0206 Rien Que Toi, Rien Que Moi.
Samedi 8 septembre 2001
Lorsque je me réveille, je suis seul dans le lit. Les premières sensations qui se pressent à mes sens avant même que jouvre les yeux, ce sont la chaleur douce, ainsi que lodeur apaisante des draps ; le crépitement de la flamme dans la cheminée, lodeur du bois qui brûle : un bouquet sensoriel rassurant, car il me confirme que les souvenirs de la veille qui remontent peu à peu en moi lamour, les câlins et la tendresse avec Jérém, ce nouveau, adorable Jérém ne sont pas quun rêve, mais bien la réalité ; bref, un ensemble démotions provoquant en moi une sensation dintense bonheur.
Jouvre enfin les yeux et la première image qui se présente à moi est celle de mon bobrun habillé seulement dun boxer, son torse nu sculptural avec ses adorables et très sexy poils bruns laissés à leur destin, les cheveux en bataille totale, la cigarette pas allumée entre les lèvres, en train de remettre du bois dans la cheminée : une image qui est à mes yeux le plus magnifique des tableaux.
Jai envie de lui signaler que je suis réveillé, de lui dire bonjour, de lui donner loccasion de venir me faire des bisous, des caresses, de me prendre dans ses bras musclés ; mais jai tout autant envie de profiter de la chance de pouvoir le regarder évoluer à son insu, de capter les gestes de mon Jérém au réveil.
Alors, jattends un peu pour les bisous. Je profite de la chaleur et de la protection des draps pour regarder mon Jérém sétirer, geste qui a pour effet de rendre encore plus impressionnante sa musculature de dingue ; je le regarde arranger les morceaux de bois dans le foyer, provoquer les flammes ; je le regarde préparer le café dans une cafetière italienne, avant de la mettre à chauffer sur la plaque en fonte de la cheminée. Que des images de bonheur simple et émouvant.
Une lumière intense rentre par l'une des petites fenêtres, je crois que la pluie a cessé et quil y a du soleil : les caprices de la météo de la montagne.
Jérém passe un t-shirt blanc, il ouvre un peu la fenêtre et il allume enfin sa cigarette : sa façon de se tenir à proximité de la fenêtre, lépaule appuyée au mur, le regard tourné vers lextérieur, nest pas sans me rappeler certains moments dans lappart de la rue de la Colombette, certaines cigarettes après le sexe ; ses gestes, sa façon de fumer, la position nonchalante de son corps sont les mêmes ; et pourtant, ce nest plus du tout le même Jérém.
Je regarde mon bomâle brun et je repense à sa façon de me faire lamour, à la fois douce et très chaude, à ses regards amoureux, à ses mots de la veille :« Je suis content que tu sois là
» ; je repense à ses baisers insatiables, et en particulier à ce premier baiser inattendu et bouleversant sous la halle de Campan. Si javais imaginé que Jérém serait un jour capable dun tel geste !
Mon Jérém, toujours aussi « mâle » dans sa façon de me faire vibrer sexuellement, tout en étant attentif à mon propre plaisir ; Jérém qui ma fait l'amour et la baise en même temps.
Après l'amour, les baisers, les câlins, une nuit ensemble, un nouveau jour se profile en compagnie de ce nouveau Jérém : et la perspective de passer les prochaines heures, les prochains jours avec lui, me remplit de bonheur. A cet instant précis, mon envie de lui atteint des sommets : une envie tout aussi bien de tendresse que de sensualité.
Mais avant tout, jai besoin dentendre sa voix, de sentir son regard se poser sur moi, de capter son beau sourire.
« Bonjour ! » je lui lance alors quil vient tout juste décraser son mégot.
Le bogoss se retourne instantanément, et son regard brun me percute de plein fouet : voilà de quoi être aveuglé au réveil.
« Bonjour, toi ! T'as bien dormi ? » il me lance.
« Comme un bébé ! Et toi ? ».
« Moi aussi j'ai très bien dormi... » fait-il, tout en ajoutant de linsoutenable à laveuglant, son sourire ravageur à son regard brun.
Et là, sans plus attendre, Jérém bondit sur le lit, il se glisse sur moi, son corps enveloppe le mien ; et il pose un long bisous sur mes lèvres.
« Cest fou comment on dort bien dans tes bras
» jajoute, alors quil me fait des bisous dans le cou.
« Dans les tiens aussi
».
Nous nous embrassons avec la fougue et la joie de deux chiots en train de se faire des léchouilles.
« Je suis vraiment content que tu sois venu
».
Décidemment, je ne me lasse pas dentendre cette phrase.
« Moi aussi je suis content dêtre venu
» je lui lance à mon tour, en le regardant droit dans les yeux, à distance dangereusement rapprochée de ce regard qui envoie ce mélange de charme et de douceur tout simplement insoutenable.
La cafetière commence à gargouiller et à diffuser larôme corsé du café. Le bogoss se lève comme il est venu, dun bond, avec la souplesse dun félin.
Je me décide enfin à quitter les draps ; je passe un t-shirt et un boxer, jatt mon portable : il ny a pas la moindre trace de signal, mais il indique 9h48. Ah, quand-même
nous avons vraiment dormi longtemps.
Je fais un détour par la salle de bain ; et là, à la lumière du jour, je découvre ce petit espace, mieux que ce que javais eu loccasion de le faire la veille : dans un coin, un petit bac douche avec son rideau vert et gris ; juste à côté, un petit évier, surmonté par un petit miroir, sur lequel sont entassées ses affaires brosse à dents, dentifrice, rasoir, déo.
La petite pièce est toujours aussi froide que la veille, mais cela ne mempêche pas de my attarder quelques instants pour menivrer des petites, délicieuses odeurs contenues dans les t-shirts et boxers entassés dans un coin. Cest plus fort que moi : lodeur corporelle de mon Jérém me rend dingue.
Je retire toujours du plaisir dans le fait de me plonger dans le bonheur olfactif de ses sous-vêtements portés ; mais si par le passé ceci était pour moi une façon de trouver consolation à la frustration de tout ce que Jérém ne voulait pas moffrir, voilà quaujourdhui cette frustration nest plus, car Jérém moffre désormais tout ce que je peux désirer, et plus encore ; alors, entre renifler ses vêtements et sentir directement lodeur de sa peau et le goût de ses lèvres, il ny a pas photo.
Jérém a servi le café, la petite pièce est saturée de ce parfum enivrant qui réveille les sens en douceur mais en profondeur. Je le regarde couper des tranches dans le pain de la veille, puis ouvrir un pot de confiture déjà entamé.
« Laisse la porte ouverte, sil te plaît
» me lance le bobrun « ça va un peu chauffer la salle de bain
».
Je mexécute, je mapproche de lui, je passe mes bras sous ses aisselles, je le serre contre moi, et je lui pose des bisous dans le cou. Le bobrun reçoit mes papouilles avec bonheur.
Lorsque je minstalle à table, il termine de tartiner une tranche de pain ; et alors quil lapproche de sa bouche, nos regards se croisent ; et là, au dernier instant, le bobrun se ravise, il me sourit et il me tend ladite tranche.
« Goûte ça
».
« Vas-y, mange, je vais men faire une
».
« Goûte ça ! » il insiste.
Je sais que je naurai pas le dernier mot ; de plus, son geste me touche au plus haut point : alors, jaccepte avec plaisir.
Le pain est toujours bon, la confiture est dabricots et elle est délicieuse, le café est chaud, corsé tout autant en bouche que dans le nez, exactement comme je laime. Je mords à pleines dents dans la tartine, ça donne faim dêtre heureux.
« Alors ? » il minterroge.
« Elle est très très bonne cette confiture
».
« Ça, cest encore Charlène
».
« Elle est vraiment gentille cette nana
».
« Elle est plus que ça
tu verras quand tu la connaîtras
elle a le cur sur la main
».
Jérém se lève avec sa tasse à la main, il sapproche de la fenêtre.
« Cest cool, il y a du soleil ! » il lance, tout guilleret « et sil ny a plus de pluie aujourdhui et que le soleil tient bon, demain on va pouvoir faire du cheval
» il conclut en me claquant un bisous dans le cou.
« Tes vraiment sûr que cest une bonne idée que je monte avec vous ? Moi débutant, avec des cavaliers confirmés ? Je vais vous ralentir, je vais être ridicule
».
« Arrête un peu, Nico
bien sûr que tu vas monter, et on va tout faire pour que ça se passe bien
».
« Si tu penses que cest possible, je veux bien essayer, alors
»
« Tas peur ? ».
« Peur, je ne sais pas
disons que je suis un peu inquiet
».
« Ten fais pas
avec Tequila, tu ne risques rien du tout
à part de tennuyer ! » il se marre, adorable
« Jespère bien
».
Nous prenons le petit déj face à la cheminée, je savoure ce moment, je savoure la délicieuse sensation que rien ne presse, que nous avons toute la journée pour nous, et rien que pour nous. La journée et dautres encore, sans pour autant savoir combien. Alors, jai envie de profiter de chaque instant.
Je reprends du pain, de la confiture, du café. Quest-ce que cest bon de se réveiller en douceur, en compagnie du gars quon aime !
« Ça fait du bien ! » il me lance, en terminant sa troisième tartine. Jérém a lair en pleine forme et ça, ça fait plaisir à voir.
« Cest vrai
».
« Bon, moi je vais prendre une douche
» il me balance.
« On la prend ensemble ? ».
« Le bac est petit
».
« On va se serrer
».
« Coquin, va ! ».
« Comme toi ! ».
La petite salle de bain est un brin plus chaude quavant le petit déj. Jérém ouvre leau et le petit chauffe-eau à gaz se met bruyamment en route.
« Jespère quil ne va pas exploser
» je lance à la cantonade.
« Jespère surtout quon ne va pas tomber en panne de gaz
» fait-il, tout en se débarrassant de son t-shirt et de son boxer ; Jérém est à poil, beau comme un Dieu.
« Ah
» je lâche, moins troublé par la perspective de me doucher à leau froide que par la vision soudaine de sa nudité. Ce mec est tellement bien foutu que chaque fois que je le vois à poil, jai limpression que cest la première fois.
Je me déshabille à mon tour, sans pouvoir décoller les yeux de mon beau mâle brun posté devant le bac douche, le bras tendu sous le jet deau, en attendant que leau chaude se manifeste. Mais les secondes senchaînent, et rien ne se passe. Le bogoss commence à grelotter.
Je mapproche de lui, je glisse mes bras entre ses biceps et son torse, je pose mes mains à plat sur ses pecs dacier, et je le serre fort contre moi. Le contact avec sa peau me donne mille frissons.
« Parfois il lui faut un peu de temps pour chauffer
» il mannonce.
« Jessaie de te chauffer, en attendant
».
« Tes mignon
».
Et alors que je lui fais plein de bisous dans le cou, Jérém tourne dabord le visage et membrasse sur la bouche ; puis, il se tourne carrément vers moi et me serre à son tour contre lui, pecs contre pecs, bassin contre bassin, ses bras dans mon dos, ses mains caressent fébrilement mes épaules. Nous nous câlinons en silence, en plein bonheur.
« Je crois que leau va être bonne
» il mannonce.
Jérém rentre dans le bac et ouvre complètement le rideau pour faire de la place.
« Viens
» il minvite à le rejoindre.
« On va en mettre partout
».
« On sen fout
».
Jadore lidée : on est à la campagne, et on ne se prend pas la tête pour des détails insignifiants. Le jet dru plaque ses cheveux bruns, ruissèle sur son corps, trempe les poils de son torse : ce mec me rend fou.
Je le rejoins sous leau. Effectivement, elle est chaude, bien chaude. Elle est bonne. Mais ce qui est encore meilleur, cest de sentir les bras de Jérém menvelopper, ses mains se glisser dans mon dos, caresser mes épaules, mon cou, ma nuque, mes cheveux ; cest sentir ses lèvres se poser sur les miennes, sa langue chercher ma langue ; ce qui est bon, cest de se faire des câlins sous leau, comme seuls au monde.
Je lembrasse, les frissons senchaînent. Nos lèvres se séparent, nos regards saimantent. Dans son regard, une étincelle friponne que je reconnais, cest le genre détincelle qui me signale que le bogoss est en mode chien foufou et quil est en veine de bêtises ; je ne my trompe pas : un instant plus tard, il me balance de leau au visage ; jen fais de même, je savoure à fond cette complicité inattendue, cette insouciance avec mon bobrun. Effectivement, nous mettons de leau partout sur les tomettes de la salle de bain : mais nous nous amusons comme des gosses. Un petit jeu qui prend fin lorsque ses bras mimmobilisent dans une accolade puissante et tendre à la fois, lorsque des bisous se mêlent à leau et tombent en cascade sur mon cou.
« Allez, on va se savonner tant quil y a de leau chaude
» fait-il à un moment, en relâchant son étreinte et en coupant leau.
Le bogoss att le flacon du shampooing, il en fait tomber une bonne giclée dense dans sa main, et il lapplique sur ses cheveux bruns ; il en fait de même avec le gel douche, quil étale sur son corps.
Cest terriblement excitant que de regarder un beau garçon en train de se shampooiner les cheveux, de se savonner le corps le visage, le cou, les épaules, les pecs, les biceps, les abdos, le sexe, les fesses, les bras, les jambes, les pieds. Ce nest pas la première fois que jassiste au spectacle époustouflant de Jérém sous la douche, mais cest la première fois que je peux librement le regarder, le toucher, le caresser, lembrasser. Cest tellement bon de se perdre dans la contemplation de cette beauté incroyable, dans cette image dun érotisme indescriptible, que jen oublie de me savonner moi-même.
Jérém est désormais recouvert de mousse de la tête aux pieds. Sa peau mate luisante deau, ses poils noyés dans la mousse me font un effet de fou. Mon Jérém est simplement beau tomber ; et cet air intrigué avec lequel il me toise, le rend craquant dune façon indicible.
« Tu te savonnes pas ? ».
« Je ne sais pas faire deux choses à la fois
jétais en train de te regarder faire
».
Jérém me sourit, je suis certain quil a bien compris le message. Puis, le plus naturellement du monde, il reprend du shampooing et il lapplique à mes cheveux, quil masse longuement ; il reprend du gel douche également, quil fait glisser et mousser sur tout mon corps. Je me laisse faire, je savoure le bonheur de sentir ses mains slalomer partout sur ma peau mouillée.
« Voilà
» il me lance, alors que je me sens couvert de mousse, de caresses et damour.
Je souris, je suis bien, je suis heureux. Je ne peux mempêcher de bondir vers lui et de poser un bisou mousseux sur ses lèvres.
Jérém rouvre leau et ça fait du bien ; le jet rince et réchauffe ma peau encore vibrante des caresses mouillées et glissantes de mon bobrun.
Jérém se rince longuement, ses cheveux retombent sur son front, ses poils se noient dans le flot deau ruisselante sur son torse : il est beau à pleurer.
Je commence à me rincer à mon tour ; du moins jusquà ce que le bogoss me fasse pivoter, et quil entreprenne de me masser le cou, les épaules, le dos ; peu à peu, son torse se colle à mon dos, son bassin à mes fesses ; sa queue ni molle ni dure se glisse entre mes fesses, cest extrêmement excitant ; dinfinis bisous se posent entre mes omoplates, et remontent le long de mon cou, et continuent jusquà la base de ma nuque : et cest délirant.
« Tes prêt ? » il me demande.
« Prêt à quoi ? ».
« Je vais couper leau
».
« Vas-y
».
Lorsque leau cesse de tomber, je sens une sensation de froid se propager sur ma peau à vitesse grand V. Je grelotte. Heureusement, Jérém menveloppe toujours de son corps chaud, de ses bras puissants.
« Serre-moi très fort
».
« Tu sais quil va falloir se sécher à un moment ou à un autre
».
« Je sais
».
Lorsque Jérém se décolle de moi, jai limpression de me trouver dans une glacière.
Mais déjà mon bobrun est sorti du bac à douche, et, avant même de commencer à se sécher lui-même, il me passe une grande serviette.
Un instant plus tarde, il en att une autre, bien moins grande, avec laquelle il entreprend de se sécher à son tour. Je me sèche tout en le regardant faire, insatiable de partager ces petits moments du quotidien et pourtant si extraordinaires avec mon bobrun. A un moment, nos regards se croisent : il me sourit, je lui souris.
Jérém vient de finir de se sécher, il ressemble sa serviette dans une main et la pose nonchalamment à cheval de son épaule : décidemment, chaque attitude, chaque geste de ce mec transpire la sexytude virile la plus craquante. Son regard brun harponne le mien ; je le vois avancer vers moi, lever son bras, sa main vient ébouriffer mes cheveux : ses doigts glissent dabord tendrement, doucement, puis ils agitent ma tignasse dans tous les sens. Et là, il me regarde droit dans les yeux et il me chuchote :
« Vraiment, tu peux pas savoir comment tu m'as manqué
».
Voilà une autre phrase que je ne me lasserai jamais de lui entendre prononcer.
« Toi aussi tu mas manqué, si tu savais
».
A cet instant précis, je me dis que cest exactement ça lamour que javais imaginé avec mon bobrun, lamour dont javais envie, auquel jaspirais avec toutes mes forces ; et, plus en général, limage que je me faisais de lamour entre garçons : des moments de sexe très chaud, certes, mais également des moments dinfinie tendresse, nen déplaise aux homophobes. Quand lentente des corps et des esprits sont au rendez-vous, le mélange est explosif.
Je regarde le bogoss sarranger les cheveux devant le petit miroir, appliquer du gel, létaler avec des gestes rapides et assurés ; je le regarde approcher son visage de la surface réfléchissante, traquer quelque chose sur son visage, faire exploser deux minuscules points noirs (la bogossitude se cultive aussi) ; je le regarde vaporiser généreusement ses aisselles et son torse de déo ; le parfum entêtant sature très vite le petit espace et me fait tourner la tête ; je le regarde sans perdre une seule miette de ses gestes, comme enchanté, avide dassister aux gestes quotidiens de mon bobrun.
Inévitablement, nos regards finissent par se croiser ; le bogoss me sourit, il bondit vers moi et il vaporise son déo contre mon torse. Tout comme jadore lidée de porter sur moi lodeur de sa peau et de sa jouissance après lamour, jadore lidée de porter son déo après la douche.
Un instant plus tard, Jérém sort de la petite salle de bain, il avance dans le séjour, il approche du feu, très à laise avec sa nudité.
« On fait quoi aujourdhui ? » je lui demande.
« On fait lamour toute la journée
».
« Ah, ça cest une bonne idée
».
« Coquin, va ! ».
« Cest toi qui es coquin ! » je me marre.
« Viens, on va faire un câlin
» il me lance, en regagnant le lit.
Nous retournons au lit et nous recommençons à nous faire du bien. Pendant que nous faisons lamour, un bruit de moteur approche de la petite maison ; Jérém stoppe net ses coups de reins, il lève la tête, il tend loreille, sans pour autant se déboîter de moi.
« Cest la boulangère
» il me chuchote, tout en sallongeant sur moi de tout son poids, et en tirant les draps sur nous ; puis, il me claque un bisou léger sur les lèvres et il me rassure « tinquiète, elle va laisser le pain et elle va repartir
».
Je crève denvie quil recommence à me faire lamour, je crève denvie de le voir, de le sentir venir en moi ; et pourtant je jouis de la simple présence de sa queue en moi.
Un instant plus tard, ça tape à la porte.
« Tes sûr que cest elle ? ».
« Certain
».
« Et si elle rentre ? ».
« Elle ne va pas rentrer
».
En effet, jentends trifouiller au niveau de la porte ; cest là que je réalise soudainement la fonction du sac accroché à lextérieur, sac que javais distraitement remarqué la veille en arrivant, sans penser à poser la question, accaparé comme je létais par le bonheur qui me secouait de fond en comble.
Son corps sur le mien, sa peau brûlante contre la mienne, ses bras puissants autour de mon torse, sa queue toujours en moi ; jadore me sentir dominé par les muscles, la masse, la puissance de mon fougueux jeune mâle. Jadore me sentir rempli par sa virilité.
Dans le petit espace, dans cette proximité ultime sous les draps, jentends le bruit de sa respiration, les battements de son corps ; je les entends et je le sens, car ces petits bruits de vie se transmettent de corps à corps, se propagent en moi, comme si nous ne faisions quun seul ; et lodeur tiède et rassurant de sa peau, ainsi que le parfum entêtant de son déo, de notre déo, me fait tourner la tête et me met dans un état presque second. Jécarte un peu plus mes cuisses, je porte mes mains sur ses fesses musclées et je les attire vers mon entrejambe, pour quil senfonce bien à fond en moi. Le bogoss seconde et amplifie mon intention, et son gland avance de quelques millimètres supplémentaires entre mes fesses, ses abdos frottent contre mon gland, en provoquant des frissons géants. Je frémis de plaisir, je me sens au bord de lorgasme, jai limpression quil suffirait de quelques coups de reins pour me faire jouir. Jessaie de me contrôler, je prends une longue inspiration : jattends avec impatience le moment où nous serons à nouveau « seuls », où nous pourrons reprendre à faire lamour. Jai tellement envie quil reprenne à me faire lamour, et quil me remplisse de son jus.
Un instant plus tard, jentends le claquement dune porte de voiture, le bruit du moteur qui séloigne.
« Quest-ce que jaime te sentir en moi
» je lâche, fou de lui, et posant plein de bisous dans son cou.
« Et ça cest rien par rapport à ce que tu vas kiffer quand je vais te gicler dedans
».
« Vas-y, fais-toi plaisir, jen ai tellement envie
».
Et Jérém recommence à me faire lamour. Il recommence à me pilonner sous les draps, le torse collé à mon torse ; ses abdos frottent contre mon gland, ses lèvres cherchent les miennes, ou bien parcourent avidement ma peau, ses bras menserrent de façon très musclée.
Très vite, enivré par la proximité épidermique, olfactive, sensuelle, absolue de ce petit espace confiné, je jouis. Je jouis et il jouit, presque au même instant.
Nos corps et nos esprits viennent de sembraser de plaisir ; ses biceps relâchent leur étreinte, son visage sabandonne dans le creux de mon épaule. Mon bonheur est tellement immense que je narrive même pas à réaliser quil soit possible.
Soudainement, je repense à lune chanson que maman écoutait en 45 tours quand jétais petit, une chanson qui parce exactement de ce genre de bonheur, le bonheur de lamour avec la personne quon aime, lamour seul, loin de tout :
E' inutile suonare qui/C'est inutile de sonner ici
Non vi aprira' nessuno/Personne ne vous ouvrira
(Au revoir la boulangère !).
Il mondo l'abbiam chiuso fuori/Le monde nous lavons enfermé dehors
Con il suo casino/Avec son bordel
(Rien ne me semble important ce matin, ni même simplement exister, en dehors de nous, de notre amour, de notre bonheur. Le monde, le quotidien et son lot de tracas et dinquiétudes, me semble si loin ; tout comme la souffrance que jai endurée la peur de le perdre, son refus de maimer, la peur quil ne sen sorte pas après son accident me semble si peu de chose, face à ce bonheur insoutenable).
Una bugia coi tuoi/Un mensonge avec les parents
(Même si ça nen est pas vraiment une, puisque maman est au courant ; ça lest un peu vis-à-vis de papa, car il ne sait pas quel genre de « pote » jai été rejoindre à la montagne ; mais à cet instant précis, je me sens prêt à terminer mon coming out familial dès mon retour à Toulouse).
Il frigo pieno e poi/Le frigo plein et aussi
(Jérém avait tout prévu, cest tellement bon de le voir si prévenant, si débrouillard, et de navoir à se soucier de rien).
Un calcio alla tivu'/Un coup de pied à la télé
(Oh, comment, elle ne nous manque pas, la télé !).
Solo io, solo tu/Rien que moi, rien que toi
(Ça fait un bien fou de se retrouver que tous les deux, loin de tout
).
E' inutile chiamare qui/C'est inutile d'appeler
Non rispondera' nessuno/Personne ne répondra
Il telefono e' volato fuori/Le téléphone a volé
Giu' dal quarto piano/Par la fenêtre du quatrième étage
(De toute façon, il ny a pas de réseau
et si même il y en avait
je ne crois vraiment pas quon aurait envie de répondre
).
Era importante sai/Cétait important tu sais
Pensare un poco a noi/De penser un peu à nous
(Ah, comment cest vrai ! Penser à nous, et rien quà nous
).
Non stiamo insieme mai/nous ne sommes jamais ensemble
(Ça faisait si longtemps
).
Ora si' ora sì/maintenant nous le sommes
(Et quel bonheur !).
Soli, la pelle come un vestito/Seuls, la peau pour seul vêtement
Nous navons besoin de rien de plus, nos corps shabillent lun lautre, ils se parlent dans ce langage universel quest celui de lamour et de la tendresse. Car, après lamour, nous nous faisons des câlins, après lamour, je me retrouve bien au chaud dans ses bras. Je suis le plus heureux des gars. Je ne voudrais jamais partir de ses bras. Hélas, toutes les bonnes choses ont une fin.
« Jai la dalle ! » lâche Jérém de but en blanc, sur un ton qui rappelle lurgence absolue des exigences dun gosse. Lamour rend heureux, et ouvre lappétit.
« Tas toujours faim, toi
».
« Mais tas vu comment tu mépuises ? » il rigole.
« Toi aussi tu mépuises
et cest tellement bon
».
« Grave ! ».
Pendant que nous nous faisons des bisous, jentends son estomac gargouiller. La belle bête a vraiment la dalle.
« Bouge pas
» il me lance, en quittant les draps, le lit, notre étreinte.
Le bobrun se lève, il remet du bois dans la cheminée. Il ouvre la porte dentrée, il jette un il par précaution, il sort à poil et il revient avec deux baguettes fraîches laissées par la boulangère.
Il traverse la pièce toujours aussi insouciant quant à sa nudité, il se dirige vers la boîte magique quest le garde-manger et il en ressort un petit jambon sec, quil entreprend de trancher avec un grand couteau. Son corps se tend, ses biceps se gonflent sous leffort, sa chaînette ondule au gré des va-et-vient de son bras : comme tous les va-et-vient de son corps, cest un spectacle magnifique.
Jérém ouvre la baguette sur toute sa longueur, puis la coupe en trois morceaux, et il dépose le tout sur une assiette et amorce le mouvement pour approcher du lit.
« Ah, mince
» il se ravise, en faisant demi-tour pour attr la bouteille de Jurançon.
« Il te reste du fromage de hier soir ? » je le sollicite. Il y a des goûts qui marquent dès la première rencontre avec nos papilles ; des lors, nous navons plus quune chose en tête, cest de les retrouver.
Jérém revient une fois de plus vers le garde-manger et, quelques instants plus tard, il apporte tout ça au lit.
Soli, mangiando un panino in due/Seuls, nous mangeons un sandwich à deux
Io e te/Toi et moi
(Jérém glisse les tranches de jambon entre deux morceaux de baguette et me tend ce sandwich maison. Le pain frais est un bonheur de tous les sens, sa couleur dorée enchante la vue, sa douce fermeté me rappelle celle du torse de mon bobrun, il croustille à loreille, il énivre les narines, il comble le palais ; quant au jambon, il est juste fabuleux. Et quest-ce quil est bon, ce sandwich, dautant meilleur quil est préparé par Jérém et mangé dans les bras de Jérém. Ce qui est fait avec amour est toujours bien fait).
Soli, le briciole nel letto/Seuls, les miettes dans le lit
(Jérém a lair de sen foutre éperdument, alors, je maligne sur sa façon de voir les choses ; et très vite, je découvre que le fait de lâcher prise, darrêter de sinquiéter pour des choses insignifiantes, ça fait un bien fou, car ça a quelque chose de profondément apaisant).
Soli, ma stretti un po' di più/Seuls, mais nous nous enserrons très fort
Solo io, solo tu/Rien que toi, rien que moi
(Et quest-ce que cest bon de manger côte à côte, devant le feu, nos corps se frôlant sans cesse).
« Tu las trouvé où ce jambon ? ».
« Cest un pote dici qui le fabrique
».
« Tas plein de potes, ici
» je considère, alors que mes papilles sont désormais ravies par le goût à la fois fort et doux du fromage de montagne.
« Tu veux du Jurançon ? ».
« Pas vraiment
» je fais, tout en posant ma main sur sa queue.
« Tu vas me
».
« Tu me fais tellement envie
» je fais, tout en enserrant sa queue au creux de ma main et en le branlant doucement.
« Toi tu sais comment demander les choses
» fait le bobrun, taquin, lair pourtant ravi de recevoir mes caresses.
« Avec douceur, ça marche bien
».
« Fais-toi plaisir
».
Une phrase que je lui ai dite plein de fois, lorsquil mannonçait ou lorsque je ressentais quil allait jouir en moi.
Et lorsque, quelques minutes plus tard, ses giclées puissantes et chaudes remplissent ma bouche, je me fais la remarque que oui, définitivement, il y a des goûts qui marquent dès la première rencontre avec nos papilles et que nous ne nous lassons pas de retrouver ; tout comme il y a des goûts qui se marient très bien entre eux. Jai toujours entendu dire que le fromage saccompagne dune tranche de pain frais et dun verre de rouge : je valide la tranche de pain frais ; quant à la boisson, je crois bien quil y a mieux que le vin rouge. Un goût à la fois fort et doux, saccompagne bien dun autre goût de même teneur.
Il mondo dietro ai vetri/Le monde derrière les vitres
Sembra un film senza sonoro/Ressemble à un film muet
(Oui, le monde me semble si loin, même le départ prochain de Jérém pour Paris, mon départ à Bordeaux, ma rentrée sur Toulouse, autant déchéances qui me semblent appartenir à une autre existence, à la vie de quelquun dautre. Dans cette maison au bout du monde, je me sens bien, je me sens protégé).
E il tuo pudore amando/Et ta pudeur pendant lamour
Rende il corpo tuo piu' vero/Rend ta présence plus vraie
(Pendant lamour, Jérém est doux et viril à la fois, il fait attention à moi, il prend son pied mais il veut me faire plaisir : quand lamour est là, on peut être viril, même très viril, sans ment être macho).
Soli lasciando la luce accesa/Seuls, nous laissons la lumière allumée
(Depuis nos rétrouvailles, nous faisons lamour en pleine lumière, en pleine confiance, en nous regardant dans les yeux ; et alors que pendant nos « révision » il a toujours fui mon regard, Jérém cherche désormais ce contact, comme sil cherchait à savoir si je suis heureux).
Soli ma guarda nel cuore chi c'è: io e te/Seuls, et dans nos curs il ny a que toi et moi
(Nos curs nous rassemblent, nous rapprochent
).
Soli col tempo che si è fermato/Seuls, avec le temps qui sest arrêté
(Je perds la notion du temps
je voudrais tellement que les aiguilles des montres cessent de tourner et se figent à tout jamais sur cet instant de bonheur parfait).
Soli però finalmente noi/Seuls, et enfin rien que nous deux
Solo noi, solo noi./Rien que nous deux, rien que nous deux
Enfin, nous voilà que tous les deux, loin de tout, libres de vivre notre amour à labri des regards qui jugent, qui méprisent. Léloignement de notre quotidien libère nos envies, nos regards, nos gestes, nos caresses, nos baisers, non sentiments. Le simple contact de sa peau chaude embrase mon corps.
« Jai encore envie de toi, Jérém
».
« Ten as jamais assez, toi
» il se marre.
« Tas vu ce que tu me fais ? Tas vu comment tu me fais lamour ? ».
« Je te fais lamour comment ? » il minterroge, le coquin.
« Tu me fais lamour comme un Dieu, tu me retournes comme une chaussette, tu me fais jouir comme un fou
».
Il me sourit, lair fier de lui. Jadore quand la fierté saffiche sur son visage. Dautant plus quaujourdhui son petit sourire nest plus seulement lexpression dune fierté de petit macho fier de sa queue (même sil y en reste quand-même un peu, et je kiffe ça), mais aussi et surtout le regard attendri dun amant amoureux ravi de savoir que son partenaire est bien avec lui.
« Quest-ce que tu es bon au lit, Jérém
».
« Tu me fais un effet de fou, Nico
».
Et une heure à peine après le fromage, je succombe à lenvie soudaine de le sucer à nouveau.
« Fais pas ça Nico
».
Je nécoute pas ses mots, mais mon envie : je continue à le sucer.
« Tu vas me
».
Non, jai juste envie de le faire jouir. Le fait est que jai inlassablement envie de l'avoir dans la bouche, de le sentir prendre son pied ; de lavoir en moi, de le sentir, de le voir en train de faire lamour. Jérém aussi semble avoir envie de moi comme jamais : alors, pourquoi me priver de goûter encore et encore au plaisir exquis, au bonheur immense, au privilège sans pareil de moccuper de sa queue frémissante, frétillante et bien tendue ?
Non, il ny a aucune raison de me priver, de le priver de cela. Alors je continue dastiquer sa queue dans le but de nous faire du bien à tous les deux.
« On va jamais sortir du lit
» il considère, en se laissant rapidement ravir par le bonheur des sens.
« On a un mois à rattr
» je finis par lui répondre, tout en le branlant « alors, tant que tu ne déclares pas forfait, je narrêterai pas de te faire jouir
».
« Je crois que cest toi qui vas me demander d'arrêter
» il me nargue.
« Non, cest toi qui vas me demander d'arrêter
» je le cherche à mon tour.
« On verra ça
» il conclut, alors que je viens de le reprendre dans ma bouche. Le bogoss frissonne de bonheur, et ça me remplit de bonheur.
Jérém a raison, du matin jusquau milieu de laprès-midi de cette journée de samedi, nous nallons pas quitter le lit. Parfois mon bobrun se lève pour aller remettre du bois dans la cheminée, ou pour fumer une cigarette : le patch laide à réduire la consommation, mais il reste quelques cigarettes incontournables, notamment celles après lamour. Inutile de préciser que ce samedi, je le pousse à la consommation.
Mais pour lessentiel, nous passons le plus clair de notre temps à enchaîner les plaisirs. La proximité de nos corps nus attise sans cesse nos sens, tous nos sens : la vue (son torse nu, ses muscles, sa bonne petite gueule, ses attitudes de mec) ; lodorat (le bouquet olfactif délicieux qui se dégage de sa peau) ; le toucher (la fermeté de ses muscles, la chaleur de sa peau, la douceur rassurante de ses poils) ; le goût (le bonheur quest le contact avec ses lèvres) ; louïr (sa voix est apaisante, mais aussi excitante, à la fois caresse et vibration de mâle, comme de la testostérone verbalisée ; légèrement grave, puissante et douce en même temps, sa voix renvoie à sa virilité, tous en laissant enfin déceler la sensibilité du garçon de 19 ans sous lenveloppe corporelle du jeune mâle puissant : ainsi, sa voix fait vibrer une multitude de cordes sensibles en moi).
Il meffleure, je leffleure, nous sommes à la fois allumette et papier abrasif pour soi et pour lautre ; nous nous effleurons, je membrase, il sembrase, nous nous embrasons lun lautre.
Nous nous offrons du plaisir lun lautre, nous nous donnons lun à lautre en pleine confiance, nous faisons lamour dune façon complètement libérée ; plus nous nous faisons du bien, plus cela devient normal et naturel, lévidence même ; plus nous sommes bien ensemble, plus nous nous assumons. On ne peut quassumer ce qui nous apporte un bonheur si parfait.
Notre complicité sexuelle aussi na jamais été à ce point parfaite, plus encore que pendant toutes les nuits magiques celle après le retour de lEsmé, celle où il mavait sorti du pétrin avec ce type qui voulait me cogner ; ou celle après le plan avec Romain, le bobarbu levé au On Off et même plus encore que pendant toute la semaine magique précédant notre clash.
Oui, nous passons la journée à faire lamour. Et après lamour, nous nous faisons des câlins.
« Quest-ce que cest bon
» fait Jérém, fou de mes caresses et de mes bisous.
« Quand je pense que tu nen voulais pas
».
« Quest-ce que jai pu être con ! ».
« Ce qui compte, cest maintenant
».
Puis, après lamour, après les câlins, comme pendant une ivresse, livresse des sens et de lesprit, la parole se libère.
« Heureusement que tas eu les couilles de proposer les révisions
» me balance Jérém de but en blanc.
« Pourquoi tu as dit oui aux révisions ? ».
Jai déjà posé cette question, et les réponses que jen avais obtenues avaient été au mieux décevantes, au pire blessantes.
« Parce que je voulais avoir une chance davoir le bac
» : telle avait été sa réponse décevante après la nuit fantastique qui avait suivi le plan à trois avec le bobarbu Romain levé au On Off.
« Parce que je voulais baiser ton cul
» : telle avait été sa réponse blessante et humiliante la dernière fois où il est venu chez moi, un mois plus tôt, le jour de notre clash, peu avant que nous en venions aux mains.
Mais ces réponse venaient de la bouche dun Jérém qui nassumait pas notre bonheur. Alors, je suis impatient dentendre la véritable réponse à cette question qui me taraude depuis le début de nos révisions, dentendre la réponse du véritable Jérém, celui qui na plus peur de ce quil ressent, qui ne se cache plus de lui-même, et de moi.
« Parce que
» il se lance, sans arriver au bout de son intention.
« Vas-y Jérém, dis-moi
»
« Parce que
La suite, dans quelques jours
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