impardonnable. Mais il a une moustache extrêmement sexy, une belle voix et puis il narrête pas de me regarder. Je pensais que ce nétait quune impression, mais il me regarde définitivement souvent, l y a de quoi être intriguée. Il ne me sourit jamais, il se contente de me lancer ce regard grave et direct, et je finis toujours par détourner les yeux. Heureusement il est dans lautre classe, je ne le vois que deux heures par semaine en option, mais je dois avouer que jattends ces heures avec une certaine impatience. Surtout depuis ce qui sest passé avant les vacances, pendant le concours blanc.
Lépreuve de français dure six heures. Je sors généralement vers la quatrième, pour remplir ma bouteille deau et maérer un peu la tête. En période dexamen blanc je ne croise pas souvent R., nétant pas dans la même classe nous composons dans des salles différentes. Mais par un hasard remarquable, il se trouve que ce jour-là nous sommes sortis en même temps de nos salles respectives. La probabilité nétait pas énorme : en effet, pendant les épreuves nous pouvons aller aux toilettes un par un, impossible de quitter la salle avant que létudiant sorti avant nous ne soit revenu. Mais bien sûr, il arrive de croiser dans les couloirs des gens de lautre classe. R. sort au moment où je passe devant la porte de sa salle. Sil est troublé, il nen laisse rien voir, et me regarde à peine. Il savance dans le couloir dun pas décidé.
Je la pousse à mon tour pour entrer, mais dès que jai pénétré dans la pièce je suis repoussée violemment. R. est là, me tenant fermement plaquée contre le mur carrelé dont le froid menvahit aussitôt. Mon coeur bat à toute allure, je suis sous le choc et un frisson parcourt mon corps. Est-ce simplement le froid ? Je crois que je suis aussi un peu excitée. Ma bouteille roule sur le sol où je lai laissé tomber. Je manque meffondrer moi-même lorsque R. se penche vers moi pour me rouler une énorme pelle. Je déteste embrasser avec la langue, mais la sienne sinsinue sans compromis entre mes lèvres et commence à senrouler avec langueur contre la mienne. Nos lunettes sentrechoquent. La proximité de nos corps (il est plaqué contre moi) me permet de sentir la raideur de son sexe contre ma hanche. Je pousse un grognement de contestation en cherchant à me dégager, mais avant que jai pu dire quoi que ce soit il saisit mes joues dune main pour mempêcher de parler et jentends sa voix si séduisante prononcer à mon oreille :
« On na pas beaucoup de temps, si on est trop longs ils vont penser quon triche. »
Mon coeur bondit dans ma poitrine, quil a dailleurs commencé à peloter. Le risque dêtre surpris est en effet minime, à condition de ne pas rester trop longtemps, personne ne se rendra aux toilettes avant que nous les quittions. Mais cest si déstabilisant ! Surtout avec lui !
Tandis que mon esprit peine à prendre une décision, mon corps commence à réagir à ses caresses.
Je pense que je nen ai pas fini avec R., en tout cas il continue de me regarder en classe. Ou alors peut-être que cest moi qui lobserve avec trop dinsistance ?
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