Le Voyeur
(Lire auparavant « Le candauliste » 1 et 2)
Douze ans sétaient écoulés depuis lenfermement dHugo en hôpital psychiatrique et loblature de Juliette chez les Surs de la Mansuétude à Nancy. En ce jour brumeux de novembre Juliette, vêtue de son habit de noviciat quelle ne quittait plus depuis plus dune décennie, avait renoncé aux murs protecteurs du couvent pour ceux non moins rassurants de léglise Notre-Dame-de-Lourdes. Son mari était décédé à lasile sans jamais avoir recouvré la raison et elle allait laccompagner à sa dernière demeure dans le caveau familial où étaient déjà inhumés son père depuis de nombreuses années et sa mère, emportée par une crise cardiaque trois ans seulement après linternement de son fils. Les parents de Juliette étaient quant à eux encore en vie, mais ils navaient jamais bien compris la retraite monastique de leur fille et celle-ci ne les voyait plus guère.
À la fin de la cérémonie funèbre Juliette, unique membre de la famille dHugo, resta à la porte du cimetière pour les condoléances dusage des vagues connaissances et bigots qui étaient venus assister aux obsèques. En remarquant lhabit religieux, la plupart imaginaient quelle était une lointaine cousine dHugo, mais peu dentre eux savaient en réalité quelle en était sa veuve. Elle se retrouva finalement seule, puis les larmes aux yeux repartit doucement à pied. Elle suivait toutefois un but bien précis, car parvenue à léglise, Juliette se dirigea tout droit vers le curé qui rangeait quelques affaires sur lautel.
Pardonnez-moi, mon père, linterpela-t-elle à mi-voix.
Lhomme dÉglise se retourna.
Que puis-je pour vous, ma sur ?
Je voudrais me confesser.
Vous ne pouvez pas attendre le passage de laumônier au couvent ? questionna-t-il dun ton affable.
Dhabitude, cest ce que je fais, mais là, cest un peu particulier, sexcusa-t-elle.
Soit, venez donc avec moi.
Délaissant son autel, le curé Lessellier se dirigea vers lun des confessionnaux suivi de Juliette lair résolu. Ils y pénétrèrent à la place qui leur était dédiée et le prêtre accorda la bénédiction dusage. Il se recueillit quelques secondes et murmura :
Je vous écoute, ma sur.
Vous savez que jétais mariée à lhomme que nous venons de remettre entre les mains de notre Seigneur, commença Juliette. Tant que cétait le cas, je ne pouvais prétendre au statut de religieuse et devais me contenter de loblature. Le décès de mon époux mautorise à quitter cet éternel noviciat pour un engagement plus formel.
Oui, cest exact, mais nous aurions pu en parler en dehors du cadre de la confession, fit remarquer Lessellier.
Jy viens mon père, car je suis hésitante et si je suis indécise cest parce que jai péché.
Dites-moi ma sur.
Souvent, la nuit dans ma cellule, le démon de la chair me rend visite et je ne peux lui résister.
Le curé se rapprocha de la grille et souffla :
Que faites-vous alors ?
Gênée, Juliette rougit et baissa les yeux.
Je laisse ma main glisser vers mon intimité, je ne la remonte quaprès avoir donné à lesprit immonde ce quil désire.
Dieu nous a créés ainsi. Lenveloppe charnelle que nous revêtons sur cette terre ne doit pas occulter ladoration que nous Lui devons. Aidez-vous de Son amour pour chasser les mauvaises pensées qui vous assaillent. Ce démon vient-il vous rendre visite souvent ?
Malheureusement oui, et parfois plusieurs fois par nuit et même
Juliette se tut.
Et même ? reprit le curé.
Je nose pas, lâcha Juliette.
Vous nignorez pas que par mon intermédiaire, cest à Dieu que vous vous adressez. Or Dieu sait déjà ce que vous omettez, Il nattend quune chose, cest de lentendre de votre propre voix ainsi que votre repentir.
Parfois
pendant la journée, jai un regard lubrique sur mes surs
finit par avouer Juliette en se cachant le visage des deux mains.
Votre indécision quant à vos futurs vux prouve que vous êtes consciente de vos péchés. Pécher cest une chose, sen rendre compte et se repentir cen est une autre. Cest la raison pour laquelle Dieu vous donne labsolution, conclut le curé.
Il traça en lair un signe de croix en murmurant quelques mots.
Je ne vous impose pas de pénitence ni vous accorde de blanc-seing. Cest à vous de voir la conduite que vous devez tenir, mais je vous conseillerais de vous éloigner du couvent pour une période à convenir avec la mère supérieure. Retournez à une vie laïque, les raisons pour lesquelles vous aviez embrassé loblature se sont peut-être émoussées. Mais surtout priez, priez et Dieu saura vous guider dans votre choix.
Merci mon père, répondit Juliette en se retirant, quelque peu soulagée.
Avant de rentrer au couvent, Juliette rencontra le tuteur des biens dHugo déclaré incapable majeur. Celui-ci, homme dune intégrité irréprochable, lui donna le nom et ladresse du notaire chargé de la succession. Hugo était fils unique, sans s, ses deux parents décédés, Juliette était donc héritière à part entière. Lappartement quelle et son mari occupaient avait été mis en location, mais on pouvait donner congé au locataire moyennant un préavis. Les formalités accomplies, Juliette rentra juste pour les complies, puis dîna frugalement et rejoignit sa cellule avant de se coucher après une ultime prière.
*
Il a fallu que tu ailles tout raconter au cureton, poufiasse ! lui reprocha violemment un diable cornu dont le visage était justement celui de Lessellier.
Juliette désira parler, mais les mots ne parvenaient pas franchir le seuil de sa bouche.
Allons ! Montre-moi comment tu vas la branler ta moulasse ce soir !
Je
ne
veux
pas, réussit à articuler la jeune femme.
Oh ! Si ! Tu veux, rugit le démon.
Le visage du curé disparut, aussitôt remplacé par une tête de bouc noire veinée de rouge.
Regarde, je tai mâché le travail ! Jai mouillé toute ta foufoune
Juliette se réveilla en sursaut, son cur battait à tout rompre. Elle était couchée sur le dos et instinctivement elle porta la main à son entrejambe, la bête avait dit vrai ; sa vulve, son périnée, ses cuisses, ses poils pubiens même, étaient trempés. Vaincue, elle approcha le médius de son clitoris en soupirant. Soulevant légèrement le capuchon, elle trouva facilement la partie la plus sensible du petit bouton rose et fit tournoyer la pulpe de son doigt tout autour pendant quelques minutes. Un spasme lui provoqua soudain un frisson des pieds à la tête tandis que la cyprine coulait à flots. Lâchant provisoirement son clitoris, Juliette raidit trois doigts et pénétra profondément son vagin. Elle se mordit le poing pour ne pas réveiller ses consurs de ses cris de volupté. Enfin, une idée sans doute insufflée par le « démon-Lessellier », lui passa par le ventre. Elle se retourna, pinça loreiller de ses dents, conserva trois doigts dans sa vulve et, de son autre main, fourra lindex et le médius dans son rectum. Quelques mouvements plus tard, un éblouissement extraordinaire la frappa, son vagin et son anus se contractèrent avec force et sa plainte rauque, quasi inhumaine, se perdit dans son traversin. Louragan passé, elle se retira doucement de ses parties les plus intimes de son corps, puis se remit sur le dos, essoufflée. Peu après, elle avait remonté sa couverture jusquau menton et ses deux mains qui la cramponnaient diffusaient sous son nez le parfum sulfureux de son plaisir démoniaque.
Seigneur ! Aidez-moi, Seigneur ! Je vous en prie ! lâcha-t-elle, le cur encore battant de son violent orgasme.
*
Le démon ne revint pas et le lendemain matin, Juliette avait pris sa décision. Elle allait suivre le conseil du curé et demander un congé de six mois avant dopter pour une résolution définitive.
Sachez que si vous décidez de parfaire votre vocation, nous vous accueillerons à bras ouverts dans notre communauté comme nous lavons fait il y a douze ans. Je prierai le Seigneur afin quil vous aide à y voir clair en vous, déclara-t-elle pour clore lentretien.
Merci mère Marie-Thérèse.
Juliette embrassa la main de la supérieure du couvent et sortit.
Elle devait maintenant trouver son futur lieu dhabitation. Certes, elle possédait déjà lappartement quelle habitait avec Hugo, mais il était loué et un préavis était nécessaire si elle voulait le récupérer. De plus, elle devrait récupérer ses meubles qui étaient en garde-meubles ; que de temps perdu quelle devrait passer à lhôtel ! Enfin, Juliette ne pouvait présumer de sa décision une fois le délai de six mois achevé. Si elle retournait au couvent, elle aurait congédié le locataire pour rien. Elle se confia au père Lessellier qui lui trouva une solution. Sa mère, veuve, occupait un logement dont elle était propriétaire et Lessellier en avait hérité à son décès. Il était meublé et le proposa à Juliette pour le temps quelle voudra. Juliette se confondit en remerciements.
Lessellier emmena Juliette dans sa petite voiture jusquà un immeuble dapparence vétuste, rue de Mars la tour. Ils grimpèrent un escalier ancien, bien entretenu toutefois, et sarrêtèrent au premier étage. Deux portes donnaient sur le palier ; le curé sortit des clés de sa poche et entreprit douvrir celle de droite. Il présenta rapidement lappartement à Juliette.
Gardez-le le temps que vous voudrez, je nen ai pas besoin pour linstant.
Juste avant de quitter Juliette, Lessellier sembla se remémorer un détail important et ajouta :
Joubliais de vous dire, derrière le lit de la chambre, il y a un dressing auquel vous naurez pas accès. Depuis que ma mère est décédée, jy ai entassé une tonne de choses et cest devenu un vrai fatras que jai condamné.
Rassurez-vous, mon père, jai trop peu dhabits pour avoir besoin dun dressing, répondit Juliette en souriant.
Alors bonne installation et donnez-moi de vos nouvelles.
Juliette salua et remercia à nouveau le curé puis, quand elle fut seule, ferma la porte à clé. Elle prit sa valise quelle avait laissée dans lentrée et retourna dans la chambre ranger ses affaires dans une armoire. Elle se tourna ensuite vers le lit dont elle savoura davance la largeur, elle qui sétait contentée dune étroite couche pendant tant dannées. Au-dessus des oreillers, son image se reflétait dans un miroir ancien imposant doté dune moulure tarabiscotée en plâtre doré. À droite se trouvait la porte du dressing. La chambre était agréable et claire, Juliette ne put sempêcher de la comparer avec la cellule sombre de son couvent.
Elle acheta de quoi déjeuner rapidement puis rendit visite au tuteur dHugo afin de régler quelques affaires. Elle retrouvait sa vie « davant » dont elle ne tirait que les bons souvenirs, occultant tout ce qui était arrivé entre laccident quelle avait eu avec son mari et son entrée dans les ordres. Elle se sentait bien et flâna tout laprès-midi dans cette ville quelle avait cru avoir oubliée. Le soir, elle dîna de peu et, après quelques prières et lectures saintes, pénétra avec délice dans le grand lit. Elle sendormit très vite, lesprit serein.
Alors grosse pute ! Comment vas-tu tastiquer la fente ce soir ? rugit le démon.
Juliette voulut crier, mais elle ne put sortir un son.
Tas trop chaud sous cette couette ! Tas plus lhabitude depuis le temps que tu te gèles les miches au couvent ! Ha ! Ha ! Ha ! Regarde, tas les nénés trempés, les dessous de bras et même la raie du cul ! Fais quelque chose putain ! vociféra le démon noir et rouge en sesclaffant.
Juliette séveilla en criant, se redressa vivement sur son lit et alluma la lampe de chevet. Elle était en sueur. Elle repoussa le duvet et ôta sa chemise de nuit en tissu épais pour se retrouver nue allongée sur le dos. Lair frais lui effleura la peau. En soupirant, elle tenta de tout son être de résister au démon, mais se trouva tout un tas de bonnes raisons de ne pas le faire. Résolue, elle glissa rapidement le médius dans sa toison pubienne et celui-ci disparut, happé par la vulve affamée. De son pouce, elle caressa vivement son bouton rose qui ne demandait que ça. Une nouvelle idée, sans doute suggérée par le diable lui-même, lui fit faire demi-tour, aussi se retrouva-t-elle les jambes écartées face au miroir ancien. Son regard fut immédiatement attiré par son entrejambe quelle voyait pour la première fois sous cet angle. Juliette frémit de tout son corps en remplaçant lunique doigt qui se trouvait dans son vagin par deux autres très impatients tout en maintenant la sollicitation du clitoris. Elle se mit soudain à pousser de violents soupirs et devina lorgasme poindre au creux de ses reins, surtout quand elle simagina contempler une sur du couvent devant elle au lieu de son reflet.
Contrairement à ce que pensait Juliette, elle nétait pas seule à profiter du spectacle. De lautre côté du miroir, le père Lessellier, assis sur un fauteuil, ne perdait pas une miette de la masturbation que Juliette lui offrait sans le savoir. Tandis quun ordinateur enregistrait ce qui se passait dans la chambre par lintermédiaire dune mini caméra, le curé observait tout par la glace sans tain. Les traits décomposés, le pantalon et le caleçon au-dessus des chevilles, Lesselier branlait en ahanant, une bite de belle taille dressée sur des bourses volumineuses.
De son côté, Juliette continuait ses caresses effrénées quand soudain son bassin se mit à tressauter comme un poisson sorti de leau. Elle hurla son plaisir décuplé par le visage éperdu dorgasme quelle voyait face à elle. Dans le même temps, le curé se leva et, le pantalon sur les chevilles, se colla au miroir. Il lécha la vitre comme sil suçait la nymphe de Juliette et éjacula sur la vitre un sperme épais et blanc. Le curé étouffa ses cris et laissa sa verge cracher plusieurs fois. Chacun reprit son souffle puis les deux protagonistes fermèrent les yeux sur leur jouissance assouvie. Reprenant leur place, ils sendormirent doucement si près et si loin de lautre à la fois.
Lesselier se réveilla le premier vers quatre heures du matin. Rapidement, il quitta son fauteuil, récupéra la carte mémoire dans lordinateur et sortit dans un couloir annexe par la porte arrière du dressing. Juliette, que plus de dix années de discipline monastique avaient formatée, séveilla une heure plus tard. Elle se remémora avec délice sa masturbation de la nuit en souriant. Elle regretta aussitôt son sourire, car le chemin du couvent semblait séloigner.
*
Un mois sétait écoulé depuis lenterrement dHugo quand un lundi, vers dix-huit heures :
Sur Marie-Angèle ! sécria Juliette lorsquelle ouvrit la porte de son logement après un coup de sonnette bref et discret.
Toute de noir et de blanc vêtue, la femme ainsi nommée paraissait avoir une trentaine dannées. Petite, le sourire éclatant et les yeux pétillants, elle répondit :
Tu sais, appelle-moi Audrey. Ici, nous ne sommes pas au couvent ni en mission.
Tu as raison
Audrey, convint Juliette en se jetant dans les bras de son amie.
Les deux femmes sassirent sur le canapé lune à côté de lautre.
Javais vraiment envie de te voir, continua Audrey. Comment ten sors-tu ? Penses-tu revenir bientôt ? Mère Marie-Thérèse nous a informées que tu taccordais quelque temps de réflexion avant de réintégrer le couvent, cest elle qui ma dit où tu habitais.
Si jy reviens ! Tu sais, jai vite repris goût à cette vie que je croyais avoir oubliée. Je suis seule maintenant alors je suis prête pour un nouveau départ. Dans la vie laïque ou religieuse, là est la question et je nai toujours pas tranché.
Dis-moi, fit Audrey en rougissant, as-tu déjà rencontré quelquun avec qui
tu aurais
enfin, tu vois ce que je veux dire ?
Juliette partit à rire.
Oh ! Non, je ne suis pas encore prête pour ça.
Pas ment un homme, mais au couvent javais bien limpression que tu me regardais, ainsi que certaines de nos surs, dune façon non équivoque.
Juliette baissa les yeux, confuse de sêtre fait remarquer à ce sujet.
Je ne pensais pas que tu mavais devinée, avoua-t-elle dans un souffle. Je constate que je me suis trompée. Les hommes, pour moi cest du passé dorénavant, mais quoiquil en soit, le couvent nest pas lendroit propice pour développer de tels péchés.
Audrey se rapprocha doucement de son amie, puis ôta sa coiffe et sa guimpe. Ses cheveux blonds et courts apparurent et Audrey les chiffonna rapidement afin quils reprissent un peu de volume. Elle se tourna vers Juliette soudain devenue muette et approcha ses lèvres.
En revanche, ici cest le lieu idéal, déclara-t-elle en se jetant fougueusement sur la bouche déjà entrouverte de Juliette qui appelait le baiser de tous ses vux.
Juliette ferma les yeux et savourait la douceur et le parfum de la langue de son amie. Elle sentit quil se passait des choses dans son bas-ventre surtout quand Audrey glissa un doigt entre ses cuisses par-dessus le pantalon.
Tu veux bien me faire visiter ta chambre, souffla Audrey dune voix blanchie par le désir.
Juliette se leva et, sans un mot, prit Audrey par la main. Elle laccompagna jusquà son lit et sans plus attendre, se déshabilla lentement devant elle. Audrey ne perdait pas une miette du spectacle.
Quelquun dautre toutefois profitait de la séance. Fort du secret révélé par Juliette en confession et connaissant les tendances saphiques de sur Marie-Angèle, Lessellier avait demandé à cette dernière de venir régulièrement chez Juliette pour quelle se sente moins seule. Audrey, que lidée de faire lamour avec une belle femme intéressait toujours, avait accepté sa mission avec grâce et lui avait communiqué lheure du rendez-vous. Elle ne pensait pas que Juliette se laisserait faire aussi facilement. En revanche, elle était à mille lieues de deviner que le curé les observait avec lubricité derrière une glace sans tain. La caméra et lordinateur tournaient en même temps que Lessellier commençait à se caresser doucement le gland.
Pendant ce temps, Audrey sétait déshabillée également et les deux amies sembrassaient à pleine bouche allongées sur le lit. Audrey, qui occupait la position supérieure lâcha la bouche de Juliette qui la garda béante pour, de la pointe de la langue, lécher le menton puis le cou et mouiller sa compagne entre les seins. Elle continua son petit chemin en allant dun téton à lautre et en sattardant sur chaque aréole. Juliette soupirait, les deux mains dans la chevelure dAudrey. Puis, celle-ci sarracha de la poitrine de Juliette pour descendre le long de son ventre chatouiller le nombril avant de pincer de ses lèvres le début de sa toison pubienne. Juliette exhala un soupir rauque et écarta les cuisses. De ses mains, elle poussa fort sur la tête de son amie pour la diriger vers le centre de son plaisir, vers cette lave en fusion, ce volcan en éruption quétait devenue sa vulve. Audrey se barbouilla le visage de la cyprine sécrétée abondamment puis plongea, langue en avant, dans le vagin ainsi offert.
Oui !!!! Oh oui !!! Plus loin ! Plus fort !
Ny tenant plus Juliette enserra le crâne dAudrey entre ses cuisses. Celle-ci eut tout à coup du mal à respirer, mais elle continua sa caresse en buvant goulûment ce que sa maitresse lui prodiguait de son corps. Puis ce fut lextase. Juliette crispa ses mains dans les cheveux de son amie, se cambra sur le lit et hurla son orgasme avec force.
De lautre côté du miroir, Lessellier avait accéléré la cadence et le gros gland rose de sa verge éjacula soudain un long jet de sperme blanc et chaud. Le curé soupira bruyamment et continua ses va-et-vient ; huit éjaculations, accompagnées de petits cris, vinrent compléter la première.
Pendant ce temps, Juliette se remettait de sa jouissance en tentant de respirer calmement. Audrey, se mit à califourchon par-dessus le corps nu de son amie et présenta son sexe gonflé à la convoitise de Juliette. Celle-ci le contemplait avec délice, amusée de voir un pubis glabre, et reçu soudain sur les lèvres, une coulée de sécrétions visqueuses et salées. Passant les bras autour du bassin dAudrey, elle plaqua sa bouche ouverte contre la vulve ainsi offerte et sembla littéralement la dévorer. En aspirant, lèvres contre lèvres, elle faisait venir sur sa langue encore plus de cyprine dont elle se saoulait. Les contractions vaginales dAudrey furent soudaines et dune puissance extraordinaire. Le foutre projeté dans la bouche de son amie fut tellement abondant quil déborda sur les joues de Juliette et lobligea à déglutir trois fois de suite. En même temps Audrey, qui ne prenait pas les mêmes précautions que Juliette lors de lorgasme, hurla de plaisir sous la langue agile.
Lessellier nen croyait pas ses yeux ni ses oreilles. Ayant déjà éjaculé quelques minutes auparavant, il ne se branlait plus, mais il bandait encore fièrement tandis quil murmurait :
Nom de Dieu de nom de Dieu !
Les deux amantes, tête-bêche, ne disaient plus rien. Audrey faisait reposer tout le poids de son corps sur celui de son amie qui senivrait avec le parfum de sa vulve quelle avait sous le nez. Elles se délassèrent ainsi quelques instants puis, sans se concerter, les deux femmes rapprochèrent leur bouche sur la fournaise respective de leur entrejambe en un superbe 69. Un double spasme voluptueux verrait le jour dici peu, après que chacune se sera délectée de la cyprine de lautre.
Le curé, les yeux hors des orbites, commença une nouvelle masturbation. Il savait quil devrait se branler plus longtemps que la première fois avant de jouir, mais se réjouit par avance de son futur orgasme quil devinait déjà hors du commun.
*
Pour ne pas être en retard au couvent, Audrey se dépêcha de se rhabiller puis quitta Juliette peu de temps avant les complies. Les deux femmes sembrassèrent passionnément en se promettant de se revoir. Lessellier les regardait faire avec tendresse, se masturba une nouvelle fois puis, des cernes sous les yeux, partit rejoindre son église. Juliette se retrouva seule, vraiment seule.
Je me suis tapé un tas de mecs juste pour faire plaisir à Hugo, en fait il aurait dû me forcer à baiser avec des filles. Jaurais certainement plus apprécié, dit-elle tristement.
En fin de soirée, Juliette se plongea dans un livre de prières et de psaumes, mais il navait plus le même goût quavant. Ce quelle lisait lui paraissait lointain, sans signification, presque une langue étrangère. Au bout dun moment, elle posa le recueil sur la table de nuit et sendormit en repensant à son après-midi avec Audrey.
*
Alors la gouinasse, ça ta plu de te faire sucer la moule par lautre salope ! Faudrait peut-être pas moublier ma ptite cornette : comment vas-tu faire reluire ta cramouille ce soir ?
Le démon se mit à rire bruyamment.
Parce que, dis-moi, ce nest pas à cause dun touche-pipi avec ta copine que tu ne vas plus jouer de la mandoline pour moi ? reprit-il.
Juliette se réveilla en sursaut. Elle était en sueur et son cur battait à tout rompre. Son bas-ventre était en feu, il réclamait sa sulfureuse extase avec insistance. Elle se prit le visage à deux mains :
Non, je ne veux pas ! cria-t-elle dans un sanglot. Je ne veux pas, je ne veux pas
Puis dans un murmure,
Pardon mon Dieu
Malgré elle, sa main droite glissa sur sa poitrine, sattarda sur la pointe de ses seins qui durcirent puis plongea directement au milieu de ses jambes écartées. Le médius tendu se mit à frotter les parois vaginales détrempées. Recherchant le clitoris, elle le mouilla et le caressa doucement puis appuya de plus en plus. Lorgasme vint très vite, sans doute à cause des fantasmes que Juliette se faisait avec Audrey. Enfin, elle poussa violemment un soupir qui ressemblait plus à un cri ou une plainte. De la cyprine fut éjectée de sa vulve et trempa sa main et ses draps. Quasiment en état de transe, Juliette remonta sa main et se suça avidement les doigts en murmurant le nom dAudrey.
Le démon avait eu sa part ce soir, mais pas le curé.
*
À partir de ce jour, les rendez-vous entre Juliette et Audrey furent nombreux et réguliers. Audrey, ny voyant pas malice, informait régulièrement le curé Lessellier qui, la plupart du temps, ne perdait pas une miette des ébats amoureux des deux femmes.
Le diable cornu participa également. Tantôt en compagnie de Lessellier tantôt seul, mais il savait bien comment profiter de Juliette au milieu de son sommeil. À croire quil se branlait aussi au milieu de ses congénères dans les flammes de lenfer
Les mois passèrent vite. Un après-midi après lamour, qui navait pas eu de spectateur cette fois-ci, Audrey caressait distraitement la nymphe encore trempée de Juliette.
Tu sais que tu dois donner ta réponse à mère Marie-Thérèse demain au plus tard ?
Oui, je sais et au curé Lessellier aussi, répondit Juliette. Quel brave homme tout de même et quel désintéressement ! Il na jamais voulu que je lui verse un centime de loyer.
Cest vrai et il sinquiétait beaucoup pour toi.
Oui, il ma dit que ma seule présence en ce lieu le comblait daise, nest-ce pas merveilleux ?
Les hommes ont parfois de bons sentiments, mais que vas-tu lui dire alors ?
À vrai dire, je lignore et mes prières ne mont guère aidée. Il serait sûrement ravi que je retourne au couvent.
Audrey se redressa sur le lit, posa un baiser sur les lèvres de son amie et dit :
Tu sais que moi jai prononcé mes vux, il ne me serait pas facile dy renoncer, tandis que toi
Tu crois que je pourrais aussi prononcer mes vux ?
Nous nous verrions tous les jours
Le visage de Juliette séclaircit. Elle enlaça Audrey, lembrassa fougueusement et plongea ses doigts agiles entre les cuisses dAudrey qui les écarta.
Alors daccord, mais faisons-nous jouir une dernière fois ici ! Profitons encore de ce lit à deux places, parce quaprès !..., soupira Juliette.
*
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