Cagole De Palavas
Jétais avec ma grande sur et mes parents. On avait une tente avec auvent et il faisait canicule.
Ma frangine était grande et se tapait tous les mecs du camping. Tous les matins, elle rentrait fourbue et heureuse, ses hauts de cuisse gangués de foutre poisseux et la tête pleine de gars solides et endurants.
Elle me disait, cest le plus beau jour de ma vie que ce mois daoût-là. Lan prochain, faudra convaincre le paternel, sûr on reviendra.
Moi, jétais la gamine et conséquemment, navais droit à rien.
Mais jen voulais. Et croyez moi, quand une fille en veut, ça chie des plumes et des bulles en quantité.
Les gars, je les matais.
Eux ne me voyaient pas, les salauds. Eux navaient dyeux que pour les nibars. Quest-ce que cest ça des nibars ? Je vous demande.
Dans mon maillot une-pièce il ny avait rien pour gonfler mon poitrail, rien ni personne. Mais je nen nétais pas chagrine. Je savais que le temps viendrait aussi de mes tétés en expansion.
Déjà mon abricot se faisait velu, déjà mes intimités roses cascadaient ma fente avec plein de sensations de grande.
Je navais pas dimpatience aux jeux de sexe avec les garçons car javais déjà pas mal pratiqué les trucs de sensualité toute seule ou avec copines du collège.
*
*. *
Au collège, on était une clique de trois filles plutôt délurées qui navaient pas les yeux dans leurs poches.
Mais curieusement, au collège, nos affaires de sexe se passaient surtout dans nos têtes en histoires chuchotées durant les cours de maths ou de français, interminables. Nos histoires étaient absolument torrides rien que tout inventées par la raconteuse et dûment complétées de paragraphes et chapitres en sus non moins fabuleux par les deux auditrices enthousiastes à linspiration féconde.
On nimaginait même pas pouvoir vivre ces aventures-là tant elles nous paraissaient fantastiques.
Nous on sétait baptisées les SuperGirls et on roulait les mécaniques en cour de récré. On roulait nos petites fesses sous des minijupes fluides qui marquaient profond nos craques arrières. Mes deux copines faisaient pointer leurs embryons de poitrine sous des tee-shirts de maille de coton clair et moi je me contentais dun chemisier un peu ample qui laissait seulement espérer. Rêve, va, rêve.
Nos yeux effrontés était braqués en permanence sur les braguettes des gars de troisième, ceux du Brevet, du BEPC. Normal, non, en ce monde, que les filles aient le regard baissé ?
Nous, on matait surtout les paquets.
Et certains nous plaisaient bien, qui gonflaient le denim du jean, dun côté ou de lautre. On se disait, vois celui-ci porte à gauche, celui-là porte à droite. Et on gloussait.
Et on avait en quelque sorte sérié le monde des garçons en trois catégories. Ceux de gauche, ceux de droite et ceux qui ne portaient pas du tout. Ceux-là nétaient pas pour nous, manifestement. On les boudait dédaigneusement.
Les mercredis pluvieux on se retrouvait toutes les trois à la maison car on y était tranquilles. Les parents au boulot et ma frangine à ses cours de GRS y pompom girl.
On faisait des jeux de rôles inspirés de BD japonaises. Les déguisements étaient réduits au plus simple, juste on tombait la culotte, abricot à lair sous la jupe. Quant aux scénarios, cétait toujours le même. Lune des trois faisait le garçon et ses parades de séduction tandis que les deux autres minaudaient en se câlinant mutuellement. Moqueuses mais coquines et réceptives enlacées dans un fauteuil ou se tenant par la main assises sur la moquette genoux au menton jupes troussées.
On trainait sur le lit tout laprès-midi alanguies en se bécotant en se tripotant en se frottant les unes aux autres sans complexe de genre, le garçon inventé nayant rien de plus que les copines à proposer aux partenaires.
Le soir, après souper en famille, après le film, je prenais une longue douche et ma main ensavonnée venait de quatre doigts, un par chaque côté et les deux grands dedans, apporter conclusion tendre à ces jeux daprès midi.
Mon épanouissement en longues contractions profondes de fond de ventre suffisait à mon bonheur de petite jeune fille.
Alors, les garçons ... pouvaient attendre
*
* *
Mais cet été-là, à Palavas, nous avions un voisin, Martin.
Un jeune gars, à peine plus vieux que moi. Enfin un grand quand même. Je voyais ça à son paquet dans le moule-bite vert pistachio.
Il portait à droite un jour, à gauche le lendemain. Manifestement il nétait pas encore bien formé. Moi je pensais néanmoins, limportant cest quil porte, quimporte quil ne soit définitivement déterminé.
Je le matais en douce quand il sortait de la caravane blanche de ses parents et vaquait sous lauvent de toile. Son tee-shirt UCLA flottait au dessus du maillot vert fluo et laissait entrevoir de temps à autre le beau renflement. La bite dun côté ou de lautre, selon.
Je lui souriais en pensant, il est à droite. Dautres fois je lui souriais aussi en pensant, il est à gauche.
Un jour il est venu à moi et ma pris le poignet. Il na rien dit mais a posé ma main sur le maillot.
Ma main a senti la chaleur et létrange consistance. Jai souri. Jétais encore petite fille, Alice au pays des merveilles.
La tige sest doucement dressée et a tendu le maillot, bien centrée. Il ne portait plus ni à droite ni à gauche mais pile au milieu. Ma main était dépassée et ne pouvait plus contenir que le bas du paquet. Mes yeux nont pas cherché ses yeux pour y lire complicité ou coquinerie. Non mes yeux étaient sur lentre bâillement du maillot là sur son ventre et sur la tête de la bite qui cherchait à sortir, à venir à moi.
Les peaux sétaient ouvertes et le nez pointait avec son il cyclope, presque fendu, il quasiment asiatique et hochait en cadence lente.
Martin ma prise aux épaules et a ri. Sa bouche est venue à la mienne et il ma embrassée dun petit baiser gentil de copain.
Ses doigts ont couru sur mon thorax plat, légers. Il a serré ma taille. Il ma attirée contre lui doucement irrésistiblement. Jai senti contre mon ventre sa chaude dureté grandissante. Ses mains étaient à mes fesses et il me tirait à lui, écrasant entre nous la chose saillante.
Il a juste dit, viens on file à la plage, on va se baquer dans leau méditerranéenne et on se roulera tout nus tout mouillés pour être couverts de sable sec et chaud et puis on se frottera lun lautre, tu verras comme cest bon les peaux qui raclent qui se raclent mutuellement.
On a filé à travers le no mans land de dunes plantées doyats et dévalé vers la plage au sable blond, main dans la main, en courant.
Près de leau la grève était marquée de quelques galets ronds, une ligne qui courait de Maguelone jusquau Robinson de Grand-Travers sur à peine un mètre de large. Cétait en quelque sorte la limite entre plage et mer.
Il a descendu le slip fluo pistachio le long de ses cuisses jusquà ses pieds en me tournant le dos. Le teeshirt a rejoint le maillot sur les galets et je me suis exécutée, en concordance, faisant glisser doucement les bretelles sur mes épaules puis le tube du une-pièce sur mon thorax ma taille mes hanches mes cuisses. Face à la mer immense et vide, face à lAfrique que jespérais bien trop lointaine pour outrager ma pudeur.
Mes fesses claires matées par les mamans assises sur leurs serviettes et leurs mouflets innocents, mes petites fesses serraient fort leurs grands fessiers en réflexe pour cacher à quiconque mes intimités à peine velues de duvet juvénile.
Dautant quil y avait pléthore dallongés sur le sable se torturant la nuque en contre-plongée pour apercevoir ma fente entre les parenthèses charnues de mon adolescence.
Fi du spectacle, nos impédimenta posés sur les galets, jai pris sa main et nous sommes entrés dans les flots bleus.
Ne dit-on pas, Palavas-les-Flots ?
Le sable était fin à nos plantes à nos orteils et nous avons marché encore quelques dizaines de mètres jusquà navoir plus pied.
Il me serrait contre sa poitrine et jétais contrite quil ne puisse apprécier deux gros coussins nibars. Jétais bien trop gamine... En revanche, moi je me régalais de sa saillie dure autoritaire déterminée contre mon ventre.
Ma main est allée, par en dessous, aux roupes. Histoire de vérifier leur parité. Son sac était contracté comme une boule de pétanque dacier dure et ronde. Et les peaux étaient striées. Ma paume se régalait de la chaleur irradiée.
Sa tige dardait un gland doux et fin sous le charnu de mes doigts. Jai voulu savoir et, yeux ouverts sous leau méditerranéenne, jai plongé en apnée pour voir de plus prés.
Je navais pas alors autre désir que de voir que de toucher. Curiosité intellectuelle, rien de plus. Curiosité, moteur dévolution.
Mais, instinct de race humaine manifestement, jai gobé la bête de bouche prégnante et même de gorge avide en ai engoulé toute la longueur.
Quand jai refait surface, souffle court, mon jeune ami ma serrée contre lui et cétait bon. Le dard était collé à moi, droit, de pubis à nombril et je ne sentais que ça.
Flottant entre deux eaux, nageant vaguement, nous ne parlions pas, appliqués seulement à respirer.
Nous avons nagé vers la plage. Nous avons enfin pu à nouveau marcher. Nous avions à nouveau pied.
Il regardait Sète dans le lointain et le Mont Saint Clair, moi je regardais les pyramides blanches de la Grande Motte.
Mes cuisses sont venues hautes à sa taille et mon ventre sest ouvert pour laccueillir. Les doigts de mes amies avaient depuis longtemps ouvert le passage et ma virginité nétait plus que toute théorique.
Il restait debout, concentré sur son équilibre chahuté par les vagues et le ressac. Moi, je me régalais de sa présence profonde en moi et du plaisir frémissant de ses poils sur le haut de ma fleur.
Un mouvement deau nous a séparés et nous sommes rentrés à la grève, marchant main dans la main, heureux.
Les regards des cent estivants sur la plage nous importaient peu.
Nous navons pas roulé dans le sable. Juste nous avons enfilé rapidement chastement nos maillots pour courir à travers la dune jusquau camping et y trouver lintimité requise.
Martin a été mon premier garçon lors que je navais que onze ans, pas même révolus.
Aux âmes bien nées, la valeur nattend point le nombre des années.
Corneille (pas le chanteur, non, lautre ... celui de lobscure clarté qui tombe des étoiles. Pas le moindre néanmoins...)
Merci à tous.
Merci à ma sur et à tous ses copains qui ont montré la voie.
Tous mes copains quand je les vois passer, tous mes copains sont à moi
Tous mes copains je les ai embrassés, tous mes copains maiment bien
Larmée me les emmène par les quatre chemins, la vie me les ramène...
Ils vont se marier et je ne les vois plus...
Tous mes copains reprendront le chemin, tous mes copains sont partis
Merci aussi à Palavas les Flots et à cet extraordinaire chaudron magique de la vie qui souvre en camping en rencontre en bouillonnement de garçons avec des filles, de creuset damour et dhumanité.
Merci à mes jeunes années qui vivent ici comme une seconde vie en racontage mélancolique mais tant vrai quelles me nouent les tripes à écrire ce récit.
Et je suis toute émue à penser que la dame bien honnête bien sérieuse que je suis devenue a participé au choix des uvres que lon a adressées dans Voyager aux civilisations intergalactiques lointaines.
Les autres voulaient Beethoven, la Cinquième. Jai imposé, à côté, Johnny B. Goode de Chuck Berry. Et ils ont accepté.
Je crois bien que cest à cause de Martin et de Palavas que cela sest fait.
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