Lectures Érotiques (16). Joy Laurey « Joy Et Joan» (Editions Robert Laffont, 1982)
Il sagit du second épisode de la série de romans érotiques, écrits au début des années 80 par Jean-Pierre Imbrohoris, sous le pseudonyme de Joy Laurey (voir « Lectures érotiques 15)
Le belle Joy continue sa quête du plaisir, sans réussir à oublier l'abandon de Marc. Curieuse, elle a voulu essayer du mariage - avec le pervers, trop pervers Bruce, là-bas en Ecosse. Ce fut un échec.
Et Joy est revenue à Paris, la ville où tout est possible. Et, en effet, voici qu'apparaît Joan, mi- écolière, mi- femme, belle, disponible. Entre Joy et Joan, c'est une liaison folle, tendre, mélange de joies et de frustrations.
Jusqu'au retour de Marc...Alors, pour tous les trois, inséparables, commence une vie nouvelle.
Joy et Joan est une histoire d'amour. L'amour d'une femme de vingt-cinq ans, sans complexes, sans hypocrisie. Pour un homme et une femme.
RESUME
Le roman commence avec cet étrange mariage dans un froid château écossais avec Bruce, dont elle devient lépouse, alors quils nont jamais fait lamour. Cest pour Joy une fuite pour essayer doublier Marc. Elle ne se ment pas : elle est attirée par Bruce, mais ne laime pas et de ne laimera jamais.
Bruce est un pervers : dès le soir de leurs noces, il tente de livrer Joy à dautres, ce quelle refuse.
Bruce la couvre de cadeaux et lexhibe, mais ne tente aucun rapport avec son épouse. Quand Joy refuse une nouvelle soirée avec les invités de Bruce, celui-ci, connaissant la bisexualité de la jeune femme, la livre aux caresses de Millarca, sa servante, son esclave, son souffre-douleur. Les deux jeunes femmes deviennent complices dans des pratiques sadomasochistes. Les deux femmes deviennent amantes. Cest Millarca qui convaincra Joy de sen aller, pour Londres dans un premier temps, où elle retrouve Marc et renoue avec lui, alors quil est encore sous le coup du départ de sa compagne Joëlle. Il prend conscience de ce que Joy représente pour lui, mais il part à nouveau.
Joy se rend à Paris et cest là quelle rencontrera Joan, 16 ans. Un coup de foudre pour Joy. La première nuit, dans un hôtel, les deux filles se caressent et soffrent leur plaisir.
Un ex-amant, Alain, linvite à sa villa à Saint-Tropez et elle le rejoint avec Joan. Cest dans le compartiment du train qui les emmène sur ce lieu de vacances que Joy et Joan vont saimer pour la première fois.
Joy et Joan forment un vrai couple, avec ses crises, car Joy est jalouse, et ses pratiques, Joan exigeant de sa maîtresse quelle la cravache. Joan est insatiable, exigeant de Joy quelle lui fasse lamour quand elle en a envie, y compris dans une cabine de douche.
Lors dune soirée mondaine, les deux femmes rencontrent Bruce. Jalouse devant les approches de Bruce vis-à-vis de Joan, Joy va se laisser prendre par deux inconnus. Sa conclusion : « quelle horreur le plaisir quand on ne la pas voulu ».
Ce dérapage va provoquer le départ de Joan, avec Bruce. Joy se laissera aller jusquà pratiquer la prostitution, comme call-girl de luxe.
Le roman relate ensuite la relation de Joy avec un président de la République, qui rappelle furieusement quelquun, y compris dans lincident avec un camion de livraison à lheure du laitier.
Elle finit par retrouver Joan, puis Marc. Joan a refait le parcours de Joy, avec Bruce, avec Millarca. Joy va donner naissance à un , sans savoir si le père est Marc, Alain ou le Président.
Cest Joan qui ramène Marc à Joy et ils forment désormais un trio.
QUELQUES EXTRAITS POUR INVITER A LA LECTURE
La première fois où Joy et Joan font lamour, dans un train de nuit.
« Je lai tant caressée quelle sest abandonnée, les jambes ouvertes pour la première fois sur son sexe trempé comme une grenade douce, le jus sucré coulait sur mes lèvres et je mangeais le fruit, jaspirais la pulpe, les pétales soyeux, elle était brulante au fond, où ça battait comme un cur, un étui pour mes doigts timides et lents qui tournaient en insistant sur le bouton fragile et insupportable.
Jai mal, tu sais, quand je jouis comme ça. »
Le témoin
« On a recommencé avant Montélimar. Pendant larrêt en gare, un autre train est venu stationner contre nous. Un homme est entré dans le compartiment vide, devant notre fenêtre, la valise à la main. Il ne savait que faire. Il ne pouvait pas ne pas regarder Joan me caresser les reins en criant des mots tendres dont il navait pas la clé : pour lui, ça ne pouvait être que violent ou vulgaire, mais pour moi, à genoux sur la couchette froissée, cétait beaucoup plus beau que de lApollinaire. Il était émouvant, debout et fatigué, nous regardant un peu comme deux rêves confus, lun très blond, lautre un peu moins, qui luisaient sous la veilleuse bleue du convoi ferroviaire. Quand notre train a glissé tout doucement sur les rails, nous lui avons offert notre jouissance. »
Le trio
« Plus tard, nous caressons Marc avec nos deux mains réunies, je pose Joan sur lui, elle glisse très lentement, senfonce. Jappuie ma tête sur la poitrine du mâle, je les regarde, émerveillée, faire lamour devant moi. Joan se redresse, ses muscles se tendent, il ressort du ventre rougi, un coup de rein encore remonte le corps déséquilibré ; tout cela est si beau que cela me donne envie de jouir toute seule, je me caresse en les regardant, leur plaisir monte, le mien aussi, nous jouissons ensemble, tous les trois. »
CE ROMAN, MOI ET AGUN
Comme le premier volume de la série, celui-ci nest pas à la hauteur dEmmanuelle, à qui il prétendait succéder, à défaut de le remplacer.
Ce roman, comme le précédent contient des passages qui mont excité, mont poussé à me caresser, je ne le cacherai pas. Cela nenlève ni les longueurs, ni certaines invraisemblances.
Il y a bien évidemment le fait que la lecture de ces deux romans, découverts dans la bibliothèque de Philippe, ont été pour moi une distraction et ne pouvaient avoir le même impact quavaient eu pour moi Emmanuelle ou encore le Déclic sur la jeune adolescente qui, à travers ces lectures prenait conscience de son hypersexualité et ne rêvait que dimiter Emmanuelle ou Claudia.
Jai cependant pour « Joy et Joan » une indulgence particulière, parce que le roman décrit lamour dune femme pour une autre femme.
Dans le premier roman de la série, Joy avait déjà eu des rapports saphiques. Avec Joan, cest différent. Les deux jeunes femmes ne se « gouinent » pas, elles font lamour.
Et cela change tout, je peux en témoigner. Dès mon dépucelage, jai connu des rapports saphiques avec Maria, puis, régulièrement avec dautres femmes, comme Daphné (récit numéro 2), pendant que jétais lycéenne, Ann et Ursula, mes collègues, au début de ma carrière professionnelle (récit numéro 3) ou encore Rita (récit 11), cette jeune prostituée rencontrée au début de ma liaison avec Rachid.
Ma relation avec Christine (récit 14), qui fût mon amante et est aujourdhui ma plus proche amie, fût torride et jai appris tant de choses dans nos étreintes.
Mais cest avec Agun que jai découvert, non le sexe avec une femme, mais lamour avec une femme. Agun, dont jai longuement parlée (récit 52), que jai retrouvée après avoir cru perdue et avec qui je forme aujourdhui un couple à part entière, aux côtés de mon couple officiel avec Philippe. Je la considère pleinement comme ma conjointe.
Lamour que se portent Joy et Joan ne pouvait donc que me rappeler celui que je vis avec ma femme. La différence, par rapport à la façon dont se termine le roman, avec la constitution dun trio entre Joy, Joan et Marc, est de taille.
Agun est exclusivement lesbienne, même si elle a accepté, sur mon insistance, dêtre déflorée par Philippe. Cest dailleurs la seule fois où jai été témoin dun rapport entre Philippe et une autre femme et où je nai ressenti aucune jalousie. Bien au contraire parce que javais voulu que ma chérie connaisse enfin ce plaisir, que je lui offrais, que ça se passait entre les deux êtres que jaime du plus profond de mon cur. Jétais à leurs côtés, les encourageant, accompagnant Agun de mes baisers et de mes caresses. Philippe fut dune infinie tendresse et réussit à la mettre en confiance.
Agun a reconnu quelle a eu du plaisir, mais na pas souhaité, malgré mon insistance, renouveler lexpérience. Jaimerais partager ma femme avec mon mari candauliste et vivre pleinement ce trio que décrit le roman. Jaimerais tant offrir à Agun et à Philippe ce que jai de plus précieux et, pourquoi pas, quil fasse un à Agun, en âge den porter.
Jai vu les larmes dans les yeux dAgun quand je lui en ai parlé, elle ma demandé si je ne laimais plus pour que je veuille la jeter dans les bras dun autre, fut-il Philippe. Elle ma rappelé quelle ma tout donné, parce quelle la voulu, parce quelle maime à la folie du jour où elle ma vue (récit n°6), quelle demande peu pour elle, seulement, et cest beaucoup, a-t-elle ajouté, mon amour et ma fidélité « saphique ».
Quant à Philippe, il ma dit quAgun était une femme magnifique, mais quil ne pourrait jamais avoir de rapports avec elle, sauf si cela était voulu par moi comme par elle. Ils se respectent infiniment, considèrent mutuellement mappartenir. Je peux, sans la moindre crainte, les laisser seuls ensemble.
Je veux aussi cela pour Philippe, qui a pour moi sacrifié des relations fortes quil avait, avec Ambre dabord et surtout avec Théodora. Et quai-je de plus précieux quAgun à lui offrir ?
Je respecte donc la volonté dAgun, sans renoncer à lui faire changer davis et lui faire comprendre que cela nest pas motivé par un esprit pervers. Cest au contraire une preuve damour et javoue mieux comprendre le candaulisme de Philippe, moi qui rêve de mater ma chérie jouir sous les coups de boutoir dun amant. Je compte la convaincre peu à peu, afin que nous formions ce trio dont je rêve et de voir ces deux autres merveilleux moffrir leur plaisir
Cette fiche de lecture ma donné loccasion de livrer ce qui est pour moi un fantasme, dans mon second couple. Agun sait cela, je ne désespère pas de le lui faire accepter, pas par vice de ma part, par amour pour lun et pour lautre.
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!