Laisse Moi T'Aider

Chloé vit dans l’appartement qui fait face à celui d’Élodie. Même rue, même étage, simplement l’immeuble d’en face. Nous nous sommes souvent croisés. Paris a beau être une ville gigantesque, lorsque vous fréquentez les mêmes quartiers, certains visages deviennent familiers. Je l’ai croisé dans le métro, au Monoprix en bas de la rue ou encore à la boulangerie. Nous n’avons jamais eu de réelles conversations. J’ai pourtant tenté de l’interpeller à plusieurs reprises, histoire que l’on puisse échanger autre chose que les basiques « Salut ! Comment vas-tu ? Bien merci, et toi ? » mais elle a sans arrêt du boulot qui l’attend. Enfin, d’après elle. J’ai toujours eu cette impression qu’elle était intimidée ou embarrassée en ma présence. À en juger par la couleur rouge de son visage, c’était probablement le cas.

Chloé a de longs cheveux bruns, légèrement bouclés. Des yeux marrons. Plus petite qu’Élodie, environ 1 mètre 65 je dirais. Bien en chair, mais avec de belles courbes, très attirantes à mes yeux. Il est difficile de ne pas remarquer sa poitrine. Je devrais faire attention au sens que je donne à « bien en chair » avant que les pseudo-experts en beauté ne s’en prennent à toi. Bref. Pour résumer, une belle et jeune femme plantureuse.

Je venais juste de sortir du bâtiment quand je la vis. Elle tentait avec difficulté d’entrer dans son immeuble en portant un encombrant colis. Vérifiant l’absence de voiture, je traversais rapidement la rue.

-« Laisse-moi t’aider ! » dis-je. « Tiens la porte, je porterai le paquet à l’intérieur. »

-« Merci, il n’y a aucun moyen de maintenir la porte ouverte. C’est un petit peu merdique comme système …. »

L’intérieur de son immeuble ressemblait à s’y méprendre à celui d’Élodie. Ce qui signifiait qu’il n’y avait pas d’ascenseur.

-« Puis-je t’aider à le monter jusqu’à ton appartement ? »

-« Oh non non non, ne t’en fais pas, je m’en charge ! »

-« Permets-moi d’insister, je sais bien à quel point il est pénible de monter jusqu’au 6ème étage les bras chargés.

Et tu portes déjà ton ordinateur portable et ton sac à dos. Laisse-moi t’aider ! »

-« Merci beaucoup, c’est très gentil ! » répondit-elle en souriant, mais le visage de nouveau rouge.

Ce n’était pas si lourd, mais il n’y avait aucun moyen de l’empoigner correctement, ce qui rendait la tâche plus difficile. La suivant dans les escaliers, je réalisais alors qu’elle portait une tenue bien plus professionnelle qu’à l’accoutumée. De belles chaussures, un sobre jean noir tenu par une fine ceinture marron ainsi qu’une chemise bleu foncé à manches longues. Intéressant. Peut-être avait-elle eu une présentation aujourd’hui ? Ou un rendez-vous galant qui sait ?

-« Nous y voilà ! » dit-elle, ouvrant la porte. « Tu peux le laisser là dans l’entrée. »

Déposant le paquet au sol, je sentis une curieuse mais agréable odeur.

-« Je ne souhaite pas te déranger plus longtemps, je vais y aller. Cela m’a fait plaisir de te croiser Chloé ! » lançais-je, prêt à partir.

-« Attends ! Puis au moins t’offrir quelque chose à boire ? Café ? Thé ? »

Elle m’avait pris par surprise, mais après tout, j’avais toujours voulu une opportunité de lui parler. C’était ma chance.

-« J’accepterais avec plaisir un thé, si possible.»

-« Absolument ! Donne-moi juste un moment, je dois ranger quelques trucs avant de te faire asseoir au salon. »

J’étais sur le point de repenser à cette odeur et d’essayer de deviner d’où elle pouvait provenir, mais elle revint après à peine quelques secondes.

-« Je t’en prie, installe-toi au salon ! Je reviens avec nos boissons. »

La plus grande partie de son salon était occupée par un large canapé en forme de L. Une bibliothèque en apparence vieille se tenait derrière, tellement pleine que je doute fortement qu’on puisse y trouver une place de libre. De nombreux tableaux décoraient les murs, mais pas des tableaux ordinaires. On aurait dit des posters géants faits de métal.
J’ai vu des publicité à leur sujet en me baladant sur le net, mais je n’en avais jamais vu de mes propres yeux. Ils appellent cela des displates il me semble. Seulement des paysages ou des animaux fantastiques ici, je ne serai pas surpris qu’il y en ait plus dans d’autres pièces. L’un d’eux attire particulièrement mon attention. Le seul où l’on aperçoit un bâtiment en arrière-plan. Un monument blanc ivoire doté de colonnes sur sa façade et d’un dôme. Situé près d’une rivière, des arbres aux fleurs blanches en premier plan. Peut-être des cerisiers. Je me demande de quelle ville il s’agit. Revenons à la pièce. Pas de télévision, une grande table basse sur laquelle se trouvent des magazines d’informatiques.

-« Et voici ton thé ! » lança-t-elle, me tirant de ma rêverie.

-« De quelle ville provient ce monument Chloé ? Il semble réel. » demandais-je.

-« Washington D.C ! C’est le mémorial Thomas Jefferson ! Mon grand-père vit là-bas !

-« C’est magnifique, tu as bon goût. Merci pour le thé ! »

Je m’assis, tenant ma tasse et la regardant.

-« Je suis ravi d’enfin avoir une occasion de te parler. Élodie m’a beaucoup parlé de toi, mais nous n’avons jamais eu la chance de parler seul à seule. D’ailleurs, j’ignore toujours comment vous vous êtes rencontrées. »

-« Elle et moi nous sommes rencontrés de la même manière que toi et moi en réalité. Je la croisais souvent au Monoprix ou à la boulangerie. Elle était toujours souriante et me disait toujours bonjour. Un jour, elle s’est présentée et c’est ainsi que nous nous sommes rendu compte que nous habitions littéralement dans le même immeuble, le même appartement, au même étage, chacune dans un côté de la rue. »

-« Tu termines actuellement ton master en sciences informatiques, exact ? »

-« Exactement. Je rédige mon mémoire en ce moment même. »

-« Bonne chance à ce sujet ! J’ai aimé mon stage de fin de diplôme, mais l’écriture fut difficile.
»

Elle semblait avoir du mal à me parler. Je ne comprenais pas pourquoi. Il me semblait pourtant que c’est ce qu’elle souhaitait. Pourquoi m’inviter à prendre le thé sinon ? Je m’apprêtais à lui demander lorsque son téléphone sonna.

-« C’est juste une alarme pour me faire penser à prendre mes médicaments. Je reviens immédiatement. » dit-elle avant de rapidement quitter la pièce.

Finissant mon thé, je pris un des magazines posés sur la table basse. J’aime l’informatique. Vraiment. Mais je crains de ne pas être fait pour cela. Dès lors qu’on entre dans le domaine technique, le codage par exemple, je suis complètement perdu. Le reposant, je regardais un par un leur couverture lorsque celle du dernier, caché en dessous des autres, m’arrêta.

Osez le bondage. Je connaissais ce livre. L’un des nombreux livres « Osez …. » écrit par Axterdam. Plutôt bien écrit, mais pas ce qu’il y a de meilleur si vous voulez apprendre à manier les cordes. Je n’en croyais pas mes yeux. Quelle coïncidence ! Était-ce seulement possible ? Ou était-ce une blague sachant que je suis un amoureux des cordes ? Je me mis à le feuilleter.

-« Désolée, j’aurais dû les prendre av…. » commença-t-elle, avant de voir ce que je tenais en main.

Très embarrassée, elle n’arrivait plus à me regarder, son visage rouge comme une tomate. De toute évidence, il ne s’agissait pas d’une blague.

-« Je t’en prie Chloé, viens t’assoir avec moi. Tu ne recevras pas de jugement de valeur de ma part. C’est ma faute, je n’aurai pas dû fouiner. S’il te plaît, assieds-toi. » dis-je calmement, tentant de l’apaiser.

-« Ce n’est pas ta faute …. J’ai réalisé que je l’avais laissé là quand nous sommes entrés dans l’appartement. J’ai paniqué et tenté de le cacher à la va-vite…. » finit-elle par dire en s’asseyant.

-« Tu n’as rien à craindre. Pardonne-moi si je souris, je ne me moque en aucun cas mais il s’avère que je suis moi-même un pratiquant de bondage.
»

-« Je sais. » répondit-elle, levant les yeux vers moi. « À plusieurs reprise, j’ai pu voir Élodie attachée sur son canapé depuis mon balcon. Une fois, je t’ai même vu l’attacher. Navrée, je n’ai pu m’empêcher de regarder. »

C’était à mourir de rire ! Je me souviens parfaitement avoir plaisanté avec Élodie sur le fait qu’on pourrait nous voir de l’appartement d’en face. J’ouvrais même les rideaux afin de faciliter la vue. En d’autres termes, faciliter la vue de Chloé puisqu’elle était la seule susceptible de nous voir d’en face. Mais elle n’a pas fait que nous voir, elle nous a observé.

-« Hahaha, il n’y a pas de mal à regarder une magnifique femme encordée tu sais. Depuis quand pratiques-tu ? »


-« Je ne pratique pas …. » dit-elle, baissant le regard. « Les cordes m’ont toujours intéressée. Le bondage en général pour être plus précise. C’est seulement après vous avoir vu tous les deux que j’ai décidé d’acheter ce livre et d’essayer. »

-« Oh ! Donc tu as tes propres cordes j’imagine ? As-tu essayé de t’attacher toi-même ? » dis-je, amusé.

-« J’ai quelques cordes mais je n’ai pas essayé. J’imagine que ce n’est pas la même chose de le faire soi-même. Et puis, cela peut être dangereux. »

-« Le fait de dire ça montre que tu es au courant des risques et c’est une bonne chose. Où sont tes cordes ? »

-« Pardon ? »

-« Étant très curieux et adorant les cordes, j’aimerais bien voir quel genre de cordes tu possèdes. »

Elle était pétrifiée et je ne la quittais pas du regard. Elle finit par quitter la pièce et revint avec une petite boîte qu’elle me tendit. Cordes synthétiques noires de 10 mm. Ce n’est pas ce que j’aurai choisi mais cela reste correct. J’attrapais un morceau et lui tendit à mon tour.

-« Montre-moi comment faire. »

-« Je ne peux pas …. » répondit-elle, souriant nerveusement.

-« Bien sûr que tu peux ! Attache-moi les poignets ! »

-« Qu… qu…quoi ? Tu voudrais …. que je t’attache ? »

-« Juste mes poignets, je veux voir comment tu t’y prendrais. »

-« Mais …. »

-« Aller ! Fais-le ! » dis-je en souriant.

Elle doubla la corde et l’enroula autant de fois que possible autour de mes poignets avant de finir par un nœud simple.

-« Ce n’est pas si mal ! Sais-tu pourquoi il est préférable de double la corde ? »

Chloé est une personne intelligente ayant fait un baccalauréat scientifique. Je n’eus donc aucun mal à lui expliquer rapidement deux principes de bases : la tension et la friction. Ces notions ne sont pas nécessairement évidentes à comprendre pour des personnes n’ayant aucune notion de physiques. Mes explications semblèrent l’aider à se décontracter, elle semblait ravie d’en apprendre plus.

-« C’est de la physique basique ! Je m’en veux de ne pas y avoir pensé ! » dit-elle.

-« Ce n’est pas ce qui vient en premier à l’esprit lorsque l’on envisage d’introduire des cordes dans leur vie privée. »

Voyons si elle est prête à essayer.

-« Souhaiterais-tu que je te montre ? »

-« Mais …. Je ne comprends pas …. Tu as une petite amie, non ? »

-« Élodie est ma petite amie en effet. Mais nous avons d’autres partenaires. »

-« Donc …. vous êtes un couple libertin ? »

-« Pas vraiment, cela signifie qu’elle me laisse pratiquer et m’amuser avec d’autres personnes et inversement. Mais je comprendrai totalement si tu ne souhaites pas, je ne me permettrai pas de …. »

-« Je suis grosse. » murmura-t-elle, évitant de croiser mon regard.

J’aurai dû y penser. Elle pense que son corps pose un problème. Probablement à cause de ces fichus critères de beautés omniprésents dans notre société. J’allais m’assoir à côté d’elle.

-« De toute évidence, je ne suis pas mince et athlétique comme ta petite amie. À vrai dire, je ne serais pas surprise si j’étais plus lourde que toi. »

-« Chloé, regarde-moi. Même si tu l’étais, qu’est-ce que cela changerait ? Ne laisse pas le jugement des autres te priver de quelque chose que tu désires. Tu imagines si nous étions tous les mêmes ? À quel point cela serait ennuyeux ? »

Je hais ce silence gênant. Mais à quoi pensais-je ? C’est beaucoup trop, beaucoup trop vite.

-« J’en ai envie, mais je ne suis pas sûr de pouvoir …. Et si les cordes ne rendaient pas bien sur mon corps ? »

-« Et si elles rendaient bien ? Écoute, tu ne le sauras jamais tant que tu n’auras pas essayé. Je ne dis pas que tu dois avec moi, je te conseille juste de ne pas laisser quiconque décider à ta place de ce que tu peux ou ne pas faire. »

Pourquoi donc ai-je ouvert ma gueule ? De toute évidence, il faut que je la laisse toute seule. Si j’étais à sa place, je serais confus notamment au sujet d’un couple qui prétends se permet d’avoir plusieurs partenaires. Je décidais de la remercier pour le thé et de partir.

-« C’est d’accord, fais-le. » lança-t-elle, me regardant droit dans les yeux.

Je ne réagis pas. Mon esprit me jouait-il un tour ? Avais-je réellement entendu ce que je pensais avoir entendu ? Elle se leva timidement et me tendit une corde.

-« Attache-moi. »

Je souris.

-« Tourne-toi, main dans le dos. »

Je commençais à lui attacher les poignets. Souhaitant que cela soit aussi confortable que possible, j’attachais ces derniers légèrement écartés l’un de l’autre. Je ne la connais pas et encore plus important, je ne connais pas son corps. Ainsi attachée, cela réduirait la tension sur ses épaules, ne les poussant pas trop en arrière. Je plaçais le nœud hors d’atteinte.

-« Confortable ? » demandais-je.

Elle hocha la tête.

-« Contre le mur et fais-moi face. »

Je la suivis, me plaçant à seulement quelques centimètres d’elle.

-« Essaie de te libérer. »

Sans cesser de me regarder, elle tenta de se libérer pendant quelques minutes avant d’abandonner.

-« Je n’y arrive pas. Vas-tu rajouter des cordes ? »

-« Pas aujourd’hui, non. Cependant, je vais te montrer quelque chose. Selon toi, qui, de nous deux, a le pouvoir ? »

-« Toi. »

-« Faux. C’est toi. Je suis peut-être le dominant, mais en tant que soumise, tu es celle qui fixe les limites. Tu me donnes une marge de manœuvre et je fais de mon mieux pour te satisfaire. Tu peux presque me voir comme un outil. Un outil qui est là pour te guider et pour te donner ce que tu désires. »

Je commençais à lui caresser tendrement son visage.

-« Que dois-je faire de mes mains ? Dis-moi. Veux-tu que j’arrête ? »

-« Non …. » murmura-t-elle.

-« Cette chemise te va à ravir. »

-« Tu devrais l’ouvrir …. »

-« Dis-le. »

-« Ouvre-là. »

Je déboutonnais lentement cette dernière, révélant ses énormes seins dans un soutien-gorge bleu clair ainsi que son magnifique ventre.

-« Tu ne les aimes pas ? » demanda-t-elle.

-« Oh que si je les aime ! »

-« Dans ce cas, pourquoi ne les touches-tu pas ? »

-« Tu ne m’as pas dit de le faire. »

-« Touche-les. Sors-les du soutien-gorge et touche-les. »

Gros et naturels. Tellement beaux. Tout comme elle. Sa respiration s’accéléra et devint plus forte. Je supposais qu’en plus de la situation dans laquelle elle se trouvait, ses seins devaient être très sensibles.

-« Embrasse-moi. » dit-elle soudainement.

-« Je n’utiliserai pas ma bouche aujourd’hui. Seulement mes mains. »

-« Défais ma ceinture et pose ta main sur mon sexe. »

Sans enlever son pantalon, je m’exécutais.

-« Fais-le. »

-« Faire quoi ? »

-« Tu sais ce que je veux. » rétorqua-t-elle, impatiente.

-« Dis-le. »

-« Touche-moi. S’il te plaît. »

-« Viens, asseyons-nous sur le canapé. Écarte les jambes. Voilà, repose-toi sur moi. »

Je commençais à explorer son sexe déjà mouillé, caressant ses grosses lèvres, palpant sa poitrine de mon autre main. Tellement belle. Tellement soumise. Haletante, attendant que je lui donne satisfaction. Je pris mon temps, la regardant se tortiller en gémissant, avant de cibler son clitoris avec mes doigts. Sans appuyer fort, mais à vitesse croissante. Jusqu’à ce qu’elle jouisse.



Après l’avoir laissé redescendre, je l’aidais à se relever, remis sa ceinture et reboutonnai sa chemise avant de la détacher. Je massais ses poignets. Ces légères marques de cordes disparaîtraient probablement le lendemain. Nous ne parlions pas. Elle était un peu gênée, mais arborait un beau sourire.

-« Voici mon numéro. » lui dis-je, sur le palier.

-« Merci ! »

-« As-tu quelque chose de prévu vendredi soir ? »

-« Je ne sais pas. Je ne suis pas sûre …. »

-« Si jamais tu souhaites en découvrir plus, fais-moi le savoir. Bonne soirée Chloé et merci encore pour le thé ! »

Quelques minutes plus tard, sortant tout juste de l’immeuble, je reçus un message d’un numéro inconnu :

« J’ai regardé mon emploi du temps très chargé et il se trouve que je suis disponible vendredi soir. Dans l’impatience d’apprendre à vos côtés Monsieur.
Chloé »

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