La Saga Des Esclaves Au Château Du Marquis D'Evans (Épisode N°1267)

Conte d'Halloween au Château - (suite de l'épisode N°1258) -

... Romis ? C’était qui celle-là ? me demandais-je aussitôt, sentant une bouffée de jalousie montée en moi...

Le bristol qui accompagnait le collier dans la boîte, désamorça cette émotion négative, ce qui m'étreignit et me rassura tout de suite sur qui était cette "Romis"... En fait, c'était moi, ou plutôt le pseudo que Monsieur le Marquis d'Evans avait choisie pour moi comme nom de soumise. Et j’avoue que j'étais heureuse que le Noble ait choisi celui-ci pour ma petite personne, dont la racine était, à moins que me trompe, " Rose". M'imaginant être une fleur au milieu d'un parterre de milliers d’autres fleurs et être choisie et cueillie parmi elles par la main douce et ferme du Châtelain, pour mes couleurs chatoyantes et changeantes à la lumière, l'éclat et la douceur de mes pétales, mon cœur bien ouvert, mon parfum délicat et ma tige lisse et douce. Pour être emmenée par Lui, pour venir embellir et contribuer de ma seule présence le temps de mon existence au sein de Sa Demeure, à Son bien-être et plaisir… Les mots de Monsieur le Marquis, couchés sur le papier à mon attention m'émurent, me flattèrent et me troublèrent tout à la fois, alors que je les lisais le cœur battant :

- Ma Chère Carole, À notre union, je me suis senti renaître. Tu m'as offert la nuit dernière plus que ta soumission et ton corps... Mais également ta passion, ton abandon et ta confiance. Dès que j'ai posé les yeux sur toi, j'ai senti émaner de tout mon être une puissante envie de dominer que je croyais perdue ou impossible à jamais à cause de mon état spectral. Et quand tu t'es offerte toute nue à genoux à Moi, j'ai ressenti la vie affluer à nouveau en moi, Ma puissance, Ma force vive à communiquer de l’au-delà se démultiplier. J'aimerais donc que tu acceptes de devenir Mienne, non pour une seule nuit, mais plutôt comme Mon esclave à demeure, en acceptant de porter ce collier, tu noteras que ce n’est pas un collier anodin, puisqu’il a été commandé jadis par un grand ami de mon aïeul, le fameux Marquis de Sade pour sa Justine et que le célèbre écrivain a offert à la Famille des Evans.

Porter ce collier qui appartenait à une des plus célèbres esclaves soumises qu’était Justine n’est pas une bagatelle, mais un véritable honneur. J’ai juste fait graver Mes Initiales MDE et ce que tu peux y lire… Si tu acceptes de le porter à ton tour, c’est preuve de ton asservissement consentie, et en répondant désormais au nom de " Romis". Cela est une décision importante, qui ne serait pas être précipitée... Ainsi, je te laisse... T'offrant trois jours de réflexion…

Mon cœur se resserra dans ma poitrine à ces trois mots "je te laisse ". Comment cela ? Était-il vraiment parti ? Et si oui, où ? Déjà de par son absence, il me manquait. J'étais déjà mordue, harponnée et ferrée avant même de m'en rendre compte. Peut-on juger et décider de vivre avec un homme (et de plus est, un fantôme) après seulement une nuit de plaisir avec lui ? Raisonnablement pas. Sauf que souvent dans ces moments-là, ce n'est plus la raison qui guide nos décisions, mais le cœur et plus encore le souvenir du feu d'artifice que l'homme à allumer dans notre corps... Et qui, pour ma part, me propulsa au septième des septièmes ciels… Trois jours diront certain, c'est une goutte d'eau face à l'éternité propre à la destinée éternelle d’un spectre. Sauf que pour Monsieur le Marquis d'Evans, s'était déjà une attente qui devait être longue, privé comme lui depuis des années de plaisirs de Domination. Il aurait dû me donner qu'une journée, deux-trois heures tout au plus, car il était persuadé que l'esclave qu'il avait su voir en moi, simple fille répondant au nom de Carole, ne serait me contenter de cette simple nuit d'exhibition, session de flagellation et plaisirs charnels avec lui. Il m'avait mis à l'épreuve, cette nuit, afin de confirmer son appréciation sur mon état de servilité.


Et à n'en pas douté je pris conscience que j’étais effectivement une soumise, et plus encore une masochiste née, je ne pouvais le nier, et parfois je me demandais encore pourquoi je trouvais autant de plaisirs à jouir dans la douleur.
Le Noble avait testé mes aptitudes : D'abord l'obéissance et la servilité en exigeant ce tour du Château, dehors toute nue dans le froid de la nuit, tout autour de la bâtisse... J’aurais pu facilement refuser, au lieu de consentir quoi qu'hésitante docilement à cela. Ensuite, il m'avait fait souffrir sans m'attacher assez fort pour tester mon éventuelle envie de tout arrêter et de partir mes jambes autour du cou ... Mais je ne m'étais pas enfuie, au lieu de ça, j’avais accepté d'endurer les heurts des lanières de cuir qui s'abattaient avec force sur mes fesses meurtries. Il m'avait conduit au bord de la jouissance, tout en me refusant l'orgasme... Ne me permettant que de souffrir d'avantage, et là encore j’avais réagi exactement comme une soumise et surtout comme il espérait que je réagisse. Finalement, il m'avait possédé par ma chatte et même par mon cul délicieusement serré, me baisant ainsi sans fin pour Son plaisir et le mien car j’avoue qu’une telle sodomie, une telle saillie, si animale, fut un délicieux moment inoubliable qui restera gravé dans ma mémoire. Une femme non soumise se serait probablement enfuie à son réveil en découvrant les zébrures rouges, les bleus naissant pourpre sur la peau de son corps là où la languette et les lanières de cuirs s'étaient abattues. Mais moi, non, j’en éprouvais même du plaisir mental, ce qui me faisait réaliser et comprendre mon masochisme bien présent.

Ce condensé de session bdsm que Monsieur le Marquis m’offrit n'était en rien pour une débutante. Seulement au vu des tremblements, glapissements et vagues de plaisirs qui mouillaient littéralement ma chatte, le Châtelain sut très vite qu'il ne s'était pas trompé à mon sujet et que je deviendrai, à n'en pas douter, Son esclave… Diverse pensées traversa mon esprit survolté. Étais-je prête à consentir à me donner et servir sur le long terme Monsieur le Marquis d'Evans, car c'est cela dont il était question. Je n'avais eu qu'une nuit avec Lui, peut-on juger vraiment un homme sur seulement une nuit magique d'extase intense ?.
.. Un homme non, plutôt un fantôme mais qui reste un Marquis, un Maître Dominateur renommé ! Et que son illustre Famille a pratiqué la Domination/soumission depuis le Moyen-Age (lire Kate au Château), sans interruption de générations en générations, avec des périodes devenues célèbres comme celle prérévolutionnaire (lire Les Origines de la Saga)… Le hic, je dois le reconnaitre, c'est qu'il était mort et n'était plus qu'un fantôme. D’un autre côté pourquoi refuser ? Fantôme, certes, mais qui a la capacité de Dominer, de me prendre ou de me fouetter comme un vivant à part entière. Et puis si partir, décliner Sa proposition, c’est pour retrouver mon appartement minable et mes journées ennuyeuses qui m’offrent juste une vie morne sans grandes perspectives…

Pour avoir lu la Saga des esclaves du Château du Marquis d'Evans et d'autres de ses histoires annexes, je savais à quoi m'en tenir, dans les grandes lignes, si j'acceptais de porter ce fameux collier et donc pas n’importe lequel... Une part de moi regrettant de n'être pas née plus tôt et de n'avoir pas pu connaître le Château du vivant de Monsieur le Marquis d'Evans pour y être prise en charge également par Walter, Marie et tous les autres employés et dominants qui contribuaient à dresser, initier, les hommes comme les femmes en parfaits esclaves pour le Noble. Accepter ce collier, (celui de Justine en plus, celle qui m’a fait tant rêver que je lisais Sade au Lycée !), c'était comme accepter une bague de mariage. La symbolique était la même, quoi que pour les adeptes sérieux de la D/s la symbolique de l'offrande du collier à une soumise était quelque chose d'encore plus fort, car en plus d'accepter d'aimer, de chérir l'autre dans la richesse comme dans la pauvreté, dans le bonheur comme dans l'adversité, jusqu'à que la mort les sépare (enfin c’est ce qui est supposé car la situation post-mortelle du Noble me démontrait que même après la mort, Il pouvait de nouveau dominer)... La personne soumise accepte d'appartenir au Dominant, tel un bien vivant, acceptant d'obéir et servir au Maître (esse) comme tous ceux à qui le Dominant voudrait l'offrir, dans le bien-être, l'humiliation ou la douleur, dans une vie normale traitée en humaine ou comme animale, ou comme un être prisonnier en restriction constante…

Mais au moment crucial de prendre ce collier, j'hésitais.
L'espace d'un instant, voyant en ce collier une couronne, je me suis dit que je n'avais rien d'une Blanche Neige ou d'une Cendrillon à la vie misérable, j’avais une vie sans piment, ennuyeuse, c’est tout... C'était ridicule, je sais, car même si le Châtelain s'était montré un hôte admirable, il n'avait rien d'un prince charmant... C'était un amant merveilleux, mais surtout un Grand Maître... Pour preuve, la nuit que j'avais passé avec Lui où il m'avait attaché, flagellé et baisé à m'en faire jouir encore et encore restera en moi mémorable. Ce collier n'avait rien d'une couronne, mais était le verrou de cette cage dorée qu'était ce Château où il m'offrait à vivre avec lui dans la soumission et servitude de Ses envies, exigences et plaisirs... Et par la même occasion des miens. Au lieu de cogiter autant, j'aurais dû éteindre mon cerveau et me laisser uniquement guider par la chaleur qui sourdait à nouveau entre mes jambes mais aussi par l’intuition qu’en cette Demeure, se trouvait mon bonheur. J'aurais dû prendre ce collier tout de suite, plutôt que de le laisser là, ayant le sentiment de ne pas le mériter... De n'être pas prête à abdiquer et à m'offrir pleinement aux Exigences de Monsieur le Marquis d'Evans…. Cacher entre l'entre-deux, du monde des vivants et des limbes, le Noble m’observant, moi qui était magnifiquement et totalement dénudée, portant encore les marques de Ses premières corrections, moi en train d'admirer Son présent, ce magnifique collier tellement historique et symbolique, et Lui dans l'impatience de me voir le prendre et le porter à mon cou. Comme jadis nombre de Ses esclaves qui le servaient en Son Château, sans pudeur bien que tous nus, portant fièrement leur collier, preuve inconditionnelle de leurs acceptations et désirs de le servir le mieux possible. Malheureusement, Il fut peut-être surpris de me voir, moi la petite Carole, refermer la boite, faisant semblant de chercher quelque chose dans la pièce sans succès apparemment avant de m’en retourner dans ma chambre pour réfléchir...

Trois jours... Monsieur Le Marquis m'avait accordé trois jours de réflexion. Alors que déjà, je me sentais mal et totalement perdue. Non pas parce que je n'avais pu retrouver mes vêtements, mes chaussures et mon portable dans le petit salon, mais bel et bien du fait de l'absence du Châtelain durant ces trois journées. Déjà, il me manquait. Étais-je donc aussi sotte que les filles décrites dans ces films d'adolescents qui se retrouvent à déprimer parce que le garçon de leur rêve ne les a pas rappelées. Pourtant, c'était le cas, même si je n'étais plus une gamine depuis longtemps, j'agissais comme si s'était là mon premier flirt. Indirectement, j'en voulais à Monsieur le Marquis d'Evans, de m'avoir permise de vivre ce conte des Mille et une nuit dans Son Château, de m'avoir permise de découvrir ses écrits et son monde Ds/bdsm, jusqu'à pouvoir vivre réellement cela avec Lui. Car maintenant, que j'avais goûté au plaisir délicieux de la soumission et aux jouissances suprêmes que pouvait me donner le Noble... Comment pouvais-je retourner à ma vie ennuyeuse d'avant ! Pourquoi dans ce cas, si la réponse était claire, hésitais-je autant ?

Il me vint le besoin dans parler avec quelqu'un... sauf que sans mon téléphone portable, j'étais bien en peine. Mon regard se tourna alors vers la sacoche avec mon PC portable. Si la connexion internet était possible ?, me dis-je. Et merveilleusement, elle le fut, celui-ci ayant de la batterie, de plus est. Je consultais donc en premier ma boite é-mails. Il n'y avait qu'un message important dans le lot d'émail publicitaire, celui de mon patron du snack. Cela faisait trois à cinq jours que je n'étais pas venue travailler, que déjà sans chercher à s'avoir si j'allais bien, il me signifiait mon renvoi et perdre mon emploi n’ayant pas respecté les règles de mon CDD causé par mon absence au travail.

- Quel salaud !, ai-je crié en refermant l'écran et poussant mon PC au fond du lit.

Ce n'est pas comme si, j'avais jamais aimé ce travail, mais me virer ainsi au bout de seulement quelques jours d'absence, c'était vraiment dégueulasse. Sans compter que personne ne semblait s'inquiéter de mon absence. Certes, cela ne faisait que quelques jours, seulement de vrais amis m'auraient laissé au moins un message pour me demander ce qui se passait et si j'allais bien, du fait qu'ils ne me voyaient plus. Mais ici, rien de rien. Je me levais et allais me placer devant la fenêtre, je me sentais aussi triste que ces arbres sans feuilles et ce paysage morne de fin d'automne. Seulement, en réfléchissant bien, c'était là un mal pour un bien, car maintenant, je n'avais plus aucune obligation, que celle, si je le souhaitais au sein de ce Château avec Monsieur le Marquis d'Evans. Quand à mes cours du soir au lycéen, qui me semblait si importants de réussir, il y a encore quelques semaines, ils me laissaient indifférente à présent. J'avais soif d'apprendre une tout autre matière, celle de la soumission, l'obéissance, l'abnégation et ferveur de servir... Et pas juste trois soirs par semaine, mais à temps plein avec mon guide et Le Maître Monsieur le Marquis d'Evans … Il n'y avait plus à tergiverser, je sortis prestement de la chambre, ma décision était prise…

(A suivre…)

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