Une Nuit Sensuelle
Boulogne sur Mer, février 2016
La vie est belle. Il y a des jours où l'on se sent bien. Aujourd'hui, c'est l'un de ces beaux jours. Qu'importent les nuages
Qu'importe la pluie
Qu'importe le vent
Qu'importe le froid
Je rentre chez moi, tranquillement, le cur léger. Je viens d'attendre son train avec elle, jusqu'à temps qu'elle soit hors de ma vue. Je l'aime. Elle ne le sait pas (encore). Nous n'avons pas couché ensemble cette nuit. Juste dormi l'un contre l'autre, dans mon lit. Je ne pourrai jamais oublier cette nuit pour le restant de mes jours.
Elle, elle s'appelle Tiffany. Nous sommes camarades de promotion, à l'université, en Licence Professionnelle Guide-Conférencier. Nous avons eu un coup de foudre amical l'un pour l'autre, dès le début de l'année. Nous passons pas mal de temps ensemble: à travailler, à parler, à nous promener en ville, à rire, à nous confier l'un à l'autre etc.
J'ai vingt-cinq ans. Tiffany les aura dans quelques mois. J'ai un faible pour elle depuis le début de l'année. Mais, ça
Elle ne le sait pas. Elle n'est peut-être pas la plus belle femme du monde, ni la plus sexy. Mais, c'est elle que j'aime, et pas une autre. Tiffany a les cheveux bruns, qui lui arrivent au niveau des épaules. Elle a les yeux marrons/verts, et elle porte des lunettes. Son visage est riche en émotions: il est triste quand elle pleure, il est heureux quand elle sourit, il est hilare quand elle rigole. Et ses lèvres
Sa bouche
Cette calanque rose que je meurs d'envie d'embrasser
Je n'ai jamais embrassé Tiffany, et pourtant
Dans mes rêves, l'un de mes fantasmes est d'effleurer ces lèvres, de les toucher, de les mouler sur les miennes, de les picorer. Dans mes rêves, j'ai une idée des différentes textures de nos baisers. Et sa langue
J'imagine une petite langue, capable de me faire frémir et de me procurer des frissons, capable même de me faire bander.
Tiffany n'est pas très grande.
Elle et moi, nous avons fait vraiment connaissance deux semaines après la rentrée. C'était autour d'un café gourmand (son péché mignon!), dans un café du centre-ville. C'était elle qui avait fait le premier pas. Elle avait envie que l'on fasse «plus ample connaissance», pour reprendre les mots qu'elle avait prononcés la première fois où nous nous sommes adressés la parole. Nous avions donc fait «plus ample connaissance»: nous nous sommes parlés de nos vies respectives. Je lui avais parlé de ma famille, de mes hobbies et de mes centres d'intérêt. Je lui avais parlé de mes blessures intimes: cette atrophie testiculaire à l'âge de quinze ans qui m'avait pris l'un de mes deux testicules
cette embolie pulmonaire qui avait bien failli me coûter la vie quand j'avais vingt-et-un ans. Tiffany n'hésita alors pas à se mettre à nu à son tour. Elle m'avoua qu'elle avait perdu sa mère quelques années plus tôt, qu'elle avait découvert depuis peu de temps qu'elle ne pourrait jamais avoir un à cause d'un problème génital grave, qu'elle avait perdu toute confiance en les hommes depuis que son dernier petit ami en date l'avait trompée avec l'une de ses amies.
Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts entre nous. Nous nous sommes apprivoisés pas à pas. Nous avons appris à nous faire confiance l'un à l'autre. Il nous est arrivés de nous inviter dans nos chez-nous respectifs. Elle habite un petit studio alors que j'occupe une chambre au sein d'une colocation de jeunes.
Depuis plusieurs mois, je marche sur des ufs pour ne pas faire peur à Tiffany. J'aimerais lui avouer qu'elle me plaît et qu'elle ne me laisse pas indifférent. Même si une amitié est née entre nous, j'ignore ce qu'elle peut bien ressentir au fond de son cur à l'heure actuelle. Elle ne le sait pas, mais il m'est arrivé plusieurs fois de rêver d'elle la nuit: de m'imaginer son corps dénudé, de la toucher et de la caresser, de l'embrasser, de danser avec elle, de la prendre dans mes bras, de la lécher, de la pénétrer, de la prendre tout court, de lui donner du plaisir, de la faire jouir.
Je veux prendre mon temps. A vrai dire, je m'efforce de lui créer tout un contexte, un climat de confiance dans lequel elle se sente bien et en sécurité. Je veux être son Pygmalion. Elle est la femme que j'ai envie de protéger et je me vois bien me réveiller à ses côtés chaque matin. Comme ce matin
Au moment propice, je chanterai ma sérénade à Tiffany: je lui déclarerai mon amour.
Ce matin, à 7 heures 30 précises, Tiffany est partie de la gare de Boulogne-Ville, à bord d'un TER. Direction: Paris, où elle va passer quelques jours chez son oncle et sa tante. Étant donné que j'habite à quelques encablures de la gare, elle m'a demandé si je pouvais gentiment lui permettre de passer la nuit chez moi. Même pas besoin de réfléchir une nanoseconde, je lui ai dit oui. La veille, nous avions fini les cours à 18 heures. Nous sommes allés chez elle afin qu'elle puisse terminer de préparer sa valise et la prendre pour aller ensuite chez moi. Après un dernier coup dil pour vérifier si elle n'avait rien oublié, elle a éteint toutes les lumières et nous avons quitté son studio. Nous sommes arrivés chez moi à peine trente minutes plus tard. Nous avons juste fait une halte au supermarché pour acheter de quoi dîner. Une fois rentrés, nous avons posé nos affaires dans ma chambre, puis monté à l'étage pour boire un verre pour nous désaltérer.
Tiffany revint quinze minutes plus tard. Ses cheveux n'étaient plus lâchés, mais attachés en une queue de cheval (dans mes rêves, je défais l'élastique de sa queue de cheval et je glisse mes mains dans ses cheveux lâchés). Elle n'en était pas moins ravissante. Elle avait changé de débardeur, et troqué son pantalon contre une jupe.
Nous dînâmes tous les deux, mes colocs nous ayant laissés tous les deux, en intimité. Nous avons dégusté les pâtes que j'avais préparées, et le saumon que Tiffany avait fait cuire, autour d'un verre de thé glacé à la mangue. Nous savourâmes notre repas tout en discutant de notre formation, de peinture, de sculpture et d'architecture. Une fois notre modeste festin terminé, Tiffany m'aida à nettoyer et à essuyer le peu de vaisselle que nous avons utilisé.
Nous sommes revenus dans ma chambre. Tiffany me proposa de regarder un film avec elle, sur son ordinateur portable. Je lui ai dit OK. J'avais juste besoin de prendre une douche. J'ai posé une serviette, mon gel douche, un tee-shirt, un boxer et un short propres sur mon lit.
Toutes ces visions, tous ces flashs instantanés dopèrent mon plaisir. J'étais à présent trop excité pour avoir envie de m'arrêter. Je ne le voulais pas de toute façon. Je connaissais mon sexe et les sensations que je pouvais obtenir de lui: je me masturbe depuis que j'ai quinze ans. Je n'avais aucune idée du nombre d'orgasmes que j'avais pu obtenir. En revanche, je sais que chacun de ses orgasmes m'a comblé. Ça, c'est sûr. En parlant d'orgasmes
A force de fantasmer sur Tiffany, d'avoir trouvé le rythme idéal et d'avoir stimulé mes zones érogènes favorites, un orgasme me coupa le souffle et me foudroya. Je gémis tout en me foutant de savoir si quelqu'un m'avait entendu ou pas. Mon cur battait fort et vite. J'avais du mal à reprendre mon souffle. J'avais du sperme sur ma main et sur le gland de mon sexe. Je me rinçai alors, puis me lavai en n'oubliant pas de décalotter et de nettoyer le bout de mon sexe. Une fois m'être intégralement rincé, je sortis de la douche. Je me séchai. Je me sentais planer. Je me sentais bien. Je me rhabillai. Je me lavai les dents, puis déposai un tout petit peu de parfum sur mon corps. Le sourire aux lèvres, je quittai la salle de bains et regagnai ma chambre.
Tiffany s'était vêtue de sa fameuse nuisette. Fine, légère, je pense qu'il était possible de deviner l'existence d'une petite poitrine. En revanche, la partie basse de son corps était couverte par un bas de pyjama. Impossible de déterminer à cent pour cent si elle portait la culotte sexy que j'avais vue toute à l'heure. Peut-être
!
J'ignorais ce que Tiffany avait pu faire pendant que je prenais ma douche
Peut-être qu'elle avait continué de consulter sa boîte e-mail
Peut-être qu'elle avait fait une ou deux recherches sur Internet
Peut-être qu'elle s'était caressée dans la solitude intime de ma chambre, sur mon lit, avec la lumière tamisée de ma lampe de chevet
Je ne saurai jamais. Quoi qu'il en soit, Tiffany m'attendait, le sourire aux lèvres. Que cette femme a le don de me faire fondre! J'en lève les yeux au ciel rien que d'y penser.
Elle avait envie de regarder un film en particulier qu'elle aimait bien. Je voulais lui faire plaisir, alors je n'ai émis aucune objection. Après tout, Tiffany était élue en ma demeure. J'allais l'introniser «déesse de mon lit». Elle mit le film en route, et on se tint assis côte à côte. Au bout d'une dizaine de minutes, elle se mit à bailler de plus en plus. Elle eut la gentillesse de me demander si ça ne me dérangeait pas que l'on arrête le film. Elle ne pouvait masquer sa fatigue. Elle arrêta le film, et éteignit son ordinateur portable. Elle enleva ses lunettes, et j'en fis de même.
Elle s'installa dans le lit, côté mur. Je pris la place restante: celle côté vide, côté sol. Elle alla une dernière fois aux toilettes. J'en profitai pour m'installer à sa place...afin de la réchauffer. Ma galanterie était sans limite. Tiffany revint, et je repris ma place initiale. Il était 23 heures. Nous nous couchâmes, et j'éteignis la lumière.
J'avais chaud...Et portant, je me souvenais bien d'avoir réglé le radiateur de ma chambre de telle sorte qu'il ne fasse pas trop chaud. J'ouvris les yeux en catastrophe. J'étais tout en sueur. Puis, je pris conscience que je n'étais pas seul dans le lit. Une assez ravissante jeune femme y dormait également, profondément. Qu'elle était belle dans son sommeil
Tiffany avait de nouveau lâché ses cheveux bruns, et quelques mèches caressaient à la fois son coussin et son visage. Je pouvais l'entendre respirer. Elle me tournait le dos. Je levai les yeux au ciel en me disant que j'avais de la chance de l'«avoir pour moi» cette nuit, que j'étais en train de vivre quelque chose d'unique et de beau, que des hommes aient pour être à ma place. Soudain, je réalisai que ce n'était pas le radiateur qui rendait l'atmosphère torride. Tiffany en était responsable si l'on pouvait dire! Je suis loin d'être habitué à être avec une femme. A vingt-cinq ans, je n'étais jamais tombé véritablement amoureux jusqu'alors. Je n'ai jamais fait l'amour à une fille. Je n'ai qu'une sexualité solitaire. Je vivais une sorte de renaissance de ma sexualité sur le tard, en quelque sorte. Je découvrais la sensualité, le plaisir d'être avec une femme, et quelque chose me disait que j'avais encore bien plus à apprendre
Je décidai d'enlever mon tee-shirt et mon short. J'étais à présent torse nu. Seul le boxer couvrait encore mon corps. Mon pénis refaisait des siennes: j'étais de nouveau en érection. La faute à cette jeune créature de sexe féminin qui continuait de dormir paisiblement dans mon lit. Je repris ma place dans le lit. Je décidai volontairement et délibérément de coller mon torse au dos de Tiffany. La position était agréable. Elle me permettait de sentir son corps contre le mien. J'étais encore loin de débander, et ma verge était collée à ses fesses. Je ne le faisais pas d'exprès, mais en y réfléchissant, c'était excitant. Sur ce, je réussis à me rendormir rapidement. La présence chaude de Tiffany contrastait avec mes nuits solitaires et glacées. Je passai une main autour de la taille de mon amie comme si je m'accrochais à tout prix à un radeau de survie. Ça me faisait du bien qu'elle soit là, chez moi, cette nuit, dans mon lit.
Le mode «réveil» de mon téléphone se mit en marche à 6 heures 30. La nuit a été belle. Torride mais agréable. J'eus du mal à me réveiller parce que je ne voulais pas quitter le lit. Et surtout, je n'avais pas du tout envie qu'ELLE se lève de mon temple intime. Son réveil sonna en même temps que le mien. Nous nous levâmes en même temps. J'eus un peu honte lorsqu'elle constata que je ne portais qu'un boxer. Elle ne dit rien, mais eut comme un sourire coquin:elle n'en pensait pas moins
Elle me dit qu'elle avait besoin de faire un arrêt à la salle de bains avant de prendre son petit-déjeuner. Je n'écoutais pas: mes yeux étaient rivés sur sa nuisette et son bas de pyjama. Ah
Si nous étions ensemble
Je mapproprierais toute cette dentelle
Certains de mes fantasmes secrets prendraient vie
Mais, nous n'en sommes pas là. Je montai alors à la cuisine commune. Je vis Thibault, l'un de mes colocataires (une vrai fan de musique électronique) en train de jouer avec son chat. On se serra la main, et nous bavardâmes un peu. Sur un ton taquin, il me demanda comment avait été la nuit. Bien sûr, je savais ce qu'il insinuait, mais je ne lui répondis que par un sourire. Je fis chauffer deux mugs d'eau dans lesquels nous allions chacun faire infuser un sachet de thé. Pour Tiffany, c'était son éternel «thé vert/menthe», et pour moi, il me fallut quelques instants pour me décider, et je jetai finalement mon dévolu sur un «pêche/cassis».
A peu près vingt minutes plus tard, Tiffany entra dans la cuisine-où était également maintenant Karim, notre colocataire algérien-. Qu'elle ne fut pas ma surprise quand je vis qu'elle portait l'un de mes tee-shirts
Elle me demanda si cela ne me dérangeait pas. Thibault-toujours apparemment occupé avec son chat-me lança un coup dil. Vous savez? L'un de ces clins dil qui vaut tous les mots du monde. Je ne pus que constater que ce tee-shirt, de couleur bleu marine; lui allait bien. Cependant, je restai interdit: d'habitude, n'était-ce pas ce que les filles faisaient lorsqu'elles sortaient avec un mec et qu'elles avaient assez d'intimité avec lui? Je rappelle que je suis son ami, juste son ami. Je reconnais qu'elle était belle dedans. Nous prîmes notre petit-déjeuner, et bien sûr, elle n'avait pas oublié ses biscuits aux pépites de chocolat. Elle m'en tendit un sachet avant d'en prendre un pour elle. Elle avait pour habitude de tremper ses biscuits dans son thé. Moi, je buvais mon thé d'un côté, et je mangeais les biscuits de l'autre. Quand nous avons terminé notre petit-déjeuner, je remarquai qu'il y avait quelques particules de miettes de biscuit au niveau de la commissure de ses lèvres. Je décidai de les enlever avec mon doigt. J'eus ainsi l'occasion de la toucher juste un instant. Elle se laissa faire, baissa légèrement les yeux avant de les plonger dans les miens. Elle détourna très rapidement le regard, comme gênée ou prise au dépourvu. Ce petit regard avait beau avoir été éphémère, mais il semblait lourd de sens. Peut-être que nous étions en train d'en apprendre plus sur nous deux
Étant donné qu'elle s'était déjà faite une toilette de «chat» (pour reprendre l'expression qu'elle avait utilisé quand elle m'avait rejoint et qui m'avait faite rire), elle n'avait plus qu'à s'habiller. Moi, je me fis, à mon tour, une toilette de «chat»: je me passai un coup de gant sur le visage, je me lavai les dents et les oreilles. Enfin, je me déposai un peu de mon parfum sur le corps. Un peu de parfum sur le corps, et un beau sourire aux lèvres: j'étais beau et j'étais prêt à attaquer une nouvelle journée. Quand je revins dans la chambre, Tiffany était habillée et visiblement prête. Mon tee-shirt était plié sur mon bureau, et elle l'avait troqué contre une robe mauve. Elle portait une paire de collants. Je notai une odeur de parfum. Un parfum extrait d'une fleur exotique, probablement
Une senteur délicate et agréable. Je lui demandai gentiment si elle pouvait sortir cinq minutes de ma chambre, le temps de m'habiller. Elle sortit, et me laissa seul. J'optai pour une élégante chemise noire, et un pull de la même couleur. Je mis la main sur un caleçon propre et un jean slim gris.
Je fis l'effort de refaire mon lit. Je remis les draps et la couette comme il faut. Je replaçai correctement les coussins à leur place respective. Celui de Tiffany attira mon attention, de par la senteur florale qui en émanait: Tiffany avait malicieusement ou non déposé un peu de son parfum sur mon coussin. De plus, la chaleur de son corps subsistait. Quant au tee-shirt qu'elle m'avait emprunté, c'était la même chose. J'en humai l'odeur. Et dire que ses petits seins en avait touché le tissu
Je me suis alors promis de ne plus mettre le coussin et le tee-shirt à la machine à laver. Plus jamais de la vie!
Je dus sortir de mes pensées fétichistes et sensuelles quand quelqu'un frappa à ma porte. Ce ne pouvait être que ma ravissante camarade de promotion. Elle entra, et me demanda pour combien de temps j'en avais encore. Je lui répondis que j'étais prêt, et que si elle l'était aussi, nous pouvions nous rendre à la gare. Elle enfila son manteau et ses bottines, puis vissa son béret gris sur son joli chef. Moi, je portais mon manteau bleu foncé et mes Converse All Star.
Il était 7 heures. J'ai proposé à Tiffany de porter sa valise. Galant comme je suis, je n'ai pu m'en empêcher. Elle accepta, et pris son sac à main. Après un dernier coup dil pour vérifier si elle n'avait rien laissé, j'éteignis ma lampe de chevet et fermai la porte de ma chambre à clé. Nous sommes alors partis en direction de la gare.
Nous avons marché côte à côte tout en nous parlant jusqu'à ce que nous sommes arrivés. Il était 7 heures 15. Il nous restait donc quinze minutes avant que le train de Tiffany n'arrive. Étant donné qu'elle avait déjà acheté un billet, elle ne perdit pas de temps. Un coup dil au tableau des horaires des trains, nous vîmes que le TER de Tiffany pour Paris était annoncé voie 3. Nous nous y sommes rendus aussitôt. Nous parlâmes de tout et de rien une fois sur le quai de la voie 3. Pour le temps, je suppose. A un moment, une mèche folle tomba devant les yeux de ma belle. Ni une, ni deux: je l'ai replacée. Comme au petit-déjeuner toute à l'heure, nous nous sommes regardés, puis nous avons détournés nos regards presque instantanément, gênés. Nous n'avons pas eu le temps de nous dire autre chose: le train venait d'entrer en gare. Il arriva sur le quai de la voie 3. Tiffany me prit dans ses bras et me fit un câlin. Mon visage plongé dans son cou, je pouvais respirer son parfum. Foutu train
Foutue visite chez sa famille
Elle relâcha son étreinte. Je l'ai aidée à installer sa valise dans le wagon où elle allait s'asseoir quelques instants plus tard. La sonnerie indiquant le départ imminent du train retentit. Nous entendîmes également les consignes du chef de bord. Nous nous fîmes la bise, et je lui fis promettre de m'envoyer un SMS dès qu'elle serait arrivée à destination. Elle hocha la tête pour acquiescer. Cela valait tous les oui du monde. Après un dernier sourire, je quittai le wagon pour remettre les pieds sur le quai. Une deuxième sonnerie retentit alors: c'était le départ. D'ici quelques secondes, le train allait être déjà loin. Le TER à destination de Paris quitta progressivement la voie, et je souris une dernière fois à Tiffany en lui soufflant un baiser. Elle répondit à mon baiser par un autre baiser. Le train disparut petit à petit de ma vue.
Il est 7 heures 40. Je suis en train de rentrer chez moi. La vie est belle. Aujourd'hui, c'est un beau jour, et je me sens bien. J'ai le cur léger. Je pense à ma Tiffany
J'ai hâte d'être dans ma chambre, au chaud. J'ai hâte de me blottir contre le coussin, de sentir et de ressentir ce parfum de femme. Ce parfum
Ce corps
Cette femme
Cette lingerie en dentelle
Mon cur bat la chamade, et j'ai une nouvelle érection. Et si je me masturbais en rentrant?
Écouteurs aux oreilles, «Enjoy the Silence» de Depeche Mode à plein volume, je marche en réalisant que je suis peut-être en train de vivre tout ce dont j'ai toujours rêvé, et que Tiffany est tout ce que j'ai toujours voulu.
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