Chez Les Bleus -- Episode 2

LE MÊME SOIR -- APPARTEMENT DE FONCTION DE TIMOTHÉ

L’appartement de fonction de Timothé est plutôt moderne et en bon état, ce qui est assez inhabituel dans la police nationale. En même temps, le commissariat venait d’être construit et avait à peine deux ans. Dans la salle de bains, une belle et spacieuse douche italienne sous laquelle les deux tourtereaux se retrouvent pour se rincer. Après s’être rapidement savonnés mutuellement, ils restent sous l’eau chaude et se prennent dans les bras un instant, la tête d’Adam posée sur l’épaule de Timothé.
- Putain mec, c’était vraiment bien ! J’ai kiffé ! lance Adam.
- Pareil, on peut dire que t’es un vrai bon coup dis-moi ! dit Timothé en souriant, tandis qu’Adam relève brièvement la tête de son épaule pour le regarder en souriant.
- Au fait, tu dors où si t’as pas de chambre ?
- Oula… répond Timothé en riant. “Le mieux c’est que tu vois ça toi-même.”
Ils sortent tous les deux de la douche, s’enroulent dans une serviette puis se dirigent vers la chambre. Adam est alors surpris de n’y trouver qu’un tapis de sol avec un duvet et un petit oreiller, à côté d’un gros sac à dos militaire contenant quelques affaires et des bouquins.
- Ah ouais effectivement...
- Ouais. Je vais te confier un truc, mais je ne veux pas que ça te fasse flipper ou quoi…
- Non non, vas-y.
- Ok, bon je te préviens ça peut paraître un peu cinglé dis comme ça donc vraiment je veux pas que tu me prennes pour un fou…
- Mais non t’inquiète, dis-moi.
- Et bien en fait je n’ai pas dormi dans un lit depuis mon retour d’Afghanistan.
- Comment ça ?
- Bah j’en sais rien, je ne me sens à l’aise que comme ça. Quand je suis revenu j’ai commencé à faire des cauchemars assez violents et c’est la seule solution que j’ai trouvée pour dormir correctement.
- Mais ça ne te nique pas le dos ?
- Si… je fais des exercices et du kiné, même si ça ne sert pas à grand chose.

Mon médecin dit que ça peut être une forme de SPT, mais bon je n’ai aucun autre symptôme.
- SPT ?
- Syndrôme post-traumatique.
- Oh, je vois…
- Je t’ai fait flipper là, je le vois dans tes yeux…
- Ah non, du tout ! Enfin je veux dire, je pense que t’as dû vivre des choses difficiles là-bas et chacun sa façon de gérer, je comprends totalement. Mais tu penses réussir à dormir à nouveau dans un lit un jour ?
- J’en sais rien, j’espère. Mon médecin est confiant, il pense que ce n’est qu’une question de temps. Qu’un déblocage finira par arriver.
Adam vient se loger dans les bras de Timothé et poser à nouveau sa tête sur son épaule “T’en fais pas, ça ne me choque pas et j’te pense pas fou.”
Adam finit par se rhabiller et regagner son appartement pour le peu qu’il restait de la nuit, en prenant garde de ne croiser aucun collègue en quittant le commissariat. Timothé lui, enfila un boxer et un t-shirt puis vint s’allonger sur son tapis de sol. Un bras derrière la tête, il fixait le plafond, pensif. Ce n’est pas qu’il regrettait ce qu’il venait de se passer, car Adam lui plaisait sincèrement, il ne pouvait en revanche s’empêcher de se poser une centaine de questions. Il se demandait surtout s’il avait eu raison de céder aussi vite, si tout ça n’allait pas être compliqué avec leur taf ; après tout il restait son patron et ça pouvait rapidement devenir compliqué si ce début d’histoire entre eux se passait mal. Il s’en voulait aussi quelque part d’avoir craqué si facilement, lui qui se voulait être un patron exemplaire, qui souhaitait profiter de ce nouveau départ pour ne pas réitérer certaines erreurs, c’était plutôt mal parti. Il faut avouer qu’il avait toujours eu un peu de mal à faire la part des choses entre le personnel et le privé, ou plutôt qu’il avait une fâcheuse tendance à privilégier le pro sur le perso. Passionné par son travail, il ne vivait que pour ça, s’oubliant souvent au détriment de ses fonctions. En sortant d’école, il avait choisi un poste difficile pour se mettre à l’épreuve, se challenger, mais aussi quelque part pour prouver sa valeur à sa famille, qui malgré sa réussite dans la police, aurait voulu le voir rester militaire et continuait de le voir comme un raté.
Deux personnes lui en tenaient moins rigueur : Alexandre son grand-père, qui bien qu’ancien général lui aussi avait une ouverture d’esprit beaucoup plus grande que le reste de sa descendance, et Alix, sa petite-soeur, qui se trouvait en école d’officiers. C’était d’ailleurs ces deux même personnes qui avaient été le moins dures avec lui à l’annonce de son homosexualité. Car ses parents, comme son frère ou les autres, avaient entendu, toléraient, mais faisaient plus ou moins comme si cela n’existait pas et n’en parlaient jamais. Alix elle, avait tout de suite accepté son grand-frère et fut même très présente pour lui dans les moments difficiles de son acceptation. C’était d’ailleurs la seule photo qu’il avait dans son énorme sac à dos, perdue au milieu de toutes ses affaires : un cliché, aux bords abîmés, de sa petite-soeur et lui en treillis militaire, posant devant un blindé. Tandis qu’il cogitait à tout cela, ses yeux se fermèrent progressivement et il finit par trouver le sommeil.

LE LENDEMAIN -- COMMISSARIAT

Plutôt du genre matinal, il est tout juste six heures trente du matin lorsque Timothé descend les escaliers qui mènent de son appartement au dernier étage du commissariat où se trouve son bureau. L’étage est encore désert, la plupart des administratifs qui y travaillent ne commencent qu’à huit heures. Mais Timothé aime ce bref instant de solitude, être seul dans les bureaux, ce calme, ça lui permet de se recentrer avant d’attaquer. La journée étant aujourd’hui consacrée au travail administratif et à la rencontre avec différents partenaires, il a revêtu une tenue de bureau qui est légèrement différente : il porte une chemise blanche d’uniforme à manches longues avec une cravate marine-noire, maintenue par une pince à cravate supportant le logo de la police, et un pantalon d’honneur style pantalon de costume, lui aussi bleu marine. Sur ses épaules, des pattes noires revêtues des feuilles de chêne brodées argent représentatives du grade de commissaire, sur sa poitrine gauche les agrafes de ses médailles et sur l’autre la pucelle de sa direction.
À sa ceinture, un holster de cuir noir dans lequel est rangée son arme de service. L’ensemble lui donne un côté assez strict, surtout mélangé à son attitude naturellement froide ; on retrouve clairement son allure de soldat.

Il rejoint son bureau, se verse une tasse de thé vert, puis s’occupe de régler ses premiers dossiers dans l’attente de l’arrivée du reste du personnel. Mais il a du mal à se concentrer, il ne peut s’empêcher de repenser à la nuit de la veille, au plaisir qu’il a partagé mais aussi à l’angoisse que tout cela lui fait ressentir. Il ressent déjà l’envie de lui écrire pour lui demander comment il va, mais il s’aperçoit alors qu’Adam et lui n’ont même pas échangé leurs numéros de téléphone.

Vers 9 heures 30, c’est au tour d’Adam de franchir les portes du commissariat. Il guette les regards des collègues dans sa direction : quelqu’un l’a-t-il aperçu ? Une rumeur a-t-elle déjà circulée ? Il ne semble pas. Lui aussi voulait prendre des nouvelles de Timothé, mais sans numéro c’était compliqué. Et comment le croiser dans la journée sans éveiller les soupçons du reste du personnel ? Adam se change dans son vestiaire, la journée étant plus fraîche que la veille, il remplace son polo par une combinaison bleu marine autour de laquelle il vient sangler son ceinturon. Il est aujourd’hui encore plus ailleurs que d’habitude, attablé à boire un café avec ses collègues il n’écoute même pas leur conversation, totalement perdu dans ses pensées. Lui aussi repense à cette soirée avec plaisir, il ne peut s’empêcher de déjà se faire des films ; il se voit en couple avec Timothé, imagine déjà l’évolution que pourrait avoir leur histoire. Lui qui, il y a encore quelques heures, paniquait à l’idée de se mettre en couple avec un homme, semblait soudain loin de toutes ces considérations. Il n’a pas les mêmes considérations professionnelles que son amant, lui n’y voit aucun problème, faisant totalement la part des choses entre le boulot et le privé. La seule chose qui l'effraie, c’est d’imaginer le commissariat au courant de leur histoire, et les conséquences que cela impliquerait.

Tandis qu’il descend vers le parking avec son équipage du jour pour prendre en compte leur véhicule, Adam aperçoit au loin Timothé au détour d’un couloir, en train de discuter avec la major d’une des sections de roulement. Il ne peut s’empêcher de s’immobiliser et de le regarder, “Putain qu’est-ce qu’il est sexy dans cette tenue !” se dit-il.
- Tu fais quoi Adam, tu viens ? demande ses équipiers.
- Ouais… ouais j’arrive, dit-il, reprenant ses esprits.
- Ça va ? Tu as l’air ailleurs aujourd’hui… lui demande Julie.
Julie était probablement la collègue de son groupe avec laquelle il s’entendait le mieux. Bien que discrète, dans le civil elle était très drôle mais surtout d’une gentillesse folle. Elle avait le coeur sur la main et le soucis de faire plaisir. Adam avait déjà envisagé de se confier à elle sur sa vie privée, notamment sentimentale, mais il s’était toujours ravisé, préférant rester discret.
- Oui oui, ne t’en fais pas t’inquiète ! Je suis juste un peu fatigué, je n’ai pas beaucoup dormi cette nuit.
- Oh oh… répond Julie avec un petit sourire en coin.
- Ahah, non juste mal dormi, ne t’emballe pas.
Adam ne parvenait plus à s’enlever cette vision de Timothé de l’esprit, cette tenue le rendait tellement canon. Arrivé à la voiture, au moment de charger le matériel, il s’exclame : “Eh merde ! J’ai oublié mon sac au bureau… j’arrive !”
- T’inquiète vas-y on a le temps ! lance Julie, “je vais me reprendre un café à la machine, tu viens Nico ?”

Adam remonte quatre à quatre les escaliers, tête baissée, lorsqu’il tombe nez à nez avec Timothé en train de descendre, manquant de le percuter.
- Oh ! Désolé… commissaire, dit-il après avoir marqué un temps avant de dire “commissaire”.
- Ce n’est pas grave, répond Timothé, un peu gêné par la situation. “Enfin bonjour !” dit-il en lui tendant la main, qu’Adam serre en le regardant droit dans les yeux.
La situation est un peu étrange, ils ne savent plus trop comment se parler après ce qu’il s’est passé la veille.
Timothé regarde brièvement derrière lui puis derrière Adam, et ajoute :
- Ecoute, je n’ai pas trop le temps de te parler là, je suis attendu en réunion. Mais je peux te filer mon numéro si tu veux ? On a oublié de les échanger hier.
- Euh oui… enfin oui ! J’allais te le demander justement.
Timothé lui dicte son numéro qu’Adam s’empresse d’enregistrer sur son téléphone. Il lui envoie un texto pour lui donner le sien, puis Timothé reprend son chemin, après avoir lâché à voix basse avec un sourire ravageur à Adam “Très sympa cette combinaison !”, le faisant fondre littéralement sur place. À regarder son amant s’éloigner dans cette tenue, observant son petit cul parfaitement moulé dans ce pantalon de ville cintré, il sentait déjà une bosse se former sous sa combinaison, heureusement cachée par son ceinturon.

Les deux compagnons s’échangèrent plusieurs textos tout au long de la journée. Adam, qui s’était mis volontairement à l’arrière de la voiture, était plus concentré sur son téléphone que sur ses équipiers ou son travail, affichant un sourire bête à chaque nouveau message qui arrivait de Timothé. Ce dernier, en réunion, cachait son téléphone sous la table pour répondre, faisant semblant d’écouter les discours interminables des différents partenaires présents ce jour-là, jusqu’à être interrompu par une question à laquelle il eut du mal à répondre, ne sachant plus très bien de quoi on parlait. Puis, le travail reprenant finalement le dessus, ils décidèrent de parler à nouveau une fois la journée terminée.

Comme la veille, Adam sort de son vestiaire aux alentours de 21h, après sa séance de sport et sa douche. Sans attendre, il grimpe jusqu’au deuxième étage, s’assure qu’il est désert, puis se dirige vers le bureau du patron. Une fois encore, il trouve la porte ouverte et y aperçoit Timothé derrière son ordinateur, en train de rédiger. Il donne quelques coups sur la porte, Timothé se tourne dans sa direction et sourit, “Entre, vas-y”.
Adam entre, pose son sac puis attend sans trop savoir quoi faire, tandis que Timothé continue de taper.
- Tu peux t’asseoir tu sais.
- Ah oui, pardon...
- Je dois juste finir un truc rapide, dit-il en souriant à nouveau. “Ça s’est bien passé ta journée ?”
- Ouais, rien d’exceptionnel et toi ?
- Paperasse et débats sans fin... une pure journée de commissaire quoi.
Adam profite de cet instant de concentration de Timothé sur son ordinateur pour l’observer. Il porte toujours sa chemise et sa cravate, cet uniforme le met vraiment en valeur, encore plus que son polo bleu. Adam s’aperçoit aussi qu’il a ce léger tic de caresser sa barbe lorsqu’il s’arrête un instant pour réfléchir, ainsi que celui de replacer régulièrement ses cheveux à l’arrière.
- Tu as quelque chose de prévu ce soir ? demande Timothé tout en continuant de taper sur son clavier.
- Pas spécialement non, je venais te voir pour discuter un peu et après je pensais rentrer dormir.
- D’accord, répond Timothé sans vraiment prêter attention, avant d’ajouter quelques minutes plus tard “Désolé… j’ai fini voilà ! Tu veux discuter de quelque chose en particulier ou juste comme ça ?”
- Bah un peu les deux en fait… je pense qu’il faudrait peut-être qu’on se pose deux secondes pour savoir ce qu’on fait après ce qu’il s’est passé hier soir.
- Oui tu as raison. Qui se lance en premier ?
- Bah vas-y, commence.
- Ok. Bon… j’ai bien réfléchi pendant ma pause déjeuner. J’ai tenté de peser les pour et les contre. D’un côté tu me plais vraiment, je ne peux pas cacher que j’ai un peu flashé sur toi dès le départ et que j’aime beaucoup ta personnalité. De l’autre, il y a notre situation professionnelle qui est un peu compliquée, je suis ton supérieur et en plus de ça on est deux mecs, donc les risques sont un peu grands. Du coup je suis un peu partagé.
- T’as eu le temps de penser à tout ça pendant ta pause déj ?
- Ouais je me pose un peu beaucoup de questions, je dois l’avouer, répond Timothé en souriant. “Et toi, t’en penses quoi alors ?”
- J’ai les mêmes appréhensions que toi, mais je pense qu’on peut réussir à faire la part des choses entre perso et pro. Et puis même si t’es mon supérieur, t’es pas mon supérieur direct, t’es pas amené à me diriger tous les jours, enfin on ne travaille pas ensemble au quotidien quoi…
- Et si je dois prendre une décision te concernant ? Pour te donner un poste, te changer de service ou même prendre une sanction ?
- Bah tu prendras ta décision en tant que patron et je l’accepterai en tant que flic, c’est que du professionnel.
- Tu penses vraiment que ça peut être aussi simple ?
- Je pense que moi aussi j’ai eu un crush sur toi. Et même si c’est récent, j’veux pas passer à côté de ça pour une simple question de taf. Dans le pire des cas, si ça fonctionne entre nous mais que ça pose un problème pro, je muterai dans le commissariat d’à côté…
- Oui et puis moi je ne compte pas faire ma carrière ici non plus…
- Bah voilà ! Pour l’instant je pense qu’on devrait pas trop se prendre la tête, surtout au départ. On se voit et on regarde où ça nous mène…
- Ouais tu as raison, conclut Timothé tout en tapant ses dossiers sur le bureau pour les aligner avant de les poser sur un coin puis de se lever. “Tu veux venir passer la soirée avec moi là-haut ?”
- Carrément ! répond Adam en souriant.
Timothé vient placer ses mains sur sa taille puis l’embrasse tendrement : “J’attendais ça depuis ce matin. Allez on monte !”

Ils montent alors tous les deux dans l’appartement de fonction de Timothé. Une fois entrés, Timothé enlève sa cravate et déboutonne sa chemise, en lançant à Adam “Installe-toi, vas-y, j’arrive.”, avant de disparaître dans la chambre.
Adam pose son sac à l’entrée puis en profite pour jeter un œil dans le séjour. Dans le fond de la pièce, une pile de cartons de déménagement dont certains sont ouverts. Une grande baie vitrée donne sur une terrasse sur le toit du Commissariat dont il ignorait même l’existence malgré ces années passées ici. Posée sur le dessus d’un carton, une photo encadrée montre Timothé en tenue d’honneur de commissaire, posant à côté d’une jeune fille, “Probablement sa cérémonie de sortie” se dit Adam. Mais rien d’autre de personnel ne semble apparaître dans cet appartement, qui semble clairement squatté et non habité.
- Je rêve ou c’est une perquisition illégale ? lance Timothé, revenu en boxer noir, posant dans l’encadrement de la porte de sa chambre.
- Hein ? Euh non… je regardais juste, désolé, répond Adam après avoir sursauté et visiblement gêné.
- Haha, je rigole, détends-toi !
Timothé s’approche et saisit la photo qu’Adam venait de regarder : “C’est ma sœur, la seule qui soit venue à ma cérémonie d’ailleurs.”
- Elle est très jolie en uniforme. Militaire aussi à ce que je vois ?
- Oui, elle est officier elle aussi. Heureusement elle n’a pas la même mentalité que le reste de la famille.
Adam ne peut s’empêcher de se délecter de la vision de Timothé torse-nu à ses côtés, son torse musclé et dessiné l’attirant particulièrement.
- C’est donc de famille d’être aussi canon ? lance-t-il en souriant.
Timothé ne peut s’empêcher de rire puis de répondre “Si tu le dis !”
Il pose ses mains sur les hanches d’Adam puis ils s’embrassent langoureusement.
- Tu comptes l’aménager ton appartement ? Ou il va rester comme ça ?
- Je n’en sais rien. Tu sais je me contente de peu, tant que j’ai un lieu pour dormir, le reste… c’est du superflu.
- Je trouve ça dommage… avec le taf t’aurais bien besoin d’un endroit à toi, où tu te sens bien.
- Pour l’instant, c’est là que je me sens bien, répond-il en prenant Adam dans ses bras et posant sa tête sur son épaule.
Adam sourit, cette attention lui fait plaisir. Mais il ne sait pas trop comment composer avec ces nouvelles sensations, ces sentiments qui semblent naître en lui.
- Je pue… lance Timothé en souriant, “il faut que je prenne une douche.”
- Ahah vas-y, répond Adam.
Timothé pose un dernier baiser sur ses lèvres, puis entre dans la chambre. Aussitôt, sa tête apparaît à nouveau dans l’encadrement de la porte et il lance à Adam : “Tu viens avec moi ?”

Ils se retrouvent alors nus, dans les bras l’un de l’autre, à s’embrasser tendrement sous le filet d’eau chaude de la douche italienne.
Tandis qu’il replace ses cheveux mouillés à l’arrière, Timothé lance “T’es vraiment sexy tu sais… tu provoques un truc chez moi, je ne sais pas trop dire ce que c’est mais…”
Adam, en souriant, baisse son regard vers l'entrejambe de son compagnon, puis répond “Oh si, moi je vois très bien ce que ça provoque justement.”
Il commence alors par embrasser le torse de Timothé, ses baisers se posent sur ses pectoraux, s’arrêtent un temps sur son téton, puis sa langue glisse sur les traces de ses abdominaux pour venir s’arrêter sur le haut de sa cuisse, dans son pli inguinal. Il att le sexe de Timothé dans sa main et commence à le masturber lentement, tandis que sa langue continue ses dessins tout en se rapprochant de ses bourses. Elle vient ensuite s’insinuer le long de sa queue, remonte lentement, jusqu’à ce qu’il se décide à avaler entièrement la tige de son mec. Il commence alors de longs mouvements de succion, sa langue tourne autour de son gland, il alterne tantôt entre des succions du bout du gland puis de son membre entier. Timothé lui, est en extase. Son dos appuyé contre le carrelage, ses deux mains tiennent la tête d’Adam et caressent lentement ses cheveux mouillés. Il ne peut se retenir de lâcher quelques râles de plaisir, sa respiration est forte et bruyante. Les yeux fermés, il s’en mord les lèvres. Puis il les ouvre à nouveau, pour les poser sur son compagnon et l’observer en train de lui faire plaisir. Adam finit par lever lui aussi les yeux et soutenir le regard de Timothé, ce qui achève de le faire décoller. Il annonce : “Ah, retire-toi mec, je vais venir là !”. Mais Adam n’en fait qu’à sa tête, il continue et intensifie ses mouvements, son regard toujours plongé dans celui de Timothé, jusqu’à ce que ce dernier, dans un râle de plaisir, lâche dans sa bouche de longs jets de semence chaude, qu’il s’empresse d’avaler.
Mais Timothé n’a pas dit son dernier mot. Il relève Adam, l’embrasse, puis le retourne brusquement pour le plaquer contre la paroi vitrée de la douche. Il dépose alors des baisers le long de son dos, jusqu’à descendre au niveau de son trou, où il insère alors sa langue. Adam lâche immédiatement un premier cri de plaisir, puis ses deux mains viennent écarter ses fesses bombées de réunionnais pour faciliter le passage de Timothé, dont la langue experte commence dès lors à lui procurer un plaisir immense. Il commence à se masturber doucement, mais le plaisir que lui procure son amant est si intense qu’il occulte tout le reste. Après de longues minutes, Timothé se relève, se colle dans le dos d’Adam et commence à embrasser langoureusement son cou, tandis que sa main s’est saisie de son sexe et le masturbe lentement. Adam bascule la tête en arrière, pousse de légers gémissements… son amant le fait littéralement décoller. L’eau chaude qui coule sur lui intensifie son plaisir. La sensualité de ce moment l’excite encore davantage. Il jette sa main en arrière pour saisir la nuque de Timothé et le coller dans son cou. Les baisers de celui-ci remonte de sa nuque jusque sa joue puis sa bouche, dans une ultime contorsion. Sentant qu’Adam est sur le point de venir, ses gémissements gagnant toujours en intensité, Timothé accélère le mouvement de sa main jusqu’à sentir le sperme chaud de son amant couler le long de celle-ci, tandis qu’Adam pousse un dernier râle de plaisir.

Sortis de la douche, ils se retrouvent dans le séjour où ils s’allongent l’un contre l’autre dans le canapé du salon, heureusement assez large pour les accueillir tous les deux. Front contre front, ils se caressent mutuellement du bout des doigts, échangent quelques baisers… Timothé semble obsédé par le tatouage d’Adam, sur lequel il s’attarde à chaque fois. C’est comme si, en l’effleurant avec ses doigts, il cherchait à provoquer une réaction chez ce loup magnifique : le calmer ou l’exciter. Adam lui, peine à détacher son regard de Timothé. Bien qu’il profite de l’instant présent dans les bras de son compagnon, dans sa tête les questions s’accélèrent et peu à peu, la panique s’installe. Comment va-t-il gérer ces sentiments qu’il sent naître en lui ? Lui qui n’a jamais été amoureux auparavant. Et surtout, sera-t-il à la hauteur ? Car dans le cas contraire, le fait que Timothé soit son patron l’angoisse, en raison des répercussions que cela pourrait engendrer. Il ne peut également s’empêcher de penser au reste du Commissariat, aux bruits de couloirs, à ce qu’il se passerait si on venait à découvrir leur relation. Mais malgré toutes ces interrogations, malgré tous ces doutes, chaque fois que le regard de Timothé croise le sien, il ne peut s’empêcher de l’embrasser et de sentir une vague de chaleur envahir son corps tout entier. Ce mec là… il n’a pas envie de le laisser partir si facilement.
- Tu m’expliqueras un jour ? demande Timothé
- T’expliquer quoi ? répond Adam
- Ton tatouage, sa signification.
- Je te l’expliquerai, oui. Et toi, aucun tatouage ?
- Aucun, non.
- Plutôt rare, pour un ancien militaire.
- Je ne suis pas sûr que ça m’aille, le style tatoué mauvais garçon tu vois.
- Ah bon, j’ai l’air d’un mauvais garçon moi ?
- Un peu ouais… mais ça me plait.
- Et toi, t’as rien qui fasse mauvais garçon ? Le vrai petit homme parfait ? demande Adam avec un léger sourire.
- J’ai ça ! dit Timothé en montrant une cicatrice impressionnante au niveau de son épaule, plus précisément sur l’arrière, au niveau de l’omoplate, imposante mais qui avait pourtant échappé à Adam jusqu’ici. Une cicatrice circulaire et légèrement profonde, avec quelques traces de peau déformée aux alentours.
- Quoi ? Mais je ne l’avais jamais vu ! Comment j’ai pu rater ça ?
- Tu avais sûrement la tête ailleurs ! répond Timothé légèrement gêné.
- C’est… ce que je pense ?
- Ça dépend ce que tu penses ! répond-il en souriant
- Nan mais sérieux…
- Oui c’est une balle… quand j’ai été blessé en Afgha.
- Je ne savais pas…
- Et bien tu vois, tu as encore beaucoup de choses à découvrir sur moi, répond Timothé avec un large sourire.
Les deux se mettent à sourire puis s’embrassent. Ils finissent par se blottir l’un contre l’autre et par s’endormir.

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