Mais Oui, C'Était Moi ! 1
Je viens de lire une histoire en huit chapitres d'un dénommé Accent. Je m'appelle Elvire comme l'héroïne de ce texte. J'ai été l'épouse d'un couvreur prénommé Jean. Mon époux actuel s'appelle Grégoire Latour, est gérant d'une concession automobile où j'exerce comme comptable après avoir été institutrice. J'ai tout lieu de croire qu'Accent raconte ma vie, à sa façon. Je pense être en droit d'apporter quelques précisions à ce récit.
En premier, il faut indiquer que les premiers faits se sont déroulés il y a cinq ans, les derniers sont récents. Jean a pris des raccourcis pour déboucher rapidement sur ce qui revêt une valeur importante à ses yeux. Les derniers paragraphes le montrent triomphant de Greg en couchant avec moi et consolé par une jeune femme qu"il nomme Carole. Mon point de vue devrait combler certaines lacunes et montrer que tout n'est jamais simple, facile et définitif dans la vie des gens. Souvent on se fait des illusions; je suis bien placée pour en attester. Les uns ont la chance de suivre une ligne droite vers l'infini à l'abri des faux pas. D'autres, comme moi, connaissent des routes en épingles à cheveux, passent par des chemins tortueux, se perdent parfois et tentent de retrouver la bonne voie.
J'espère que mon intervention ne vous semblera pas juste un plaidoyer "pro domo". A la lecture de cette histoire, j'ai ressenti un sentiment d'injustice, notamment lorsque j'ai lu que Jean me traitait de salope. Je reconnais avoir commis une faute grave en raison de circonstances mal maîtrisées, Jean en a fait la part essentielle de son histoire, la raison de notre divorce. Je l'ai blessé profondément, il s'est cru humilié, n'a pas supporté ce qu'il considérait comme une trahison. Je regrette sincèrement la peine que je lui ai infligée, tous les chagrins qu'il a pu subir par ma faute et par les développements qui ont découlé de mon égarement.
Une chose doit être entendue pour que quelques lecteurs ne me condamnent pas trop vite.
Jean n'a pas pu ou voulu croire que je n'aimais que lui. Son amour propre d'homme en a pris un coup quand je me suis donnée à Greg. Il lui a paru impossible que ce ne soit qu'un regrettable accident dans ma vie sentimentale et sexuelle. Il en a tiré la conclusion, à mon avis hâtive, que nous devions nous séparer. Atteint dans son orgueil, dans sa certitude que sa femme devait être infaillible, il a saisi l'occasion de ma seule défaillance pour dresser un plan bien cruel, pour moi je l'ai vécu, mais aussi pour lui, en parallèle. J'avais fauté, j'étais indigne de lui, il a imaginé se séparer de moi mais en me laissant la responsabilité de la séparation : j'étais celle d'où venait le mal, je devais assumer. Ji m'a acculée à demander le divorce pour s'exonérer d'avoir à le faire.
J'ai compris que les intérêts de Greg et de Jean avaient trouvé un point de convergence. L'un me voulait, l'autre ne me voulait plus. Au cours d'un repas au restaurant, en prévision d'une faute ( pas encore commise), ils ont réglé mon sort, sont devenus complices. Greg se réjouissait de la colère jalouse du mari, Jean rêvait de punition au lieu de voler à mon secours et de me mettre en garde contre la tentation. D'un mot il aurait pu mettre fin à mon fantasme. Mais ses soupçons étaient trop forts et il a cru que je ne l'aimais plus, que j'étais perdue pour lui. De là à penser qu'il valait mieux me précipiter sous Greg, il restait de la marge.
Je ne vous ferai pas le récit fidèle de ce rendez-vous entre Greg et moi. Jean a enregistré l'essentiel sur son smartphone grâce à la complicité intéressée de Greg et a pu en décrire une grande partie dans son histoire. Il n'a pas trop insisté sur la succession des positions prises par nous, les amants. Sa vidéo trop crue l'a lassé des détails obscènes. Ce qui est obscène pour le spectateur est au contraire merveilleux pour les acteurs. Sans être amoureuse du quasi inconnu auquel je me soumettais, j'ai fait l'amour comme une folle, j'ai pris un plaisir fou et j'ai joui de toutes mes forces. J'aurais mauvaise grâce à nier la jouissance de l'instant. C'est si évident dans la vidéo. J'ai relevé que Greg se savait vu et filmé. Il a ainsi pris un malin plaisir à bien exposer ma nudité, à mettre en évidence que je participais de bon coeur aux différents accouplements.
Que serais-je venue faire chez Greg sur son invitation? Chercher des billets? Ces billets je devais les mériter par ma soumission à ses désirs. Faire l'expérience de rapports sexuels hors mariage ? C'était en effet le moteur principal de ma décision. Je voulais faire mon expérience : Qui ferait ce genre d'expérience sans se donner à fond, ne serait-ce que parce qu'on doit bien faire ce que l'on entreprend. J'étais curieuse, je voulais savoir ce que je sentirais pendant ces relations sexuelles exceptionnelles, je n'allais pas bouder le plaisir qui se présentait. Donc j'y suis allée à fond, sans retenue, cul en avant.
Mais si Jean s'était montré au lieu de se cacher dans la cuisine, je serais rentrée à la maison, honteuse et confuse, mais je n'aurais pas consommé. J'ai commis une faute, j'en porte la responsabilité entière. Pourtant cette faute ne cherchait pas à nuire à mon mari. Je n'avais pas l'intention de renouveler ce genre de visite. Je n'avais absolument pas l'intention de quitter Jean, ni l'envie de le chagriner, ni celle de l'humilier, encore moins de le rendre jaloux ou ridicule.
Je me croyais si peu coupable. Lui m'a vue incorrigible, il a désespéré, il m'a condamnée, comme certains lecteurs m'ont accablée dans leurs observations après lecture. C'est si facile d'exiger la perfection, de croire que la tentation n'existe pas ou que personne ne peut y succomber. J'ai été faible, une fois seulement. Car je ne compte pas comme faute le fait d'avoir montré mes seins et ma culotte à Greg la première fois: Combien de fois n'ai-je pas pratiqué les seins nus sur les plages alors que je ne portais qu'un mini maillot de bain ? J'ai reçu mon châtiment, un châtiment dur, long, cruel ( je l'ai déjà dit) et que parfois certains souhaiteraient sans fin. M'en remettrai-je un jour ? Aurai-je droit à leurs yeux à des miettes de bonheur, sans être accusée d'un nouveau crime ? Et encore condamnée et punie ! La curiosité n'est pas qu'un vilain défaut, elle peut détruire une vie.
Coincée sur mon emploi du temps de cet après-midi, menacée de divorce si je mentais encore, j'ai dû raconter à mon mari aimé que je venais de le tromper. Il connaissait la réalité puisqu'il avait assisté à nos ébats amoureux de façon continue. Sadique il avait exigé de moi le récit complet de l'événement honteux (a posteriori). Le spectacle avait duré. Comment un mari peut-il rester muet dans un moment pareil ?
Greg m'a aidée à quitter mes sous-vêtements en me félicitant pour mon bon goût. Mon soutien-gorge s'est envolé, Jean n'a rien dit; ma culotte est tombée, Jean n'a pas bougé; j'ai joyeusement masturbé le pieu de Greg, Jean a filmé froidement. Il est resté sans réaction pendant le soixante-neuf déchaîné qui a suivi. Il ne s'est pas révolté contre ma pénétration, il n'a pas hurlé au son de mes gémissements sous les assauts furieux et prolongés de Greg.
Il était comme tétanisé. Il me voyait copuler, mais ne pouvait pas connaître ce qui me poussait à agir aussi délibérément. Ensuite, son opinion faite, il n'a pas voulu entendre mes explications, mes regrets sincères. J'étais devenue pour lui une vulgaire putain, la pécheresse indécrottable, souillée, la diablesse animée par les humeurs de son vagin, la dévergondée irrécupérable, la salope en rut, la femelle sans conscience de la gravité des gestes. C'était enregistré, il pouvait montrer à qui voudrait me défendre, la verge de l'homme engagée dans ma bouche, le gland pointu pénétrant en force entre mes nymphes écartelées, mon visage aux yeux fermés sur un violent orgasme ou encore le visage ridé et congestionné du quinquagénaire collé à la face d'une trentenaire active puis en extase. Le contraste des âges, la différence frappante du corps mâle massif et des courbes féminines gracieuses et encore jeunes : tout avait été saisi avec précision.
J'ai été e de passer aux aveux pour échapper au divorce. A ce moment je me suis rendu compte de sa pâleur et de sa colère sourde. Quand enfin il a annoncé la punition, j'ai reconnu qu'au lieu de me frapper, de cogner, il savait maîtriser sa force. Mais, à l'énoncé des peines, aux mots froidement débités, j'aurais préféré recevoir des claques dans la figure, des gifles sur les seins qui avaient dressé leurs tétins entre pouces et index, une fessée magistrale sur les rondeurs de ma croupe léchées ou caressées par le séducteur, même des pincements de mon sexe si accueillant pour le volume peu commun de la queue de Greg. M'aurait-il jetée à terre et violée, il ne m'aurait pas fait plus mal à l'âme ou au coeur que par ses mots. A la limite, il aurait pu me démontrer que mon sexe pouvait accueillir plus gros que la bite de Greg. J'étais tellement abattue que j'aurais admis qu'il me fiste, m'enfonce un poing dans la vulve et le vagin. Non, sa condamnation a été pire.
Nous ferions chambre à part pendant un an et dès cette nuit. Couchée seule dans la chambre, je me disais qu'un an c'était long. Ce serait long pour moi, de passer une année, trois cent soixante-cinq nuits, sans faire l'amour. Trop long. J'attribuais l'excès de la sanction à un mouvement de rage violente. Nous avions jusque là une vie amoureuse très active. Trois ou quatre fois par semaine nous manifestions notre passion. Jean lui-même finirait par reconnaître l'exagération de la punition. Comment pourrai-t-il se passer de mes câlins, de mes baisers, d'unions charnelles pendant plus d'une semaine? Un mois d'abstinence serait pour lui un supplice insupportable. Ses mots avaient dépassé sa pensée !
La déception encaissée, il me rejoindrait, peut-être cette nuit ou demain. Il viendrait m'accorder le pardon contre la promesse d'une fidélité parfaite, nous nous étreindrions, nos lèvres s'uniraient, nos corps se retrouveraient, nous tomberions sur le lit, moi sur le dos, lui entre mes cuisses, il me prendrait et me montrerait que pour être différent de Greg il n'en était que meilleur. Je le lui crierais, nous nous rabobicherions pour la vie. Je pleurais et en même temps je rêvais de réconciliation proche.
Le lendemain matin Jean est parti plus tôt que d'habitude. Le soir il est rentré très tard. Il n'est pas venu à moi. Je n'ai pas osé l'attendre.Nous ne nous sommes pas vus ce premier jour, j'ai dormi avec un poing fermé entre les cuisses. Le jour suivant, la nuit suivante. j'ai trempé un coussin entre mes jambes; mon optimisme naturel a tourné vinaigre. Le mercredi, à mon réveil, j'ai repris espoir. Jean n'avait pas fui la maison, il m'a parlé. Apparemment l'entrepreneur avait besoin de sa comptable pour accueillir un probable client et m'a priée d'assister à l'entretien.
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