Mangouste Contre L'Organisation 5 - Viennoiseries Viennoises

Bonjour,

Oui, je sais ! J’ai tardé à écrire et publier ce dernier épisode de Mangouste contre l’Organisation.

Mea Culpa !

Je fais amende honorable.

Plusieurs choses, du travail par-dessus la tête, le retour à la vraie vie (aussi et surtout), celle où on peut avoir à nouveau une vraie vie sociale, revoir les amis, faire des projets à nouveau.
Aussi peut-être une envie moindre d’écrire ces dernières semaines. Et quand l’envie est moins là on se force et ce qu’on écrit est un peu bancal.

Enfin, le voilà cet épisode final. J’espère que vous allez l’apprécier (et que vous n’allez pas le trouver bancal justement !)

Il clôt donc Mangouste contre l’Organisation. En revanche, je reviendrais très certainement à l’avenir, pour d’autres récits des aventures de Mangouste.

On ne laisse pas en plan une héroïne de cette trempe. J’avoue beaucoup m’amuser à la rédaction de ces histoires, trouver ses punchlines, inventer des aventures rocambolesques, la faire traquer les méchants.

Bonne lecture donc ! (Un petit clin d’œil à mes copines de Marseille ! Le début de l’histoire est pour elles).



Le type était nu, évanoui et pendu par les pieds, accroché à une poutrelle métallique du plafond de l’entrepôt désert situé dans une zone industrielle quelque part dans une banlieue morose au sud de Paris. Pour le stabiliser et qu’il ne bouge pas trop, un fil autour de ses testicules était attaché à un poteau. S’il tentait de se débattre, ça allait être assez douloureux pour lui. Surtout parce que la mince corde autour des parties du monsieur était attachée avec un nœud coulant. Et que fait un nœud coulant quand on tire dessus ? Il se sert. En clair, le type de ne s’est débattu qu’une seule fois. Après, il s’est abstenu. D’ailleurs, il s’est évanoui à ce moment-là. Ça a aussitôt réglé le problème.

Mangouste assise sur une chaise le regardait en buvant une menthe à l’eau à la paille.



Il reprit connaissance.

Il faut dire qu’elle venait juste de se lever pour lui jeter le contenu d’un seau d’eau froide à la figure. Ça aide au réveil ! Rapidement, il s’est rappelé où il était, dans quelle position il se trouvait et pourquoi il y était.

Il se mit à pleurnicher :

- Pourquoi tu fais ça Mangouste ?

Il s’appelait Mathias Chuquet. C’était le représentant pour le France de l’Organisation, l’un des bras droits de Kassandra Konrad.

En quelque sorte, c’est par lui que tout avait commencé. C’est lui qui avait envoyé les deux tueurs ninjas allemands (voir le chapitre 1 - Cadavres au détail), à la demande de Sergueï, Victor Hamon et Pierre Le Gall, deux personnes que Mangouste appréciait. Sergueï, encore un qu’on ne regrette pas !

Fallait pas fâcher Mangouste ! Ça non, fallait pas ! Toujours se méfier de l’eau qui dort. Se méfier doublement en plus, parce que l’eau ne dort jamais :

- Pourquoi je fais ça ? Excellente question Mathias ! Pour me venger, je pense …
- Arrête, laisse-moi en vie.
- Je ne sais pas … J’ai désactivé le mode « gentille » depuis un bon moment déjà.
- Pitié Mangouste, je ferai tout ce que tu veux …
- Quand je me venge, mon petit Mathias, même le diable s’assoit pour regarder et pour prendre des leçons.

Mais, on va s’amuser un peu. Je suis d’humeur joueuse. Je te pose une question, tu as trois possibilités de réponse, choisit la bonne et je t’épargne :

Question : pourquoi je fais ça ?
Réponse A : pour avoir le plaisir de venir siroter ma menthe à l’eau sur vos tombes, dit Mangouste en tirant sur sa paille.
Réponse B : parce que la vie c’est comme une boîte de chocolat, faut pas laisser les cons te la bouffer.
Réponse C : parce que cette nuit, j’ai rêvé que j’étais sans pitié. Ce matin en me réveillant, j’ai décidé de l’être pour de vrai, parce que j’aime bien réaliser mes rêves.


- Non Mangouste, pas ça … S’il te plait !
- Arrête de chouiner deux minutes Mathias, tu deviens lourd là. Bon, j’ai deux manières d’aborder les choses et de régler le problème. Je sais que Kassandra Konrad, dite KK, pas très élégant KK, soit dit en passant … Je sais donc qu’elle a un guignol dans ton genre dans la plupart des pays européens, pour la seconder ; une organisation pyramidale, quoi …

Donc la première solution qui se présente à moi, je me fais un tour d’Europe et je dégomme tous les guignols de KK. KK, je ne m’y ferai jamais …J’avoue, me faire Londres, Berlin, Rome, Athènes, ça peut-être sympa, mais ça risque peut-être de me lasser assez rapidement. Il y a donc des avantages et des inconvénients.

Ou sinon, je m’attaque directement au cœur de la cible, la bien nommée KK donc, et après je laisse les sous-loups de ton espèce se déchirer pour le territoire. Ensuite, quand je saurai qui deviendra le loulou alpha, je pourrai aussi le dégommer à la fin, bien sûr.

Voir les mafias russes et italiennes s’expliquer entre elles, ça pourrait être assez jouissif d’y assister en tant que spectatrice et de compter les points. Si la bataille n’est pas assez épique, je pourrai toujours porter quelques coups de droite et de gauche, juste histoire de mettre un peu d’huile sur le feu.

Donc mauvaise nouvelle, vous êtes dans la merde à l’Organisation.
Bonne nouvelle, il y en aura pour tout le monde.

- Et qu’est-ce que tu vas me faire Mangouste ?
- La différence pour toi ? Soit je te pour avoir la liste des noms de tous les lieutenants de Madame KK, soit je te liquide vite fait bien fait. Tu préfères quoi Mathias ? ajouta Mangouste en soufflant dans sa paille pour faire des bulles dans son verre de menthe à l’eau.
- Ne me tue pas Mangouste, ne me pas.
- Il y a une solution intermédiaire en fait. Je liquide un autre des lieutenants de KK, en plus de toi, ou pas d’ailleurs, pour lui faire croire à un tour d’Europe et je fonds sur elle ensuite.


Donne-moi le nom du gugusse de Berlin et je ferai peut-être preuve de mansuétude à ton égard mon petit Mathias.

- C’est Franz Baumhauer. Je te dirais ce que tu veux savoir. Tout Mangouste !
- Je note ta bonne volonté. Excuse-moi Mathias, j’ai joué un peu avec toi. En fait, tu m’es inutile. J’avais déjà le nom de Franz Baumhauer. En ce moment, il assiste à une réunion avec ses sbires dans son QG. J’ai juste bien planqué une bombe dans un coin. Elle explose dans …quinze secondes, dit Mangouste en regardant sa montre, dix , cinq, quatre, trois, deux, un … boum !

Ma décision est prise te concernant, dit Mangouste en reposant son verre après avoir siphonné les dernières gouttes de menthe à l’eau au fond du verre et en sortant son Sig Sauer.

- Non Mangouste ! Non … non, tu avais dit que tu m’épargnerais si je coopérais …
- J’ai dit ça moi ? Mouiii, peut-être … Je ne sais plus … En tout cas, si c’est le cas, tu t’es fait léser avec un grand B ! Pan t’es mort Mathias dit-elle en le mettant en joue et en lui tirant une balle dans la tête.

En sortant de l’entrepôt et en enjambant les cadavres de deux gros bras de Chuquet, qu’elle avait liquidé en arrivant, Chloé se mit à chantonner en s’éloignant :

Allez hop! Un matin une louloute est v'nue chez-moi
Poupée de Cellophane, cheveux chinois
Un sparadrap, une gueule de bois
A bu ma bière dans un grand verre en caoutchouc, hou-hou-hou-hou
Comme un indien dans son igloo
Ça plane pour moi
Ça plane pour moi
Ça plane pour moi, moi, moi, moi, moi, ça plane pour moi
hou-hou-hou-hou, ça plane pour moi



Pour ceux qui prennent l’aventure en route (mauvais plan de prendre l’histoire maintenant), je vous conseille d’aller lire les quatre chapitres précédents. Je vais tenter de résumer le tout.

En gros, Mangouste s’est attaquée à l’Organisation, un groupe occulte qui unifie l’action des mafias mondiales.


L’Organisation a eu le tort de vouloir s’en prendre à Mangouste et a fait assassiner deux personnes qu’elle appréciait. Comme dit plus haut, fallait pas, ah ça non fallait pas !

Elle s’en prend directement aux dirigeants de l’Organisation. A sa tête, se trouve un directoire, appelé « la main » qui dirige le crime organisé à l’échelle de la planète. Une main, cinq doigts, cinq chefs, donc, un par continent, composent la main. Composent ? Enfin, non, composaient plutôt, puisqu’il n’en reste plus qu’une Kassandra Konrad pour l’Europe, qui semble, de plus, être la cheffe suprême de l’organisation.

Les quatre autres doigts de la main sont passés à trépas. L’index, John Jones, aux Etats Unis, le majeur Madame Boon en Asie, le Colonel Mombassa, le pouce en l’Afrique, Roger-Joshua Moore, l’annulaire en Australie figurent au tableau de chasse de Mangouste.

Sur les quatre continents où Mangouste est passée, l’Organisation se trouve plutôt déséquilibrée. Des luttes de succession plutôt sanglantes se sont enclenchées.

Kassandra Konrad a fort à faire pour ramener le calme.

En Amérique la guerre entre cartels sud-américains, notamment colombien et les mafias US fait rage.

Une fusillade a eu lieu récemment à Seattle dans un bar, Une autre à El Paso. Un homme a été abattu à Bogota.

Sur le continent asiatique la guerre entre Triades et Yakusas est particulièrement sanglante. Une explosion criminelle vient de détruire un immeuble de bureaux dans le centre de Tokyo, heureusement de nuit.

Surement par mesure de rétorsion, Lin Cheng, un homme d’affaires vient d’être assassiné à Shanghai.

En Afrique, le crime est redevenu désorganisé après la disparition de Mombassa.

Enfin en Océanie, un certain Rick-Saül Rafferty a pris la succession de Roger-Joshua Moore, dit RJ, tué par Mangouste. Son règne aura duré peu de temps, on vient de retrouver son corps mangé en partie par les requins et flottant au large de la barrière de corail, en Australie.

Voilà, où nous en sommes, pile-poil au moment du retour de Mangouste en Europe.


6h30, lundi matin, Mangouste s’est introduite dans les locaux parisiens de l’agence Eureka Press International. A cette heure matinale, peu de monde s’y trouve, malgré le fait que l’actualité soit en mode « perpétuel rafraichissement ». Quelques journalistes ou employés errent dans les couloirs, arrivent ou partent chez eux après avoir travaillé toute la nuit.

Le col de son trench-coat relevé sur son cou, Personne ne fait attention à Mangouste pendant qu’elle scrute les noms sur les portes. Enfin, elle tombe sur ce qu’elle cherche, le bureau de Serge Kléber, grand reporter.

Elle s’installe dans le fauteuil du bureau pour attendre l’occupant habituel des lieux :

- Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous faites là, dans mon bureau ? Les deux pieds sur mon bureau en plus !
- Vous êtes matinal Serge ! C’est vrai que l’info n’attend pas !
- Que voulez-vous ?
- Ça fait un paquet de questions, Serge. Qu’est-ce que je fais là ? Qui suis- je ? Qu’est-ce que je veux ? Si je suis là, c’est parce que vous êtes l’ami de quelqu’un que j’appréciais, Victor Hamon …
- Victor ? C’était un confrère, mais surtout un ami, un véritable ami …
- Sachez juste que j’étais avec lui quand on l’a tué. Je suis à leur recherche, enfin à la recherche de ceux qui restent, parce que j’en ai déjà trouvé un paquet. Je suis Mangouste.
- Mangouste ? Vous existez vraiment ? On dit que …
- Je sais ce qu’on dit Serge. Vous allez m’aider ? J’ai besoin de renseignements sur les assassins de Victor, qui en passant, ont tué un autre de mes amis chers.
- Mais, je ne …
- Pas d’inquiétude Serge, ça restera entre nous. Une fois que j’aurai quitté ce bureau, vous n’entendrez plus parler de moi. Enfin si, à travers les flashs d’info qui parleront des petits accidents dont auront été victimes ceux que je cherche. Tiens un petit scoop, un certain Mathias Chuquet a fait une mauvaise rencontre hier. Oh et il y a aussi ce Franz Baumhauer à Berlin … Mais, je suis une ombre. D’ailleurs, il y a cinq minutes, vous pensiez que je n’existais pas. Une ombre et je vais le rester, n’ayez crainte. Personne ne saura que nous nous sommes parlé.
- Ecoutez … pour la mémoire de Victor, je vais vous aider …
- Parfait ! Kassandra Konrad ?
- Kassandra Konrad, vous vous attaquez à un gros poisson ! Elle est mêlée à tout ça ? Vraiment ?
- Jusqu’au cou, j’ai fouillé internet, il y a peu de choses à son sujet. Avant de lui rendre une petite visite, j’essaye d’en savoir un peu plus que ce qui figure partout.
- Si vous avez fouillé un peu, je passe très vite sur son ascension fulgurante il y a une dizaine d'années dans le domaine de la sécurité informatique !
- En effet, je suis une hackeuse chevronnée, mais il m’a été impossible de pénétrer dans l’univers virtuel de KK Inc. Même sur le darkweb, on ne trouve rien d’intéressant la concernant.
- On en sait peu en fait, Kassandra à 45 ans, elle est d’une discrétion absolue sur sa vie personnelle, autant que sur sa vie professionnelle. Elle apparaît peu en public, on ne possède même que quelques photos d’elle. Attendez, là, à Davos, il y a deux ans, avec le PDG de Microhard. Ici lors d’une prise de parole devant un parterre de députés européens lors d’une action de lobbying, une autre ici, lors d’un congrès à Moscou, elle est assise au troisième rang, et enfin, là lors d’un dîner de bienfaisance, à la table d’un secrétaire d’Etat américain. C’est grosso modo tout ce qu’on a sur Kassandra !
- Attendez ! Sur chacune de ces photos, il y a cette grande femme asiatique derrière elle ? Qui est-ce ? Je la connais, j’en suis sûre.
- Nathalie Wang …Pareil, on en sait peu sur elle. C’est l’ombre de Kassandra, mais aussi discrète qu’elle. Si on fouille l’organigramme de KK Inc., on y trouve sa trace. C’est la responsable de la sécurité de l’entreprise.
- Une proche de Kassandra ?
- Je n’en sais pas plus, désolé.
- Merci Serge, je tiendrai parole, nous ne nous reverrons plus
- Dommage Mangouste, si vous aviez quelques scoops à me refiler de temps en temps …
- Bien tenté Serge, suivez les dépêches des agences internationales de presse et raccrochez les wagons, vous aurez un temps d’avance sur vos confrères peut-être, puisque vous savez que je suis sur le sentier de la guerre. Si vis pacem, para bellum.
- Si tu veux la paix, prépare la guerre !
- Exactement Serge, une citation tirée du livre de stratégie militaire du romain Publius Flavius Vegelius Renatus, plus connu sous le nom de Végèce. C’est tiré de « Epitoma instituorum rei militaris », « Traité de la chose militaire », plus connu sous le titre abrégé de « De re militari », « De la chose militaire ». il n’était pas militaire, plutôt un haut fonctionnaire du bas-empire romain.

Songeuse d’un seul coup, Chloé suivait la cicatrice le long de son avant-bras, du pouce de la main opposée. Le résultat d’une chute à vélo, le jour où on lui avait retiré les petites roues à l’arrière. Le souvenir d’une de ses premières imprudences, vers cinq ans : faire du vélo sans les petites roues, déjà, un sacré exploit, mais elle avait décidé de faire aussi du vélo sans les mains ce jour-là. Un peu beaucoup pour une novice de la bicyclette.

Sortant de son silence, elle ajouta :

- On ne fait pas la guerre avec des pistolets à eau, la guerre ne s’improvise pas et je m’y prépare, ajouta Mangouste après un silence.


En sortant, Mangouste appela un de ses indics, qui a pu lui confirmer les informations pêchées chez Serge et lui en livra quelques autres. Nathalie Wang rendait d’autres petits services à Kassandra Konrad qui dépassait les compétences d’une collaboratrice zélée. Même si celle-ci était plus que discrète sur sa vie privée, il y a quelques années, un paparazzi avait pris une série de photos de Kassandra et de Nathalie dans une posture un peu particulière. Elles étaient nues au bord d’une piscine à se faire des mamours. Nathalie Wang était aussi la maîtresse de Kassandra. Les photos n’étaient jamais sorties dans la presse à scandales, et pour cause, le paparazzi a été acheté et les clichés ont disparu. Quelques jours plus tard, le paparazzi a eu un accident de voiture, une sortie de route dans un virage du massif de l’Esterel.

Alors que Chloé allait pour récupérer sa voiture dans le parking souterrain où elle était garée, quatre types l’ont encerclée :

- Alors espèce de morue !
- Oh non, encore des gugusses !! Jamais vous n’arrêtez les gars ?
- On va la déglinguer cette salope, on va lui filer une rouste à Mangouste, et une sacrée rouste, hein les gars ?
- Ouais !! Une rouste pour cette salope de Mangouste !
- Et voilà ! Salope ! Arrêtez tous de me traiter de salope ! C’est pénible à force ! L’humour de répétition est un des humours le plus compliqué à maîtriser. Et vous n’y arrivez pas, je vous le confirme. En plus, je ne suis pas une salope, je suis une licorne.
- Une licorne ? Ah ah ah la conne.
- Si, la reine des licornes même. je fais pipi tout rose, je flatule des papillons et je rote de la poussière de fée.
- Après qu’on l’aura déglingué, on va la baiser hein les gars ?
- Ouais, elle va couiner la Mangouste.
- Ouais, on va faire du sale !
- Vu comment on est montés, pour sûr les gars.
- Me déglinguer ? Me filer une rouste ? Me baiser ? Me faire couiner ? C’est bien de rêver les amis. Mais ça va être compliqué à réaliser. Maintenant, pour ne pas être trop déçus, vous pouvez, soit modifier vos rêves, soit améliorer vos compétences, ajouta Mangouste

Elle se mit en position de combat face aux gugusses.

- Bon par contre, on va s’écarter un peu, histoire de ne pas abîmer la carrosserie de ma voiture ! Elle est trop belle, j’y tiens. Une Maserati GanCabrio Sport ! Jolie non ?

Moins d’une minute plus tard, les quatre types étaient au sol râlant. La carrosserie de la voiture n’avait rien :

- Et c’est qui qui couine maintenant ? Hein ? C’est Mangouste qui couine, ou bien c’est les quatre gros cons ? Le problème avec les abrutis comme vous, c’est que vous ne prenez jamais l’initiative d’aller vous faire foutre de vous-même. Faut toujours qu’on vous y incite. Soyez autonomes un peu … Bon, je ne veux plus vous voir sur mon chemin, dégagez de là ! Non, attendez ! Dites-moi ce que vous savez sur Kassandra Konrad et son entourage.
- Rien, on ne sait rien …
- Vous dites tous ça ! Mais si … Ne me faites pas regretter d’avoir décidé de vous laisser en vie, je risquerais de changer d’avis.
- On sait juste qui nous a engagés, c’est une grande asiatique ! A l’air salope …
- Une grande asiatique ? Tiens tiens !
- Oui.
- Et on la trouve où cette grande asiatique à l’air salope ? Elle vient d’où ?
- De Vienne, mais elle est venue ici pour nous engager, il y a trois jours, elle est repartie. On l’a entendu dire à deux grognasses qui l’accompagnaient qu’elles partaient pour Deauville. On ne sait rien de plus, Juré …
- Bon, dégagez cette fois. Et vite …

Les quatre types sont partis clopin-clopant, les moins amochés soutenaient les plus mal en point :

- Je suis en train de me ramollir ! se dit Mangouste, j’espère ne pas regretter de laisser repartir ces losers. Après, il y a quand même beaucoup de cadavres depuis le début de cette affaire. Pas des chics types certes, mais bon …

Nathalie Wang est donc à Deauville.

En semaine, l’autoroute de l’Ouest, hormis son cortège de poids lourds, n'a rien à voir avec le week-end et ses interminables bouchons.

Mangouste s’en est donné à cœur joie avec les chevaux de la Maserati, en leur lâchant la bride et en les laissant faire ce qu’ils voulaient.

Deauville, l’endroit est coquet, les rues larges et le grand air revigorant.

A Deauville, tout fleure bon l’opulence. Les façades anciennes normandes ou plus neuves de style néo-normand respirent le bon goût et la prospérité. Ce bon goût des façades d’immeubles compensait le bling-bling des boutiques de luxe. Tout comme Courchevel ou Saint Tropez, Deauville est une sorte d’annexe des beaux quartiers parisiens, un peu le 21ième arrondissement en quelque sorte.

A Deauville, il est plus aisé de trouver des escarpins Louboutin, que des tongs dans les magasins des coquettes rues piétonnes.

Après avoir emprunté les planches pour longer la plage, Mangouste bifurqua par l’allée qui passait entre le casino et l’hôtel Le Normandy. Elle voulait pénétrer dans l’établissement renommé par une entrée dérobée, afin de rejoindre l’escalier de service pour monter discrètement jusqu’au 4ième étage où se situait la suite réservée par Nathalie Wang.

Suite 401, celle de Nathalie. Elle n’avait pas eu ce renseignement en soudoyant le réceptionniste du Normandy. Habitués aux VIP, ceux-ci savaient rester discrets sur leur clientèle. Elle était plutôt entrée dans le système informatique de l’hôtel pour y consulter la liste des clients. Plus simple, plus rapide, pas de perte d’énergie à convaincre et à marchander, voire à menacer. La suite était réservée pour trois jours encore. Nathalie Wang n’était pas seule. Une chambre, sûrement plus modeste, était réservée aussi. A coup sûr, des gardes du corps ou des hommes de main. Les gugusses de Paris avaient parlé de deux filles qui accompagnaient Nathalie Wang. Peut-être des femmes de mains plutôt ?

La porte de la suite était bien entendu verrouillée. Une fois dans le système informatique du Normandy, rien de plus simple que de fabriquer une carte magnétique avec les codes de la suite 401 placés sur une puce. Après avoir effacé ses traces, l’opération était complètement transparente. Elle en profita pour inclure sur la carte les codes pour ouvrir la porte de l’entrée de service pendant qu’elle y était.

Le voyant de la serrure magnétique passa du rouge au vert, Mangouste put ouvrir discrètement la porte.

A peine dans l’entrée de la suite, elle entendit des gémissements en provenance de l’intérieur. Elle referma discrètement et s’approcha à pas de loup. Elle traversa le salon de la suite. Une bouteille de Dom Pérignon vide traînait sur l’épaisse moquette où Mangouste s’enfonçait jusqu’aux chevilles au moins. De la chambre, les gémissements reprirent :

- Mona, viens sur moi, dit une voix au fort accent anglo-saxon mâtiné d’intonations asiatiques.

Voilà comme ça. Toi, Lisa, occupe-toi de mes seins

Nathalie était à priori très occupée, avec …. Mona et Lisa. Décidément, dans le petit microcosme des femmes et hommes de main, les noms, surnoms ou pseudos, ça devient n’importe quoi. Tout le monde ne peut pas s’appeler Mangouste après !

En s’approchant sur la pointe des pieds, elle put apercevoir une grande femme asiatique, ressemblant aux photos de Nathalie Wang, nue sur le lit, autour de laquelle s’affairaient deux jeunes filles brunes :

- Occupe-toi de mon sexe Lisa et toi Mona, embrasse-moi ensuite tu me lécheras les seins. Tu sais que j’adore qu’on me lèche les seins. , ah ouiiii petite salope, comme ça, dit Nathalie en donnant une grande claque sur les fesses de Lisa.

Nathalie écarta les jambes et Lisa vint se placer devant la tête entre les cuisses de l’asiatique :

- Vas-y, suce moi le clito comme tu sais si bien le faire ! Toi Mona vient au-dessus de moi, que je te mange aussi.

Mangouste a profité du spectacle quelques instants. Jouer les voyeuses, c’était finalement sympathique, surtout que le trio était plutôt excitant :
- Surprise les filles. Vous regarder faire est ma foi, fort agréable, mais à la base, je ne suis pas là pour ça. Merci tout de même pour le spectacle.
- Mangouste !!! Choppez cette salope, s’est écrié Nathalie Wang.

Les deux tueuses sautèrent du lit en un quart de seconde.

Elles se mirent aussitôt en position de combat en feulant comme deux tigresses. Sauf que ça ne faisait pas très sérieux tout ça. En effet Mona ne portait qu’un porte-jarretelles et Lisa avait la nuisette relevée sur les hanches et baissée sous les seins :

- Désolée les filles, mais là, le combat est biaisé, je vais avoir du mal à me concentrer, dit Mangouste goguenarde.

Du coin de l’œil, elle vit Nathalie Wang enfiler le peignoir de l’hôtel et se diriger vers la sortie de la suite. Il allait falloir qu’elle se débarrasse au plus vite des deux femmes de mains, afin de rattr l’asiatique :

- Bon qu’on en finisse, dit-elle en lançant son pied vers Mona, la plus proche des deux.

Touchée au ventre, Mona recula de deux mètres, le souffle coupé. Lisa a essayé elle aussi un coup de pied chassé que Mangouste a esquivé sans mal de son avant-bras, déséquilibrant son assaillante. Mona toujours pliée en deux, lui laissa la possibilité de se précipiter vers la sortie de la suite à la poursuite de Nathalie Wang.

Bien qu’elle eut deux longueurs d’avance sur Mona et Lisa, les deux filles étaient sur ses talons. Arrivée sur le palier, Mangouste vit Nathalie Wang s’engouffrer dans l’ascenseur. Les portes se sont refermées.

Mangouste se précipita vers la porte ouvrant sur l’escalier de service, Mona et Lisa, toujours en petite tenue à ses trousses.

Mona, trois marches derrière elle, a tenté de l’attr par l’épaule. Mangouste lui saisit le bras et l’a tirée devant elle. Mona a dévalé les marches et s’est retrouvée sur le demi-palier, les jambes en l’air toujours en porte-jarretelles. A priori, le choc lui a fait perdre connaissance :

- Une de moins, se dit-elle.

Mangouste a sauté par-dessus le corps inerte, Lisa toujours quelques mètres derrière elle.

Elles ont dévalé un étage. Mona avait vraiment son compte, puisqu’elle ne suivait plus.

Un étage plus bas, dans un virage de l’escalier, Lisa sauta plusieurs marches pour atterrir dans le dos de Mangouste et la déséquilibrer. Mangouste a pu anticiper l’attaque et s’est écartée. Lisa réussit à se réceptionner sur les marches, mais déséquilibrée, elle ne put parer l’attaque de Mangouste, qui la coinça contre la rampe. Lisa a tenté de frapper Mangouste au visage. Celle-ci évita le coup :

- Je ne suis pas ton code pin, avec moi tu n’auras pas trois chances !

Elle lui mit deux coups de genou dans le ventre. Lisa se plia en deux. Mangouste la redressa en arrière en lui agrippant les cheveux et lui mit un coup de tête. Cette fois, le corps de Lisa se ramollit et s’affaissa vers le sol. Mangouste la maintenait debout d’une main, et de l’autre releva la nuisette sur le sein droit de la tueuse :

- Cachez ce sein que je ne saurais voir. Quand je vous ai maté là-haut dans la chambre, j’ai craqué sur ta jolie poitrine ma belle, lui dit Mangouste en caressant son sein gauche et en le recouvrant à son tour avec la nuisette.

Elle remit en place sur les épaules de Lisa les deux fines bretelles, baissa le bas de la nuisette sur le haut des cuisses de la tueuse, puis satisfaite, elle la lâcha. Lisa s’écroula au sol :

- Voilà, au moins comme ça tu es plus présentable, dit-elle.

Arrivée au rez-de-chaussée, elle s’est précipitée à l’extérieur, pour voir Nathalie Wang, toujours en peignoir, monter dans une Mercedes noire et partir en trombe. Le véhicule de Mangouste étant garé loin, inutile d’essayer de suivre Nathalie :

- Et merde ! Bon de toute façon, on se retrouvera à Vienne je suppose, se dit Mangouste en s’éloignant tout en chantonnant :

Like a virgin, hey
Touched for the very first time
Like a virgin
With your heartbeat
Next to mine
Like a virgin, oh oh
Like a virgin
Feels so good inside
When you hold me
And your heart beats
And you love me
Oh oh, oh
Oh oh oh



Il était maintenant temps de conclure cette affaire. D’enfin mettre fin aux agissements de l’Organisation.

Avec Nathalie Wang, ce n’était que partie remise. Après la belle asiatique, il faudra s’occuper de Kassandra Konrad, la finalité de la mission que Chloé s’était confiée : mettre un coup d’arrêt à l’Organisation et couper les dernières phalanges encore intactes de la main.

Le trajet en voiture fut rapide. Sur les autoroutes allemandes, la Maserati ne renâclait pas quand Chloé appuyait sur l’accélérateur. Elle s’arrêta le premier soir dans la région de Stuttgart dans un hôtel pour y passer la nuit. Elle partit à l’aube, le lendemain matin, de manière à arriver à Vienne pour déjeuner. Déjeuner qu’elle prit vers 13 heures dans un restaurant face au siège de KK Inc. Difficile d’agir ici dans ce quartier fréquenté, et dans le siège social d’une des plus grandes entreprises d’Europe. Chloé prit la décision d’attendre le soir et s’occuper de KK chez elle. Elle avait dégoté son adresse auprès de ses contacts parisiens. Après avoir consulté Street View, elle sut que ça ne serait pas aisé d’entrer discrètement. Il s’agissait d’une villa cossue dans un village à une cinquantaine de kilomètres de Vienne. La bâtisse était cernée de hauts murs.

Quelques heures plus tard, allongée sur la plus grosse branche d’un arbre de la forêt bordant la résidence de Kassandra Konrad, Mangouste scrutait le parc avec des jumelles de précision.

Elle voyait les gardes s’affairer devant la maison. Sur le perron est apparu un personnage :

- Merde ! YBCV, jura Mangouste.

Il s‘agissait en fait de Lenora Petrovske, une lettonne, surnommée dans le petit monde des tueurs à gages et autres mercenaires, « YBCV », abréviation de « Yeux de Biche, Cul de Vache ». Lenora est quasiment aussi large que haute. Un autre petit surnom bien mignon qu’on lui donne est « le quintal », ou encore « la barrique ».

Par contre, il ne faut pas se fier à sa morphologie, elle est rapide comme un serpent et est redoutable au combat au corps à corps. Même si Mangouste n’a jamais eu affaire à elle, c’est ce qu’on dit.

Après, pas de problème, les serpents, c’est ce que préfère Mangouste.

YBCV est une ancienne championne de la CEI de lutte Ouzbèque à mains nues.

A ce qu’on dit toujours, elle aime attr ses proies entre ses bras et les broyer, tel un étau.

Pour l’heure, YBCV était en train d’houspiller les gardes qui courant ventre à terre dans tous les sens.

- Elle a l’air vachement sympa, se dit Mangouste.

Son attention fut attirée par le portail d’entrée en train de s’ouvrir et de laisser passer une limousine noire. La voiture a remonté lentement l’allée et s’est arrêtée devant le perron.

Un garde s’est précipité pour ouvrir la portière arrière. Une grande femme blonde, la quarantaine en est descendue :

- Kassandra Konrad ! Enfin te voilà ma chérie, se dit Mangouste. Et voilà mon autre copine, Nathalie Wang.

Nathalie descendue par la portière avant côté passager s’est approchée d’YBCV et a semblé lui donner brièvement un ordre. Aussitôt la lettonne se remet à crier sur les gardes :

- Bon, en comptant le chauffeur de la limousine, je vois huit gardes en plus de la grosse lettonne. On va faire ça méthodiquement, les uns après les autres, à la nuit tombée.

Après s’être approchée discrètement de la maison, Mangouste a constaté que des caméras de surveillance étaient positionnées régulièrement autour du mur d’enceinte. En y regardant de plus près, une zone de quelques mètres n’était pas couverte et constituait un angle mort, qu’elle pourrait utiliser pour pénétrer dans le parc en escaladant le mur :

- Quelle négligence ! Si en plus vous faites les choses à moitié et que vous m’aidez, vous êtes dans le caca ! Le KK même !

Du haut du mur, Mangouste a repéré, malgré la pénombre, un garde qui patrouillait non loin, près de l’allée menant à la maison. A priori, pas d’autres gugusses à l’horizon. Elle s’est approchée discrètement :

- Bonsoir
(Paf)
(Aiiiieeee)
- Ta gueule
(Paf)
(Argghhhhh)
- Cordialement …
Et d’un !

Approchant tel un chat nyctalope de la maison, elle avisa un autre garde à quelques mètres :

- Salut mon poulet ! C’est ta copine Mangouste, lui dit-elle en le saisissant par-derrière et en lui bloquant les bras.
- Mangouste !
- Eh oui, Mangouste, je crois que tu es mal …
- Laisse-moi partir Mangouste, je te promets, je dégage de là, pourquoi t’en prendre à moi ? Je file …
- Pourquoi ? Je n’en sais rien ! Je ne te connais pas. On va dire que je ne t’aime pas, je ne sais pas pourquoi, mais je trouverai une raison plus tard, lui répondit Mangouste en lui brisant les vertèbres d’un coup sec.

Et de deux !

Mangouste reprit sa progression. Arrivée au bout de l’allée, elle s’est approchée de l’entrée de la villa.

Elle fut surprise et éblouie par les lumières qui illuminèrent les lieux.

Des gardes sortirent de partout, plus d’une dizaine en tout et entourèrent Mangouste :

- Ouh là, ça va devenir compliqué là, se dit-elle.

Sur le perron sont apparues Kassandra Konrad, Nathalie Wang et YBCV.

- Alors la connasse ! Tu croyais qu’on n’allait pas te repérer à passer par-dessus le mur ? Alors oui, il y a quelques lacunes dans la couverture des caméras, on sait ! Mais il y a aussi des détecteurs un peu partout et tu as fait biper notre centre de surveillance. Tu es faite comme une ratte Mangouste. Un comble ! Une Mangouste transformée en ratte ! Du jamais vu !
- Tu parles trop Kassandra, je vais te botter le cul !
- C’est toi qui parles trop Mangouste. J’ai suivi tes exploits avec les autres doigts de la main. J’avoue avoir été impressionnée ! Mais là, tu t’attaques à trop fort pour toi.
- Attz là, aboya Nathalie Wang.
- Toi aussi Nath, je vais botter ton joli petit cul, ma chérie. Tu m’as échappée à Deauville, dommage, je me serais bien occupé de tes fesses là-bas. Au fait ! Tes petites meufs, Mona et Lisa sont sorties de l’hosto ?
- Salope ! Lenora, fais ce qu’il faut avec tes gardes, mais ils nous la faut vivante, qu’on s’amuse un peu avec elle avant de la liquider.
- Vous avez entendu, bande d’incapables, rugit YBCV en descendant les marches.

« Là, je suis mal quand même », se dit Mangouste, en assommant le premier garde et en parant le coup de matraque que voulait lui donner le deuxième.

Les coups se mirent à pleuvoir, Mangouste détournait ceux qu’elle pouvait, mais elle n’allait pas tarder à être submergée par le nombre, malgré les trois ou quatre gugusses déjà au sol. Un coup de poing au menton l’étourdit, elle ne tiendrait plus longtemps encore.

Elle cherchait une porte de sortie, malheureusement, ça allait être compliqué, elle était cernée.

C’est à ce moment-là, qu’une explosion retentit derrière eux. Manifestement, le portail venait d’éclater en mille morceaux. Les combattants se figèrent, surpris par la déflagration.

Une moto vrombissante traversa les dernières étincelles et le rideau de fumée :

- Zut ! Copperhair ! Comme si je n’avais pas assez de problème à gérer !

Puis :

- Eh, je suis déjà en main ma grande, pas le temps de m’occuper de toi !

A la grande surprise de Mangouste, Copperhair percuta deux des gardes de Kassandra avant d’immobiliser sa moto et de se mettre en position de combat à ses côtés. Manifestement, elle venait lui donner un coup de main :

- Je suis là pour t’aider Mangouste …
- M’aider ? Ok, ce n’est pas de refus, mais dis-moi … tu ne bégayes plus ?
- Non, j’t’expliquerai…

A deux, ce fut bien plus aisé pour dégommer les gardes restant encore debout. Les deux redoutables combattantes, la blonde et la rousse réglèrent le problème en seulement quelques minutes. Quand elles eurent terminé, les corps de la dizaine de gardes gisaient au sol devant eux. Deux ou trois étaient en train de se relever difficilement pour déguerpir vers la sortie.

Nathalie Wang et Cul de Vache descendirent les marches du perron pour se jeter sur Copperhair et Mangouste :

- Pas de chance Copperhair ! Cul de Vache est pour toi, moi je prends Nath, dit Mangouste goguenarde.
- Veinarde ! Bon d’accord, je me tape la moche et tu prends la belle, Mangouste.

Le combat avec Nathalie fut compliqué à mener. Déjà, l’asiatique était une redoutable combattante. Avec Mangouste, elles se rendirent coup pour coup. La bagarre avec la dizaine de gardes rendit la tâche de Chloé plus compliquée, les coups qu’elle avait pris et la fatigue accumulée l’ handicapaient de plus en plus. Nathalie Wang commençait même à prendre le dessus et à l’acculer dans ses derniers retranchements.

Mangouste jeta ses dernières forces dans la bataille, un coup de poing au menton sécha Nathalie qui recula de quelques pas. Mangouste ne la laissant pas reprendre ses esprits, l’acheva d’un coup de pied dans le ventre puis d’un direct sur le nez. L’asiatique tomba à genoux, puis face contre terre.

Mangouste se retourna pour voir où en était Copperhair avec YBCV. La lettone avait réussi à prendre la rousse entre ses bras et l’avait soulevé du sol. Pas contre, Copperhair ne l’avait pas loupée, coulait du nez de la lettone et un des yeux était à moitié fermé :

- Je vais te briser les reins salope !!

Mangouste s’approcha de Cul de Vache et lui donna un coup derrière le crâne :

- Et voilà l’autre salope, je vais vous détruire toutes les deux … rugit-elle en lâchant Copperhair, surprise par l’attaque.
- Oh oh oh calme toi Cul de vache, t’es toute seule, tu n’as aucune chance avec nous.
- Salopes …
- Mais qu’elle est conne ! Tant pis pour toi … Il parait que la connerie, ça se cultive, toi je confirme, tu as la main verte !

La lettonne a beau être balaise, elle s’épuisa assez vite face aux deux filles qui la harcelait. Surtout, elles adoptèrent la bonne tactique, frapper et rester ensuite à bonne distance. Après quelques minutes, Mangouste porta le coup fatal, un coup de pied chassé sous le menton. YBCV resta figé l’espace d’un instant et tomba en arrière, complètement sonnée pour le coup.

Elles ligotèrent Nathalie Wang et la lettonne, puis partir à la recherche de Kassandra qui s’était réfugiée dans la villa.

Elles l’ont trouvé cachée au fond de son dressing. Elle tendit vers elles un pistolet à bout de bras. Sa main tremblait :

- Pathétique en fait … Quand tu as tes sbires pour tirer à ta place, pas de souci, ça ne te fait rien de des gens. Quand il faut te salir les mains et le faire toi-même, là, il n’y a plus personne, on culpabilise, on a peur, dit Mangouste en arrachant le pistolet des mains de Kassandra
- Pourquoi tu me hais Mangouste ?
- Mais je ne te déteste pas ! C’est juste que je ne suis pas particulièrement ravie que tu existes. Et puis moi, quand on me chie dans une botte, je ne donne pas l’occasion de le faire dans la deuxième, vois-tu ? Un jour un type a dit, « pardonne à ceux qui t’ont offensée ». Ok, pourquoi pas après tout ! Mais moi, je garde la liste au cas où …

Sur cette bonne parole, Mangouste tira une balle dans la tête de Kassandra :

- Et voilà, j’en ai terminé avec l’Organisation. Qui vivra verra, qui trahie paiera.

Se tournant vers la belle rouquine :

- Alors Copperhair, quoi de neuf depuis Hobart ? Tu n’as plus … ton petit …défaut …
- Non, lors de notre dernière rencontre, tu m’as assommée. Surement que ça a débloqué quelque chose dans mon cerveau. Quand j’ai repris connaissance, je ne bégayais plus.
- Super, contente d’avoir provoqué ça. Ah ! Au fait merci Copperhair, pour le coup de main. Toute seule, je n’y serais pas arrivé.
- Moi c’est Blandine …
- C’est mimi Blandine, moi c’est Chloé. Mais que me vaut se revirement ?
- Après Hobart, j’ai réfléchi. Tu m’as dit que Cobra avait avalé une capsule de cyanure.
- Oui, c’est la vérité.
- J’en ai donc déduit que tu n’étais pas responsable de sa mort. C’était un combat à la loyal, il a perdu, c’est tout. C’est le jeu, c’est les règles …

Chloé approcha sa bouche de celle de Blandine et l’embrassa. Il ne fallut que quelques secondes pour que les deux ex ennemies, néo amies se retrouvent dénudées et couchées l’une sur l’autre sur le lit.

- Depuis la dernière fois, je rêvais à ce moment, où j’explorerai ce qui se cache dans ta toison rousse.

Elles firent l’amour une bonne partie de la soirée. Les coups et les contusions partout sur leurs corps, ne les empêchèrent pas d’enchainer les positions diverses et variées. Enfin repue, elles restèrent un long moment, l’une contre l’autre, à se faire des petits bisous et à se caresser les seins.

Elles seraient restées toute la nuit ainsi, mais il fallait conclure cette affaire. En fouillant la maison, elles trouvèrent un certain nombre de documents, prouvant l’implication de Kassandra dans l’Organisation. Il y avait là de quoi mettre un coup d’arrêt aux activités des pègres à l’échelle mondiale.

Avant de partir, Mangouste appela la police autrichienne.

En sortant, elles vérifièrent les liens de Nathalie et Cul de Vache, toujours ligotées et bâillonnées devant l’entrée. Mangouste ne résista pas à peloter les fesses de Nathalie par la même occasion.

Chloé récupéra sa voiture et Blandine la suivit avec sa moto, jusqu’à son hôtel.


EPILOGUE

Et voilà, l’Organisation est au plus bas. Il lui faudra du temps pour s’en remettre. La main est un moignon, privée de ses cinq doigts. Plus que ses doigts, l’Organisation a perdu la tête. Et il ne lui sera pas aisé d’en retrouver une.

Un brin de nostalgie et un sentiment de vide envahit Chloé.

Bon, pour le coup, elle était au chômage technique. Depuis la mort de Pierre Le Gall tué par l’Organisation, il n’y avait plus d’intermédiaire entre les commanditaires potentiels et elle. En trouver un autre n’allait pas être simple. Se consti un nouveau réseau devrait prendre du temps.

Peut-être est-il temps pour Mangouste de prendre une retraite bien méritée ? Chloé allait peut-être devoir se consacrer seulement à sa carrière d’artiste peintre.

De toute façon, elle avait ses comptes en banque bien remplis.

Et puis, pas besoin de commanditaires pour éliminer les nuisibles quand on en croise.

En attendant, Chloé avait bien l’intention de profiter des bikinis qu’elle avait acheté juste avant que toute cette folle histoire ne commence.

Une retraite ? Un congé sabbatique plutôt. Mangouste a encore de beaux jours devant elle. Place à Chloé pour le moment.

- Hmmm … Voyons voir … les îles Caïmans, Zanzibar, Koh Samui, le Costa Rica ?

Et pourquoi pas au retour de ses plages de rêve, faire un petit détour pour rendre une visite à Lucie ?

En attendant, elle se trouvait dans le jacuzzi sur la terrasse d’une villa de Saint Jean Cap Ferrat qui dominait la Méditerranée. Alors qu’elle rêvassait la tête appuyée sur la poitrine de Blandine, allongée, une voix s’est élevée derrière elle :

- Ah ben tient, loin des yeux, loin du cœur ! Je vois que tu m’as vite remplacée Chloé.
- Lucie ? Tu es en France ?
- Eh oui, je suis en France
- Tu ne vas pas me faire une crise de jalousie Lulu ?
- Mais non voyons, je constate juste que tu n’as pas perdu ton temps
- Je te présente Blandine, une amie, et au lieu de râler, déshabille-toi et viens nous rejoindre, l’eau est à point … Et Blandine n’est pas jalouse ! Elle ! Prends une coupe sur la table, il reste du champagne au frais dans le seau, ajouta Chloé en soulevant la bouteille de Dom Pérignon. Au pire, on ouvre une autre bouteille
- Quoi ? Non seulement tu m’oublies aussi vite que tu m’as quittée, en plus quand je te retrouve, la seule chose que tu me propose, c’est un plan à trois ?
- Chut Lucie, dit Chloé en se relevant et en se levant du jacuzzi. Elle approche de Lucie colle son corps nu et tout mouillé contre celui de Lucie et l’embrasse.

Les lèvres de Lucie restent collées dans un premier temps, puis à force d’insister, la langue de Chloé arrive à passer le barrage des lèvres serrées de Lucie.

- Oh et puis arrête donc de faire ta mijaurée et rejoins nous, lui dit Chloé en la tirant toute habillée dans le jacuzzi.
- Qu’est-ce que tu fais !
- Sers toi contre Blandine, je suis sure que vos lèvres ont une envie folle de faire connaissance.

Chloé profita du spectacle de la jolie rousse en train d’embrasser la belle africaine, les vêtements collés sur son corps :

- Tu es vraiment folle Chloé, dit Lucie, délaissant les lèvres de Blandine pour l’embrasser, puis retournant rejoindre la belle rouquine.
- Tu es folle, mais moi je suis folle de toi, ajoute-t-elle.

La nuit fut agitée, la journée suivante aussi, et même la nuit suivante. Les jeux érotiques auxquels se livrèrent les trois vestales furent épiques et digne de l’Iliade ou de l’Odyssée.

Au matin du deuxième jour, Blandine et Lucie s’approchèrent de Chloé, qui songeuse buvait un jus d’orange assise sur la terrasse :

- Euh Chloé, dit Blandine d’un air gêné
- Oui ?
- C’est un peu … Comment dire …
- Vas-y
- Eh bien voilà, Lucie et moi c’est la grande découverte. On s’aime
- Oh là les filles ! Je vous aime bien toutes les deux, mais je ne suis pas faite pour la vie de couple. Aucun souci pour moi, filez toutes les deux
- Merci Chloé, ajouta Lucie
- Promettez-moi une chose seulement.
- Quoi ?
- Vous me ferez une place dans votre lit quand je passerai vous voir.
- Mais bien sur, dit Lucie en approchant ses lèvres de celle de Chloé.

Une heure plus tard, Chloé fit vrombir le moteur de la Maserati GranCabrio et s’éloigna de la villa sans se retourner :

- En route vers de nouvelles aventures, se dit-elle.

Elle reprit l’air que diffusait l’autoradio :

Ma petite entreprise
Connaît pas la crise
Épanouie elle exhibe
Des trésors satinés
Dorés à souhait
Le lundi
Le mardi
Le mercredi
Le jeudi
Le vendredi
De l'aube à l'aube

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