Il Y A Une Vie (Sexuelle) Après Le Voile, Suite

Il y a une vie (sexuelle) après le voile, suite

Résumé : une copine musulmane raconte comment elle a développé une vie sexuelle au travers de la religion…

— Et avec la magnifique chevelure que t’as, c’est une bénédiction de tout laisser respirer… et de laisser les mecs en profiter.
— « Bénédiction ». T’as vu comme on se prend facilement au jeu des termes religieux ? Les jours qui ont suivis je me suis surprise à me balader dans la rue, mais genre vraiment beaucoup. J’ai eu une collection de regards de mecs. Curieusement, aucun agressif et plutôt dans les yeux. Alors que je craignais d’être harcelée et qu’on me mate que le cul et les seins.
— Mouais…
— Bon, j’étais pas naïve non plus, je me doutais qu’au fond il y avait en eux une envie de coucher. Ce désir me dérangeait moins qu’avant. J’en étais presque flattée.
— Et c’est les jours d’après que tu t’es mise à la drague ?
— Déjà, je me suis pas mise à la drague : je me suis laissée draguer, nuance. Ensuite, c’est pas allé aussi vite. Les jours d’après, c’est au footing que je me suis mise.
— Quel rapport.
— Le vent dans les cheveux, bien sûr ! Quelle sensation de dingue. J’en étais encore plus fanatique que les regards de garçons. J’avais oublié l’effet que ça faisait.
— Donc tu n’as pas toujours porté le voile…
— On ne commence qu'aux règles. Remarque, j’étais déjà sexy avant je crois bien.
— Au moins y’a une loi coranique précise : les premières règles c’est clair, c’est carré. T’imagines s’ils t’avaient imposé le voile dès l’âge où t’aurais été sexy ? Va savoir si t’aurais pas dû le porter depuis tes sept ans ?
— N’empêche, j’ai eu le malheur d’avoir mes règles assez tôt. Avant, j'ai eu le bonheur de vivre une enfance comme une autre, à jouer et gambader. En courant, je me suis revue petite fille.
— Courir, tu parles d’une madeleine de Proust.
— Après une semaine de footing, il s’est mis à pleuvoir à verse.

Je courais depuis un quart d’heure… comme toujours, je n’avais pas regardé la météo. Je me suis mise en mode « Singin’ in the rain ». Seule sous la pluie, je serais partie pour rien au monde… j’ai même refusé le parapluie du charmant jeune homme qui passait par là.
— T’aurais au moins pu reproduire l’histoire de la chanson.
— J’avais trop envie de pluie.
— Puis surtout tu devenais déjà blasée de garçons ! Tu savais très bien que de charmants jeunes hommes, tu pouvais en rencontrer autant que tu voulais, maintenant.
— C’était une pluie froide ! Forte, violente ! Je l’ai laissée me tremper jusqu’aux os. Jusque dans mes parties les plus intimes… J’ai senti que j’allais me choper une crève, et j’étais ravie.
— C’est ce qui a créé le déclic ?
— J’ai redécouvert mon corps à cette occasion. J’ai eu envie de le redécouvrir de fond en comble… C’était encore un peu inconscient. Quelques semaines plus tard je m’y mettais pour de bon.
— Qui a été le premier ?
— Mon voisin du campus, qui avait envie de moi depuis super longtemps. En un mois ou deux j’ai dû expérimenter plus ou moins tout ce qui est possible. Ce n'est pas devenu tout à fait un petit copain, plutôt un très bon ami assorti d'un sex friend. Après lui, j’en ai cherché d’autres. En quelques semaines j’ai fait plus de sexe qu’en deux décennies.
— Heu… Bah oui, ment. Les deux premières décennies tu n’avais strictement rien fait, non ?
— Strictement rien. Et je suis allée jusqu’à plus pouvoir rien faire pendant toutes les vacances de Pâques tellement je m’étais esquintée le corps.
— En un sens, tu as donné raison aux craintes de tes parents.
— Pendant une période j’étais à la limite de la schizophrénie. Alors je suis redevenue un peu sage. J’ai découvert la séduction, les petites balades, les mots doux… J’étais comme une ado lors de ses premiers rencards.
— T’as été e de tout vivre à l’envers, quoi. Et maintenant, comment tu te sens ?
— Comme une fille à peu près remise à l’endroit.


Un nouvel épisode de « Dialogues Interdits » chaque samedi à partir de 7 H.

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