Mister Hyde 33
33
Il faisait anormalement chaud en cette seconde moitié du mois de juin et à dix-huit heures, Frédéric navait toujours pas décidé si le dîner aurait lieu à lextérieur ou à lintérieur. En réalité, ce fut Franck qui décida du lieu :
Dehors ! dit-il de sa voix chantante. Cest mieux pour jouer.
Nathalie et Fanny se regardèrent en souriant et, suivies de leur petit assistant, elles déplacèrent les préparatifs dans la cour.
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Julie fut la première prête. Nayant quune implication moindre dans le cercle restreint des femmes de Frédéric, elle neut pas à respecter le dress code imposé par lui à la dernière minute. Elle ne sautorisa que le respect dune seule consigne : labsence de soutien-gorge. Elle voulait voir leffet que ferait sur le Maître des lieux, sa volumineuse poitrine nue sous sa robe légère.
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Nathalie fouilla pendant au moins une heure dans sa garde-robe en répétant comme un mantra : « Où lai-je mise ? Où lai-je mise ? Je suis sûre de lavoir vue par-là ! » Elle retourna son appartement avant de se rendre compte quelle avait laissé cette fichue robe dans une de ses valises, persuadée de navoir aucune occasion de la porter.
Elle ne lavait revêtue que deux fois : le jour de lessayage et celui du mariage dun vague cousin du côté de son père, plus de dix ans auparavant. Elle ne lavait gardée que pour le souvenir qui sy rattachait. Frédéric était avec elle quand elle lavait acheté et il était entré dans la cabine pour laider à la retirer. De retour chez ses parents, ils avaient fait lamour pour la première fois. Elle ne sétait jamais résolue à sen débarrasser.
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Allongée sur son lit et vêtu dun simple porte-jarretelles qui soutenait des bas noirs et dun minuscule string, Fanny réfléchissait. Devait-elle mettre le même manteau que lors de ce rendez-vous où il avait exigé quelle vienne presque nue ou pouvait-elle adapter la tenue de ce soir à la météo étouffante de cette fin de printemps ? Après un bon moment de rêvasseries diverses, elle opta pour un trench-coat estival quelle serra à la taille sans le boutonner.
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Frédérique hésita longuement entre les diverses tenues quelle pouvait arborer. Frédéric et elle avaient tant de souvenirs communs, tant de souvenirs liés à des fringues que lembarras bloquait son choix. Elle proscrit demblée les nuisettes et les mini-jupes quil lui avait offertes. De même, elle sinterdit toutes les tenues trop aguicheuses quil aimait la voir revêtir. Elle élimina également tous les vêtements liés à un quelconque événement antérieur à leur séparation : elle était sa soumise et devait le montrer. Cest alors quelle eut un éclair de génie. Frénétiquement, elle se mit à fouiller en priant ne pas avoir oublié cette vielle nippe ou pire, sen être débarrassée. Elle finit par la découvrir plié en quatre sous une pile de T-shirts. Ce jean lui avait valu les premières remontrances de son Maître.
Elle enfila le pantalon, coula son torse dans un débardeur et glissa ses pieds dans une paire de claquettes. Elle était prête.
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Le dîner se passa à merveille. Frédérique avait bien un peu froncé les sourcils en voyant laccoutrement dans lequel sétait présentée Frédérique mais il donna congés à son courroux pour se perdre dans le sourire flamboyant de Lucile. La jeune femme sétait pour sa part affranchie de toutes ses demandes. La robe quelle portait était neuve, moulante à souhait et dévoilait une évidence : elle sétait abstenue de mettre une culotte et arborait un soutien-gorge : Tout le contraire de ce quil avait exigé de son harem.
***
Lorsque le petit Franck émit, en saffalant sur la table, le souhait daller dormir, ce fut pour tout le monde le signal dun rapatriement vers lintérieur. Les trois jeunes femmes sinstallèrent sur les canapés, face au fauteuil de Frédéric, Lucile se tint de côté, dans une bergère venue de Courbevoie. À son retour, Frédérique trouva tout naturellement sa place parmi ses congénères.
Je vais vous demander, chacune à votre tour, de me raconter le souvenir lié à votre vêtement dit Frédéric sans prêter attention au paquet entouré de papier cadeau que Frédérique avait, en passant, déposé au pied de Lucile. Il est possible que je me souvienne de certain. Dautres, et il faut men excuser, je les ai oubliés. Vos récits, je nen doute pas, me rafraîchiront la mémoire. Je vous en remercie davance.
Les jeunes femmes sentre-regardèrent et Julie fit signe quelle allait ouvrir le bal.
Je ne suis plus en possession du tailleur que je portais lorsque nous nous sommes rencontrés la première fois. Je me suis également débarrassée des vêtements que je portais lors de la réunion parisienne. Javais donc le choix entre revêtir le jogging qui mhabillait le soir où vous avez sonné à la porte de notre maison ou maffranchir de vos exigences. Jai opté pour la seconde solution afin de démontrer que, de mon côté au moins, nos relations sont pacifiées.
Julie se tut et Frédéric lui adressa un signe de tête doublé dun sourire afin de la remercier puis tourna son regard vers les autres. Nathalie se lança.
Pourquoi ai-je conservé cette robe ? je nen sais fichtre rien ! Ou plutôt si. Je lai conservée parce quelle est liée à des souvenirs que je nai jamais voulu oublier : celui de tes doigts frôlant mon dos en abaissant lentement la fermeture éclair pour maider à men défaire après lavoir essayée
Je me souviens linterrompit Frédéric. Tu tremblais de peur que la vendeuse nous surprenne tous les deux dans la cabine dessayage. Nous sommes allés chez toi et
Oui, je me souviens. Merci Nathalie.
Nathalie se tut : lintervention de Frédéric lui interdisant den dire plus ce souvenir resterait à jamais le leur.
Fanny, nous técoutons reprit Frédéric en dardant un regard concupiscent sur la jolie brune.
Jai, de vous, un grand nombre de souvenirs mais peu dentre eux sont liés à des vêtements et la plupart auraient été indélicats à rappeler.
Dun signe, Frédéric lui intima lordre de retirer son trench-coat. Elle obéit mais au lieu de se rasseoir, elle sagenouilla dans la position de lattente. Frédéric sourit et porta son regard sur Frédérique.
« Pour bosser passe encore ! Mais tu as vraiment lair dun sac dans ces fringues. Désormais, je choisirais moi-même tes tenues. Pas question en tous cas que tu sortes ainsi fagotée
» Ce sont vos paroles et les premières remontrances de mon Maître. Jétais vôtre depuis moins dune heure et vous ne mavez pas puni pour cette faute et cest pour cela que ces vêtements sont et resteront pour moi, les emblèmes de ma dévotion à votre égard.
Puisque tu mes si dévouée, montre-le.
Frédérique retira son T-shirt et son jean puis vint sagenouiller aux côtés de Fanny.
Frédéric mit quelques secondes à détacher son regard des corps sublimes de ses soumises. Lucile le prit donc de vitesse. Elle navait aucune intention de pérorer comme les autres sur sa tenue. Elle prit prétexte du cadeau pour échapper à la corvée.
Nous avons décidé de toffrir ce cadeau, toutes les cinq dit-elle en lui tendant le paquet rapporté par Frédérique quelques minutes auparavant.
Frédéric sen saisit et le trouva lourd. Il le posa sur ses genoux. Soigneusement, le regard gourmand, il le déballa du papier. Un ruban tenait les quatre pans dun carton décoré. Il en défit le nud, les quatre pans tombèrent révélant un buste de bronze. Un éclair de colère passa dans le regard azur de Frédéric.
Laquelle dentre vous a eu cette idée ?
La colère de Frédéric nétait pas feinte, il était évident quil ne la contenait quau prix de gros efforts.
Sidérées par sa réaction, aucune des cinq filles nosa bouger. Lucile prit finalement la parole :
Je te lai dit. Nous cinq.
Vous navez pas toutes eu la même idée au même moment railla-t-il en balayant dun geste méprisant les paroles de Lucile. Laquelle dentre vous a eu cette idée ?
Fanny leva les yeux pour croiser son regard et avoua.
De quel droit ? questionna-t-il.
Aucun ! Maître. Cest vrai. Se hâta-t-elle de répondre. Je navais
nous navions, aucun droit de faire cela. Mais vous avez créé cet endroit pour y réunir et y protéger toutes les femmes que vous aimez. Ce lieu ne pouvait pas être complet sans Elle. Puisquentre toutes, Elle est celle qui vous manque le plus. Peut-être ai-je eu tort davoir cette idée et de la partager. Si cest le cas, et cela semble bien lêtre, jen accepte les conséquences.
À peine Fanny eut-elle cessé de parler que toutes, y compris Lucile, la rejoignirent et sagenouillèrent à ses côtés. « Moi aussi » dirent-elles dune seule voix. Frédéric les regarda et, levant un doigt vers Fanny il lui ordonna daller mettre son collier et daller lattendre au donjon. Lorsque la brune se fut éloignée, penaude, il sadressa au reste de ses femmes.
Jai bien pris note de votre solidarité et vous serez donc toutes punies. Vous allez mettre vos colliers et rejoindre Fanny au donjon. Je nai pas besoin de vous dire quelle posture vous devez adopter : un procès nous attend.
Toi reste ! dit-il à Lucile.
Julie nayant pas de collier, elle se rendit directement au donjon. Frédérique fit un détour par son appartement quant à Nathalie, elle surprit Lucile en se dirigeant également vers chez elle.
Tais-toi ! ordonna-t-il à Lucile qui tenta de parler dès que les trois femmes se furent éloignées. Ce soir, et malgré lenvie que javais de préserver cet aspect de notre relation, tu seras ma petite chienne. Jai pour toi, cachée sous le lit, une panoplie que tu vas aller revêtir. Dès que tu en seras parée, tu me rejoindras ici. Et noublie pas : tu es une chienne !
Lucile quitta la salle à son tour. Frédéric resta seul à ruminer à la fois sa colère et les paroles de Fanny.
***
À quatre pattes, Lucile découvrit sous le lit un coffret gravé à son nom. Elle se releva et le posa sur le lit avant de louvrir. Il contenait un collier de chien et sa laisse ainsi que quatre bracelets. Le tout était dun cuir souple teinté en vert deau qui nétait pas sans rappeler celui de son regard et doublé de fourrure synthétique qui lui éviterait les marques et les blessures. Lucile se déshabilla et ceignit ses chevilles et ses poignets avec les bracelets. Elle enferma ensuite son cou dans le collier avant dy accrocher la laisse. Ainsi parée, elle se laissa tomber à quatre pattes et entreprit de rejoindre Frédéric au salon. Mais en chemin elle sarrêta : Gé aurait bientôt faim. Elle décida daller sen occuper.
***
Lorsquenfin il entendit du bruit dans lescalier, Frédéric reposa le buste de bronze. Sans un regard pour sa chienne, il attrapa la laisse quelle tenait entre ses lèvres et la guida sans attendre vers le donjon.
Leur entrée fit sensation : aucune des quatre soumises ne sattendant à voir entrer Lucile dans cette position et cet accoutrement. Toutes eurent un sursaut de surprise.
Mesdemoiselles, je vous présente ma petite chienne. Cest désormais ainsi que nous la nommerons, vous et moi, tant que durera votre punition. Et elle va durer, je vous le garantis.
La concernant, ma décision est déjà prise et je crois que vous vous doutez de sa teneur. En ce qui vous concerne, jai opté pour une peine équivalente pour chacune. Durant un mois, vous passerez vos nuits au cachot que jai fait aménager juste derrière la porte que vous voyez au fond. Mais du vendredi soir jusquau lundi matin, vous y resterez intégralement. Seules Fanny qui y séjournera pendant ses journées de repos et Frédérique qui bénéficiera dune exception afin quelle puisse être présente pour Franck auront un régime différent. Leur peine, en conséquence, durera six semaines.
Durant ces cinq mois, vous aurez toutes quatre, interdiction de vous toucher et, pour celles qui en avaient le droit, interdiction du moindre rapport sexuel extérieur. Dans le même temps, la petite chienne sera mon esclave.
Dernière chose. Car il ne serait pas juste quelle seule en fasse les frais. Jai déterminé pour chacune le nom quelle portera ces prochains mois : Nathalie, vous serez la renarde, Frédérique, la hase ; Julie, la truie et pour finir, vous, vous serez la rate.
Enfin, passons à lordre des internements : en premier la truie suivie de la hase et de la renarde. La rate clôturera le bal.
La truie, dit-il en se tournant vers Julie, veuillez vous rendre à la porte de votre villégiature.
Julie se leva et se dirigea vers la porte.
Jallais oublier ajouta-t-il à lintention des trois restantes. Interdiction de quitter vos colliers avant la fin de votre punition.
À ces mots, Julie se retourna.
Moi, je nen porte pas dit-elle.
Cest juste ! répondit Frédéric sans soffusquer de la prise de parole. Vous nêtes pas ma soumise et pourtant vous acceptez avec courage une sentence qui vous inclus à cause de votre solidarité avec mes femelles. Si vous le souhaitez, vous pouvez demander à obtenir ce statut. Je vous laccorderai car, actuellement, rien ne vous oblige à vous plier à mes diktats.
Je ne ferai rien de tel, répondit Julie. Je veux que mes amies sachent que jagis ainsi pour leur prouver ma loyauté et ma solidarité, pas pour obtenir de vous cette faveur dont jai pourtant envie. En dautres termes, je nobéis quà moi et au devoir que jai envers elles. En partageant leur supplice, je ne me soumets pas à votre volonté.
Cela dit, Julie se retourna vers la porte et attendit debout quon vienne lui ouvrir. Frédéric se leva en accrochant la laisse au bras de son fauteuil. Il fit un détour par lune des armoires où il attrapa deux couvertures quil tendit à Julie avant de lui libérer le passage vers la geôle.
***
Frédérique était atterrée, Fanny en larmes, seule Nathalie conservait encore un soupçon de sang-froid. Toutes sinquiétaient pour Lucile. Frédéric les avait évincées du donjon où il était resté seul avec sa petite chienne or, elles craignaient que sa colère lui fasse perdre tout contrôle.
Nathalie prit Fanny dans ses bras et tenta de la réconforter. La brunette se dégagea.
Je suis « la rate » ! Cest comme ça que tu dois mappeler. Jai assez déconné comme ça. Désobéir, cest fini.
Nathalie lança à Frédérique un regard désespéré auquel la jolie blonde ne répondit pas.
Il va quand même falloir vous remuer les filles. Et arrêter de déconner. Si vous flanchez dès la première contrariété, on naura pas de sitôt le cul sorti des ronces. Pour une fois, prenez donc exemple sur Julie. Aujourdhui, cest elle le ciment qui nous lie. Le mot dordre cest : « rester solidaires ».
Frédérique sortit de sa léthargie pour abonder un instant dans son sens.
Mais La rate na pas tort non plus. Nous avons reçu des consignes et si nous ne les respectons pas, ça risque de nous revenir dessus comme un boomerang.
Ok ! sinclina Nathalie. On va se parler en saffublant de ces petits noms ridicules et on va éviter de senvoyer en lair. Ça risque de nous peser sur le système, parce quon y a toutes pris goût mais bon, un interdit, cest un interdit. Ne cherchons pas à tergiverser. Mais soutenons-nous, bon sang ! Restons soudées autant quil est possible sinon, je ne donne pas cher de la peau de notre petite communauté. Le plus urgent, cest de trouver un moyen daider Lu
« petite chienne » à supporter sa punition et
« truie » son enfermement.
À vouloir le beurre et largent du beurre, on va sen prendre plein la gueule intervint Fanny. Je nai aucune envie
Dêtre répudiée ? la coupa Nathalie. Aucune de nous ne le sera. Je connais suffisamment Frédéric pour savoir quil na aucune envie de nous voir partir. Il était même prêt à accueillir Julie. Je suis beaucoup plus inquiète de ce quil va faire subir à
son esclave ; elle na lhabitude ni des coups ni des humiliations. Alors, jespère de tout mon cur que sa colère va retomber très vite et que cela la protégera du pire.
Tu as raison ajouta Frédérique. Sans compter que son corps est encore fragile, elle na accouché que depuis deux mois
Conneries ! réagit linfirmière. Le corps dune femme est bien plus solide que cela. Toi qui es mère, tu devrais le savoir. Ce nest pas le corps de la petite chienne qui est en danger. Cest son esprit et
son amour. Tu as raison renarde. Nous devons tout faire pour la soutenir et, si possible, la préserver.
***
Lucile était agenouillée face à Frédéric. Celui-ci parlait et elle écoutait.
Je suis furieux avait-il commencé. Furieux contre les autres mais surtout contre toi. Vous naviez pas le droit dimposer à Lucrèce le poids de ce métal : elle était aérienne et vous en avez fait une masse compacte. Vous naviez pas le droit dagir ainsi et de la pervertir. Je suis furieux que tu te sois rendue complice de ce forfait. Ta punition est pourtant en deçà de ma colère car faire de toi mon esclave pour les cinq prochains mois nest pas un châtiment que je pourrais tenir. Mon amour pour toi ladoucira immanquablement. Je vais donc seulement te traiter en chienne et, que fait une chienne pour montrer son amour ?
Elle lèche, Maître.
Exactement, elle lèche. Je nen exigerai ni plus, ni moins, de toi. Maintenant dis-moi, que fait une chienne pour montrer sa joie ?
Elle remue la queue, Maître.
Encore exact. Il va donc falloir ten greffer une que tu porteras du matin au soir.
Lucile pâlit. Elle ne savait plus dans quel livre coquin elle avait lu lhistoire dune soumise que son maître avait obligée à saffubler de cet ornement. Elle se souvenait simplement quil sagissait dun plug anal auquel était ajoutés de longs crins. Un plug anal ! Sa dernière virginité, celle quelle gardait pour lui, lui serait finalement volée par un objet. Le coup fut rude à encaisser. Plus rude encore que lorsquil enfonça loutil jusquà la garde.
Viens me montrer ton amour maintenant.
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