Le Randonneur
Ses pas résonnaient de manière étrange sur le sentier de chèvre quil suivait dans la montagne, comme si lobscurité bénéficiait du pouvoir de modifier les sons. Depuis que la nuit était tombée, la nature sétait endormie brusquement et plus aucun bruit ne venait troubler celui que provoquaient ses chaussures sur le sol dans sa marche cadencée. Il avait mal calculé la distance et mal évalué la difficulté du chemin qui séparait son point de départ de celui darrivée. Cest pourquoi il marchait passablement fatigué, à la clarté de la Lune et dune lampe de poche chargée de dévoiler les traitrises des zones dombre. Novembre avait son charme, mais aussi ses exigences. Parti à sept heures du matin, il venait juste dentendre les sept coups de cloche de dix-neuf heures qui sonnaient dans la vallée. Soudain après un virage serré, les lumières du village, étirées le long de la rivière qui le traversait, sétalèrent devant lui.
Enfin ! songea-t-il. Voici mon havre de ce soir.
Il parvint au socle dune immense statue blanche du Christ qui laccueillit de ses bras grands ouverts. Un long escalier aux marches irrégulières démarrait de la base et descendait vers les habitations ; même sil nétait pas éclairé, il était toujours plus rassurant quun pierrier grossier où le pied pouvait glisser à tout moment. Lhomme parcourut les nombreuses arabesques que les gradins dessinaient sur le flanc de la montagne, puis avança directement sur une clairière entourée darbrisseaux doù séchappait un chemin de terre enfin plat. Pietro le longea jusquà un vieux lavoir et déboucha sur la voie principale de Serveille. Il suivit la rue à gauche en direction de ce quil lui paraissait être le centre-ville. Lhôtel quil avait repéré avant de partir ne pouvait être que là. Une voiture, tous phares allumés, le doubla mollement, sans bruit. Pietro avait beau écarquiller les yeux, il naperçut ni le conducteur ni les hypothétiques passagers et les feux du véhicule avaient révélé un nombre impressionnant de maisons éteintes aux volets fermés.
Bonjour. Pietro Milano, jai retenu une chambre pour cette nuit.
Le barman disparut une minute et revint lair gêné.
Cest-à-dire que... Vous deviez arriver avant dix-sept heures.
Oui, excusez-moi, mais javais mal évalué la distance qui me séparait de Rialans. Je suis venu par la montagne.
Trente-cinq kilomètres, au bas mot, et trois cols, fit le garçon avec un sifflement admiratif.
Puis, redevenant soudainement sérieux :
Comme vous nétiez pas là, nous avons donné votre chambre à quelquun dautre et lhôtel est complet, nous navons que cinq chambres.
Pietro fut atterré.
Mais quest-ce que je vais faire ?
Je ne sais pas quoi vous dire...
Il ny a pas de gîte détape ? De chambres dhôtes ?
Lhomme secoua la tête négativement. Cela lui permettait de ne pas avoir à prononcer le mot « non » quil redoutait lui-même en réponse à la question posée.
Après avoir vainement tenté dobtenir un lit voire une simple couchette dans une pièce commune, même sans douche ni lavabo, il sortit brusquement en claquant la porte de colère non sans avoir jeté lanathème sur lhôtelier quil jugeait totalement incapable. Les clients du bar le regardèrent partir, indifférents à son sort, et retournèrent à leur conversation. Pietro fut de nouveau saisi par le froid ; leffort ne le soutenant plus, il grelotta. Lâchant son sac sur un banc, il sassit à côté et se mit à réfléchir. Il ne possédait quun léger duvet, pas de tente.
Je vais trouver un coin à labri du vent et tant pis pour la nuit à la belle étoile. Bah ! Stevenson la fait plus dune fois dans les Cévennes. Il ne devait pas faire plus chaud, se dit-il.
Avant de chercher lendroit idéal, il observa la vitrine de la boulangerie. Il était presque vingt heures et la boutique était toujours ouverte. La boulangère servait une très belle femme de trente à trente-cinq ans, mais ne manifestait guère damabilité avec elle.
Dernier essai, se dit-il en se dirigeant vers le commerce, abandonnant un instant son bagage sur le banc.
Bonjour Mesdames ! fit Pietro faussement jovial en faisant tinter la sonnette de la porte dentrée dont il retint la poignée pour laisser sortir la jolie femme. Relâchant la porte, celle-ci se referma, mais en restant toutefois faiblement entrebâillée. Un souffle de vent frais sinvita.
Le randonneur expliqua sa situation à la commerçante qui le regarda immédiatement dun air interrogateur et méfiant. Il devinait la question/réponse qui lui brûlait les lèvres : « Que voulez-vous que jy fasse ? », Pietro le lut dans ses yeux. Non, elle ne connaissait personne qui puisse lhéberger pour cette nuit, surtout pas elle. Comme solution, elle lui suggérait lhôtel de Valardin à quinze kilomètres par la route, indifférente au fait que Pietro était dépourvu de moyen de locomotion. Puis la femme sarrêta de parler en ayant un geste et un regard dimpuissance. Il nalla pas plus loin dans la discussion, il voyait bien que cétait perdu davance. Après un bref et tout juste poli « Au revoir », il ressortit de la boutique immédiatement suivi de la boulangère qui sempressa de descendre les volets de fer de la vitrine.
Pietro, seul au milieu de la placette, remit son sac sur le dos et partit au hasard vers un bosquet qui lui parut situé dans un square. Il était décidé à y élire domicile pour la nuit. Soudain, une voix larrêta :
Monsieur ! Monsieur !
Il se retourna.
Je vous ai entendu dans la boulangerie. Lhôtel est complet ?
Non seulement il est complet, mais lhôtelier a complètement annulé ma réservation croyant que je ne viendrai pas.
Je vois et ce nest sûrement pas la boulangère qui va vous aider. Nous sommes en pleine montagne ici et tout le monde semble avoir oublié le devoir de secours et dhébergement au voyageur égaré. Ils se disent montagnards, mais seuls leurs parents ou grands-parents létaient. Eux, ils ont tous été pourris par la plaine, la vallée ou la ville.
Et vous, vous êtes montagnarde ?
Oui, mais pas dici. Je viens du Jura. Jai attendu que vous sortiez de la boutique pour vous proposer une chambre chez moi. Jai de la charcuterie, du pain, des pommes de terre, du fromage et du vin de ma région pour le repas. Nayez crainte des quen-dira-t-on, dabord, je suis divorcée et ensuite je fais ce qui me plait ; je ne suis pas comme eux, vous savez.
La perspective dun bon lit et dun repas copieux lenchantait et son indéfinissable hésitation, dont il ne comprenait pas lorigine, fut balayée prestement. Quant au quen-dira-t-on, il sen moquait éperdument : demain, il ne serait plus là et ce ne sera pas à lui de gérer les on-dit.
Vous habitez loin ? senquit Pietro inquiet.
À la sortie du village sur la route de Valardin. Encore une dizaine de minutes à pied. Ça ira ?
Je crois que oui.
À ces mots, la femme prit son filet à provisions doù débordaient plusieurs variétés de pains et le fit glisser sur son bras replié. Pietro enfila son sac à dos sur une seule épaule et la suivit qui partait en direction de la rue principale du village. Se dirigeant à l'opposé du lavoir par lequel le randonneur était arrivé, ils marchèrent une centaine de mètres sur un trottoir de terre avant de longer la route sur un bas-côté herbu et en dévers.
Je mappelle Charlotte Girod-Magnin, je suis née à Bois dAmont dans le Jura. Mon père était jurassien, mais ma mère était Suisse, dit-elle pour meubler la conversation.
Moi, cest Pietro Milano. Je suis né à Modane en Savoie, mais comme mon nom lindique jai des ascendances italiennes.
Ma maison nest pas très loin, on la voit dici qui se découpe sur le ciel au milieu des étoiles.
Quelques minutes plus tard, Charlotte et Pietro entraient dans une maison de pierres et dardoises qui sentait fort la cendre refroidie.
Je vais faire une flambée, dit-elle rapidement. Sans vous commander, pourriez-vous me rapporter une dizaine de bûches, elles sont dehors sous lescalier, cest trop lourd pour moi.
Pietro sexécuta et, peu après, une flamme rassurante et bienfaisante jaillit des branchages déposés par Charlotte dans lâtre de la cheminée.
*
Douché et installé dans une chambre, Pietro appréciait le diner et le vin du Jura que Charlotte servit copieusement pendant le repas. La discussion se poursuivit à bâtons rompus sur un canapé devant le feu ronflant, le ton montait souvent et les rires éclataient par instants. Vers onze heures du soir, Charlotte se leva, remua les braises et revint vers le divan. Au lieu de se rasseoir à la place quelle occupait antérieurement, elle sapprocha de son invité, sassit sur ses genoux et posa ses lèvres sur les siennes tout en lui caressant la tête. Médusé, Pietro ne bougeait pas, ses bras restaient immobiles.
Ça na pas lair de vous faire beaucoup deffet, dit-elle en reculant légèrement.
Cest pour le moins inattendu, répliqua-t-il.
Jai trente-quatre ans et je suis divorcée depuis trois ans. Jai des besoins de femme et je ne veux pas dhistoires avec les gens dici, dit-elle fermement.
Pietro lui sourit et se dit quil serait bien sot pour ne pas profiter de sa bonne fortune, car Charlotte était une femme superbe. Il se pencha vers elle et plongea doucement la langue dans sa bouche. Glissant ensuite une main libre sous son pull-over, il lui caressa les seins qui étaient nus, ronds et fermes : elle navait, à lévidence, jamais eu ds. Charlotte, que la rapidité de laction ne semblait pas dérouter, se laissa aller, inséra sa main entre les cuisses de Pietro et la remonta jusquà son sexe qui aussitôt entra en érection. Elle palpa la verge durcie à travers le pantalon pendant un moment, puis soudain se leva :
Viens, fit-elle en tendant la main.
Tous deux pénétrèrent dans la chambre de Charlotte et se précipitèrent sur le lit qui craqua. Elle ôta son pull rapidement ainsi que son pantalon et sa culotte. Nue, elle se jeta sur Pietro et, tout en lembrassant fougueusement sur la bouche, défit la ceinture du pantalon. Elle fit glisser la fermeture de la braguette et de quelques doigts habiles fit jaillir du slip le pénis de Pietro qui ne demandait que ça. Après avoir gardé le membre chaud dans la main quelques instants, elle entama un mouvement rythmé avec le prépuce, tirant fort sur le frein à chaque fois que le gland était découvert. Cette manuvre arrachait à Pietro une faible plainte qui, ny tenant plus, se débarrassa hâtivement de son pantalon et de son slip. Saisissant la tête de Charlotte par les cheveux de larrière du crâne, il lamena vers son sexe érigé. Charlotte noffrit pas de résistance et plongea, avec une satisfaction non feinte, le gland dans sa bouche grande ouverte et entama un lent va-et-vient de ses lèvres humides. Pendant une fraction de seconde, Pietro se demanda pourquoi la lumière du plafonnier navait pas été éteinte, il aurait préféré un éclairage plus intime. Fermant les yeux, il apprécia le savoir-faire de Charlotte dans lart de la fellation même si, en admettant quelle ait dit la vérité, elle ne pratiquait pas souvent. Charlotte quitta le gland, lécha la verge de tout son long et goba un testicule quelle fit rouler dans sa bouche puis aller et venir de la langue. Ses lèvres repartirent ensuite en sens inverse et, se soulevant délicatement sur les bras, elle replongea le sexe gonflé de Pietro dans sa bouche jusquà lui toucher le pubis avec son nez. Entourant alors à nouveau le gland de ses lèvres, elle fit tournoyer très rapidement sa langue autour de la chair tendre et lisse. Pietro ny tenait plus, sa respiration saccélérait au même rythme que ses soupirs. La jeune femme soutint sa caresse pendant quelques instants et ne sinterrompit quune fraction de seconde quand elle reçut, au fond de la gorge, le premier jet de sperme accompagné dun râle de plaisir de Pietro. Elle avala la semence rapidement, mais garda en elle les giclées qui sensuivirent. Toutefois, tout en conservant le pénis dans la bouche, elle ne put empêcher lévasion dune partie du liquide blanc qui coula le long de la verge. Quand lorgasme de Pietro fut achevé, elle revint vers son visage, les lèvres étrangement fermées, et embrassa précipitamment son amant. La bouche ouverte de Pietro reçut, à son grand étonnement, le sperme que Charlotte avait gardé et il ne put rien faire dautre que de déglutir à son tour pour pouvoir continuer à embrasser sa partenaire qui cherchait sa langue de la sienne. Une fois le liquide séminal partagé entre les deux amants, il éloigna les lèvres de Charlotte et lui posa la tête sur son épaule.
Tu mas mis à plat, confia-t-il. Mais tu as une drôle de manière dembrasser après...
Jaime bien partager. La première pour moi, et les autres moitié-moitié. Tu feras la même chose pour moi, continua-t-elle.
Sans relever, Pietro questionna :
La lumière ne te gêne pas ?
Non, jaime bien voir ce que je fais et ce quon me fait ; et puis il y a longtemps que je nai pas vu de bite, aussi je me suis rincé lil avec la tienne fit-elle en riant.
Voyeuse !
Pietro ne lui laissa pas le temps de répliquer, il se pencha, attrapa un des mamelons de Charlotte de ses lèvres, puis lui embrassa voluptueusement les seins. Sa bouche descendit jusquau nombril quil chatouilla à peine de la langue puis sabaissa encore jusquà son triangle noir. Charlotte ne disait plus rien, elle ferma les yeux et, imperceptiblement, écartait les jambes sans même en avoir conscience. Pietro remarqua les lèvres rougies et gonflées par le désir ainsi que le liquide incolore que sa maîtresse sécrétait en quantité et qui avait mouillé lintérieur des cuisses. Il avança la bouche, ferma les yeux à son tour et plongea sa langue dans cet écrin brûlant quelle lui offrait. Charlotte émit un profond soupir au contact de sa vulve avec la bouche de Pietro. Ce dernier recueillit le lubrifiant en remontant la langue vers le clitoris où il sattardait quelques secondes. Charlotte respirait fort en se tenant les seins. Pietro fit glisser ses lèvres du clitoris jusquà lanus quil titilla longuement de la pointe de la langue puis revenait lentement au petit bouton par le même chemin. À chaque fois quil faisait le trajet, le liquide incolore que sécrétait Charlotte se faisait plus abondant et Pietro devait lavaler souvent. À un moment précis, alors que son amant lui caressait le clitoris, Charlotte poussa un puissant cri dorgasme. Son vagin, contracté sous leffet de la jouissance, évacua une grande quantité de cyprine que Pietro admit dans sa bouche. Le long orgasme consommé, Pietro aspira délicatement une dernière fois ce qui restait dans la vulve, ferma les lèvres et retourna auprès du visage de Charlotte dont la bouche entrouverte attendait sa propre sécrétion. Il lembrassa, une partie du liquide changea dhôte et les deux amants finirent enlacés, immobiles, leur corps épuisé en dégustant le produit du plaisir de la jeune femme.
Javais oublié comme cétait bon, dit-elle après un moment.
Cela fait aussi longtemps que je nai pas fait lamour comme ça, répondit-il. Mais ce que je tai fait ma réveillé, continua-t-il en prenant la main de Charlotte pour la poser sur sa verge durcie.
Eh bien, viens ! Tu ne devrais pas avoir de mal à entrer, fit-elle en se mettant à quatre pattes devant lui.
La vue des fesses superbes de Charlotte, de son sphincter au plissement harmonieux surmontant une vulve trempée, acheva de réveiller linstinct de Pietro. Il se mit à genoux derrière elle et dun seul coup de reins pénétra son vagin au plus profond delle-même. Sur le moment, elle poussa un cri mêlé de plaisir et de douleur puis émettait de petits gémissements aigus à chaque coup de boutoir que lui infligeait Pietro. Il allait et venait sans ménagement, son ventre claquait contre les fesses de la jeune femme, ses testicules, coincés entre les deux corps se mirent à lui faire mal. Elle était pénétrée du sexe entier de Pietro et cette idée lexcita encore plus tant et si bien quelle se reposa sur un coude et de sa main libre, entama une vive masturbation de son clitoris. De nombreuses minutes sécoulèrent ainsi, Pietro sentit le vagin qui se contractait tout autour de sa verge et décida daccélérer le mouvement. Lun dans lautre, les deux sexes émettaient un bruit de gargouillis dominé par les soupirs respectifs des deux amants. Aidée de ses doigts, Charlotte jouit la première tandis que son vagin enserra fortement le pénis de Pietro qui déchargea son sperme immédiatement. Pendant une trentaine de secondes, la jeune femme insistait sur son clitoris pendant que son partenaire continuait à cogner violemment son pubis sur ses fesses. Il sentit une dizaine de fois sa semence propulsée dans le corps de Charlotte puis, soudain épuisé, il sarrêta et se reposa sur le dos de sa compagne qui sécroula à plat ventre, le vagin toujours empli de la verge de son amant. Ce dernier ne fit aucun effort pour la retirer, car elle ressortit seule de son logement en reprenant sa flaccidité habituelle. Charlotte et Pietro restèrent immobiles pendant un long moment. Même si son sexe ne suivait pas ses envies, Pietro désira contenter la jeune femme et se satisfaire par la même occasion. Il la remit dune main ferme à quatre pattes, la tête posée sur les deux avant-bras et les fesses en lair. Il revit avec émotion le petit rond plissé qui lui faisait tant envie et se précipita bouche ouverte pour le sucer gloutonnement. Charlotte manifestement aimait cette caresse et elle tendit son postérieur du mieux quelle put. Pietro durcissait sa langue et de la pointe, forçait doucement louverture. Sa maîtresse, dont seule la tête reposait maintenant sur loreiller, écartait ses fesses de ses mains pour que son sphincter souvrît encore plus à la gourmandise de son amant. Lorsque le sexe de Pietro eut repris fière allure, il cessa sa caresse linguale et approcha son gland de lorifice mouillé de sa salive. Charlotte maintenait ses fesses ouvertes pour son amant qui la pénétra de la moitié de la longueur de son pénis. Elle gémit très fort et il arrêta sa pénétration puis, lentement, il reprit sa progression jusquà faire disparaître sa verge dans le rectum de Charlotte qui soupirait à chaque va-et-vient. Quand il allait trop vite ou trop fort, elle ne pouvait sempêcher démettre un faible cri que Pietro, il ladmettait volontiers, aimait entendre. Lorgasme vint, mais moins violent quil laurait espéré. Il se souvint toutefois que cétait la troisième fois en deux heures quil éjaculait. Cette fois-ci, quand ce fut terminé, Charlotte écarta rapidement le pénis de Pietro de son sphincter. Elle était comblée davoir fait jouir son compagnon de cette manière, mais son anus était devenu sensible.
Je nen peux plus, souffla Pietro à loreille de Charlotte.
Moi non plus. Dormons, répondit-elle. Nous reprendrons ça demain matin. Jai du retard à rattr.
Elle se leva, éteignit le plafonnier et rejoignit Pietro. Dans les bras lun de lautre, ils sendormirent rapidement, épuisés.
*
Le lendemain matin, un rayon de soleil dardait à travers la fente dun volet. Pietro ouvrit un il, il était dix heures et quart. Heureusement que létape quil avait prévue était relativement courte, car il ne partirait pas de bonne heure aujourdhui. Charlotte se pelotonna contre lui, puis se leva pour ouvrir les volets. Lair était froid, mais le soleil brillait dans un ciel sans nuages et un flot de lumière entra dans la chambre. Elle referma la fenêtre et se recoucha rapidement. Posant sa main sur la poitrine de son compagnon, elle la fit glisser lentement vers le sexe de Pietro et sen saisit. Il navait plus envie aussi, il émit un grognement et retira la main, mais Charlotte revint à la charge. Elle lui caressa la verge et les testicules si bien que Pietro ne put éviter le réflexe masculin. Satisfaite, elle entama une lente masturbation qui fortifia lérection passablement molle de son amant. Soudain, elle ôta le drap et la couverture dun geste brusque et happa le gland de sa bouche avide. Vaincu, Pietro ferma les yeux et se laissa faire. Ce fut un peu lent à venir, Charlotte eut mal aux articulations de la mâchoire, mais elle persévéra tant et si bien que Pietro eut un long soupir en même temps quun jet de sperme parvint sur la langue de sa maîtresse. Son orgasme fut profond, de nombreuses giclées de semence suivirent la première ; Charlotte ne lâchait pas le pénis et absorbait tout jusquà ce quenfin plus rien ne sortit. Finalement, elle passa un dernier coup de langue sur le gland, regarda intensément un point fixe sur le mur lair égaré et finit par relâcher le sexe de son amant.
Je tavais bien dit que nous reprendrions ça ce matin ! fit-elle en riant.
Je ne peux plus suivre, je nai plus ton âge... Au fait, tu ne mas pas embrassé.
Javais envie comme ça.
Tu ne voudrais pas dun café en plus ?
Charlotte sourit.
Va prendre une douche, je prépare le petit-déjeuner.
*
Pietro, le sac sur le dos, faisait un dernier signe à Charlotte qui le regardait partir. Il pénétra dans une forêt dense de résineux noirs et la maison disparut rapidement de sa vue. Il marchait sur un chemin tendre recouvert daiguilles de pin qui étouffaient ses pas. Il repensait à cette étape extraordinaire et à la beauté de Charlotte quand soudain, un pic-vert tapa dans une écorce. Loreille dressée, Pietro se remit à lécoute de la nature, ne pensa plus à rien dautre et regarda droit devant lui.
Quand Pietro eut disparu dans la forêt, Charlotte referma la porte. Elle se dirigea vers la chambre un étrange sourire aux lèvres. Saisissant une minuscule caméra cachée dans le mur elle en ôta la carte mémoire et ressortit de la pièce pour sorienter vers une porte matelassée dissimulée derrière un rideau épais. Celle-ci donnait sur un couloir lui-même fermé par un autre panneau totalement insonorisé. Passé celui-ci, elle descendit un escalier de bois qui la mena dans une grande cave taillée dans le roc. Dans un recoin, une grille serrée délimitait une cellule où un homme émacié, les habits en loques, les mains accrochées aux barreaux la regardait arriver sans dire un mot.
Je vais tapporter à manger tout à lheure, mon cher mari. Tu ne mas pas lair en forme. En attendant, regarde ce que jai pour toi.
Tout en disant cela, Charlotte avait mis sous tension un ordinateur dans lequel elle inséra la carte mémoire. Elle lança la vidéo.
Il sappelle Pietro. Regarde ta femme comme elle se fait bien baiser, écoute comme je le fais bien jouir. Tu as vu sa grosse bite ? Je lai sentie passer quand il me la mise dans le cul ! Mais quest-ce que cétait bon ! Tu sais, jai compté que depuis que tu mas trompée lannée dernière, cest le cinquante troisième à me sauter, jen ai avalé du sperme ! Je te mets la vidéo en boucle jusquau prochain de mes invités. Nhésite pas à te branler en me regardant, ce nest pas moi qui vais le faire à ta place ! Ha ! Ha ! Ha !
Son visage était transfiguré, sa beauté avait été remplacée par la grimace de détermination dune désaxée, dune démente.
Fallait pas me faire cocue mon petit-vieux. Fallait pas...
Lhomme, la tête entre les barreaux, immobile et silencieux, regardait désespérément sa femme devenue folle et pleura.
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!