Un Soir Au Camping Marinella

Je m’appelle Marie-Hélène. J’ai 25 ans, célibataire depuis peu de temps. Partie en vacances dans un camping du sud de la France, voici le récit de mon souvenir.

Arrivée depuis deux jours pour une semaine de camping sous tente, j’avais sympathisé avec Anthony, un garçon belge de quelques années mon ainé, en remportant par hasard un concours de pétanque auquel nous nous étions inscrits pour le temps et retrouvés à jouer en binôme par le truchement du destin. Le lot pour les vainqueurs était une bouteille de mauvais champagne, servie tiède, que nous bûmes tout de même et j’étais rentrée en trainant la patte jusqu’à ma tente. Mon cavalier d’un soir s’était montré très correct et n’avait pas essayé de me dragouiller. En aucune manière.
Pas de “Dernier verre ?” Ni de “Petit bisou ?” Il était drôle et gentil, j’ai toujours aimé les hommes drôles et gentils. Surtout ceux qui comprennent qu’on peut avoir 25 ans, faire un joli 95D, la taille fine et la cuisse musclée, et ne pas souhaiter finir la soirée à sucer un inconnu dans les allées d’un camping deux étoiles…
Trois jours après était organisée la soirée Miss Camping pour élire la fille la plus sexy - mais faut-il préciser à quoi sert ce type d’animation ? Mon séjour était bientôt consommé et j’avais dans l’esprit la hâte de retrouver mon studio à Paris et la nostalgie de quitter prochainement cet endroit qui s’était avéré très paisible, idéal pour moi après ce que j’avais vécu les mois précédents, au milieu de gens simples et désireux de partager un espace de nature propre dans une ambiance familiale. Le confort était sommaire, mais les locataires provisoires de ces campings-là ne peuvent pas se payer le Ritz non plus. La soirée “Miss Camping” était le seul moment un peu limite du programme des activités, entre la plage, la pétanque, le beach-volley (on avait collé une belle raclée aux Belges, Anthony faisait un peu la tête) et le bal sous les lampions, tous les soirs.


Sur le ton de la plaisanterie, Anthony me dit que je devrais participer à l’élection de “Miss Marinella deux étoiles à deux balles”. Je n'en avais pas du tout envie, mais sa moquerie bienveillante sur les “deux étoiles à deux balles” me fit rire et je répondis un peu malgré moi : “Ah oui, tu crois ?” Sans me prévenir, Anthony m’inscrivit au concours “à deux balles” et s’assura facilement que je comptais y aller pour le retrouver et assister à l’élection de “Miss Deux Etoiles”…
J’avais passé le plus clair de mon temps avec lui depuis notre victoire au jeu de boules et sa défaite au beach-volley. Il s’était montré courtois et avait tenté juste une fois, le troisième soir, de s’approcher. Me voyant effarouchée, incapable de recevoir un homme en cet instant, il avait souri, s’était excusé et m’avait laissée tranquillement regagner ma pyramide de toile miniature. Je m’étais surprise à penser que j’aurais peut-être dû lui accorder un baiser.

* * *

Le soir venu, l’estrade dédiée aux spectacles avait été érigée sur la place principale du camping, proche de l’entrée et du bâtiment de la direction, afin de laisser possible des entrées (payantes) des clients des autres campings et des habitants du village voisin. Des affiches toutes faites avaient été posées sur les routes alentour et il y avait plus de monde que d’ordinaire à cette heure-ci : “Miss Camping” ça attire plus de monde que le “Tournoi de belote”, c’était prévisible. Il y avait-là toute la fine fleur du comté, résidents provisoires ou autochtones méridionaux. Une bande de jeunes types étaient venus avec tambours et trompettes pour s’assurer de faire un maximum de bruit. On comptait une écrasante majorité de bonshommes dans cette foule, quelques femmes et aucun . J’avais rejoint Anthony et nous nous étions placés assez proches de la scène bien que je n’y tenais pas, de peur de me faire bousculer ou pire, éclabousser par des débordements de bière, servie à un tarif défiant toute concurrence, dans de grands gobelets peu fiables et tenues par des mains déjà rendues malhabiles par les précédents gobelets vidés.

L’heure du show était arrivée et l’animateur habituel du camp grimpa sur la scène. Micro à la main, il déclara ouverte la n-ième session de “Miss Caming Marinella” et commença à faire venir à lui les concurrentes.
J’étais très attentive à ce qui se déroulait sous mes yeux, car je me demandais quelles filles pouvaient être assez cruches pour s’inscrire à ce genre de mascarade. Je les dévisageais, les examinais sous toutes les coutures, d’abord une, puis deux, puis une troisième, quand soudain j’entendis appeler un nom qui me fit tressaillir :
"La quatrième et dernière candidate s'appelle Marie-Hélène, elle nous vient de Paris !”
“Tiens, il y a une fille qui vient de Paris aussi et qui porte le même prénom que moi.”, me dis-je, commençant en même temps à scruter la foule pour découvrir qui était cette fausse jumelle. Tournant la tête de tous côtés, je croisais les regards plus ou moins familiers des types que j’avais rencontrés ces derniers jours, à la pétanque, à la plage ou chez les commerçants du coin. Tous me regardaient et applaudissaient. L’un d’eux cria : “Allez Marie-Hélène, ne nous fais pas attendre !” Je le reconnu, il faisait partie de mon équipe de volley quelques jours auparavant, un excellent équipier.
Anthony me prit l’épaule pour me tourner vers la scène, où l’animateur repris : “Elle est timide, alors on l’encourage !” La foule applaudit de plus belle.
Je compris alors le traquenard : Anthony m’avait inscrite au concours sans me prévenir. J’entrai dans une colère noire contre mon récent camarade et le fusillais du regard. Lui, confus de cette initiative bien trop cavalière, semblait sincèrement désolé. Cependant, pour une raison inexpliquée, peut-être aussi à cause des deux verres de rosé que j’avais pris avec ma pizza, peut-être simplement à cause de la ferveur contagieuse, candide et bon de cette foule que je connaissais pour partie, je me sentais bien incapable de résister à cette invitation sauvage. Il était hors de question que je me dégonfle et je gagnai la scène sans plus me faire prier.
“J’aurais dû choisir autre chose comme vêtements pour participer à un concours de Miss, je n’ai aucune chance !”, pensai-je en gravissant les dix marches vers l’estrade.

* * *

Sur la scène se trouvaient trois autres filles, entre 20 et 30 ans. Toutes les trois plutôt jolies. Nous passâmes l'une puis l'autre devant le micro pour une présentation rapide, accompagnée d’un pot de bienvenue, un cocktail très sucré, pas le genre de truc que je bois d’ordinaire, tendu par le serveur et qu’il fallait boire vite vite pour laisser la place à la suivante. Nous tentâmes toutes, avec plus ou moins de succès, quelques pas imités des mannequins modèles sur le catwalk. Après cet exercice improvisé et deux ou trois questions d'une extrême banalité nous fumes invitées à revenir ensemble sur la scène et subir un premier applaudi-mètre. L'une de nous était quelque peu enrobée ce qui fut fatal à sa courte carrière de Miss et elle fut éliminée au premier tour. Elle quitta la scène, visiblement déçue. Je pensai alors : “Si tu veux, je te laisse volontiers ma place…”
Second tour. Nous ne sommes plus que trois.
Le DJ lança une chanson à la mode et l'animateur nous demanda de rester groupées sur le devant de la scène et faire monter “notre côte auprès du public par tous les moyens à notre convenance". Je portais une jupe et un tee-shirt moulant avec en dessous une jolie lingerie coordonnée blanche. Comme si nous nous étions passé le mot, les autres étaient également en jupe et tee-shirt, ou petit chemisier sexy. Elles étaient bien faites, à peu près du même âge que moi, l'une brune de la même taille, métisse asiatique, et l'autre blonde un peu plus petite. La brune savait visiblement y faire et ondulait de façon très suggestive, tandis que la blonde était plus maladroite dans ses mouvements. Comme j'avais eu la mauvaise idée de mettre des mules à talon, j’étais gênée pour bouger. Je décidai de me débarrasser de cette entrave et les posai dans un coin de la scène.

J'avais à peine déposé mes chaussures et me retrouvais donc pieds nus que j'entendis les spectateurs scander : "Un strip tease ! Un strip tease !"
Comment ? Il suffit de retirer mes mules pour qu'ils s'imaginent que je vais m’effeuiller devant eux ? Je leur répondis d’un geste non de la main, ce qui les apaisa rapidement. Je ne leur en voulais pas, je reconnaissais quelques uns parmi eux, tous de braves types. Ils avaient ce soir le verbe fort, un peu plus que d’ordinaire dans leur deux pièces-cuisine avec bobonne : venus sans leur femme, entre potes et après quelques bières, ils se lâchaient enfin, c’étaient leurs vacances, leur moment. Ils avaient le droit de s’amuser, et néanmoins c’est ”Dans vos rêves les mecs !” que je me dis en réponse à cette demande de strip tease.
Mais c'était sans compter avec la sottise des mes deux collègues d'un soir... En attendant ces cris, l’asiatique avait instantanément retiré son tee-shirt, comme si elle en attendait l'ordre, tandis que la blonde déboutonnait maladroitement son chemisier. Le public exultait et ne m’accordait déjà plus d’intérêt.
Il était hors de question que je suive cet élan. Non pas que je fus un modèle de pudeur, mais les conditions étaient telles, cette scène à deux balles, ce public de mâles en rut et avant tout Mes Vacances : non, non, non ! Je n'étais pas venue pour subir ça !
C'est alors que mon regard croisa celui d’Anthony. Je ne l'avais pas encore repéré dans la foule depuis mon piédestal et, à vrai dire, je ne pensais déjà plus à celui à qui je devais ce désastre. Je le fusillai à nouveau de mes yeux, aussi inoffensifs que le chemisier à fleur de la concurrente blonde, qui venait de s'écraser mollement sur le sol, révélant son soutien gorge rose, tandis que la brune se déhanchait toujours pour maintenir son avance, jouant désormais avec les bretelles de son soutif opaque noir pour exciter de plus belle son fanclub. L’expression sur le visage d’Anthony semblait vouloir dire, en l’accompagnant d'un mouvement des mains : "Bah, ne fais pas cette tête, tout le camping t'as déjà vue en bikini depuis ton arrivée, tu as bien remarqué que tous ces types te mataient..."
Depuis mes seize ans environ, j'avais bien compris l'effet que produisaient mes courbes sur les garçons, et plus précisément ma poitrine qui était devenue assez jolie. La plage était devenue le territoire de séances amusantes où je voyais ces messieurs se dévisser le cou sur mon passage. Je n’avais cependant jamais fait de seins nus lors de mes séances de “lézardage cuisson à point”, autant éviter les émeutes.
"Ah oui, c'est comme ça que tu vois les choses ?" répondis-je en moi-même à cette phrase qu’il n'avait pas prononcée. “Tu crois que c’est comme à la plage ?”, poursuivis-je en dedans, “Un p’tit coup d’oeil discret pour ne pas se faire gauler par Maman ? Eh bien tant pis pour toi, tu vas souffrir avec les autres : oui je vais l'enlever mon tee-shirt et je n'irai pas plus loin, mais vous n'en serez que plus frustrés, bande de cochons !”
Je soulevai mon tee-shirt, révélant les bonnets de mon soutien gorge blanc, mais sans l’enlever totalement. La réaction du public fut immédiate : "La 3, le tee-shirt ! La 3, le tee shirt !"
"La trois ?" Ah oui, ils parlent de moi... Je réalisai alors que contrairement à eux j'avais retenu les prénoms des participantes : Tanya la brune, Mélanie la blonde et moi bien sûr, Marie-Hélène, désormais rebaptisée "La Trois". Tanya continuait son travail sur ses fans en faisant mine régulièrement de faire glisser ses bretelles, puis s'arrêtait et les replaçait, dévoilant à chaque fois un peu plus de peau jusqu'à la limite des aréoles de ses seins. Lors d'un mouvement un peu vif, elle avait accidentellement exposé un téton, suscitant un hourra de la foule et se rendant à peine compte de ce qu'elle venait de leur offrir poursuivit son manège sans vergogne.
Mélanie semblait très embarrassée maintenant de danser sur scène en soutien gorge devant des mâles surexcités. Ses pas de danse étaient toujours aussi maladroits et elle avait ramassé son chemisier à fleur, dont elle se couvrait régulièrement la poitrine sans le remettre cependant, arrêtée dans son envie d'en finir par les réactions de vive déception de la foule quand elle se cachait trop.
Pour ma part je savais ce que j'avais à faire : la "Trois" devait ôter complètement son tee-shirt, comme l’avaient demandé ces messieurs. Dans un geste extrêmement lent et sensuel, je m’extirpeai de ce morceau de tissu et me retrouvai ainsi exposée aux regards brillants de lubricité du public. J’apperçu Anthony parmi eux. Il souriait. Il faisait partie de ceux qui se mirent à applaudir.
“Eh bien voilà, c’est fait !”, pensais-je alors. “Ce n’était pas si dur que ça.”

* * *

Nous étions désormais toutes les trois en soutien gorge. Tanya avec un modèle noir opaque qui pouvait bien être en réalité un haut de bikini. Mélanie avec un modèle rose pigeonnant très joli, faisant remonter sa poitrine encore pâle. Quant à moi, je me souvins mais un peu tard que le mien, une lingerie blanche, bien que n'étant pas transparent, était finement brodé et laissait deviner par contraste l'emplacement de mes tétons. Je me surpris à m'émoustiller de ce surplus d'érotisme offert involontairement à mon public.
"Mon public ?" J'avais pensé "MON public”. Désormais, je n’était plus simplement la participante d'un concours ridicule dans un camping rempli de blaireaux : désormais je faisais un show, pour faire souffrir toute une bande d'hommes qui rentreraient ce soir sur leur faim de n'en voir pas un centimètre carré de plus ! Une allumeuse, j’étais désormais une grande championne parmi les allumeuses !
Perdue dans les pensées de mon nouvel égo de danseuse improvisée, je réalisai que la foule avait changé de refrain et scandait désormais "Les soutifs ! Les soutifs !" Parfois, l'un d'eux hurlait : "A poil les filles !" Je vérifiai le comportement d’Anthony : il ne faisait pas partie des hurleurs, son sourire béat restait figé sur son visage. Je lui renvoyai le même sourire, je ne lui en voulais plus de cette mauvaise idée car maintenant c'est moi qui lui jouais un tour.
Soudain le public émit des cris de liesse. Je tournai la tête pour découvrir que Tanya était en train de faire lentement glisser sa jupette. Je ne pus m'empêcher de penser : "Quelle pute celle-ci ! En plus elle le fait lentement, elle a dû voir comment j'ai retiré mon tee-shirt, elle me copie.”
Sans y réfléchir un seul instant, je déboutonnai ma jupe, qui tomba tel un couperet sur mes pieds nus, comme pour remettre brutalement les points sur les i : ce soir la reine ce serait moi et personne d'autre.
Tanya portait un string noir et j’avais dans l’idée que ce devait être un bikini : elle avait prévu le coup et ne voulait pas se montrer en lingerie. Elle était plutôt jolie, un peu trop fine, ses fesses étaient plates et sa poitrine très menue ne bombait que très légèrement son haut de bikini. Je réalisai quant à moi que ma lingerie blanche révélait aussi mon choix de ne pas m'épiler totalement et que mon sexe était couvert par une fine toison brune, sous l'ombre qu’apercevaient maintenant une cinquantaine de prédateurs chauffés à blanc, à travers le mince tissu ouvragé.
Je regardai de nouveau dans la direction d’Anthony. Il avait les yeux rivés à mon entre jambe. A en juger par sa réaction quasi hypnotique j'eu la confirmation que la légère transparence de mes sous-vêtements, bien qu'étant un cadeau innocemment accordé à mon jury, n'en rendrait ma victoire que plus glorieuse. Je me surpris alors à me demander si il bandait ? Combien parmi eux avaient une érection ? Je n'avais même pas honte de ces pensées : leur excitation physique était la récompense naturelle de mon sacrifice, à moitié nue sur la scène, pour m'emparer de leur esprit et être la grande prêtresse de ce rituel obscène.
Soudain, la voix de l'animateur couvrit la musique. Il avait fait signe au DJ de baisser le volume et il était revenu sur la scène.
"Ah la la mes amis mais quelle soirée !", clama-t-il dans son micro. Il était en sueur dans son costume de mauvaise qualité. Je pensai à l'absurdité de nous déshabiller tandis que lui se forçait à porter cette armure mal taillée alors qu'il faisait une chaleur écrasante malgré l'heure tardive.
"Elles ont décidé de nous donner un show fantastique ce soir au Camping Marinella ! On n'avait pas vu ça depuis des années, on peut les applaudir très fort..."
Nous avions arrêté de danser. Tanya pris la pose, Mélanie avait commencé à reboutonner son chemisier, suscitant des “Ouhou !” dans le public. J’étais immobile, presque statuesque, je ne sais pas encore maintenant si j’avais encore envie que ça s'arrête.
"Je compte sur vous pour faire péter l'applaudimètre, tout d’abord pour Tanya, un tonnerre d'applaudissement !" Et c'est effectivement un tonnerre qui éclata dans le public, qui siffla, hurla, applaudit à s'en rompre les poignets. Tanya se plaça de dos, regardant par dessus son épaule et fit glisser légèrement son bas de bikini, révélant le haut de sa fesse droite, comme pour indiquer le sommaire de son programme présidentiel si elle était élue.
"C'est à Mélanie maintenant, il faut l'encourager." Sans surprise les applaudissements furent plus timides et on vit clairement s’illuminer le soulagement sur le visage de la candidate : dans sa tête elle avait déjà rejoint les coulisses.
"Et enfin je vous demande d'acclamer le plus fort possible Marie-Hélène !"
Le plus fort possible ?
J'avais un ticket avec l'animateur ? On aurait dit qu'il avait envie que je gagne. Je réalisai que je ne savais toujours pas ce qu'il y avait à gagner dans ce stupide concours. 50 euros ? 150 ? Une bouteille de mauvais rosé du pays ? Ou d'un excellent champagne ? Un article dans la gazette locale ? Sans imaginer qu’il ne pouvait suivre mes pensées, je jetai un regard agacé à Anthony, me rappelant que c'est lui qui m'avait clouée sur cette scène. Il me répondit par un air de stupeur, incapable de comprendre cette grimace d’énervement.
La foule avait obéi à son guide : les applaudissements pour moi furent au moins aussi forts que pour Tanya, largement plus forts que pour Mélanie.
"Mes amis je crois que votre choix est fait, on remercie Mélanie d'avoir participé. Mélanie tu peux aller au bar recevoir le lot numéro trois, une très jolie paire de boucles d'oreilles mise en jeu par la boutique Fifteen's, rue Claudel, des bijoux artisanaux dans l'esprit de la région et je salue pour l'occasion mon ami Pierre-Marie, le patron de la boutique qui est avec nous ce soir !"
Des boucles d'oreilles ? C'est mignon. Ce concours remontait dans mon estime...
"Alors pour départager les concurrentes il va falloir un troisième tour, je compte sur vous Mesdames pour ne pas décevoir ces Messieurs, allez DJ c'est parti !!!"
Le DJ lança à fond "You can leave your hat on" de Joe Cocker. "LA" musique de strip tease par excellence. Je levai les yeux au ciel en pensant "Le fumier…”

* * *

L'intro de la chanson avait à peine débuté que Tanya, ma seule concurrente restante, avec les mains dans le dos, faisait mine de défaire le haut de son maillot de bain. Le public tapait des mains au rythme de la musique. Les paroles de la chanson furent rapidement couvertes par la rumeur qui reprit comme ils l'avaient fait quelques minutes plus tôt : "Le soutif ! Le soutif !" mais cette fois on sentait une pression érotique intense et la question n'est plus de savoir si elle allait le faire mais dans combien de temps.
Elle me lança un regard, comme pour savoir si j’allais l'accompagner sur cette pente. Je renvoyai ce regard à Anthony : "Et ce que je le fais aussi ? C'est obligé ?" L'expression sur son visage, ses lèvres pincées, semblaient me dire : "Je suis désolé et ravi de t'avoir mise là où tu es."
Anthony fait mine de se cacher les yeux comme un qui triche à cache-cache. Cela m’amusa. Ce geste in, alors que je m’apprêtais sans dote à me déshabiller devant un groupe d’inconnus, m’apportait une excuse et j’entendais dans mes souvenirs : “Eh, cap’ ou pas cap’ ?”
Mes mains montèrent dans mon dos et je défis l'agrafe de mon soutien-gorge alors que Tanya ne l'avait pas encore fait. Elle me rattrapa évidemment dans les secondes qui suivirent et fit voler son haut de bikini en le faisant tournoyer au dessus de la tête. Ses seins, comme prévu, étaient petits, à peine esquissés.
Je retins mon souffle et mon soutien gorge dont je fis glisser les bretelles en prenant bien soin de bloquer les bonnets. Je ne pouvais pas enlever mes mains. J’allais être topless mais cachée, c’était déjà pas mal… Comme pour compenser la déception qu’allait me reprocher certainement le public, je ne cachais ma poitrine que d'un avant bras, offrant ainsi par accident la vision éphémère d'un téton polisson, avant de jeter mon soutif à la foule. J'espérais l'envoyer assez loin pour qu’Anthony le ratt mais ces machins-là ça vole mal et les zozos affolés du premier rang se ruèrent dessus pour se l’arracher.
“Quelle idiote, ils l'ont vraiment arraché ces crétins.”
Une pensée affreuse me traversa l'esprit : “Où est mon tee-shirt ?” Je ne savais même plus ce que j'en avais fait et je ne le voyais pas. "Bon sang, où est mon tee-shirt ?"
Tandis que Tanya exagérait ses mouvements pour attirer la faveur du public, je dansais plus sensuellement, les mains fermement agrippées à mes seins dont plus aucun centimètre carré ne devait être révélé ce soir. Le public hurlait, chantait, dansait, applaudissait, sifflait. Certains avaient entamé un pogo. Combien de litres de bière avaient-ils avalé pour en arriver là ? Où était-ce seulement nos deux corps dénudés qui les mettaient dans cette transe ?
Anthony, lui, tapait le rythme avec les mains, comme un applaudissement lent et continu.
Je sentis soudain une présence dans mon dos. C’était l'animateur qui était de nouveau sur la scène. Il me serra et approcha la bouche de mon oreille : "Fais-le Marie-Hélène, écarte tes mains, c'est toi la plus jolie, tu mérites de gagner. Regarde Tanya, elle est plate c'est pas possible ça..."
Sans que j’aie le temps de me défaire, il attrapa alors mes poignets, d'abord doucement puis fermement comme je tentais de résister. Je cédai et voici qu'il emportait mes mains vers le ciel, offrant mes seins nus à la vue de tous. Je dansais encore lentement, plus lentement que le rythme de la chanson. Mes tétons étaient durs et tendus, trahissant l'excitation qui m'avait saisie depuis quelques minutes. "Ecoute les, ils t'adorent."
En effet le public scandait maintenant "Marie-Hélène ! Marie Hélène !" Ah, c’est ça qu’il faut faire pour qu’ils retiennent mon nom ? Il faut montrer ses seins ? Je plantai mon regard dans celui d’Anthony, qui n’essayait plus de se cacher. Là je le vis dans ses yeux : maintenant il bandait comme un taureau.
La chanson se terminais et l'animateur avait lâché mes mains que j'avais aussitôt replacées en armure de fortune de ma pudeur perdue. Le DJ n'enchaîna pas de titre suivant. On attendait que l'homme au micro reprenne la parole.
"Messieurs, pour Tanya, hourra !!!"
Le foule cria. Les notes de "Seven Nation Army" comme la chantent parfois les supporters sportifs avaient commencé à se faire entendre parmi eux : "Pô... pôpôpô pôpô pôôoo..."
"Et pour Marie-Hélène maintenant attention les gars on y va !!!"
Ils explosèrent littéralement.
"Pour Tanya ?!?!". Les mêmes cris.
"Pour Marie-Hélène ???" Pareille folie.
"Ah la la... impossible, l'applaudimètre les donne ex aequo, monsieur le DJ vous me le confirmez ?"
Comme s'il disposait réellement d'un instrument de mesure, le disc jokey, un très jeune adulte aux cheveux longs noués dans la nuque et arborant une chemise hawaïenne hyper ringarde, acquiesça d'un hochement de la tête. "Oui, oui, ex aequo"
"On n'a jamais vu ça à Marinella, les filles, vous êtes des anges descendus parmi nous ! Mais il faut pourtant vous départager car les prix sont différents pour la gagnante et sa dauphine".
Sans qu'il le réclame à voix haute, un type de la sécurité venait d'apporter sur la scène deux chaises qu'il disposait juste derrière chacune de nous. "Faites venir avec nous les copains de ces dames, on les applaudit bien fort !"
Un grand noir rejoignit rapidement Tanya. Il était en tenue de basketteur. Sans doute son code vestimentaire préféré. Un beau garçon sans aucune élégance.
"Mais moi je suis venue seule ici. “, pensai-je alors. “Justement pour oublier que j'ai rompu il y a deux mois et me changer les idées. Je n'ai pas de copain !"
Visiblement gêné, regardant ses chaussures et scrutant l'éventualité d'un trou de souris où il pourrait se cacher, Anthony était guidé vers moi par un le type de la sécurité.
"Non !? Les idiots... Il m'a inscrite dans la journée, ils pensent que c’est mon mec. Le cauchemar continue." Mon cœur se mit à battre très fort, comme s'il allait exploser. Je sentais des papillons me parcourir le bas ventre.

* * *

L’animateur reprit : “Messieurs, s’il vous plait prenez place sur les sièges posés près de vos chéries et, Mesdames, veuillez vous assoir sur les genoux de votre compagnon.”
Tanya et son homme n’avaient pas attendu la fin de la consigne, ils étaient déjà assis et elle l’embrassait à bouche grande ouverte tandis qu’il lui malaxait un sein.
“Devant tout le monde ? Mais qui sont ces gens-là ?”, me suis je demandé. “Des acteurs porno en vacances ? Elle est strip teaseuse professionnelle ?”
“Bien sûr ! Quelle gourde je suis !”
Il était évident maintenant que ces deux-là faisaient partie du staff. Acteurs porno, stripteaseurs, peu importe. J’ignorais quel était le premier lot mais je devinais qu’il était important : l’animateur n’avait pas besoin de moi pour gagner, il voulait juste se rincer l’œil et exciter son public, car au final, c’est eux qui doivent gagner. Et personne ne gagne vraiment ce “super premier lot” ! L’erreur était de venir sans savoir de quoi il s’agissait, et ce n’était pas maintenant, les mains cachant tant bien que mal ma poitrine que j’allais demander : “Ah au fait, c’est quoi déjà le premier prix pour la gagnante ?”
Je me souvins alors du pseudo-applaudimètre quelques instants plus tôt : c’était certain que le public avait fait plus de bruit pour m’acclamer, appareil de mesure ou pas !
J’étais prise au piège. A moitié nue, assise maintenant sur les genoux d’un type que j’avais rencontré il y a cinq jours, pour subir je ne sais quelle épreuve érotique à laquelle je n’aurais jamais consenti une heure plus tôt.
Pffff…
“OK. OK ! Ressaisis-toi Marie-Hélène. C’est ça la règle ? Eh bien... Je vais gagner quand même ! Je vais gagner pour les prendre à leur propre piège. Et pour une autre raison que je m’avouais à peine : j’en avais envie, j’avais la chatte en feu, ils pouvaient me faire ce qu’il voulaient, mon plaisir serait supérieur au leur. Et j’en connaissais un qui n’allait pas en louper une miette.”
Je chuchotai à l’oreille d’Anthony : “C”est partie, no limit.”
Tandis que le DJ venait de remettre la chanson fétiche du film “9 semaines et demi”, je me lèveai d’un bond et me tournai, les seins nus tendus vers mon cavalier.
D’abord surpris, il comprit qu’il fallait m’agripper les hanches tandis je m’asseyais sur ses genoux, avant de me pencher vers l’arrière en ondulant en rythme, mimant un acte sexuel. Anthony avait une vue imprenable sur mes seins. Je saisis ses mains et les plaquai dessus, l’invitant à les caresser, à les presser, me pincer les tétons, tout ce qu’il voudrait leur faire, j’étais d’accord.
Après différentes poses assise sur lui, de dos, de face, en travers pour recevoir un simulacre de fessée, je me suis levée et, me tournant face au public, je pris ses mains, les collai à ma culotte, dernier rempart de ma dignité, et je poussai ses doigts vers le bas.
Ce qui me restait de lingerie glissa lentement vers le bas, révélant enfin ma nudité totale, debout, face à tous ces gens que je connaissais pas.
De leur côté, nos concurrents s’étaient arrêtés pour regarder. Ils étaient abasourdis. Tanya bousculait son "petit ami" mais lui ce qu’il voulait c’était me regarder. Si j’avais pu, je me serais assise aussi sur ses genoux, afin que Tanya dégage de la scène pour de bon. Il ne réagissait même plus à ses invectives, la bouche entrouverte, il regardait mon partenaire caresser toute la surface de mon corps, mes épaules, mes seins, mes hanches, mes fesses, mes cuisses.
Il était vaincu. Elle était furieuse. Le public était aux anges. J’allais bientôt invoquer les flammes de l’enfer. Jusqu’à maintenant, les caresses publiques d’Anthony avaient pris soin d’éviter mon sexe.
C’était trop. C’eut été trop. Il ne faut pas exagérer tout de même. Qui tolèrerait une humiliation pareille ?
Mais qui a dit que je voulais en rester là ?

* * *

Les dernières notes de la célèbre chanson finissaient de mourir dans les hauts-parleurs pour la deuxième fois. L’animateur était déjà revenu sur la scène et s’apprêtait certainement à commettre la tricherie que j’avais devinée et faire gagner l’autre équipe avec son applaudi-machin bidon.
Lui aussi je devais le crucifier. A ma manière.
Je me suis levée, totalement nue, les joues rougies par l’excitation tangible de mon corps tout entier. J’avais les cuisses luisantes de sueur et j’étais décoiffée comme une vraie sauvage, une de ces filles qu’on voit dans les documentaires sur l’Afrique ou l’Amérique du Sud et qui n’ont aucune honte de se montrer nues devant les caméras des grandes chaînes de télévision. Sauf qu’elles, elles sont pures. Et moi, ce soir, j’étais possédée par l’esprit de la dernière des putes, j’étais la déesse des salopes, et ils étaient mon cheptel.
Anthony restait assis, tétanisé, les jambes serrées, comme pour retenir son sexe gonflé jusqu’à l’explosion.
Je m’assis de nouveau sur lui, face à la foule. Tous devinrent silencieux, comme s’ils attendaient le moment crucial de ce show incroyable.
Pour m’assoir comme je le voulais, j’avais dû, pour la première fois, écarter les cuisses. Tous ces hommes voyaient désormais mon intimité. Je mouillais beaucoup, le premier rang ne pouvait pas l’ignorer. Les jambes ainsi ouvertes, mes fluides s’écoulaient maintenant librement le long de mes cuisses.
“Ecartèle-moi.” Ces mots-là parvinrent aux oreilles d’Anthony dans un souffle ardent comme il n’en avait jamais connu.
Il enroulas ses jambes autours des miennes pour être certain que je ne puisse changer d’avis et m’échapper, et à son tour il écarta les jambes, m’obligeant à ouvrir mon sexe en grand, dont le rose fut ainsi révélé à l’assistance toute entière.
Mon coeur battait. J’haletais comme une chienne en chaleur.
“Maintenant touche moi comme un instrument de plaisir, fais moi jouir devant eux.”
Je guidai ses mains : l’une sur mes seins, pour pincer l’accord, l’autre sur ma chatte, pour des percussions plus profondes.
J’était nue et offerte à un inconnu qui me masturbait frénétiquement, sans pitié, fouillant brutalement mon sexe, mes jambes grandes ouvertes devant une foule de mâles surexcités. J’avais les jambes qui tremblaient, les orteils crispés. J’allais jouir de la façon la plus impudique, probablement une fois puis une autre s’il s’y prenait bien.
Je rêvais que tous ces types me baisaient et me pilonnaient sans tendresse.
Dans un silence religieux, que seuls mes gémissements de plaisir perturbait, je jouis à deux reprises.
Au bout d’un moment à ce régime, je manquai de perdre connaissance et m’effondrai dans les bras de mon partenaire, morte de honte et de plaisir intense. A cet instant me parvint l’odeur du sperme : certains du public n’avaient pas résisté et avaient profité du spectacle pour s’offrir un instant solitaire, au milieu de la meute. Qu’allaient-ils raconter à leur chérie en rentrant…?
Je restais sans force un instant, pétrifiée dans la pose la plus obscène qui soit, mes fluides coulant toujours entre mes lèvres vers mon anus. J’en voulais encore.

* * *

Même ce crétin d’animateur n’avait pas repris son micro. Il était resté près de nous sur cette scène devenue pornographique. Une auréole décorait son pantalon de toile claire au niveau de l’entre jambe. Le pauvre bougre n’avait même pas pu se soulager, son sperme avait coulé tout seul et formait une tâche ridicule.
“Encore !”, réclamai-je en me hissant sur mon cavalier. Lui, assis sur sa chaise, aussi penché en arrière qu’il le pouvait sans risquer de tomber, les jambes écartées mais pliées pour rester plantées au sol, moi quasiment dans la même position, les pieds posés sur ses genoux, les cuisses encore plus écartées qu’avant, une main sur son épaule et l’autre tentant de déboutonner son jean. “Sors-là, j’en ai besoin.”, lui demandai-je alors.
Désinhibé de toute honte, il m’aida à mettre au jour son sexe tendu vers le ciel et vers tous les orifices que j’avais à lui offrir.
Je finis de prendre la position, à “quatre pattes renversée”, prête à m’empaler sur ce pieu de mâle.
“Déchire-moi !”, suppliai-je.
Anthony guida mes hanches jusqu’à presser le bout de son gland contre mon anus palpitant. Il en força l’entrée, m’arrachant un gémissement plus rauque. Puis je descendis moi même jusqu’à la garde de son membre qui me remplissait totalement. J’entamai alors une série de va et vient amples, pompant son sexe avec l’orifice le plus étroit que j’avais à offrir. Je savais qu’il ne résisterait pas longtemps.
Pour que je ne sois pas en reste, Anthony décida de s’occuper de mon clitoris en même temps qu’il me visitait profondément. Sa position et mes mouvements ne permettant pas une caresse subtile, il s’autorisa à saisir, comme un pincement, mon clitoris et la haut de mes lèvres fines, qu’il secoua comme il put, de haut en bas et sans relâche. Cette sensation était délicieuse.
Entre deux secousses je vis le grand noir, le copain de Tanya, partie discrètement l’instant précédent, qui s’approchait de nous. Sans que nous échangions une paroles, je pris dans ma bouche son énorme queue.
Le disc jokey voulait sa part également. Je le reçus facilement entre mes cuisses, bien qu’il eut du mal à suivre le mouvement de ma sodomie. Il fut le premier à s’abandonner en moi.
Nous ne tardâmes pas à jouir, tous les quatre. Les trois garçons se retinrent de tout bruit. Ma pudeur totalement oubliée me permit d’accueillir un violent orgasme dans un dernier cri aigu. J’étais épuisée.
Après quelques secondes, le public quitta la place en silence comme le font des pèlerins en profond recueillement. Les garçons s’essuyaient et se rhabillaient. Moi, toujours nue, je m’approchai de l’animateur toujours honteux de sa tâche de sperme gâché et lui lançai : “Tu peux le garder ton premier lot, ça ne vaudra jamais ce que je viens de remporter.”
Anthony m’offrit sa chemise et je m’en couvris sans même prendre la peine de la boutonner. Il me raccompagna à ma tente, toujours en silence.
Jusqu’à mon départ du camp deux jours après, personne ne reparla de cette fête orgiaque. Au moment de passer régler mon séjour, un employé me tandis une enveloppe. Mon prénom était écrit dessus.
“Quelqu’un a laissé ça pour vous, à vous remettre à votre départ.”
Je l’ouvris.
Faites-moi penser, la prochaine fois je vous croise, à vous raconter ce que disait la lettre qu’elle contenait et vers quelle nouvelle aventure érotique elle m’entraina.

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