Soirée Piscine
On avait invité en disant que cétait une soirée cocktail dînatoire. Apéritifs, vins de la région, blancs rosés rouge et pétillant genre champagne ou du moins présenté dans des bouteilles genre champagne.
On avait dit, cest une soirée piscine et tout le monde sera en maillot.
On avait commandé chez un grand traiteur des tapas variés. Le traiteur était un copain, Ghislain, et navait pas lésiné sur les spécialités locales. Il y avait de petits toasts tartinés de brandade de morue, une anchoïade dArles de légumes crus champignons carottes céleris fenouil des ufs durs aussi, des petits pâtés de Pezenas, des huîtres de Bouzigues, des tellines aux aulx et même des pointus de Palavas à la mayonnaise.
Bien entendu personne nétait en maillot de bain. Les femmes portaient de grandes robes dété longues de coton léger et les hommes étaient « habillés » chemise blanche et pantalon clair, tous très classe, tous gentry languedocienne.
Un petit orchestre animait, genre quartet de jazz, abrité sous le perron.
Vu quon leur avait quand même dit de se mettre en maillot on pensait quils portaient tous des maillots, les femmes sous leurs robes, les hommes sous leurs pantalons. Des maillots de bain comme qui dirait des sous-vêtements, slips culottes soutifs...
Après les petits fours, les sorbets et les cafés, les lumières dambiance de la cour du château se sont éteintes et seuls les vagues projecteurs sous marins de la piscine sont restés allumés. Comme une invite.
Ce fut le signal et chacun a fait de ses chaussures, de sa robe, de son pantalon et sa chemise un petit tas garé sous un olivier ou derrière un pot dAnduze bien repéré et chacun à filé à la piscine, sautant depuis la plage de teck ou bien descendant les marches comme à Monte Carlo...
Mais, o surprise, personne ne portait de maillot...
Comme quoi, ici à Montpellier, les gens ne sont pas bien sérieux et quand on leur dit soirée piscine ils oublient complètement le maillot, une pièce deux pièces bikini monokini ou simple string pour les dames, slip de bain boxer short pour les messieurs.
Mais en sus ils oublient aussi conséquemment tout autre sous vêtement.
Les femmes sont toutes nues sous leurs robes dété légères et les garçons ont le paquet libre dans les pantalons clairs.
Autant vous dire que dans la piscine tout cela était bien chaud des longs préliminaires debout devant les ateliers du traiteur Ghyslain à grignoter les tapas en picolant sans mesure aucune.
Les filles, fente à lair en élégance de touffe pommelant le devant de la robe, sourire aux lèvres de leur audace de soirée-piscine coquine et des petits courants dair pervers qui caressaient leur intimité trempée.
Les hommes, bite flacide mi-bandée oscillant de droite de gauche à plus savoir de quel côté ils portaient habituellement et les couilles serrées écrasées dans leur scrotum strié tendu. Couilles en turbinage intensif en vue de servir copieusement lune ou lautre de ces dames ou même peut-être plusieurs dentre elles si loccasion se présentait.
Les projecteurs de fond de piscine éclairaient violemment de couleurs changeantes les corps des baigneurs et ceux-ci, enfin surtout celles-ci. formaient arabesques dansantes pour mettre en valeur leur svelte silhouette.
Une musique enregistrée, zen, faisait ambiance tandis que le quartet de jazz en pause se restaurait des tapas que les convives leur avaient laissés.
La musique sest petit à petit éteinte, devenant presque un murmure. Et synchrones les lumières de fond de piscine se sont obscurcies jusquà obscurité totale.
Cest alors que les bouillonnements de piscine ont fait comprendre que la fornication avait démarré.
Cest pas si facile de baiser dans leau.
Mais nous étions là avec des impétrants habiles et expérimentés.
Les femmes étaient accrochées au bord du liner, fesses cambrées, et se faisaient lutiner en toute simplicité et intense giclage deau de piscine et remous conséquents.
Les filles un peu prudes nageaient brasse indienne coulée poursuivies par des satyres velus en crawl olympique et nul ne doutait de lissue de la course.
Elles savaient, ces jeunes filles un peu pudiques, que les mâles étaient pourvus dune bite longue et épaisse et quil leur suffisait de quelques allers retours puissants pour décharger longuement de grosses lancées de foutre chaud contre leur col.
Les plus habiles, les plus aguerris, prétendaient saccoupler en nageant au milieu du bassin. On était comme en concours de rock ou de swing, en figures imposées, la fille faisant la planche et le garçon surgissant par en dessous, bitos dardé, lenfilant subrepticement à fond bien honnêtement par devant.
En réalité faut reconnaître que le petit soleil est quasi iniquable dans leau. Trop étroit, trop serré, quasiment pas lubrifié. Lenculade nest pas une partition de piscine-partie.
Encore que certains vous diront que les fins de soirée sur matelas bain de soleil en illuminations pleine lune peuvent favoriser de jolies opportunités. A condition davoir lambre solaire indice 50 à portée de main.
Ou bien pire encore, les partenaires en pieuvre à 8 tentacules, bras et jambes emmêlés, coulant vers le fond en apnée, enchâssés lun dans lautre et le restant jusquà limite de respiration. On les voyait jaillissant en surface, époumonés, et chacun de se demander, y a t il au moins eu orgasme
Dans lobscurité la piscine vibrait des tendresses des unes avec les autres et tout ce beau monde se réjouissait de la vie montpelliéraine, ville où le soleil ne se couche jamais.
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