0204 Un Nouveau, Incroyable Jérémie.

0204 Un nouveau, incroyable Jérémie.


Après un coup de fil inattendu et un voyage sous une pluie battante, je viens de retrouver mon Jérém sous la halle en pierre du petit village de Campan.

« Ça veut dire quoi MonNico ? » je lui balance de but en blanc, sans réfléchir.
« De quoi ? ».
« La fois où je t’ai appelé, quelques jours avant ton accident, j’ai entendu cette nana te demander : « C’est qui MonNico ? » ; alors, je te demande ce que ça veut dire MonNico… si toutefois ça veut dire quelque chose… ».
Jérém ne répond pas, il continue de fumer sa cigarette. C’en est trop pour moi.
« Va te faire voir, Jérém, je me tire ! » je lui balance, tout en me retournant pour repartir, en essayant de retenir mes larmes.
Je n’ai pas fait un pas que je sens sa main attr mon avant-bras, m’obligeant à me retourner.
« Attends, Nico… ».
« Lâche-moi ! » je lui lance sèchement, tout en me dégageant de sa prise et en repartant vers la voiture.
Et là, Jérém m’att une nouvelle fois par l’avant-bras, la puissance de sa prise traduisant sa détermination ; une nouvelle fois, il m’oblige à m’arrêter, à me retourner ; et cette fois-ci, son mouvement m’attire vers lui.
Je me retrouve les épaules collées contre le mur en pierre, enveloppé par son parfum qui me met en orbite, ses yeux noirs pleins de feu plantés dans les miens, nos nez à vingt centimètres l’un de l’autre.
Sa pomme d’Adam s’agite nerveusement ; dans son regard, une étincelle que je lui connais bien, une flamme incandescente qui ressemble et tout et pour tout à celle qui brûlait dans son regard pendant la semaine magique ; la même, mais avec plus d’intensité, car mélangée à une sorte d’angoisse, de peur.
Le temps est comme suspendu, figé ; comme si plus rien n’existait au monde, à part nos regards qui se cherchent, s’aimantent.
Un grand homme disparu a dit : il y a des jours, des mois, des années interminables où il ne se passe presque rien ; et puis il y a des minutes et des secondes qui contiennent tout un monde.


Et ce monde, ce nouveau monde, je l’ai vu, à cet instant précis, dans son regard.
Sa main glisse doucement derrière ma nuque, sa paume est si chaude, si délicate, elle fait plier légèrement mon cou ; le sien se plie aussi, et nos visages se rapprochent : jusqu’à ce que ses lèvres tremblantes se posent sur les miennes. Puis, très vite, son baiser se fait plus appuyé, et sa langue s’insinue entre mes lèvres.
Jérém m’embrasse et dans ma tête c’est le blackout ; je l’embrasse à mon tour, heureux, en larmes.
Dans un coin de la halle de Campan, pendant que la pluie tombe dehors, voilà enfin le premier vrai baiser de Jérém, à la fois fougueux et presque désespéré.
Jérém m’embrasse longuement, le goût de ses lèvres est délicieux. Un instant plus tard, son nez, son souffle et ses lèvres effleurent la peau de mon cou : je vais devenir dingue.
« Ça te convient comme réponse ? ».
« Quelle réponse ? » je fais, perdu, désorienté.
« Tu voulais savoir ce que ça veut dire MonNico… »
« Ah, oui… c’est un bon début… ».
« Tu m’as manqué… » il me chuchote.
« Toi aussi tu m’as manqué… »
Je pleure.
« Ne pleure pas Nico… ».
Je le sens lui aussi au bord des larmes.
« Je suis content que tu sois là… » il me glisse à l’oreille, alors que la chaleur de son corps, la puissance de son étreinte, ses bisous dans le cou, son parfum m’étourdissent.
« Tu veux toujours repartir à Toulouse ? » il me nargue, adorable.
« Je crois que je vais attendre un peu… ».
Je ne peux résister à la tentation de chercher à nouveau le contact avec ses lèvres enfin accessibles, à l’envie brûlante de l’embrasser à nouveau, et de le serrer très fort contre moi. Nos baisers, nos caresses ont une intensité enflammée, fiévreuse : j’ai eu peur de le perdre à tout jamais et j’apprécie donc à sa juste valeur – immense valeur – le cadeau inouï de le retrouver. Et le plus beau dans tout ça, c’est que j’ai l’impression que c’est la même chose pour mon Jérém : que lui aussi a eu peur de me perdre, qu’il a eu peur que je ne vienne pas le rejoindre, malgré son invitation sincère ; et qu’il est on ne peut plus heureux de me retrouver.

Je ferme les yeux et dans ce déluge de baisers, je ressens la sensation de respirer enfin à pleins poumons, après avoir été en apnée pendant des semaines, depuis notre rupture ; avec, en même temps, la sensation que la chape de plomb qui, depuis le début de nos révisions, empêchait Jérém de se dévoiler et à nos sentiments réciproques de se rencontrer, s’est évaporée.
J’ai l’impression de me retrouver enfin face au (ou plutôt enlacé au) véritable Jérém ; j’ai envie de croire que ses bras puissants vont m’enserrer et me protéger à tout jamais ; j’ai envie de tout lui pardonner, j’ai envie de lui demander de tout me pardonner ; j’ai envie de me jeter âme et corps dans ce bonheur enfin possible, envie de profiter de cet instant magique. J’ai juste envie d’être heureux. Avec lui.
J’ai envie de pleurer et je pleure. Nos respirations profondes se mélangent, la chaleur de son corps réchauffe mon corps, mon cœur.
Quelle longue route, sinueuse et accidentée, combien de questionnements, de peurs, de souffrances, d’erreur, de larmes, avant de connaître ce bonheur. La route a été rude, mais la destination en vaut largement la peine.
Lorsque nos corps se séparent, nos regards se croisent, nos émotions respectives se découvrent, se comprennent. Mon bobrun aussi a les yeux humides. C’est beau et touchant un garçon qui se retient de justesse de pleurer de bonheur.
« Tu es garé où ? ».
« Sur… sur le… parking… de l’autre côté de la rue… » je tente de lui répondre, en essayant péniblement de ne pas sangloter, face à ce bonheur insoutenable.
Ses caresses, ses baisers – et, surtout, son tout premier, vrai baiser – m’ont mis ko : je suis comme lessivé, je me sens comme si un rouleau compresseur m’était passé dessus.
Jérém me tend une main, et je la saisis, comme une évidence ; nous traversons la halle, les doigts enlacés.
Nous n’avons pas parcouru la moitié de sa longueur, et déjà je ressens le besoin irrépressible de tourner la tête pour regarder mon bobrun, comme pour me convaincre que je ne suis pas en train de rêver ; la sienne se tourne au même instant, je rencontre son regard, son sourire ému ; je lui souris à mon tour, et le bobrun m’attire une nouvelle fois contre lui.
Qu’est-ce que j’aime le goût de ses lèvres et de sa langue, qu’est-ce que j’aime sa fougue, sa passion, son ardeur ! Qu’est-ce que j’aime ce nouveau Jérém !
Nos lèvres sont toujours collées à la superglue lorsque, du coin de l’œil, je capte une présence sous la halle : une femme avec un gros sac est en train de profiter de l’abri pour traverser la petite place. Elle nous voit, elle nous toise, elle écarquille grand les yeux, l’air visiblement offusqué par ce qu’elle voit.
« Jérém, on est pas seuls… » je le préviens.
Quelques bisous plus tard, Jérém tourne la tête et capte la femme au gros sac et aux gros yeux qui n’arrête pas de nous mater ; et, loin de se sentir mal à l’aise, mon bobrun la fixe à son tour de façon directe et insistante.
« Qu’est-ce qu’il y a, t’as jamais embrassé personne ? » il la ramène, railleur.
La femme presse le pas, l’air décontenancé.
« On va y aller, Jérém… on peut nous voir ici… ».
« Je m’en bat les couilles… », fait-il, en posant un dernier bisou sur mes lèvres.
Nous arrivons sur le seuil de la halle ; un pas de plus, et ce sont des trompes d’eau qui nous attendent. Jérém rabat la capuche de son pull, prêt à se jeter dans le déluge : je me prépare à lui enjamber le pas, lorsque son bras m’interdit d’avancer.
Et là, je le vois rabattre à nouveau la capuche sur ses épaules, ouvrir le zip de son pull, avant de l’enlever carrément, dévoilant au passage le fameux maillot que je lui avais offert et qui lui va comme un gant – un gant sexy, redessinant à la perfection sa plastique de fou.
Je ne me suis pas trompé, ni de maillot, ni de taille ; ce bout de coton bien coupé, posé sur ses épaules, est un truc de fou : le V de son torse et ses biceps rebondis sont mis en valeur d’une façon qui donne le tournis ; le col épouse son cou puissant à la peau mate, les trois petits boutons ouverts dévoilent la naissance de ses pecs à la pilosité naissante, pecs que le tissu souligne d’une façon scandaleuse, jusqu’à laisser pointer les tétons ; chaînette, grain de beauté, brassard tatoué, le deuxième tatouage qui rentre par le biceps, ressort du col du maillot et remonte le long de son cou : chacun des ingrédients magiques de sa sexytude sont sublimés par ce maillot enchanté.

Enchanté parce que, une fois encore, un simple bout de coton donne l’impression d’avoir été coupé sur mesure sur sa plastique de fou ; enchanté, aussi, par ce que ce maillot représente – sa passion pour le rugby, son admiration pour un immense joueur – chose qui ajoute un aura, un supplément de sexytude à mon adorable Jérém.
Un instant plus tard, le pull gris atterrit sur mes épaules.
« Garde le, Jérém… » je ne peux m’empêcher de m’exclamer, en comprenant ses intentions.
Je suis profondément touché par son geste adorable ; j’ai de plus en plus envie de pleurer.
« Non… ».
« Tu vas te tremper… ».
« M’en fiche… ».
Je sais que je n’aurai pas gain de cause. Mon bonheur augmente encore d’un cran, à des sommets que je ne croyais même pas possibles. Non, je n’ai jamais été autant heureux de ma vie.
Je passe le pull par-dessus mon blouson, et Jérém rabat la capuche sur ma tête : je suis immédiatement envahi par son odeur et par sa chaleur. Et je suis bien, tellement bien.
Nos regards se croisent, nous sourires, nos bonheurs se mélangent : j’ai envie de le bouffer. Un clin d’œil de bobrun, et c’est le top départ : nous quittons la halle, nous fonçons sous la pluie en rigolant comme des gosses ; j’ai envie de lui faire un million de bisous, de le prendre dans mes bras et de le serrer très fort contre moi, j’ai envie de faire l’amour avec lui, brûlante envie, la même envie que je vois dans ses yeux, aussi incandescente que la mienne.
« Voilà ma voiture… » je le préviens lorsque nous arrivons à proximité de ma caisse.
« Tu m’amènes à la mienne ? ».
« Bien sûr… ».
Bien sûr que je vais l’y amener : juste, il faudrait d’abord que j’arrive à ouvrir ma caisse. Mes mains tremblent, j’essaie d’ouvrir la porte, je n’y arrive pas ; les clefs me tombent des mains, elles atterrissent dans un nid de poule rempli d’eau. Je les ramasse, elles sont glissantes, je tremble de plus en plus.
Pendant que je galère, je capte mon bobrun en train de se mouiller à vue d’œil, les cheveux bruns ruisselants d’eau, l’air pourtant amusée ; il est beau à en pleurer.
Je ne sais pas comment, mais j’arrive enfin à ouvrir la porte conducteur.
« Il était temps… » il se marre.
« Ne te moque pas… ».
Je rentre dans la voiture, j’ouvre la porte passager, le bogoss rentre comme une furie.
« Si j’avais su, je n’aurais pas pris ma douche… ».
« Petit con… » je lui balance, juste avant que nos lèvres s’attirent à nouveau. Nous nous embrassons longuement, pendant que les vitres dans le petit habitacle se couvrent de buée.
Je me fais violence pour quitter ses lèvres et démarrer la voiture. Je mets le désembuage à fond, j’ouvre la fenêtre de mon côté. Je tente de reculer pour sortir de la place de parking : je suis un conducteur peu expérimenté, l’opération s’avère laborieuse.
Je sens son regard sur moi, un brin taquin.
« Ne te moque pas… » j’insiste.
« Je ne me moque pas… ».
« Je le sais que je suis nul… ».
« Tu viens d’avoir ton permis… ».
C’est la première fois que quelqu’un monte en voiture avec moi, et le hasard a voulu que ce soit mon Jérém ; Jérém, qui a été parfois mon « chauffeur », Jérém par qui je me suis laissé conduire, complètement confiant, impressionné par son aisance – et parfois sa désinvolture – au volant, charmé par ce petit supplément de virilité que cette position peut conférer à un garçon.
Le fait de le voir désormais à la place de conducteur me fait un drôle d’effet ; et le voir me faire confiance avec un tel naturel me touche immensément. Pourtant, mon manque de confiance me joue des tours : sa présence m’impressionne, et me fait perdre mes moyens.
« Respire un bon coup, ça va aller… » il m’encourage, tout en passant sa main sur le parebrise et en baissant la vitre de son côté pour augmenter la visibilité.
« Vas-y, recule, il n’y a personne, tu n’accroches rien… » fait-il, en passant la tête dehors, malgré la pluie battante, tout en posant une main sur ma cuisse.
Je suis son conseil, je respire un bon coup ; aidé pas ses encouragements, j’arrive enfin à sortir de la place de parking.
« Dis-donc, t’as une voiture de bourge… » il se moque.
« N’importe quoi, elle ne voulait même pas démarrer tout à l’heure… ».
« C’est pour ça que t’es grave à la bourre… » il rigole.
« J’ai essayé de t’appeler, mais je n’arrivais pas à te joindre… ».
« Le portable ne passe pas ici… ».
« Mais hier tu m’as appelé… ».
« Hier je suis descendu à Bagnères pour t’appeler… ».
« Ah… ».
« Deux minutes de plus et j’allais partir… tu te serais retrouvé seul comme un con… ».
« Je ne serais pas reparti avant d’avoir retourné le village pour te retrouver… ».
Jérém rigole, mais je le sens touché par mes mots.
« Au stop, c’est à gauche… ».
« Ok… ».
« Vas-y doucement, c’est pas loin… la voilà… elle est garée là, cinquante mètres plus loin, sur la droite… ».
En voyant la 205 rouge, la voiture dans laquelle je suis plusieurs fois rentré de retour de boîte de nuit avec mon Jérém, direction les révisions nocturnes dans l’appart de la rue de la Colombette, je ressens un immense frisson dans le ventre.
« C’est bon, arrête-toi ici… tu vas me suivre… ».
« C’est loin ? ».
« Cinq petites minutes… au fait, si tu veux appeler chez toi, il faut le faire ici » fait-il en m’indiquant une cabine juste à côté « il n’y en a pas d’autres, et chez moi, le portable, c’est même pas la peine… ».
Submergé par le bonheur, je n’y pensais même plus : je trouve touchant qu’il y ait pensé à ma place.
« Ah oui… je vais appeler… ».
Je sors de la voiture et je cours à la cabine pour appeler maman.
Je lui explique que je suis bien arrivé, que le temps est pourri, que j’ai bien retrouvé Jérém. Elle me demande si tout se passe bien.
« Oui, maman, tout se passe très bien… ».
Si tu savais, maman, à quel point tout se passe bien, et d’une façon que je n’aurais même pas pu imaginer.
« Alors, elle est rassurée, ma-ma-n ? » fait-il, moqueur, lorsque je reviens à la voiture.
« Oui… ».
Le bogoss me sourit et me fait un bisou derrière l’oreille. Je frissonne, comme parcouru par une décharge électrique.
« Allez, on y va… ».
Jérém s’apprête à sortir de ma voiture, et l’idée de le quitter, ne serait-ce que le temps d’un court trajet, m’est insupportable ; j’ai envie de monter dans la 205 avec lui, j’ai envie de me laisser conduire, n’importe où.
Je ne peux m’empêcher de tâter son biceps pour me convaincre que tout cela est bien réel : lorsque mes doigts effleurent sa peau, j’ai l’impression que ce simple contact génère des étincelles. La peau est douce et soyeuse, et le muscle ferme et rebondi. Qu’est-ce qu’il est épais et ferme son biceps, un vrai biceps de beau mâle. Mon Jérém, ce magnifique animal.
« Allez, à toute… » fait-il, avant de claquer un dernier bisou sur mes lèvres et de quitter la voiture en vitesse.
Je le regarde se précipiter dans la 205 rouge, démarrer et prendre la route. Je suis tellement impatient de découvrir où elle va m’amener.
Le ciel est gris, lourd, le nuages très basses, opprimantes, le brouillard semble glisser le long des pentes, se nicher entre les reliefs ; il n’est pas tard mais la lumière est très faible ; le jour commence à mourir, le brouillard et le nuages se confondent ; nous avançons dans un décor de sinistre grisaille dont on ne voit pas le but.
Dans ce paysage terne et monotone, la 205 rouge de Jérém apparaît comme une note de couleur, unique et pourtant si intense : à cet instant précis, enveloppé dans la chaleur parfumée de son pull, la 205 rouge est mon Etoile Polaire.
Nous quittons le village de Campan et nous empruntons une route sur la droite qui monte et part dans la montagne. La route est étroite et sinueuse ; au fil des virages, nous traversons des endroits boisés, nous longeons des parois rocheuses. Le paysage se fait de plus en plus sauvages, le bois et la pierre sont partout autour de nous : la montagne nous entoure, avec son allure épurée, solennelle, immuable ; elle force le respect, et elle nous rappelle sans cesse que nous ne sommes que ses invités d’un instant.
Oui, tout, dans ce paysage sans couleur, semble parler de froid, d’humidité, d’hiver, de solitude, de tristesse : pourtant, lorsque je regarde la 205 rouge devant moi, voilà que ce décor devient pour moi la source d’une joie indescriptible. C’est incroyable comment un jour de pluie peut retrouver le soleil, et de si belles couleurs, grâce à un simple mot, à un simple baiser, à une simple présence. Quand la lumière est dans le cœur, toutes les choses semblent belles.
Les virages sont de plus en plus étroits ; Jérém avance de plus en plus lentement, et je l’entends même klaxonner pour annoncer sa présence avant de les emprunter. Puis, la 205 rouge ralentit encore, elle finit tourne une nouvelle fois à droite ; elle emprunte une sorte de rampe conduisant dans une cour en pente, au bout de laquelle se trouve une petite maison en pierre avec le toit en ardoise.
Posée dans un décor de nuages, de pluie et de brouillard, la petite maison semble installée au milieu de nulle part ; au gré des vents, le rideau de grisaille se déchire par moments et par endroits, dévoilant les flancs de montagne sombres et boisés. Avec sa cheminée plutôt massive qui laisse échapper une fumée claire, on dirait une masure sortie tout droit d’un conte pour s.
Jérém sort de sa voiture, et court se mettre à l’abri sous le petit auvent en façade de la petite maison ; je le vois faire de grands signes pour me faire avancer et me garer au plus près.
Lorsque j’ouvre la porte de la voiture, la pluie tombe violemment, le vent est fort et froid, encore plus qu’au village. La nature semble hostile, mais très vite, je suis charmé par un bouquet d’odeurs de sous-bois et de nature sauvage, auquel se mélange l’odeur du bois qui brûle ; ça sent à la fois le froid de l’hiver et la chaleur d’une pièce chauffée par une grande cheminée : bref, ça sent la montagne.
Je rejoins Jérém sous le petit auvent, alors qu’il est en train de passer et repasser sa main dans ses beaux cheveux bruns pour les rabattre en arrière et les essorer. Putain, qu’est-ce qu’il est sexy ! Avec ses cheveux mouillés et en bataille, son regard adouci, il me fait craquer comme jamais.
J’ai envie de l’embrasser à nouveau, et lui aussi en a envie : nous nous précipitons pour chercher les lèvres de l’autre au même instant, comme une évidence : quand l’amour est là, les gestes viennent avec un naturel, une coordination, une harmonie, une complicité étourdissantes.
Derrière la porte vitrée, les ombres du feu s'agitent dans la pièce sombre. Instinctivement, je sais qu’il suffit de passer cette porte, pour être au chaud, à l’abri, pour aller à la rencontre d’un bonheur magique. Et à ce bonheur, c’est Jérém qui va m’y amener.
« Viens, on rentre, il fait meilleur dedans… » fait le bobrun, tout en saisissant ma main, en ouvrant le battant porte et en m’entraînant à l’intérieur.
A l’instant où je rentre dans la petite maison, je suis immédiatement saisi, enveloppé, comme foudroyé par la chaleur des flammes, une chaleur intense, douce et rassurante ; et aussi par cette délicieuse odeur de bois, de feu, de rustique, de bonheur simple.
Un pièce à peine plus grande que le studio de la rue de la Colombette s’ouvre devant moi, dans la pénombre dansant au gré des mouvements des flammes : elle est dominée par la présence d’une grande cheminée ouverte ; à l’opposé de la cheminée, dans un coin, un petit lit ; un peu plus loin, une table et des chaises en bois brut, une vieille crédence ; et au milieu de ce petit espace sommairement équipé, le gars que j’aime comme un fou.
« Je n’ai pas d’électricité… » semble vouloir s’excuser le bogoss « mais il y a du bois, on ne va pas se les geler… ».
« C’est pas gra… » je tente de lui répondre.
Une tentative destinée à rester inaboutie ; car, avant que je n’aie pu terminer ma phrase, Jérém me plaque contre le mur et m’embrasse à nouveau, comme affamé, insatiable, comme si ce contact lui faisait le même bien, lui offrait le même bonheur, le même frisson qu’il m’offre à moi. Ce qui doit vraiment être le cas.
Lorsque nos lèvres se décollent, nos regards se croisent ; et dans le sien, je vois le regard d’un petit gars plein de tendresse et de bonheur. Mais déjà Jérém me serre très fort contre lui, ses lèvres me font des bisous tout doux dans le cou, en remontant vers mon oreille.
Le bobrun qui m’a dit un jour pas si lointain : « je fais pas de bisous, je baise », est en train de me couvrir de bisous. J’en suis ému, bouleversé.
Dehors, la tempête ne donne pas signe de vouloir se calmer, le froid et l’humidité sont partout, la nuit va bientôt tomber ; alors qu’à l’intérieur, le feu crépite dans la cheminée, et sa chaleur irradie sur mon visage, mes mains, dans mon cœur.
« Enlève le pull, tu es trempé… » fait-il, tout en me faisant pivoter pour m’en débarrasser par lui-même.
Puis, avec un geste assuré et très mec, il att son maillot par le bas, il le retourne le long de son torse ; comme un lever de rideau dévoilant une œuvre d’art tant attendue, le lever de maillot dévoile son magnifique torse musclé, ses abdos, ses pecs, ses tatouages en entier ; et après le choc de retrouver cette plastique divine qui m’a été inaccessible depuis un mois, cela me permet d’apprécier toute la beauté de ses adorables poils bruns en train de repousser.
« Qu’est-ce que c’est beau… ».
« Quoi, donc ? ».
« T’as laissé repousser… ».
Le petit coquin se contente de sourire.
Je ne peux m’empêcher de caresser sa peau et ses petits poils, et ce simple contact me donne des frissons géants ; je ne peux pas non plus m’empêcher de poser des bisous entre ses pecs, de laisser traîner mon nez à la poursuite de l’odeur de sa peau mate, tout laissant mes mains affamées se balader un peu partout sur sa plastique de fou.
C’est pendant ces errances que les bouts de mes doigts découvrent la surprise que me réserve sa demi-nudité.
Intrigué, je fais à mon tour pivoter mon bobrun ; non, je ne m’y suis pas trompé : un truc qui ressemble à un petit pansement est collé derrière son épaule.
« C’est quoi, ça ? ».
« C’est un patch… ».
« Un patch ? ».
« Oui… j’essaie d’arrêter les conneries… ».
« Ah bon… ».
Là, je suis vraiment sur le cul. Naaaaan, mais ce n’est pas possible, je me suis trompé d’adresse, je me suis trompé de gars !
« Tu veux arrêter la cigarette ? » je fais, encore incrédule, presque sonné.
« Le médecin qui m’a fait passer la visite pour le Racing m’a dit que sans cigarette je jouerais mieux et plus longtemps… ».
« Il t’a pas dit que ce serait mieux pour ta santé, surtout ? ».
Pour toute réponse, Jérém me plaque une nouvelle fois contre le mur, sa langue s’insinue entre mes lèvres, déchainée, insatiable. Puis, ses mains ouvrent le zip de mon blouson, se glissent sous mon t-shirt ; ses doigts trouvent mes tétons, les caressent, les excitent. Je sens sa bosse raide contre la mienne, je sens l’envie de le sucer monter en flèche.
Mais avant tout, j’ai envie de sentir ma peau contre la sienne, mon torse contre le sien. J’enlève mon blouson, que je laisse tomber par terre juste à côté ; la chaleur de la cheminée irradie sur mes bras, mon cou. Jérém a ôté son short et ses baskets et il est désormais torse nu et boxer.
J’enlève le t-shirt et la chaleur de la cheminée irradie désormais sur tout mon torse, m’offrant une sensation d’immense bonheur ; un bonheur qui devient exponentiel lorsque Jérém vient coller son torse contre le mien, m’offrant une autre chaleur, une chaleur de mec, chaleur qui fait tellement, mais tellement, tellement de bien, au corps et au cœur, chaleur qui rend heureux.
J’ai envie de lui, une envie si violente que ça me vrille les tripes ; et pourtant, j’ai tout autant envie que ces câlins, ces bisous, cette fougue, cette passion, ce bonheur ne s’arrêtent jamais. Comment choisir entre les deux ?
C’est Jérém qui va apporter la réponse à mon dilemme : nos langues se mélangent toujours et déjà ses mains défont ma ceinture, ma braguette, descendent mon pantalon et mon boxer ; ses gestes transpirent le désir, l’impatience, l’urgence. Puis, alors que l’une de ses mains empoigne ma queue et entreprend de la branler doucement, l’autre agace mes tétons à tour de rôle ; mon excitation devient insoutenable, je n’ai plus qu’une envie, celle de lui offrir du plaisir, de n’importe quelle façon il le souhaite.
Je ne sais pas encore de quoi il a envie, la, tout de suite ; mais ce que je sais, c’est que j’ai envie de lui offrir. S’il veut que je le suce, ce sera avec un immense bonheur ; et s’il veut me prendre direct, tant pis pour mon envie de l’avoir dans la bouche, ça attendra, j’ai aussi grave envie de l’avoir en moi.
Ce que j’ignore, c’est le fait que je me trompe lourdement quant à ses intentions : peu après, le bogoss cesse soudainement de me branler et d’agacer mes tétons.
Comme dans une image au ralenti, je croise son regard une dernière fois, avant que ses lèvres atterrissent dans le creux de mon cou et qu’elles commencent à déposer des bisous en descendant le long de la ligne médiane de mon torse ; peu à peu, ses épaules se dérobent lentement devant mes yeux, jusqu’à m’offrir une vue inédite, « aérienne », de ses beaux cheveux bruns en bataille.
Ses lèvres contournent désormais mon nombril, et ne cessent de descendre, encore et encore ; sa main a saisi ma queue une nouvelle fois, elle la branle doucement ; ses lèvres ont atteint mon pubis.
C’est là que l’impensable se produit : un frisson inattendu, bouleversant, affolant, troublant, me secoue de fond en comble, tout aussi bien dans le corps que dans l’esprit ; lorsque je suis surpris, percuté, assommé par un bonheur sexuel que je n’ai pas éprouvé souvent encore dans ma vie, celui provoqué par deux lèvres qui enserrent ma queue et d’une langue qui s’enroule autour de mon gland.
Je sens ses mains saisir fermement mes cuisses ; je baisse mes yeux et je regarde ma queue disparaître partiellement dans sa bouche et réapparaitre au gré des va-et-vient de ses beaux cheveux bruns.
L’étalon Jérémie Tommasi, qui ne prend son pied que par sa queue, est en train de me sucer, moi, le petit pd qui jusqu’à là n’avait que le droit de lui offrir ma bouche et mon cul pour son plaisir de mâle alpha.
Une nouvelle fois, j’ai besoin de tâter ses épaules et ses biceps pour me convaincre que je ne suis pas en train de rêver : c’est bien ça, Jérém est en train de me sucer, moi debout contre le mur à côté de la porte d’entrée, lui à genoux devant moi, comme je l’ai tant de fois été devant lui.
La chaleur de la cheminée réchauffe mon torse, mes bras, mon visage, sa bouche réchauffe ma queue, mon ventre. Je respire profondément, je sens l’air circuler dans me bronches, je sens le plaisir m’envahir, se diffuser dans chaque cellule de mon corps, envahir mon cerveau et mon esprit.
J’ai eu beau me dire par le passé que mon plaisir « de mec » était secondaire face au plaisir d’offrir du plaisir à mon bel étalon : il n’empêche que je prends un plaisir fou à me faire sucer par le même étalon.
Ce changement de position, de rôle, de plaisir, de point de vue, me bouleverse. Ce n’est pas la première fois que je me fais sucer : Stéphane m’a offert ce bonheur en premier, et Martin m’a fait une piqure de rappel le soir ou l’on a couché ensemble : mais là, là ça n’a rien à voir ; car – putain ! – là, c’est mon Jérém qui est en train de me sucer, mon Jérém, mon Jérém, mon Jérém !!! Et le bonheur est autant dans le plaisir purement sexuel que dans le fait que ce soit le gars que j’aime à le faire, tout en semblant prendre du plaisir à ce geste que je pensais impossible.
Certes, pendant la semaine magique, j’avais eu l’impression que déjà il avait voulu s’y lancer, avant de faire marche arrière, surpris et indisposé par mon regard : j’en étais même venu à penser que ce petit « incident » avait été le début de la fin de cette semaine magique ; mais là, j’ai vraiment l’impression que nos seulement il a vraiment envie de me faire plaisir, mais qu’il se laisse aller à ses envies, qu’il les assume, qu’il assume qui il est, enfin.
Ses va-et-vient, d’abord lentes, et d’une ampleur limitée, se font de plus en plus rapides, de plus en plus affirmés ; ma queue disparaît désormais complètement dans sa bouche et mon plaisir monte à grand pas ; un plaisir qui franchit un palier dangereux lorsque ses doigts viennent chercher mes tétons et les titillent de façon appuyée.
Submergé par le bonheur sexuel, j’ai envie de lui faire plaisir à mon tour, d’encourager son geste, de lui montrer à quel point ça me fait du bien. Mes doigts s’enfoncent dans ses cheveux bruns et humides, ils caressent son visage, son cou, arpentent ses épaules, ses pecs, jouent avec ses tétons ; je courbe le dos pour poser des bisous, en plus des caresses, sur ses beaux cheveux bruns.
Jérém me suce avec entrain, et c’est sacrement bon ; tellement bon que, pendant un court instant, je me surprends à me demander si ce talent est complètement inné ou bien s’il est le fruit d’une certaine pratique. Au fond, je sais qu’il a couché avec Thibault et il aurait bien pu découvrir ça avec son meilleur pote ; et puis, il y a les autres mecs, les inconnus qu’il a fait « couiner », comme il me l’a balancé lors de la dernière fois qu’il est venu chez moi, avant que je lui mette mon poing dans la gueule.
Est-ce que, entre une pipe et une baise avec l’un ou l’autre des bomecs qu’il a pu se taper, il aurait eu envie de goûter à cela, de découvrir la sensation de tenir le plaisir d’un gars dans la bouche ?
L’idée qu’il ait pu coucher avec un autre garçon, qu’il ait pu faire ça avec un autre garçon, m’est particulièrement insupportable, bien plus insupportable que l’idée de l’imaginer avec une fille.
Mais le plaisir que mon bobrun est en train de m’offrir est si bouleversant que j’oublie très vite mes états d’âme ; j’enferme ma jalousie dans une pièce de mon cerveau pour profiter du bonheur présent, tout en me disant que j’aurai le temps plus tard pour me poser des questions et pour poser des questions.
Mais pour l’instant, je décide – car, de toute façon, je ne peux faire autrement – de m’abandonner pleinement au bonheur des sens. Et mon abandon est si total que je sens très vite monter les signes annonciateurs de l’orgasme.
« Attend, Jérém… » je tente de le prévenir.
« Tu aimes ? » fait-il en se dégageant de ma queue. Je capte son regard, le bobrun a l’air bien émoustillé.
« Grave… et… toi ? » je balance, fou d’excitation.
Décidemment, le fait de voir mon Jérém à genoux devant moi, en train de me branler, est quelque chose qui me fait halluciner.
Pour toute réponse, le bobrun recommence à me sucer de plus belle.
« Attend, Jérém… si tu continues, je vais jouir… ».
Mais le bobrun ne semble pas faire cas de mes mots, il continue à me pomper comme s’il voulait que ça arrive. Mon corps a envie de jouir, mais me tête s’y oppose ; j’ai envie de le sucer à mon tour, j’ai trop envie de le sucer. Mais en même temps, j’ai tellement envie de jouir : sacré nouveau dilemme…
Finalement, l’envie de l’avoir en bouche se révèle plus violente que celle de jouir dans la sienne ; aussi, même si mon Jérém semble tout à fait devenu un autre Jérém, au fond de moi j’ai toujours peur qu’il n’assume pas à postériori ce que, dans l’excitation d’un instant, il semble pourtant prêt à s’autoriser. Mais avant tout, le fait est que j’ai rudement envie de l’avoir dans ma bouche…
Je glisse mes mains sous ses aisselles et j’amorce le mouvement pour le faire relever. Le bogoss oppose d’abord une petite résistance, mais finit par céder face à ma détermination. Il se relève, il me regarde droit dans les yeux ; je l’embrasse, avide de profiter de ce bonheur, alors que j’ai toujours du mal à croire que cela soit enfin possible.
Un instant plus tard, je l’att par la main, je l’entraine en direction du lit ; d’un simple geste de la main, je l’invite à s’y allonger : le bogoss se laisse tomber lourdement sur le matelas, le regard fripon, canaille. Il est beau à en perdre la raison.
Un mois, un mois entier que je n’ai pas eu mon Jérém dans la bouche ; et ce Jérém, à fortiori ce nouveau Jérém qui me montre à quel point je compte pour lui, j’ai besoin de le pomper pour le faire jouir : c’est un besoin impérieux, presque vital.
Je monte sur le lit à mon tour, je m’allonge sur lui, le contact avec son corps – torse contre torse, bassin contre bassin, sexe contre sexe – me fait un bien fou : je sens sa queue frémir au contact avec la mienne à travers le tissu fin de son boxer, je tente de glisser le long de son torse pour aller honorer sa virilité ; mais ses mains m’en empêchent ; elles attnt mes hanches, me font basculer sur le flanc : et je me retrouve ainsi allongé sur le matelas à la place de Jérém.
Le bogoss est désormais allongé sur moi, nos visages sont à tout juste dix centimètres l’un de l’autre, je sens son souffle sur mes joues, sur mes yeux ; Jérém ne parle pas, je ne parle pas non plus ; il me regarde et je le regarde, son désir est palpable, le mien est brûlant. Sa beauté masculine et son parfum me font vaciller. J’ai envie de l’embrasser. Je plie mon cou, j’avance mon visage pour approcher mes lèvres des siens, mais le bogoss me plaque contre le matelas, il relève sa tête, il sourit, il se dérobe. Petit con, va ! Sexy, adorable, amoureux, joueur, petit con !
Ma respiration est de plus en plus rapide, mon excitation de plus en plus insoutenable, mon désir ravageur : j’ai envie de lui, et plus rien d’autre ne compte.
Jérém baisse lentement la tête, jusqu’à ce que sa chaînette effleure la peau de mon cou ; je ne peux résister à la tentation d’attr quelques mailles et de m’en servir pour l’attirer vers moi, pour rapprocher nos visages. Le bobrun se laisse faire et lorsque nos lèvres se rencontrent, il m'embrasse comme fou, comme ivre, ivre de moi ; tout comme je le suis, ivre de lui.
Ses bras m’enlacent et m’enserrent très fort contre lui ; je l’enlace et l’enserre très fort à mon tour, enivré par son parfum, fou de lui. Plus rien n’a d’importance à présent, ni la frustration de quatre mois de révision où souvent je me suis senti rien de plus que son vide-couilles, ni la violence de ses mots et de ses actes des dernières fois qu’on s’est vus avant l’accident, ni ma souffrance depuis un mois, ni ma peur panique de le perdre pour de bon lorsqu’il était dans le coma. Définitivement, je n’ai jamais été si heureux de ma vie.
Voir un petit macho comme Jérém, jusque-là si retranché derrière ses tabous, ses interdits, ses conditionnements, le voir laisser enfin tomber ses barrières, se débarrasser de sa carapace ; le voir faire non pas un pas, mais des dizaines de pas vers moi, et tous en même temps ; le voir faire ces pas après m’avoir laissé désespérer que cela puisse arriver un jour : à mes yeux, cela ressemble à un miracle, à un bonheur qui n’a pas d’égal.
Lorsque Jérém relâche son étreinte, j’arrive à le faire basculer sur le flanc à mon tour, et à me retrouver à nouveau allongé sur lui. Je suce ses tétons, je lèche chaque millimètre carré de la peau de son torse, je descends vers ses abdos, je trace en direction de sa queue ; son bassin est toujours habillé de ce magnifique boxer rouge et blanc, boxer outrageusement déformé par une érection imposante ; je glisse mon nez sur le coton tendu et je retrouve cette odeur délicieuse et familière, son odeur de jeune mâle.
Jérém est désormais installé dans cette position que je trouve sexy par-dessus toutes, la position accoudée, le buste légèrement relevé ; le bogoss est en train de mater mes mouvements, l’air visiblement impatient de me mater en train de le sucer.
Un instant plus tard, mes lèvres, ma langue se relaient pour agacer son gland par-dessus le coton fin du boxer. Un mois, que je ne l’ai pas dans la bouche ; alors, c’est presque une nouvelle, première fois. Ainsi, j’ai à la fois envie de découvrir au plus vite sa queue magnifique et de prolonger cet instant le plus longtemps possible.
Le bobrun frissonne d’excitation. C’est à la fois avec impatience et avec une douceur extrême que je libère la bête tapie sous le coton doux.
Putain, qu’est-ce qu’elle est belle ! Ces retrouvailles sont d’autant plus intenses que, pendant un mois, et jusqu’à encore 24 heures plus tôt, j’avais désespéré qu’elles arriveraient un jour.
Alors, je commence à le pomper avec un bonheur indescriptible. Sous les assauts de ma langue et de mes lèvres, je sens mon Jérém vibrer de plaisir.
J’ai envie de lui faire plaisir comme jamais, j’ai envie de marquer le coup pour fêter nos retrouvailles, et pour fêter ce nouveau, merveilleux Jérém : j’avale sa queue bien au fond de ma gorge, car je sais à quel point il aime ça. Je l’entends respirer de plus en plus profondément ; je veux le faire jouir, j’ai envie de sentir se giclées puissantes et chaudes dans ma bouche.
Pourquoi ce mec m’inspire cette furieuse et violente envie de le pomper jusqu’à le faire jouir dans ma bouche ? Peut-être parce que c’est une bombasse de chez bombasse, un petit con sexy à mourir ; ou bien parce que je l’aime, et que le fait de le faire jouir, est désormais moins une façon de jouir moi-même qu’une façon de penser à son bonheur à lui.
Très vite, je sens que je ne vais pas tarder à avoir son jus de mâle dans ma bouche. Mais le bogoss a d’autres projets en tête : ses mains saisissent mes épaules, m’invitent à changer de position ; je me laisse faire, impatient de découvrir ce dont il a envie.
Oui, quand l’amour est là, les gestes s’enchainent avec un naturel, une coordination, une harmonie, une complicité étourdissantes.
C’est ainsi que je me retrouve tête bêche avec mon bobrun. A nouveau il me prend dans sa bouche et il entreprend de me sucer ; alors, c’est tout naturellement que je recommence à la pomper à mon tour.
La pluie tombe dehors, le feu crépite dans la cheminée, et je suis en train de faire un 69 avec mon Jérém, notre premier 69 : à cet instant précis, il n’y a plus d’actif ou de passif, de soumis ou du dominant ; il n’y a que deux mecs qui ont envie de faire plaisir à l’autre, de se faire du bien, parce que le plaisir de l’autre décuple leurs plaisirs respectifs.
Là encore, c’est tellement bon que, très vite, je sens approcher le point de non-retour de ma jouissance.
« Attends Jérém… ».
« Tu aimes ? ».
Qu’est-ce que j’aime cette façon de me demander si j’aime, comme pour se rassurer.
« Oh, que oui… ».
Et le bogoss recommence à me pomper.
Mais qui est donc ce beau garçon déguisé en Jérémie ? C’est qui cet inconnu qui s’est glissé dans sa peau et qui est en train de me faire un truc de dingue, un truc que le Jérém que je connaissais auparavant serait bien incapable de me faire ?
« Je vais pas pouvoir me retenir longtemps… ».
« Moi non plus… ».
« T’as pas fait le con depuis un mois ? » je ne peux m’empêcher de lui demander, tout en continuant à le branler.
« J’ai toujours mis une capote… et… t… » fait-il, tout en continuant à me branler.
« Moi aussi, j’ai toujours mis une capote… » je le devance.
Je me sens rassuré, et j’ai envie de le rassurer à mon tour. J’ai envie d’aller au bout et j’ai envie qu’il aille au bout aussi, puisqu’il en a envie.
Je recommence à le pomper, et le bogoss en fait de même. Très vite, alors que je me sens perdre pied, j’ai l’impression d’être sur le point de partir vers des sommets de jouissance dont jusque-là je n’avais même pas soupçonné l’existence.
« Ah… ça vient… » je le préviens une dernière fois, moins pour le retenir que pour le prévenir, alors que ma jouissance échappe désormais à mon contrôle.
Lorsque mon orgasme explose, c’est tellement intense que ça en est presque douloureux ; et mon bonheur sensuel va s’envoler encore, pour atteindre des summums vertigineux, lorsque je ressens des giclées bien lourdes, chaudes, denses, nombreuses percuter ma langue, lorsque son jus remplit copieusement ma bouche, lorsque je ressens son goût de jeune mâle se répandre dans mon palais.
C’est une sensation qui me rend raide dingue, ce bonheur indescriptible de sentir qu’un peu de lui vient en moi, la sensation d’être envahi, fécondé par sa virilité, le bonheur de pouvoir goûter au nectar de sa jouissance, ce nectar exquis que j’avale par toutes petites gorgés, le savourant comme la plus précieuse des boissons. Qu’est-ce qu’il est bon ce jus de petit mâle, surtout après en avoir été privé pendant un mois !
Je n’arrive toujours pas à réaliser que Jérém vient de jouir dans ma bouche en même temps que je viens de gicler dans la sienne. Mais alors que je continue de lécher son gland pour capter la moindre trace de son goût de mec, Jérém se penche per dessus le bord du lit, il att un t-shirt qui traîne, le porte à la bouche et s’empresse de recracher mon jus.
Lorsque je me résous enfin à lâcher sa queue, Jérém s’allonge sur le lit, les bras pliés, les mains croisées entre sa nuque et l’oreiller, position dévoilant ses aisselles légèrement poilues ; des aisselles dégageant désormais, après l’orgasme, un bonne, intense odeur de mâle.
Je m’enivre des bonnes odeurs que dégage sa peau et je me blottis contre lui, je lui fais des bisous dans le cou, sur l’oreille. Sa main se pose sur mon torse et elle le caresse tout doucement ; par moments, nos lèvres se rencontrent, des bisous s’échangent.
Nous restons ainsi en silence pendant un petit moment, en train de récupérer de nos émotions.
« T’as aimé ? » fait Jérém à un moment.
« Oh oui, grave… et toi ? ».
« C’est fort… » il lâche spontanément.
« Le tien aussi, tu sais… » je fais, en rigolant.
Dans la cheminée, le feu a perdu d’intensité. Sans ajouter un mot, Jérém se lève et, dans son plus simple appareil, il part rajouter une bûche dans l’âtre. Puis, il s’accroupit devant le feu, il allume une cigarette, qu’il entreprend de fumer en silence.
Je ne peux résister à la tentation de le rejoindre, de m’accroupir à mon tour et de le serrer très fort dans mes bras.
« Ça faisait un moment que j’en avais envie… » il finit par lâcher entre deux taffes « pendant cette semaine où l’on se voyait chez toi, une fois j’ai failli… ».
« Je sais… »
« Quand j’ai croisé ton regard, je n’ai pas pu… ».
« Putain, j’aurais dû regarder ailleurs… » je tente de rigoler.
Mais le bogoss continue tout droit sur sa lancée :
« J’avais envie de savoir ce que ça fait… tu sembles prendre tellement de plaisir… ».
« Ah, oui, je prends un plaisir de fou… ».
« J’avais aussi envie de te faire plaisir… ».
Je suis touché, je le serre un peu plus fort dans mes bras.
« Et du coup, t’as aimé ? ».
« Je… je crois… oui… je crois que oui… » et, il ajoute : « c’est la première fois, tu sais… ».
Le feu commence à mordre dans la bûche que Jérém vient de rajouter, les flammes reprennent de la vigueur. Je ressens la respiration de Jérém par ma peau, elle est ample et régulière.
Il balance son mégot de cigarette dans le feu, il se retourne, il me prend dans ses bras, il pose de tendres bisous dans mon cou, avant d’envoyer ses lèvres à la recherche de miennes. Nous nous échangeons des de bisous doux et pleins de promesses.
« Je vais chercher du bois… » fait le bogoss, en se levant après m’avoir fait un dernier bisou.
Pendant que je le regarde s’habiller – passer le maillot des Falcons, le boxer, le short, le pull gris à capuche, les chaussures – sa dernière phrase retentit dans ma tête : « je vais chercher du bois » ; je le regarde sortir dans la nuit tombante, sous la pluie, et j’ai l’impression de vivre un instant dans la vie d’un couple qui serait le mien, le nôtre, avec un mec qui s’occupe de moi, de mon confort, un mec dont je pourrais m’occuper à mon tour.
Jérém revient avec les bras chargés de bûches fendues qu’il dépose dans un coin de la cheminée pour le faire sécher ; puis, dans la foulée, il ôte ses chaussures, se déshabille à nouveau, sa plastique de fou se dévoile ainsi comme un nouveau et assommant coup de gifle. Il me rejoint au lit, me prend dans ses bras, et me fait plein de bisous dans le cou. Sa barbe me chatouille un peu, mais c’est tellement bon.
« Tu as dit quoi chez toi, pour venir ici ? » il me lance, de but en blanc.
« Que je venais te voir… ».
« Ils… savent… ? ».
« Oui, ma mère sait tout… le soir où elle t’a vu, je lui ai tout dit… ».
« Je n’ai pas dû faire une très bonne impression l’autre jour… ».
« Elle se souvenait de toi… ».
« Ah, oui, du mec à moitié à poil qui a mis partout sur son carrelage… ».
« C’est clair que c’est pas vraiment de cette façon que j’avais imaginé mon coming out… mais peu importe, c’est fait, et c’est une bonne chose… en plus, ça s’est très bien passé… ».
« T’as de la chance… ».
« Oui, j’ai une mère géniale… ».
« Moi, la mienne, je ne sais même pas où elle est… ».
Ses mots, et encore plus l’écho de la note de tristesse avec laquelle il vient de les prononcer, résonnent en moi et me rendent triste pour lui.
« Ça fait longtemps que tu ne l’as pas vue ? ».
« Oui, très longtemps… ni vue, ni même des nouvelles… je pense qu’elle a oublié qu’elle a deux fils… ».
« Et ton père ? ».
« Je crois qu’il me cracherait dessus s’il savait… ».
« T’es vraiment sûr ? ».
« Oh, oui, sûr et certain… déjà que rien de ce que je fais trouve grâce à ses yeux… ».
« Mais quand-même… tu es un champion au rugby, tu as eu ton bac, tu as commencé à bosser… ».
« Il s’en tape… on s’est tellement pris la tête à cause de sa pouffe… on n’a plus rien à se dire… ».
« Il doit quand même être fier de toi maintenant que tu pars à Paris en pro… ».
« Je ne sais pas… ».
« Moi je crois que oui… ».
« Pourquoi tu dis ça ? ».
« Le jour de l’accident, je suis venu à l’hôpital… ».
« Tu es venu le dimanche ? ».
« Oui, Thibault m’a appelé… ».
« Ah, ok… ».
« Et ton père parlait de ta future carrière à Paris… il disait que tu avais tout pour être heureux… ».
« Il n’en sait rien de ce qui me rend heureux… je n’ai pas eu le moindre coup de fil ou le moindre sms avant l’accident… et même à l’hôpital, il ne m’en a pas parlé… par contre, il ne s’est pas privé de me balancer dans la tronche des réflexions sur le fait que je me suis fait taper sur la gueule… ».
« Ah, quand-même… ».
« Mon père est quelqu’un de très rude… ».
« Et ton frère ? ».
« Maxime est un petit gars génial… ».
« Il faut que je te dise un truc, Jérém… ».
« De quoi ? ».
« A propos de Maxime… ».
« C'est-à-dire ? ».
« Je suis revenu à l’hôpital dans la semaine… j’étais tellement mal de te voir sur ce lit, branché de partout, j’avais la peur au ventre que tu ne te réveilles pas… je me suis assis à côté de toi, j’ai attrapé ta main et j’ai commencé à te parler… ».
« Je crois que je me suis rendu compte que tu étais là… ».
« Tu as entendu ce que je t’ai dit ? ».
« Je ne sais pas… je n’ai pas de souvenirs précis, juste des sensations… mais je sais que tu es venu, je le savais dès mon réveil… ».
« Ce jour-là, ton frère est arrivé lui aussi dans la chambre… mais avant que je me rende compte qu’il était là, je crois bien qu’il a eu le temps de voir que je tenais ta main… et même d’entendre ce que je te disais… il a vu que j’étais vraiment pas bien, et il été super gentil… après, il m’a posé des questions… je crois qu’il sait… pour nous… ».
« Oui, il sait… » fait Jérém, l’air sûr de lui.
« Il sait ? ».
« Après t’avoir quitté, j’ai tout foiré… j’allais mal, je déconnais méchamment… un soir, Maxime est venu me voir à la brasserie, à la fermeture… nous avons passé la nuit à discuter… ».
« Tu lui as dit quoi ? ».
« Je lui ai dit que j’étais perdu, que je ne savais plus où j’en étais… il a insisté pour savoir ce qui se passait… je lui ai dit que depuis quelques mois il se passait un truc avec un camarade de classe, mais que je n’arrivais pas à l’assumer… alors, quand il t’a vu à l’hôpital, il a dû faire le lien, et il a compris que ce camarade, c’était toi… ».
« Il t’en a parlé, après ? ».
« Oui, quand je suis sorti de l’hôpital… il m’a dit « texto » que si je t’appelais pas, j’étais vraiment très con… ».
« Ah, oui, il est vraiment génial ton frérot… ».
« Je te le fais pas dire… parfois, j’ai l’impression que c’est lui l’ainé… il a une vision tellement positive de la vie… il est tellement cool… ».
« Pas tout le temps, quand-même… ».
« Pourquoi tu dis ça ? ».
« Si tu l’avais vu comment il était inquiet pour toi, le dimanche à Purpan… ».
« Mon petit frérot… il a dû avoir la trouille… ».
« On avait tous très peur, mais Maxime était au bout de sa vie… ».
« Il est vraiment adorable… ce qui me fait chier dans le fait de partir à Paris, c’est que je le verrai beaucoup moins… ».
« Ce qui me fait chier, dans le fait que tu pars à Paris, c’est que je te verrai beaucoup moins… ».
« Je sais, moi c’est pareil… ».
Je suis touché, je ne peux résister à la tentation de lui faire à nouveau des bisous.
« Je suis désolé pour tout le mal que je t’ai fait… ».
« Si c’était le prix pour se retrouver ici, de cette façon, ça en valait le coup… ».
« Je me suis vraiment, vraiment comporté comme un con… ».
« Peut-être un peu, oui… » je tente de rigoler.
« Je suis désolé de t’avoir cogné… » il continue sur sa lancée, me faisant plein de bisous sur le visage.
« Je t’ai cogné en premier… ».
« Mais moi, je l’ai bien mérité… ».
« Je suis désolé quand-même… ».
« Tu peux » fait-il, en changeant radicalement de ton, en devenant soudainement taquin « et tu m’as pas raté… tu m’as décroché un putain de droit, je ne te raconte même pas… ».
« J’ai été nul… ».
« Ah, non, justement… je me suis battu quelque fois, j’ai donnée des coups et j’en ai reçus… mais putain, le tien c’était pas un droit de pd… enfin… si… mais c’était vraiment puissant ! Je ne pensais pas que tu avais tant de force… et surtout, je ne croyais pas que tu aurais le cran… ».
« J’aurais dû me maitriser… ».
« Non, au contraire… je crois que j’avais envie de te pousser au bout, de voir ce que tu avais dans le ventre… et je n’ai pas été déçu… ».
« T’es vraiment qu’un petit con… ».
Pour toute réponse, il me balance l’un de ses sourires incendiaires au charme incandescent ; un instant plus tard, il se glisse sous les draps, il me fait plein de bisous sur le torse.
Lorsqu’il en ressort, il est tout ébouriffé, souriant, heureux ; il est beau, il est adorable, il a l’air d’un chiot qui a envie de jouer, de câlins, de tendresse, d’un petit gars avec un immense besoin de douceur.
Mais, très vite, je me rends compte que le petit gars bande, tout comme je bande : nos désirs, nos corps et nos regards font des étincelles, lorsqu'il se frôlent, tout simplement. Alors, faire plaisir à mon bomâle brun devient un besoin presque vital.
Un instant plus tard, Jérém est allongé sur le dos ; et pendant que je le suce à nouveau, ses mains saisissent et caressent tour à tour mes bras, mes épaules, mes cheveux ; ses doigts chatouillent mes tétons, et il m’excite à mort. Plus je lui fais plaisir, plus il me fait plaisir ; plus il me fait plaisir, plus j’ai envie de lui faire encore davantage plaisir. Je me fais violence pour quitter sa queue, mais je retrouve un nouveau bonheur en allant lécher ses couilles ; une petite digression que le bogoss semble toujours autant apprécier, si je m’en tiens à la façon dont il me demande de continuer, d’insister, tout en se branlant.
Jérém est fou de plaisir, et cela me donne envie d’utiliser la dernière carte, le Joker ultime pour le rendre fou ; j’écarte ses fesses et j’envoie ma langue donner l’assaut sa rondelle. Jérém frissonne de plaisir, il kiffe à mort ; il se branle de plus en plus vite et je suis fou à l’idée qu’il ne va pas tarder à jouir, et que sa jouissance va être délirante.
Mais là encore, le bogoss a d’autres projets : un instant plus tard, nos corps se remélangent, nos envies se recombinent, nos gestes s’enchaînent comme dans une sorte de ballet d’amour.
Notre complicité sensuelle est totale : les gestes, la joie des corps et des esprits, le plaisir, le bonheur, tout est si naturel, en harmonie parfaite, lorsque l’amour est là.
Me voilà allongé sur le ventre, vibrant sous l’effet de ses mains qui empoignent et écartent mes fesses, me voilà frémissant sous les assauts pleins de fougue que sa langue donne à ma rondelle.
Et lorsque cette même langue remonte le long de ma colonne vertebrale, et que ses baisers dessinent un lent chemin de plaisir depuis mes reins jusqu’à mon cou, puis à mes oreilles, voilà que ma peau devient la source de mille frissons qui font vibrer mon corps et mon esprit à l’unisson.
Jérém est désormais complètement allongé sur moi : son corps chaud et musclé m’enveloppe, sa queue raide se cale entre mes fesses, son gland envahit ma raie, comble mon trou excité ; ses lèvres, sa langue chatouillent mon oreille, je ressens son souffle brûlant sur ma peau, chargé de testostérone et d’envies de mâle.
Ses doigts se sont glissés sous mon torse pour aller exciter mes tétons. Le bogoss connaît toutes les touches de plaisir de mon corps, et il s’en sert pour jouer une mélodie du plaisir envoutante.
Je suis dans un état d’excitation dément, j’ai l’impression que je pourrais jouir d’un moment à l’autre. Mais je ne le veux pas : ce que je veux, c’est qu’il vienne en moi ; ce que je veux, c’est de le voir, le sentir, l’entendre prendre son pied en moi ; ce que je veux, c’est le savoir jouir en moi.
J’ai envie, j’ai besoin qu’il me remplisse de son jus de mâle ; c’est une envie qui n’a jamais été aussi intense qu’à cet instant précis ; car, si j’ai longtemps eu envie que le « petit con Jérém » me remplisse de sa semence, aujourd’hui, j’ai 100, 1000 fois plus envie encore de m’offrir à ce nouveau Jérém, si adorable, si touchant.
« T’en veux encore ? ».
Je ne sais pas exactement de quoi il parle, lorsqu’il le demande si j’en veux encore, mais je suis prêt à lui signer un chèque en blanc, tant tout ce qu’il vient de me faire, alors qu’il n’est même pas encore venu en moi, est délirant :
« Oui… oh, oui… ».
Un instant plus tard, je sens ses pecs glisser lentement et délicatement le long de mon dos, ses lèvres et sa langue redescendre le long de ma colonne vertébrale, ses mains puissantes empoigner et écarter à nouveau mes fesses. Sa langue retourne titiller mon petit trou, elle alterne des assauts pleins de fougue et d’autres plus en douceur, il me fait languir, il me rend fou.
Jusqu’à ce que, brûlant à la fois de plaisir et de désir encore inassouvi, j’entende chacune de mes fibres, chacune de mes pensées crier :
« J’ai envie de toi, Jérém, prends-moi ! ».
Un cri qui est au bout de mes lèvres, mais que le bogoss ne me laisse pas le loisir de lancer : soudainement, il délaisse ma rondelle, il s’allonge à nouveau sur moi de tout son poids, et il cale à nouveau sa queue raide entre mes fesses.
« J’ai envie de toi » je l’entends chuchoter dans un état second, la voix saturée d’excitation et de désir.
C’est la première fois que je l’entends me dire ces mots. J’ai envie de pleurer de bonheur, bonheur des sens, du corps, de l’esprit, de l’amour.
« Moi aussi j’ai envie de toi ! » je ne peux plus m’empêcher de lui lancer, ivre de lui.
Lorsque je sens à nouveau ses mains saisir et écarter mes fesses, je suis fou ; lorsque je ses ses lèvres enduire ses doigts de salive, puis ces derniers venir en déposer à l’entrée de mon trou, je ne reponds plus de moi-même ; lorsque je sens son gland viser ma rondelle, se presser doucement mais inéxorablement dessus, je suis déja dans une autre dimension ; lorsque je le sens glisser lentement en moi, me pénétrer tout en douceur, tout en me faisant des bisous dans le cou et en caressant mes tétons, je perds ma raison.
Et lorsque je sens le bogoss s’arrêter bien au fond de moi, enfoncé jusqu’à la garde, lorsque je le sens frémir de plaisir, avant de commencer à me faire l’amour, je me sens rempli, comblé, possédé. Et aimé.
« Ce petit cul… » je l’entends chuchoter, la voix frémissante d’excitation et de bonheur palpable.
« Cette queue d’enfer… tu me fais un effet de fou… ».
« Toi aussi tu me fais un effet de dingue… ».
Et, ce disant, le bogoss commence à coulisser en moi, tout en douceur. Peu à peu, ses va-et-vient gagnent en puissance, sans pour autant perdre en douceur ; tour à tour, il saisit hanches, puis mes épaules, son torse enveloppe mon dos, ses doigts agacent mes tétons.
Jérém respire fort, il ahane de plaisir ; je couine mon plaisir, sans ménagement. Nous n’avons pas de voisins, nous pouvons nous lâcher.
« Tu prends ton pied ? ».
« Oh, oui, Jérém, je prends mon pied, j’adore ce que tu me fais, tu me rends dingue… ».
« Toi aussi tu me rends dingue… » il chuchote, la voix déformée par le plaisir montant.
Et là, il arrête net ses va-et-vient, il se déboite doucement de moi ; ses mains saisissent mes hanches, elles amorcent le mouvement pour me retourner ; je me laisse faire, je seconde son intention, impatient de le suivre n’importe où ses envies veuillent bien m’amener.
Jérém s’allonge sur moi, il me regarde dans les yeux, le regard tendre, adorable ; et il me balance, la voix calme, douce :
« J’ai envie de te regarder pendant que je te fais l’amour… ».
J’ai envie de pleurer tellement ce qu’il vient de dire est beau.
« Moi aussi j’ai envie de te regarder pendant que tu me fais l’amour, j’en ai eu envie le premier jour où je t’ai vu… ».
Jérém me fait un bisou, puis il relève son buste ; son torse – pecs saillants, abdos sculptés, carrure, musculature – se dresse devant moi dans toute sa puissance, et me donne le tournis.
A chaque fois que j’ai eu la chance de coucher avec cette méga bombasse, je me suis toujours demandé comment je pouvais avoir une telle chance ; et cette sensation je la retrouve aujourd’hui, plus forte que jamais, après un mois où je n’ai pas pu l’avoir en moi, après que j’aie cru que plus jamais je ne l’aurai en moi.
Jérém glisse un oreiller sous mes fesses ; puis, il saisit mes cuisses, il m’attire contre son manche tendu, et il revient doucement mais inexorablement en moi. Lorsqu’il reprend ses va-et-vient, mon plaisir devient délirant.
Le plaisir de le sentir coulisser entre mes fesses se combine avec le plaisir de l’odorat – l’odeur de sa peau et de son déo, l’odeur de sa virilité.
Mais il a aussi avec le plaisir de la vue : mon regard tente d’absorber chaque détail de cette bogossitude renversante qui est la sienne – cheveux bruns en bataille et encore humides, peau mate, traits beaux et virils, brassard tatoué, motif tribal le long de l’épaule remontant le long de son cou jusqu’à son oreille, chaînette de mâle ondulant au gré de ses coups de rein, petit grain de beauté dans la creux de son cou puissant ; je le regarde, les yeux aimantés sur les abdos animés par ses coups de reins puissants, la tête et les épaules légèrement en arriéré ; la position, les mouvements, combinés à la lumière mouvante de la flamme, font ressortir d’une façon encore plus spectaculaire le relief de ses pecs, l’envergure de ses épaules, le dessin de sa carrure, la puissance de sa musculature.
Oui, pendant qu’il me fait l’amour, sa plastique, tout comme sa virilité, sont plus impressionnant que jamais ; je suis en train de faire l’amour avec un mâle à la fois doux et viril, c’est un mélange explosif, un mélange qui va me rendre dingue. Un mélange qui me rappelle Stéphane. Et Thibault. Pourtant, c’est mon Jérém à moi…
Combien de chemin parcouru depuis la première « révision » en mode macho qui veut juste se vider les couilles, qui ne pense qu’à son plaisir – une attitude de petit macho certes hyper excitante – mais qui n’est pas grand-chose au final en comparaison avec celle du nouveau Jérém qui ne veut plus juste prendre son pied en moi, mais prendre son pied avec moi.
Le bogoss ahane de plus en plus fort, son regard semble se perdre de plus en plus loin dans cette dimension à part qu’est la montée du plaisir masculin. Je sens, je sais qu’il ne va pas tarder à jouir, en moi.
Pourtant, à un moment, contre toute attente Jérém arrête net ses va-et-vient et, sans se dégager de moi, il s'allonge sur mon torse, la respiration profonde, bruyante, le corps frissonnant, presque tremblant.
« T’as joui ? ».
« Non… je me retiens… ».
« Tu veux pas jouir ? ».
« J’ai le droit ? ».
« Mais bien sûr, vas-y… j’en ai tellement envie… »
« Moi aussi j’ai très envie… ».
« Vas-y alors… ».
« Je veux juste te faire plaisir… encore un peu… ».
« Si tu savais à quel point tu m’as déjà fait plaisir… tu m’as jamais fait l’amour comme ça… jamais… lâche-toi, Jérém, fais-toi plaisir… ».
« C’est tellement bon… » il susurre.
« Ah, oui, grave ! ».
Puis, le bogoss soulève son torse, il me regarde dans les yeux, il passe sa main dans mes cheveux ; il revient me faire un dernier bisou, juste avant de se relever, d’offrir une nouvelle fois à mon regard ébahi la vision spectaculaire de son torse de malade, la vision d’un jeune mâle s’envolant tout seul, vers les sommets de son plaisir de mec. Jérém recommence à envoyer ses coups de reins, tout en me branlant en même temps. Je vibre de plaisir et de bonheur, je vibre avec mon Jérém. Je voudrais que cet instant ne s’arrête jamais.
Mais mon corps n’est pas aussi fort que mon esprit.
« Je vais jouir… » je le préviens en sentant arriver le point de non-retour.
« Moi aussi… » fait-il, la voix et sa belle petite gueule déformées par la montée de l’orgasme.
Un instant plus tard, je jouis, une première giclée atterrit dans le creux de mon cou ; et pendant que mes jets s’enchaînent, atterrissent partout sur mon torse, et même à côté, je vois ses abdos se contracter, je vois tout son corps secoué par la vague de plaisir. Se coups de reins ralentissent, et à chaque fois il s’enfonce en moi jusqu’à la garde ; sa bouche entrouverte émet une succession de râles puissant de mâle, chacun d’entre eux étant la notification d’une giclée brûlante qu’il est en train d’envoyer en moi.
Nous venons de faire l’amour et de jouir ensemble ; ainsi, nos jouissances s’éteignent au même moment. Jérém s’abandonne sur moi, tremblant, la respiration agitée. Quant à moi, j’ai l’impression que je n’ai jamais joui aussi fort.
Depuis que j’ai commencé à réviser avec Jérém, j’ai toujours considéré que la jouissance de ma queue était un détail insignifiant de nos rencontres sexuelles ; un détail tellement insignifiant qu’on pouvait très bien ne pas le prendre en compte ; le peu de fois que j’ai joui avec ma queue en me faisant baiser par Jérém, j’ai toujours considéré que ma vraie jouissance avait été avant, dans le fait de l’avoir en moi, de le voir et de le sentir jouir en moi. Son plaisir à lui devenait mon plaisir à moi ; il jouissait comme un mec, je me donnais à lui pour qu’il puisse exprimer toute la puissance de sa virilité, car j’avais envie de voir s’exprimer le mâle, le lion qui était en lui. Je voulais qu’il se rende compte à quel point il me faisait jouir avec sa queue, juste en visant son propre plaisir de mec ; je voulais le savoir fier de me faire jouir ainsi, fier de sa queue.
Mais aujourd’hui, dans cette petite maison en pierre nichée dans les montagnes, tout cela a changé : mon Jérém m’a fait l’amour comme jamais, nos plaisirs se sont mélangés, enlacés, et ils ne sont devenus qu’un seul, un but commun que nous poursuivions « main dans la main ». J’ai pris du plaisir à lui faire plaisir, mais lui aussi il a pris du plaisir à me faire plaisir.
Jérém se retire de moi, se penche sur le bord du lit, il att un t-shirt, le même que tout à l’heure, et m’essuie le torse ; puis, il me fait un bisou, il balance le t-shirt et se glisse sous les draps ; j’en fais de même ; le bobrun s’approche pour me prendre dans ses bras, je me retourne sur le flanc, de façon à ce que son corps puisse envelopper le mien ; nos corps se calent l’un contre l’autre, à la perfection. Jérém passe ses bras autour de mon torse, me serre très fort contre lui, il enfonce son visage dans le creux de mon épaule, il pose d’innombrables bisous tout doux et tout fous dans mon cou, dans le bas de ma nuque, sur mes épaules.
Dehors, il fait froid, il pleut toujours, le vent ronfle sur le toit ; mais dans la petite maison en pierre, le feu crépite bruyamment dans la grande cheminée ; et sous ce draps doux qui sentent bon la lessive, son corps irradie une douce chaleur, et il dégage une délicieuse odeur de jeune mâle, un énivrant mélange d’odeur de gel douche, de déo, de sexe, mais pas que : car, ce soir, son corps sent également l’amour.
Son goût persistant dans ma bouche, mon ventre et mon entrejambe retentissant de l’écho des coups de reins puissants de mon mâle, je me sens envahi par une intense sensation de bien-être. Son jus en moi me fait du bien, je suis groggy de sa testostérone, de sa virilité.
Dans ces draps, je ressens un doux apaisement du corps et de l’esprit : c’est un bien-être absolu, fait de chaleur, de douceur, de complicité, de sensation que rien ne peut m’arriver dans les bras musclés du garçon que j’aime.
Oui, la maison est petite, le lit n'est pas grand, mais mon bonheur, notre bonheur, est tellement immense que ça en donne le tournis.
Jérém me serre un peu plus fort contre lui, me fait

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