Voisins, Voisines
Cette histoire a commencé pour moi par un bel après-midi du mois de juin consacré dans mon quartier à la fête des voisins. La chaleur torride nous avait contraints à une tenue plus que légère. Pour ma part, chaussé de sandalettes, un court short et un marcel portés à même la peau, constituent mon unique vêture. Lorsque l'orage s'est enfin déclenché, la majorité des participants s'est ruée dans la pièce à vivre du plus grand logement du quartier alors qu'avec quelques autres je mets à l'abri le matériel et les denrées qui craignent l'eau. Lorsque nous entrons enfin, mes vêtements trempés sont devenus à demi transparents et dévoilent une partie de mon anatomie que je tiens, à lépoque, habituellement cachée. La grande majorité des participants fait mine de ne pas s'en apercevoir à l'exception d'un jeune voisin homosexuel et de notre hôtesse de petite taille. En fin de journée, alors que chacun rentre chez soi, cette dernière me retient sous un prétexte futile. Commence alors une conversation d'un tour plus intime et, l'alcool aidant, quelques confidences touchant à la féminité de mes fantasmes et à mes désirs de domination féminine et d'homosexualité. Elle interrompt notre conversation pour donner un rapide coup de téléphone à peine chuchoté puis la reprend sur un ton encore plus intime. Elle est maintenant assise près de moi et touche amicalement mon bras ou ma jambe pour appuyer ce quelle dit. Sa tête effleure la peau de mon épaule. Jen suis quelque peu troublé.
Alors que je vais la quitter, son regard change et elle me demande avec insistance de me dénuder. Mon cerveau s'embrume et mon pouls s'accélère brutalement. Je ne sais comment me comporter et, sans doute flatté du désir manifesté, je libère lentement mes pieds, mon bassin et mon torse de toute protection. Elle manifeste son contentement en sétirant langoureusement. Ma totale nudité, au milieu de cet important espace libéré pour recevoir les convives, et le regard amusé de mon hôtesse, me font monter le rouge aux joues.
La nuit est tombée, le sol trempé luit sous la lune car l'orage a éteint l'éclairage public. Je m'apprête à regagner mon domicile, ainsi dévêtu, le plus rapidement possible, vaguement frissonnant, lorsqu'une porte s'ouvre et quune main me tire à l'intérieur dune maison. Je me retrouve face à face avec mon jeune voisin homosexuel, à demi dénudé, qui me regarde avec un air d'envie. Je suis surpris par son importante pilosité brune en accord avec des cheveux et de grands yeux noirs. Il enlève de mes mains mon léger fardeau qu'il dépose soigneusement sur un dossier de chaise et me prend dans ses bras. À de chastes baisers succède une bouche plus vorace dotée d'une langue alerte et pénétrante. Je me sens à nouveau plein de désir et le manifeste en baissant, dune caresse, son short à ses pieds. Son sexe, fin et long émerge de sa fourrure. Il est déjà dur et dressé vers le ciel, étonnamment rectiligne. Lorsquil se colle à moi, mes tétons érigés deviennent sensibles à leffleurement, mes reins se creusent et mon entrejambe séchauffe.
Une semaine passe au cours de laquelle je retrouve ma vêture soigneusement posée devant ma porte.
L'après-midi de ce même jour, alors que je vaque à quelques travaux d'écriture, le jeune homo m'appelle au téléphone et m'intime de rejoindre son domicile.
La semaine suivante c'est le tour de ma voisine de petite taille de me convoquer. Toutes les femmes de sa famille sont là, ses amies aussi. Je suis dénudé puis elles m'attachent écartelé aux montants d'un grand lit à barreaux tantôt sur le ventre pour me pénétrer de divers ustensiles, tantôt sur le dos pour venir se ficher sur mon sexe, poser leur clitoris tendus entre mes lèvres et faire lécher leurs vulves et leurs culs excités. À la fin de ces jeux, je suis revêtu d'une nuisette noire totalement transparente et prié de leur servir l'apéritif et le repas. Jadore cette tenue qui me remplit dune confusion durable. Mes épaules se contractent et mes mains sont moites. À chaque passage, elles glissent leurs mains sous le léger vêtement et caressent les parties les plus tendres de mon anatomie. Au dessert, je suis à nouveau dévêtu alors que chacune de mes compagnes dénude le bas de son corps. Je vais devoir, à quatre pattes sous la table, pénétrer leur sexe de ma langue jusqu'à ce qu'elles en soient rassasiées. Je me venge delles en remplissant ma tâche avec toute lénergie qui me reste, presque avec brutalité. Lorsqu'elles sont toutes parties, mon hôtesse réclame un cunnilingus anal profond, le sexe emmanché sur un godemiché aux vibrations saccadées. Ma bouche servile fait son office tandis que mes mains écartèlent autant quelles le peuvent ses petites fesses rondes et dodues.
Petit à petit, je prends l'habitude de me soumettre à ces exigences sexuelles. Je prends plaisir à ma honte et au regard que les autres portent sur moi. Le plus difficile est la soudaineté des attaques. Tous ceux qui sont au courant, et ils sont assez nombreux, s'autorisent à mille gestes intimes voire humiliants. J'ai une chance sur deux de me faire caresser les fesses pendant que j'achète mon journal ou de me retrouver subitement à demi dénudé dans les rayons du supermarché. Par contre, pas une semaine ne passe sans que je ne reçoive de nouvelles invitations à participer à des rites sexuels nouveaux. Je me partage entre de charmants partenaires aux poitrines fermes et aux fesses bien dessinées, garçons ou filles, actifs ou passifs, et des hommes et des femmes d'âge mûr plus retors et plus doux. L'avantage de tout cela est que je peux désormais vivre avec bonheur mon exhibitionnisme. Personne ne s'étonne plus de me voir circuler plus ou moins dénudé à la condition que je me soumette aux caprices de ceux que je rencontre. Le pharmacien partage mes faveurs avec l'épicière, le marchand de journaux avec le boucher. La fleuriste me pousse souvent dans son arrière-boutique pour lutiner parmi les fleurs. La monitrice dauto-école minvite à monter dans sa voiture et me conduit dans des chemins discrets ou elle me fait conduire nu tout en me prodiguant mille caresses avant de faire lamour sur la banquette arrière, toutes portes ouvertes. Cest dans une chambre froide, complétement frigorifié, que jai possédé la charcutière. Le coiffeur ne maccepte plus que dans des tenues indécentes. Il me tond régulièrement les reins, les aisselles et le bas ventre pour me rendre plus présentable à tous. Il adore manier le rasoir entre mes fesses et autour de mon sexe. Ma respiration oppressée et de légers frémissements dinquiétude le mettent en joie. Quant au boulanger, il affecte de violer mon intimité au fournil. Cest donc couvert de farine, rayé de traces blanches laissées par ses mains, que je traverse le quartier lété en témoignant de sa prouesse. Je retrouve partout, y compris dans mon lit, la fine poussière de céréales. Pensée émue !
Deux ou trois fois la semaine, le matin vers dix heures, je me rends au café ou quelques admirateurs et admiratrices ont plaisir, entre deux bières, à me lutiner dans les positions de leur choix. Ils aiment, lorsque je m'allonge sur le bar, pouvoir me tripoter tout à leur aise et parfois lécher ma peau recouverte d'exotiques breuvages. La plus assidue est une femme simple assez ronde, au visage ingrat, dont les doigts boudinés sinsinuent dans tous les endroits possibles et dont les lèvres agiles embrassent et enserrent ce quelles trouvent avec douceur. En récompense, elle me donne à téter les mamelons excités de son opulente poitrine. Le bistrotier imbibé ne sait que me labourer de ses doigts la raie des fesses et me pénétrer violemment lanus à sec tout en me traitant de lopette. Un jeune handicapé essaie de les freiner et ne cesse de me prodiguer de tendres, mais un peu baveux, baisers. Les autres alternent les gestes au gré de leurs envies. Mon souffle court et mes petits gémissements les encouragent. Pendant plus dune heure, mon cur cogne dans ma poitrine au gré des gestes de chacun. Pour rien au monde je ne raterais ce rendez-vous !
Cest cette activité qui a permis à mes compagnons détude, logés à la cité universitaire toute proche, de découvrir mes murs et ma réputation. Avec eux, ma soumission a pris un tour nouveau, une dimension nouvelle. Je suis devenu la coqueluche de soirées libertines à la cité internationale. La planète entière se succède dans mon cul ou accueille mon sexe dans les leurs, sans que je naie plus de cent mètres à parcourir. Un ami berbère ma offert un burnous qui me permet de me couvrir chaudement à la saison fraiche tout en pouvant rapidement me dévêtir. Javoue idolâtrer ce vêtement qui offre à chacun la possibilité de me trousser sans entrave. Jaime ce quévoque le frottement de la laine rêche sur ma peau nue qui me prépare aux scènes de sexe à venir. Et puis, ces corps jeunes qui se soulagent dans mes fesses et avalent mon pénis me donnent une raison dexister. Les garçons jouissent en me traitant de « pute » et les filles de « porc ». Cest maintenant mon statut social et, sans doute, le petit nom dont ils maffublent pour parler de moi entre eux, mais quimporte ! Par beau temps, nous nous promenons à poil sur les pelouses du campus et disposons de nos corps au bord de la rivière. Certains restent habillés et ne dévoilent que le strict nécessaire au moment de me faire lamour. Ils et elles ne portent généralement aucun sous-vêtement pour faciliter une relation sexuelle furtive. Lorsque le temps est gris, je dispose dune salle de réunion dotée dun grand miroir. Mes partenaires sy dénudent facilement pour mon plus grand plaisir. Jadore, pendant lacte sexuel, regarder dans la glace le mélange entre ma peau claire et dautres bronzées, jaunes ou noires. Souvent, je suis lobjet dune attention collective multicolore. Les africains et les arabes me lutinent souvent avec un grand respect et peu dimagination. Les orientaux comme les perses ou les saoudiens poussent le plaisir à ses limites. Moment sublime ou ces nombreux corps nus sagitent avec une indécence parfaite au service de mes sens ! Le personnel de la cité vient prélever sur mon corps le prix de son silence, notamment la directrice, artiste en vocalises amoureuses. Je la prends parfois, après la fermeture, sur le bureau daccueil. Les ouvriers de maintenance, rois des sous-sols, préfèrent me profaner dans leur domaine.
Bref, mon quartier, depuis cette date, sest érotisé. Dans ce contexte, je suis devenu une sorte de mascotte dont les orifices et organes sexuels sont à la disposition dune collectivité gourmande et diverse. Je facilite la rencontre et je suppose avoir facilité des liaisons amoureuses de tous ordres. Lorsque jeffleure ma peau, je pense à eux tous sans aucun jugement. Ma poitrine et mon dos, mes cuisses et mes bras, mon sexe et mon cul, mes mains et mes pieds, ma tête surtout avec ma langue avide, sérotisent à lidée quils vont bientôt me toucher, avec leur sexualité à eux, parfois rude et perverse, parfois douce et enveloppante. Je les attends, je les espère, je les veux de toute ma capacité érotique, de toute ma sensualité. Souvent mon dos se creuse, mon souffle devient court et une curieuse sensation monte de mon bas ventre. Viens que je taccueille au plus profond de moi. Tout mon être tattend sans tabou ! En un mot, je suis à tous et ne mappartiens plus. Je suis le passeur de lamour.
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