Karim (1)

Karim (1)
(suite du récit « Monsieur Paul »)
Cela faisait trois mois que j’entretenais une liaison épisodique avec Paul, ce beau sexagénaire qui m’avait fait craquer et que je voyais « à ma demande » pour des séances de baise qui me laissaient à chaque fois pantelante de plaisir. Rien qu’à l’idée d’aller le retrouver, l’excitation me tenaillait le ventre et me faisait mouiller, plus rien ne comptait que la joute à venir. Paul était inventif, il savait me surprendre à chaque fois et je crois bien que nous avons dû revisiter le Kamasutra dans son intégralité, et sans doute tester d’autres variantes…. Je me souviens particulièrement d’un soir où il m’attendait, vêtu uniquement d’une chemise ouverte, le sexe pulsant comme un métronome, droit comme un « i » dans une parfaite érection. J’étais tellement excitée, tellement prête, qu’il m’a plaquée contre le mur de l’entrée, et enfilée debout d’un trait. Le miroir renvoyait l’image de nos deux corps, moi jupe retroussée, oscillant sous les coups de boutoir réguliers. Au bout de je ne sais combien de temps, le plaisir déferla en nous, nous cueillant en même temps l’un et l’autre. Cinq minutes plus tard, assis sur le canapé, rassasiés, nous conversions de tout et de rien sur un ton badin.
Ainsi étaient mes rencontres avec Paul, une partie de sexe dans sa maison, et l’une ou l’autre fois dans son jardin, j’essayais alors, non sans mal d’ mes cris pour ne pas alerter le voisinage……
Paul m’avait prévenu de son départ en vacances, dans sa villa du sud-ouest. Son départ ne m’affectait pas outre mesure, je ne me sentais pas amoureuse de lui.
L’été passa, prise par mon travail je ne voyais pas les jours passer, les jours de manque, lorsque j’étais seule, j’utilisai comme tant d’autres un sextoy pour me calmer.
Vers la mi-septembre, je reçus une lettre de Paul. Durant ses vacances, il avait fait la connaissance d’une femme de son âge et il faisait le choix de s’installer près de Bordeaux avec elle.

Il reviendrait probablement dans l’hiver passer quelques jours chez lui. Il tenait à me prévenir et me remerciait pour les moments passés ensemble. J’étais à la fois contente pour lui, mais frustrée de la fin implicite de nos moments choisis. Et chaque fois que je repassais devant sa maison fermée, un petit pincement au cœur me rappelait notre « histoire ».
Un jour, ouvrant la boite aux lettres, une lettre verte attire mon attention. Mon nom et mon adresse sont écrits à la main, la lettre est affranchie. J’ouvre cette lettre. Elle ne contient qu’une page où sont écrits : « Bonjour Madame l’infirmière, j’aimerais bien que vous veniez me soigner. Et comme maintenant Paul Guibaud a déménagé, vous devez avoir du temps, non ? . Karim» . Je reste interloquée. Qui ? comment ? Paul aurait-il été raconté sa bonne aventure ? non, cela ne lui ressemble pas. Bon, visiblement, le dénommé Karim a vu ou compris quelque chose, mais que peut-il ? habite-t-il ici ? J’avoue être un peu « sonnée » . Et je me méfie des racontars dans nos petites villes, une réputation est vite établie.
Le lendemain, nouvelle lettre. Je la repère tout de suite, même couleur, même écriture. Je l’ouvre, fébrilement. Elle contient une photo où on nous distingue nettement Paul et moi, je suis uniquement vêtue de mes bas, accroupie, en train de sucer le sexe de Paul, dans le salon, devant le canapé. La photo est nette, je présume qu’elle a été prise du jardin. Quelques mots d’accompagnement « Bonjour Madame l’infirmière, moi aussi je voudrais des soins comme ça. Vous savez j’ai beaucoup d’autres photos. Tiens, je pourrais en mettre une dans la salle d’attente de votre cabinet…… On s’appelle bientôt. A très bientôt. Karim ». Complètement anéantie, mon premier réflexe est d’appeler Paul. Je lui raconte tout. Après quelques instants de silence, il me rassure. Il n’est pour rien dans cette histoire. Il est même très embêté, pour lui, mais surtout pour moi. Oui, son jardin est accessible par une petite porte donnant sur l’arrière, mais qui est fermée depuis des années, et dont il ne se souvient pas de l’avoir utilisée un jour ni de l’existence d’une clé.
Il n’y a pas d’autre moyen de pénétrer chez lui, autrement que par le grand portail automatisé. Il me conseille d’attendre l’appel du fameux Karim et de le rappeler à ce moment. J’appelle mon mari. Lui aussi, après réflexion, me conseille d’attendre. Il ne croit pas que l’auteur des lettres pose une photo au cabinet infirmier, il se grillerait sinon et ne pourrait plus espérer obtenir ce qu’il souhaite de moi.
Ne travaillant pas cette semaine, je profite d’un après-midi ensoleillé pour me promener du côté de chez Paul. La maison est fermée, je contourne le terrain et trouve effectivement la petite porte en bois à l’arrière, enserrée dans un mur de pierre de plus de deux mètres de haut. J’inspecte la porte. Elle est fermée à clé, la serrure est ancienne mais toutefois elle semble entretenue. De toute façon, d’où je suis, impossible de voir la maison. Mon mystérieux correspondant a donc certainement trouvé le moyen de se procurer la clé.
Fin de semaine, mon associée me dépose la tournée, elle m’appellera ce soir, comme d’habitude, pour me la détailler. Je regarde les noms, que des noms connus, sauf un qui attire mon attention. Serait-ce lui ? A 20 heures, Véronique, mon associée, m’appelle pour me faire les transmissions. Fausse alerte, le nouveau patient est un octogénaire de retour de l’hôpital.
Ce lundi, je commence ma tournée. Je suis heureuse de retrouver mes patients habituels et eux aussi me le rendent bien. Chez chaque patient, je guette qui pourrait être le fameux Karim, mais aucun ne correspond, et je me dis que tout cela n’a aucun sens. Et pourtant, il y a cette photo….. Il me reste deux patients à voir. Mon téléphone portable sonne. Un appel en numéro masqué, cela doit être une demande pour un soin à commencer ce soir ou demain, cela arrive souvent. Je décroche. « Bonjour Madame l’infirmière, je vous ai vu aujourd’hui. Vous n’êtes pas très sexy dans votre pantalon beige. «
Je réponds que le moment est mal choisi, j’ai encore deux patients à voir, qui comptent sur moi et que je n’ai pas le temps de discuter.
« Ce n’est pas grave Madame l’infirmière, terminez vos soins tranquillement, je vous rappelle dans une heure ». Et avant que je n’aie le temps de répondre, mon mystérieux correspondant a raccroché. Je suis tout d’u coup contrariée par cet appel. En tout cas, s’il m’a vue, et il m’a vue puisqu’il sait comment je suis habillée. Bon, ce n’est pas un de mes deux derniers patients en tout cas…..
Je termine la tournée et rentre chez moi. Le téléphone sonne. « Bonsoir Madame l’infirmière, avez-vous passé une bonne journée ? En tout cas, et comme je vous l’ai dit, je n’aime pas ce pantalon. Je veux voir vos jambes ». Je lui réponds que je ne vais pas écouter ses conseils, un pantalon étant plus pratique pour travailler. « Vous avez tort de ne pas m’écouter. Si vous ne faites pas ce que je vous demande, je punaise une de vos photos dans votre salle d’attente. C’est ça que vous voulez ? Alors, demain, en jupe ! Bonne nui Madame l’infirmière. » Et il raccroche. Je reste perplexe. Bon, ce qu’il me demande n’est pas méchant.
Le lendemain, je mets une jupe mi longue qi couvre les genoux. Rien de compliqué. Je guette la réaction de chacun de mes patients. Aucun signe ne trahit l’un ou l’autre. Sauf Monsieur Balerne, un septuagénaire qui me lance « ah tiens, mon infirmière préférée en tenue presque estivale. Vous avez de bien jolies jambes, vous avez tort de nous cacher ces trésors ». Serait-ce lui ? Je ne l’imagine pas en voyeur pourtant. Son salut amical, au moment de mon départ est loin de me persuader qu’il puisse s’agir de lui…..
Le soir, je guette l’appel téléphonique. Il est presque vingt-et une heure quand la sonnerie de mon téléphone perce le silence. « Bonsoir Madame l’infirmière, c’est bien, vous avez mis une jupe. Mais bon, franchement, vous ne la trouvez pas trop longue ? Demain, je veux que vous mettiez une jupe plus courte, au-dessus du genou. Ah, et aussi des bas. Et quand vous faites des soins, faites-en sorte qu’on puisse voir que vous avez des bas.
Vous ne voudriez pas que je punaise une photo de vous…tiens celle-ci. Je vous l’envoie par SMS. Bonne nuit Madame l’infirmière ». Il raccroche et quelques secondes plus tard un signal sonore m’indique que j’ai reçu un message. Un fichier est attaché. Je l’ouvre. On m’y voit de profil prise en levrette par Paul, les yeux à moitié révulsés….
Que faire ? Jusqu’où ce jeu ira-t-il ?

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