Récits Érotiques De La Mythologie (11). Récits Érotiques Issus De La Bible : La Femme Adultère
Au risque dêtre qualifiée de blasphème et dêtre lapidée (verbalement tout du moins), il peut paraitre surprenant, voir choquant, quon prétende trouver dans les récits bibliques des situations érotiques.
En réalité, ce sont les circonstances qui le sont, bien évidemment pas les textes eux-mêmes (encore que), qui avaient pour fonction de condamner ladultère de la femme.
Quatre récits sont à cet égard symptomatiques :
Celui de la femme de Putiphar, qui soffre à Joseph, lequel la repousse.
Bethsabée, convoitée par le roi David, lequel parvient à ses fins
Celui de Jézabel, reine dIsraël, épouse dAchab, symbole de tous les vices.
Celui de Salomé et de sa mère Hérodiade, qui furent à lorigine de lexécution de Jean le Baptiste.
« TU NE COMMETTRAS POINT LADULTERE »
Cest lun des dix commandements, le 9ème ou le 10ème, selon les versions, inscrits sur les Tables de la Loi, que Moise aurait ramenées au peuple hébreu à sa descente du Mont Sinaï, tels que le rapporte le Livre de lExode.
Le texte du Deutéronome contient une différence importante dans le texte : « Tu ne convoiteras point la femme de ton prochain.» Car ici cest bien ladultère féminin qui est ciblé. Ces textes blâment la femme séductrice : le bain de Bethsabée ou la femme de Putiphar rejetée par Joseph.
Cest cette conception qui fut reprise par le christianisme, mais quon retrouve aussi dans le code Napoléon et qui a inspiré le droit jusquà aujourdhui. Cest le mépris des femmes et la restriction de leur personnalité à la seule fonction procréatrice.
Monothéismes comme polythéismes n'ont jamais accepté que les femmes occupent un rang égal aux hommes dans leurs sociétés : les accuser sournoisement de perversions davantage tolérées chez les hommes est un meilleur rempart contre l'aspiration à leurs droits légitimes.
Reprenons dabord ces récits qui se veulent une condamnation sans appel de ladultère.
LA FEMME DE PUTIPHAR : LE REFUS DE LA TENTATION
Cest un épisode du livre de la Genèse. Lhistoire narre les déboires dans lEgypte des Pharaons de Joseph, fils du patriarche Jacob.
Vendu comme esclave à Putiphar, ministre du Pharaon, Joseph se voit béni par Dieu comme ses pères avant lui, et monte rapidement dans la hiérarchie domestique mais il suscite le désir de la femme de son maître. Après avoir tenté de le séduire, elle le diffame en laccusant davoir voulu la violer et il se retrouve en prison.
Voici le récit de la Bible, qui est plutôt direct :
Or, Joseph était beau de taille et beau de figure. Après ces choses, il arriva que la femme de son maître porte les yeux sur Joseph, et dit : couche avec moi ! Il refusa, et dit à la femme de son maître :
Voici, mon maître a remis entre mes mains tout ce qui lui appartient. Il nest pas plus grand que moi dans cette maison, et il ne ma rien interdit, excepté toi, parce que tu es sa femme. Comment ferais-je un aussi grand mal et pécherais-je contre Dieu ? »
Quoiquelle parlât tous les jours à Joseph, il refusa de coucher auprès delle, dêtre avec elle.
Un jour quil était entré dans la maison pour faire son ouvrage, et quil ny avait là aucun des gens de la maison, elle le saisit par son vêtement, en disant :
Couche avec moi !
Il lui laissa son vêtement dans la main, et senfuit au-dehors.
Lorsquelle vit quil lui avait laissé son vêtement dans la main, et quil sétait enfui dehors, elle appela les gens de sa maison, et leur dit :
Voyez, il nous a amené un Hébreu pour se jouer de nous. Cet homme est venu vers moi pour coucher avec moi ; mais jai crié à haute voix. Et quand il a entendu que jélevais la voix et que je criais, il a laissé son vêtement à côté de moi et sest enfui dehors.
Et elle posa le vêtement de Joseph à côté delle, jusquà ce que son maître rentrât à la maison.
Alors elle lui parla ainsi :
Lesclave hébreu que tu nous as amené est venu vers moi pour se jouer de moi. Et comme jai élevé la voix et que jai crié, il a laissé son vêtement à côté de moi et sest enfui dehors. Après avoir entendu les paroles de sa femme, qui lui disait : Voilà ce que ma fait ton esclave !
Le maître de Joseph fut enflammé de colère. Il prit Joseph, et le mit dans la prison.
Joseph a-t-il été tenté de céder aux avances audacieuses de cette femme païenne ? La Bible ne donne aucune raison de penser quil est immunisé contre les désirs ou les pulsions propres aux jeunes hommes, ni que cette femme épouse coquette dun fonctionnaire de cour riche et influent a un physique repoussant.
Joseph va-t-il sautoriser un écart de conduite, en se disant que son maître nen saura rien ? Se laissera-t-il séduire par les avantages matériels quune telle liaison pourrait lui procurer?
La femme de Putiphar naime pas ce quelle entend. Ce simple esclave la repousse et se permet de qualifier sa proposition de « grand mal » ! Mais elle revient malgré tout à la charge ! Sans doute que sa fierté blessée lui donne encore plus de hargne pour faire céder Joseph. Même si la femme de Putiphar lui fait « tous les jours des avances », il ne change pas davis. Elle continue à lui faire des avances tous les jours (harcèlement sexuel caractérisé), ce qui amène Joseph à prudemment éviter de se trouver en sa présence.
Toutefois, la femme de Putiphar ne compte pas en rester là...Elle profite dun moment où les serviteurs sont tous à lextérieur. Elle sait que Joseph doit venir dans la maison pour son travail. Quand il entre, elle déploie son piège. Un jour, alors quil arrive chez Putiphar pour sa journée de travail, Joseph trouve la maison vide et les autres serviteurs absents. Il ny a que sa maîtresse, qui se jette sur lui. Nosant ni céder aux avances, ni la brutaliser, Joseph tente de lui échapper mais elle déchire son vêtement avant quil ne puisse prendre le large
Saisissant son vêtement, elle le supplie une dernière fois : « Couche avec moi ! » Joseph réagit vivement.
Dans le cas de Joseph, cette fermeté a un coût élevé. Pour se venger, la femme de Putiphar se met immédiatement à hurler, faisant accourir les serviteurs. Elle prétend que Joseph a essayé de la violer et quil sest enfui quand elle a crié. Elle garde le vêtement comme pièce à conviction en attendant le retour de son mari. Lorsque Putiphar arrive, elle lui débite le même mensonge et insinue que, sil navait pas introduit cet étranger chez eux, rien de tout cela ne serait arrivé.
BETHSABEE ET DAVID LADULTERE
Cette fois, cest le récit dun adultère qui va au bout.
La Bible, dans le Livre de Samuel (chapitre 11), calmement, presque avec froideur, raconte l'enchaînement infernal qui conduit David à l'adultère, au mensonge, au .
Le lecteur est stupéfait : celui qui agit ainsi est-il bien le berger choisi par Dieu, le vainqueur de Goliath ?
Un soir, le roi David, qui se promenait sur la terrasse de son palais, aperçut une femme d'une grande beauté qui prenait un bain : Bethsabée, l'épouse d'Urie le Hittite, un officier de son armée, alors en campagne.
David tomba amoureux de Bethsabée. Le roi la désire, la fait venir au palais, la prend, la renvoie. Le lit de l'ennui est devenu l'espace d'un soir le lit du plaisir.
Le point de vue de Bethsabée est absent du récit : sagissait-il dun viol ou dun acte consenti par les deux? On ne peut pas le savoir. Par contre, il y a bien là un adultère, puisque Bethsabée était déjà mariée. Cet acte est condamné à plusieurs reprises dans la Bible. Normalement, la sentence liée à un tel crime est alors la lapidation de la femme et de lhomme.
Quelques temps après, Bethsabée s'aperçut qu'elle était enceinte et le fit savoir au roi.
David pense quune nuit conjugale recouvrira la faute, pense-t-il.
C'est décidé, Urie mourra et, comme dans le plus classique des mélodrames, il porte sa propre condamnation. Pour que ce passe inaperçu, d'autres soldats mourront avec lui dans une attaque perdue d'avance. Cest ce qui arriva et, après la période de deuil, David épousa Bethsabée. L' peut naître en toute légalité.
Le sentiment d'horreur devant toute cette histoire tient à la façon dont le roi a ourdi son plan. Personne ne connaît réellement l'ampleur de son crime. Urie est ici la victime innocente qui n'a jamais rien su. Joab, lui, qui commande larmée, reçoit l'ordre de camoufler le du vaillant mercenaire mais il en ignore la raison (tout juste peut-il avoir des soupçons). Quant à Bethsabée, comment saurait-elle que ce mari dont elle a pleuré la mort a, en fait, été assassiné ? David seul sait de quoi il retourne !
Le prophète Nathan, vint reprocher à David ses fautes. Mais malgré le repentir de David, Nathan lui annonça de nombreux malheurs à venir. Le prophète Nathan apprend alors à David que cette façon de faire a déplu à Dieu et qu'en châtiment, ce n'est pas ce fils aîné de David qui héritera du trône, mais un autre fruit de la semence que David a plantée en Bethsabée, au terme de luttes qui décimeront la famille royale. David implore le pardon de Dieu, l' de Bethsabée tombe malade et David jeûne plusieurs jours, jusqu'au décès de l', le septième jour, ce que David interprète comme sa punition. David réconforte Bethsabée.
David et Bethsabée furent pardonnés par Dieu. Ils eurent un autre fils nommé Salomon qui devint roi à la mort de son père.
Lhistoire de David et Bethsabée est racontée dans le Livre de Samuel, chapitres 11-12 et elle a donné lieu à de nombreuses représentations picturales. La plupart des uvres montrent Bethsabée au bain.
JEZABEL LA TERRIBLE
Jézabel, princesse phénicienne, fille du roi de Tyr et de Sidon, fut l'épouse du roi d'Israël Achab qui règne de -874 à -853. Elle est dans la bible lincarnation de la « femme perverse ». Jézabel signifie « limpudique ».
L'histoire de Jézabel est narrée dans la Bible, aux premier et second livres des Rois de l'Ancien Testament. Épouse du roi, elle y est présentée comme une étrangère vicieuse et malfaisante qui incite le roi et le peuple à se détourner de l'Éternel. Le roi Achab est un homme faible, au caractère inconstant. Jézabel est quant à elle ce quon appelle une femme ambitieuse et intrigante, au caractère fort.
Jézabel est animée par la soif de diriger et de contrôler sans partage (cest le sens de son nom : Jézabel veut aussi dire « sans cohabitation »), qui va lui permettre daccéder au plus haut niveau décisionnel, afin dimprimer sa vision et sa politique au plus grand nombre. Elle est une femme qui met en uvre ses ambitions, quel quen soit le prix.
À une époque où le statut de la femme ne lui permettait pas daccéder à des responsabilités ou de singérer dans les affaires du pouvoir, elle surmontera tous les obstacles et montrera une détermination hors du commun face à Elie le prophète, puis face à Jéhu, qui deviendra plus tard le nouveau roi dIsraël par lonction dElisée. Elle ne craint pas de rencontrer ces hommes sur leur terrain, car elle méprise lautorité divine quils incarnent. Son attitude face au masculin (son mari, Elie et Jehu) pourrait laisser à penser que cest lHomme quelle méprise et dont elle conteste ouvertement la domination « naturelle ».
« Jézabel ne correspond pas à limage féminine de son temps, elle nest pas représentative de la mentalité féminine de son époque : elle évolue dans un monde à part, dans lequel il nexiste pas dautorité au-dessus delle ni Dieu ni maître et cela contribue à forger en elle ce caractère indépendant, cet égo surdimensionné ». Jérôme Prekel©www.lesarment.com/juin2013.
Jézabel était une femme dotée d'une forte personnalité. Elle domina son mari et en fit ce quelle voulait. Foncièrement méchante et cruelle nous dit la Bible, elle ne reculait devant aucun crime.
Fervente adoratrice de Melqart, le Baal tyrien, elle ne tolérait pas d'autre religion que la sienne et persécuta la religion des Juifs. Achab, entièrement subjugué par sa femme, éleva un temple et un autel consacrés à Baal ainsi quune statue représentant lAstarté phénicienne. Il était totalement sous son emprise. Rusée, dominatrice, Jézabel était aussi une séductrice.
Elle s'efforce de faire mettre à mort le prophète Élie qui s'oppose à elle. Le prophète Élie prédit aux deux époux qu'ils paieraient leurs crimes de leur vie et de la ruine de leur dynastie. Il précisa que Jézabel serait dévorée par des chiens.
Elle pousse son époux Achab à la tyrannie. Après la mort d'Achab, Jézabel continue de régner avec ses fils Ochozias, puis Joram. Chargé par le prophète Élisée d'accomplir les vengeances divines, Jéhu détrône et tue Joram, puis fait jeter Jézabel par une fenêtre du palais et le corps de la reine est dévoré par des chiens.
SALOME ET HERODIADE, QUI OBTINRENT LA TETE DE JEAN LE BAPTISTE
Hérodiade est la petite-fille dHérode le Grand, monarque de Judée sanguinaire et cruel à la solde des Romains, qui nhésita pas à faire assassiner son épouse et certains de ses s.
Ambitieuse et femme de caractère, elle épousera deux de ses oncles, Hérode Philippe dont elle aura une fille, Salomé, puis en raison du manque dambition de ce dernier, elle lui préfèrera son demi-frère Hérode Antipas.
Princesse juive du Premier siècle mentionnée chez l'historiographe judéo-romain Flavius Josèphe, Salomé était la fille d'Hérodiade et d'Hérode, le fils d'Hérode le Grand. Elle épouse en premières noces son oncle (le demi-frère de son père) Philippe II, puis Aristobule de Chalcis.
Elle est surtout célèbre pour être à lorigine de lexécution de Jean le Baptiste.
Hérodiade, la mère de Salomé, quitte son mari Hérode, fils d'Hérode (Hérode Boëthos ou Hérode Philippe), pour se marier avec le demi-frère de celui-ci, Hérode Antipas, qui est tétrarque de Galilée. Flavius Josèphe évoque un comportement contraire aux lois nationales, qui fait référence au fait qu'Hérodiade « s'est séparée de son mari encore vivant ».
Jean le Baptiste ne cessait de la dénoncer comme femme adultère.
Hérodiade est furieuse et ne peut souffrir cette critique ouverte.
Elle demande à son époux déliminer ce prédicateur gênant, ce quHérode élude aimant à entendre Jean le Baptiste et le craignant.
Lintrigante entreprend alors un stratagème redoutable, usant de la grande beauté de sa fille Salomé pour obtenir ce quelle veut de son faible mari. Ce quHérodiade na pu obtenir par les mots, elle entreprend de le réaliser par sa fille dont les charmes ne sont pas passés inaperçus aux yeux dHérode Antipas.
Cest ainsi, sans morale ni remord, que la reine pousse son mari à faire emprisonner Jean le Baptiste, mais cela ne lui suffit pas. Lors dun banquet, elle convient dun plan diabolique avec sa fille : Salomé dansera devant Hérode, à la condition que ce dernier exauce son vu, un vu non dévoilé mais auquel le roi passionné consent aveuglément. La danse lascive de la belle Salomé achève de séduire le monarque qui accède à son souhait alors révélé : la tête de Jean le Baptiste « sur un plateau dargent ». Antipas, faible autant que désireux de profiter des charmes de Salomé, lui accorde lexécution du prophète.
Les deux personnages féminins dHérodiade et Salomé auraient donc pu tomber dans les oubliettes de lhistoire biblique. Mais la tradition théologique chrétienne va en décider autrement, parce quelle a besoin, selon le principe déchos entre le Nouveau et lAncien Testament, dautres figures que Ève pour asseoir son discours misogyne et son éthique antisexuelle fondée sur lopposition de la chair et de lesprit. Les Pères de lÉglise vont ainsi donner naissance, bien malgré eux, à une figure qui se déploiera dans la création littéraire et artistique européenne au point de consti un véritable mythe.
Au quatrième siècle, les Pères de l'Eglise mirent sur le dos de la fille d'Hérodiade toutes sortes de crimes. Saint Ambroise écrit : " Elle dévoilait les parties de son corps que les murs apprennent à cacher..."
Jean Chrysostome, mais aussi Augustin dHippone, sont à lorigine des deux principales caractéristiques de la figure de Salomé :
la danseuse perverse et dépravée ;
la femme fatale et diabolique, véritable incarnation de la lubricité et du vice. Saint Augustin écrit : « Sous sa tunique légère, la jeune fille apparaît dans une sorte de nudité : car pour exécuter sa danse, elle sest inspirée dune pensée diabolique : elle a voulu que la couleur de son vêtement simulât parfaitement la teinte de ses chairs. Tantôt elle se courbe de côté et présente son flanc aux yeux des spectateurs ; tantôt, en présence de ces hommes, elle fait parade de ses seins que létreinte des embrassements quelle a reçus a fortement déprimés. »
Sous la plume de Saint-Augustin, Salomé se livre en toute conscience à une véritable bacchanale.
QUELLES LECONS TIRER DE CES RECITS ?
Ils ont tous en commun de vouloir dénoncer la débauche et ladultère, et dabord celui de la femme.
Si on sen tient aux textes eux-mêmes, on ne peut quêtre choqué par lamoralité et les mensonges de la femme de Putiphar, par la facilité avec laquelle Bethsabée céda au roi David, par la cruauté de Jézabel ou encore par le comportement de Salomé et de sa mère « maquerelle », Hérodiade.
Jai déjà eu loccasion de dire quà ladultère, qui repose sur le mensonge, je préfère la liberté consentie au sein du couple et, encore plus le candaulisme.
Je le dis d'autant plus que je n'ai jamais caché, dans mes récits, mes dérapages dans l'adultère, y compris en cachette de Philippe, et alors même que mon mari candauliste m'accorde des libertés dont peu d'épouses disposent. Je reviendrai, dans un texte consacré à notre couple candauliste, sur ces épisodes, qui furent quelquefois douloureux, dont je ne suis pas fière et qui mirent en péril notre couple. Oui, je le dis: il faut à tout prix éviter le mensonge!
Ladultère a été, dès les premières civilisations, réprimé au nom de la filiation. La tradition judéo-chrétienne sinscrit dans cette lignée. Mais elle va au-delà, à partir dune description de ces femmes comme perverses.
En réalité, sans vouloir réhabiliter ces femmes, jaffirme le droit de la femme de Putiphar davoir voulu séduire le beau Joseph, comme le droit de celui-ci de se refuser. De même, Bethsabée était libre de préférer le roi David à son mari, la loi de lépoque ne lui permettant pas hélas le divorce et donc dassumer leurs choix et l quils avaient conçus.
De même, si Jézabel était débauchée, on peut comprendre quAchab était complaisant ou fermait les yeux.
Quant à Hérodiade, elle avait choisi de quitter son mari pour aller vivre avec le frère de celui-ci et ne lésinait devant rien pour parvenir à ses fins, même à se servir de sa fille, avec le consentement de celle-ci.
Ces femmes valent surtout par limage quen a donné la bible, qui a voulu, à des degrés divers, condamné sans appel leurs « fautes », qui seraient dans leur « nature ».
Lopprobre jeté sur elles a alimenté pendant tant de siècles les sermons antiféministes des clercs. Comme lécrivirent Pierre et Janine Soisson dans leur livre « Byzance » (Editions Minerva 1977), au sujet du massacre, par des fanatiques chrétiens, de la philosophe Hypatie à Alexandrie en 415 : « Jamais léglise naima la femme, incarnation de cette Eve qui perdit Adam, instrument du démon » Jean Chrysostome en parlait ainsi : un mal nécessaire, une tentation naturelle, une désirable calamité, un péril domestique, une fascination mortelle, un fléau fardé. »
Rien que ça ! Et bien je revendique dêtre celle-là et je comprends la femme de Putiphar, Bethsabée, Hérodiade et Salomé, je suis indulgente devant les prétendues débauches de Jézabel. Sans bien sûr me montrer la même indulgence pour leurs crimes supposés : les fausses accusations contre Joseph, lassassinat dUrie, les exactions multiples de Jézabel, lexécution de Jean le Baptiste.
Face aux malédictions millénaires lancées à travers ces textes contre les femmes, jaffirme mes convictions féministes en faveur de la liberté de la femme, de son droit à disposer de son corps, au même titre que les hommes.
PRINCIPALES SOURCES SUR INTERNET
https://www.reforme.net/bible/abecedaire/a-comme-adultere/
https://www.jw.org/fr/publications/revues/wp20141101/joseph-et-femme-de-potiphar/
https://mythologica.fr/biblique/bethsabee.htm
https://lesarment.com/2013/06/lesprit-de-jezabel-1/
https://www.pasteurweb.org/fc/FemmesDeLaBible/Jezabel.htm
http://crdp.ac-paris.fr/parcours/fondateurs/index.php/category/salome
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