Séduction, Amour Et Soumission Chapitre 3
Séduction, amour et soumission Chapitre 3
Leyla
Sortie du train, Charlotte se précipita vers moi, me serra dans ses bras.
« Je suis si heureuse que tu aies pu venir ; mes cousines sont là et je sais que les frères C. , tu sais nos voisins viendront déjeuner demain
-Moi aussi ma Charlotte, ça va me faire du bien ; je nai pas arrêté de travailler ces dernières semaines.
-Tu dormiras avec moi dans ma chambre, tu me raconteras tout ça. Les parents nous attendent.
Sans être magnifique, la demeure de ses parents était vaste, construite dans cette belle pierre claire si caractéristique de la région. Létang qui la bordait ajoutait le charme de leau, apaisant, calme ; ce lieu rempli de souvenirs de nos souvenirs denfance et dadolescence, comme chaque fois, me rendait joyeuse.
François, son père nous accueillit.
« Comment va notre Shahbanou ? Toujours aussi belle et chic »
Il aimait me taquiner sur mes origines, cétait un jeu toujours répété ; ils y avaient de pires références !
Le dîner fut familial
et délicieux, Claire la mère de Charlotte était une merveilleuse cuisinière. Quant à son père, collectionneur de vins, il avait une cave impressionnante quil mavait faite découvrir.
Mes parents navaient pas une culture du vin très développée, et cest chez Charlotte que javais découvert ce plaisir.
Plus jeunes, François nous servait un petit verre et nous invitait à décrire nos impressions ; cest ainsi que je me découvris un palais assez acéré. Inutile de dire que cette qualité involontaire me plaçait aux yeux de François parmi ses hôtes de choix et javais avec lui cette relation complice quont parfois s et parents.
Les cousines de Charlotte, jumelles de notre âge, étaient les filles de la sur de Claire ; vraies jumelles elles étaient inséparables et très jolies filles.
Après le dîner, réunies toutes les quatre dans le petit salon, il fut décidé de regarder quelques épisodes de « Mad men », une série dont nous étions toutes folles.
La soirée se termina à trois heures autour dun jeu de société. Cétait vendredi soir, demain nous dormirions tard.
Dans lintimité de sa chambre, Charlotte qui navait pas encore sommeil était allongée à côté de moi.
« Alors, raconte comme se passe ce stage.
-Hyper intéressant mais cest un rythme de folle.
-Tu ty attendais !
-Oui, pas à ce point. Mais japprends beaucoup et je pense que cest vraiment bien pour mon CV
-Ah ma Leyla, je te reconnais bien là ; ambitieuse et volontaire.
-Peut-être, tu es gentille. Et toi, ou en es-tu ?
-Moi tu sais bien que les études ne sont pas mon fort mais jaime bien lart. Je vais partir à Londres étudier la photo.
-Oui tu men avais parlé, cest décidé ?
-Je pars en septembre, les études durent 3 ans.
-Chouette, un point de chute à Londres !
-Jespère bien ! Parle-moi de tes amours. Tu vois toujours Matthieu ?
-Heuuuu, je ne lai pas vu depuis un moment ; il ne me plait pas plus que ça.
-Tu las remplacé ?
Je navais jamais rien caché à Charlotte ; nous étions nos confidentes mutuelles.
-Tu te souviens que lannée dernière javais eu une aventure avec une fille sur le campus ?
-Tu las revue ?
-Non, ce que je voulais dire cest que je me sens vraiment attirée par les femmes.
-Ah oui ! Moi pas plus que ça mais un peu aussi ; Je préfère quand même les garçons. Tu me caches quelque chose ?
-Voilà, jai rencontré une femme chez M., plus âgée que moi, elle a 29 ans. On ne sest vue quune fois, intimement, mais cétait très fort, vraiment très fort.
-Tu es amoureuse ?
-Je ne sais pas mais je pense beaucoup à elle.
-Tu veux men dire plus ?
Ce soir-là, javais en effet envie den dire plus ; le souvenir de cette soirée tournait dans ma tête sans que je naie pu men ouvrir.
-Cest vraiment une belle femme, beaucoup de charme presque magnétique et puis elle ma faite découvrir des choses
des choses différentes, jamais je navais joui comme ça.
-Hmmm tu mintéresses ! Raconte-moi tout ce quelle ta fait.
-Cest super intime ! Tu nen parleras pas, jamais ?
-Oh, Leyla on se connait depuis combien de temps, 15 ans ! Tu sais bien que je ne dis jamais rien de nos secrets et toi non plus des miens. »
Je lembrassais en la prenant dans mes bras.
« Je le sais bien ma Charlotte chérie »
Libérée, enfin, je racontais ma soirée avec Marianne ; je nomis que lépisode du tiroir !
« Wahouuu, cest tellement excitant. Tu sais je me suis toujours doutée que le sexe était important pour toi ; tu ne mas jamais caché grand-chose mais je sentais bien que tu te contenais quand même un peu.
- Ben oui, pas toujours facile de dire ces choses-là.
-Du coup je suis bien excitée maintenant avec ton histoire »
Évidemment ça nous fit beaucoup rire mais ce rire était un peu nerveux, destiné à cacher nos pensées.
-Toi aussi tu es excitée dy avoir repensé.
-Oui, bien sûr, beaucoup.
Charlotte poursuivit mais sur un ton, je le sentis, troublé.
« Je taime comme tu es, tu le sais et je ne veux rien faire qui puisse nous faire du mal ou plutôt qui puisse changer notre amitié. »
Je partageais les propos de Charlotte comme je savais ce quils signifiaient vraiment.
« Pour une fois ce soir, je te dis oui. Demain nous serons comme nous avons toujours été.
-Toujours fine mouche hein ! On se le promet alors ?
Je souris, me rapprochais delle, posais mes lèvres sur sa bouche.
« Oui ma Charlotte on se le promet »
Cest elle qui fit le premier geste. Elle descendit les draps, releva son T-shirt et commença à se caresser en me regardant.
Tournée vers elle, une jambe relevée, je répliquais son geste.
Nous avons beaucoup joui, rapidement.
Il ne fallait pas aller plus loin, cétait notre pacte.
Toutes les deux sur le dos, nous pensions en silence. Cest Charlotte qui brisa le silence.
« Tu lèches tellement bien !
Mais là jai quand même bien envie dune queue dans ma chatte. »
Je lui lançais loreiller, pour son fou rire que je partageais.
Lorsquon se leva, la matinée était bien avancée. Le lendemain, je reçus un message de Marianne
et une photo. Elle passait le week-end à Paris ce que je savais. Je passais sous silence ma soirée avec Charlotte. Un serment est un serment. Baisers numériques !
Le reste du séjour se déroula comme toujours, enchanteur.
Retour le dimanche. Demain je verrai Marianne.
Marianne
Samedi en mode « chill » après ma soirée avec Blanche. Comme après chacun de nos ébats, elle mavait appelée en fin de journée ; indécente et provocatrice, Blanche aimait me décrire son ressenti, en détail, crument.
« Tu sais jai encore cette douce douleur sur ma chatte, jadore ça !
-Moi je nai pas bougé de chez moi et je porte encore ton parfum intime
-Cest comme ça que je taime Marianne, vicieuse. Tu as « oublié » de me fouetter hier soir, dit-elle en riant
-Il faut en garder pour la prochaine fois.
-Justement si la prochaine fois était ce soir.
Je mentis.
-Je ne peux pas ce soir, jai un dîner.
-Je peux passer après !
-Demain jai du boulot, il faut que jaie lesprit clair.
-Je ninsiste pas ma chérie. Si tu as un repentir, appelles moi ; jai encore très envie.
Infatigable Blanche, je ladorais telle quelle était. Étrangement alors que nous nous entendions si bien en amour, nous navions que rarement parlé de nous.
Javais fait plusieurs tentatives pour linviter à parler, se confier comme peuvent le faire deux amies ; à chaque fois, dune pirouette elle esquivait. Cétait ainsi et finalement peu importait, nous passions de merveilleux moments ensemble.
Le reste de la soirée sécoula au rythme de quelques travaux ménagers et cette paperasse quil fallait évacuer chaque semaine, mutuelle, factures, coup dil sur mon compte, mon épargne. Habituellement réservés au dimanche, ces tâches aussi triviales quassommantes, je devais les faire ce soir ; lassocié qui me chapeautait devait présenter devant les actionnaires de son client, notre étude en début de semaine et jétais la cheville ouvrière de ce document. Mon dimanche serait studieux.
Couchée tôt, je lisais un livre dÉlisabeth Badinter, femme intelligente et courageuse dont je partageais la vision du féminisme. Parmi certaines de mes amies lesbiennes, mon goût pour cette génération de féministes, celle de nos mères pouvait déranger ; nous avions parfois des débats animés voire passionnés sur ce sujet. Je croyais profondément à légalité homme/femme et si les choses nallaient pas assez vite, je pouvais me contenter de leur vitesse. Je sais bien que je suis privilégiée, élevée comme mes frères avec le goût de leffort, mes parents nous mettaient tous les trois sur un pied dégalité. Lexcellence était une exigence sans concession du fait que jétais une fille ; les études me disait toujours mon père seront ton passeport pour la liberté, celle de choisir ta vie, celle dêtre indépendante ; rien nest plus précieux.
Du caractère je nen manquais pas mais je ne fus jamais rebelle ou à peine. Je suivis donc ce sillon avec un certain succès.
Lorsque je refermai mon livre, lumière éteinte, mon esprit vagabondait pour finir par se fixer sur Leyla.
Que faisait-elle ce soir ? Elle passait le week-end chez cette amie denfance ; elle men avait peu parlé, nous ne nous connaissions pas encore assez pour dévoiler notre vie de chaque instant. Et puis je la pensais assez sage finalement encore que jaurais eu mauvaise grâce à exiger quoi que ce soit, fut-ce dans mon imagination.
Jétais encore jeune, mais lidée de construire quelque chose avec une femme commençait à me tarauder. Toujours ce désir de me projeter.
Leyla était encore un peu « maladroite » ou plutôt peu expérimentée ce qui mimportait peu ; touchante par sa timidité comme par sa hardiesse, je me voyais bien la guider comme la protéger.
Sans être experte, les jeux de soumission je les avais toujours partagés dans un cadre libertin si je puis dire ; je peux être demandeuse mais mes partenaires létaient aussi.
Lidée damener Leyla à accepter ce désir qui, sans être enfoui, nétait surement pas assumé, me séduisait. La formater, lamener à repousser ses limites, à progressivement accepter ce quon ne pouvait imaginer daccepter. Ce travail, à son rythme, rythme que dores et déjà jacceptais, mexcitait beaucoup. La route pourrait être longue.
Je revenais un instant sur ce que javais vécu et ce qui me frappa cétait que mes « soumises », Blanche inclue, étaient des femmes que jaimais mais sans véritable amour ; on saimait parce quon samusait ensemble, nous passions des moments forts mais sans lendemains.
Ce soir, jenvisageais autre chose avec Leyla. Me revenait à lesprit une conversation que javais eu une nuit, à une heure tardive avec un de mes rares amis. Nous nous étions connus en prépa et après ses vains efforts pour me conquérir nous étions devenus proches, très proches ; il faisait partie de mes confidents. Pierre est de ces hommes, trop rares, qui aiment les femmes pour ce quelles sont.
Il était très tard donc, nous avions fumé et bu ; il connaissait mon goût pour les femmes bien sûr et en homme averti, les antennes toujours sorties, il avait deviné, sans me le dire, celui que javais pour la domination. Lalcool aidant, il se confia, lui aussi depuis longtemps avait rêvé de ces « jeux ». Les réseaux rendaient la réalisation de ces désirs assez facile. Il sétait jeté dedans et mavoua les plaisirs ressentis
« Comme toi je suppose »
Prise par surprise, je ne me dérobai pas.
« Oui comme moi .
- Tu connais Daphnée, ma fiancée
-Bien sûr, explique toi
-Et bien jai toujours ces envies mais je suis incapable de les vivre avec elle
-Vraiment, pourquoi ?
-Dabord je ne lui en ai jamais parlé et jai peur de lui en parler
-Ca je comprends, pas ment facile avec celle avec laquelle tu vas peut-être te marier.
-Oui mais ça nest pas seulement ça. Même si Daphnée partageait ce goût, je ne crois pas que je serais capable de le vivre avec elle, tu comprends.
-Tu as besoin dêtre détachée de la femme avec laquelle tu assouvis ces envies, cest ça.
-Oui, tu as malheureusement compris.
-Je te plains, tout ça peut rendre ta relation difficile, incomplète en tous cas.
Nous avons parlé et débattu de nos vies sexuelles jusquau petit matin. Lorsquil partit, il parvint à marracher un baiser auquel je répondis, avec tendresse, sans aller plus loin, ce quil ne tenta même pas.
Dans mon lit, je me remémorais ces mots, nos mots ; je me trouvais peut-être dans la situation de Pierre. Tout ceci plaidait pour un cheminement lent et surement beaucoup détapes, moi qui aimais les brûler !
Levée tôt, mon indispensable tasse de thé à la main, je planifiais ma journée, lordi déjà devant les yeux.
Avant de mhabiller, je décidais denvoyer un message tendre à Leyla et debout dans ma salle de bains je pris un selfie, nue.
Ce nest que beaucoup plus tard quelle répondit ; elle était dans le train du retour.
« Jai envie de toi » fut son message.
« Tu peux venir ce soir ?
-Je dois dîner avec mes parents, désolée.
-Je comprends, moins que moi.
-On se voit demain au taf.
-Oui, je vais être « busy bee » jusquà mercredi.
-On se parle demain. »
Sage Leyla ! Je ne pouvais lui en vouloir.
La revoir le lendemain matin, déjà assise derrière son bureau me mit de bonne humeur. Javais à 11h un entretien avec mon patron ; satisfait de lavancée du projet, il fit quelques corrections et recommandations. Jattaquais la V4, la réunion avec les clients avait lieu jeudi et jy assisterai. Cétait une des premières fois où jallais me trouver devant un grand client et mon patron me donnerait la parole. Je devais être « sur-préparée ».
Je nai pas beaucoup dormi pendant ces trois jours et le jeudi, en route vers la Défense mon boss ma fait un petit compliment sur mon travail ; le plus dur restait à venir.
Déroulement impeccable de la présentation, jétais une Marianne au taquet ! Nous sommes repartis avec une nouvelle mission.
Le jeudi soir, jétais épuisée ; je pris un verre rapide avec léquipe, Leyla qui avait travaillé sur le projet en faisait partie.
Seuls nos regards se sont touchés de façon un peu insistante mais pas suffisamment pour que quiconque le remarque.
Je rentrai seule et mendormis comme une souche.
Nous avions échangé des messages avec Leyla ; elle était libre vendredi soir. Javais hâte de la tenir dans mes bras.
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