Mister Hyde 39
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Cest Nathalie qui maccueillit. Sans perdre de temps en salamalecs, elle mexpliqua en quelques mots la situation. Je tombais des nues et, après mêtre ramassé de façon brouillonne, je mapprêtais à repartir. Nathalie me retint.
Je sais que cest beaucoup vous demander mais nous manquons cruellement de main duvre valide. Lintendance ne suit pas et nous avons un et un bébé qui, du coup, se trouvent délaissés. Nous avons grand besoin dune nounou.
Je me retrouvais donc propulsé au grade enviable de baby-sitter. Je connaissais déjà Franck et javoue que le petit bonhomme métait sympathique. Cependant, dire que jétais enthousiaste à lidée de passer ma journée en sa seule compagnie serait un peu exagéré mais jacceptais néanmoins de bonne grâce. Lorsque je découvris Gé, ce samedi prit une tournure toute différente. Comme il se doit, Franck me présenta sa sur avec une tendresse et un sérieux émouvants et, investi de son rôle de grand frère, me donna des conseils sur la façon dont je devais la tenir, lui faire faire son rot et toutes ces petites choses de la vie dun bébé que seuls ceux qui les ont longuement observés peuvent savoir. Cela instaura entre Franck et moi une complicité à laquelle jétais loin dêtre préparé. Quant à Gé, elle fit ma conquête en gazouillant entre mes bras.
Assez peu au fait de la meilleure manière de soccuper dun nourrisson, je fis prendre à la petite un bain à chaque changement de couche : tâche à laquelle je mattelais au moindre soupçon de pipi. Franck trouvait cela très drôle et la petite ne semblait pas bouder son plaisir. Jusais donc, en cette matinée, un nombre considérable de couches.
Vers quinze heures, ma situation séclaircit. Gé dormait du sommeil du juste et Franck accusait un coup de fatigue. Vraisemblablement, le petit avait, avant daller siester, besoin dêtre réconforté en voyant sa mère. Déjà, au cours de la matinée, il avait plusieurs fois laissé percer son inquiétude sur labsence de ses parents.
Vous partez ? Laissez-moi au moins quelques secondes, le temps de vous remercier. Même mis au pied du mur comme vous lavez été, je connais bien peu dhommes qui auraient accepté daussi bonne grâce le rôle que je vous ai fait jouer aujourdhui. Il était prévu que vous passeriez le week-end avec Frédérique et vous avez passé la matinée à vous occuper de son fils. Cest très généreux de votre part. Merci.
Le discours me toucha et jouvrais la bouche pour répondre quand, dun signe, Nathalie minforma quelle navait pas fini.
La vie est un peu compliquée en ce moment, ici. Hier, Frédérique a rompu son lien avec le Maître. Elle la fait pour des raisons qui, sur le moment, lui semblaient bonnes mais je crois quelle a pris conscience que cétait une erreur. Et elle ne sait pas comment la réparer. Dautant que le Maître est malade. Il va lui falloir du temps pour se remettre
Elle émit un petit soupir et corrigea sa phrase.
Il va leur falloir du temps pour se remettre. Quand elle sera prête, nous vous le ferons savoir. Et si le Maître ne vous en tient pas informé, moi, je le ferais. Vous êtes quelquun de bien. Frédéric ne sest pas trompé en vous choisissant.
Bon retour et, bon dimanche. Je vous dis à bientôt.
Elle sapprocha et déposa un baiser sur ma joue. Malgré le mauvais départ quavait pris notre relation, je venais de gagner une nouvelle alliée au sein de la fabrique.
***
Dès que ma voiture eut passé le portail, Nathalie se dirigea dun pas tranquille chez Fanny. AL nayant pas daigné la prévenir de son retard, qui commençait à ressembler à une absence, elle se considérait comme libre dagir à sa guise. Au début de la matinée, elle sétait vêtue en respectant toutes les directives de Monsieur mais le temps passant sans que rien ne laisse présager son arrivée, elle se lassa dattendre et se changea pour enfiler une tenue moins charmeuse. Hormis ma petite personne, elle ne croisa âme qui vive et trouva porte close chez Fanny. Elle ne perdit pas de temps à la chercher et retourna à son bureau compulser ses notes afin dy découvrir un élément qui lui aurait échappé et lui permettrait de trouver, enfin, la tanière du loup quelle avait pris en chasse.
***
Frédéric dormait dun sommeil agité. À son chevet, Lucille épongeait sa sueur tout en le maudissant davoir eu et exécuté cette idée stupide qui consistait à se faire punir par Fanny dune faute quau demeurant il navait pas commise. La jeune femme avait passé la nuit à le veiller et, en ce milieu daprès-midi, ses paupières papillonnaient mais un sursaut plus vif du patient qui préfigurait son réveil la ramena à la réalité. Elle caressa la joue de son amant dans un geste dapaisement et laissa doucement couler une larme sur sa joue.
***
Le silence occupait tout lespace dans le salon où Frédérique et Julie étaient revenues après avoir couché Franck. Aucune des deux navait vraiment envie de le briser : la moindre parole elles le savaient transformerait la pièce en champ de bataille. Or, aucune des deux nétait prête à engager le combat. Elles restaient donc assises face à face, à sépier en attendant que lautre fasse voler en éclat la fragile « Pax Romana » qui sétaient instaurée.
Tu aurais tout de même pu te montrer plus aimable tout à lheure finit par prononcer Julie que la colère aiguillonnait. Après tout, ce type sest montré plutôt gentil
Jaurais pu !
Deux petits mots que Frédérique asséna dune voix blanche, absente, destinée à mettre fin à la conversation.
Tu fais nimporte quoi en ce moment
Tu vas me dire que ce ne sont pas mes oignons et cest vrai, ce ne sont pas mes oignons. Mais tu déconnes quand même à plein tube et cest Franck qui est le premier à en souffrir : tu as vu la tête quil a fait quand il a compris que tu allais bien et que malgré tout tu lavais laissé livré à lui-même ? Non ! tu as ri de voir ce type empêtré dans des problèmes de baby-sitting mais tu nas pas eu le moindre regard pour ton fils. On se croirait revenue aux plus beaux jours de la disparition de Frédéric. Tu vas redevenir la chiffe-molle que jai soutenue à bout de bras ? Si cest là ton intention, ne compte pas sur moi pour assurer le quotidien. Je démissionne.
Lattaque était directe, rude. Elle aurait pu être les prémices dune bataille sans pitié. Mais Frédérique, le ton las, désamorça la guérilla que Julie sapprêtait à mener.
Tu as raison. Je ne suis pas à la hauteur. Pour rien. Pour personne.
Frédérique fit mine de se lever. Elle voulait fuir. Julie len empêcha.
Reste là ma cocotte ! Pas question que tu te tires dans ta chambre pour y ressasser tes conneries des derniers jours. Tu as du pain sur la planche. En premier, il y a Franck. À son réveil, tu vas toccuper de lui. Ne compte pas sur moi pour te remplacer. Ensuite, il y a Lucile. Elle doit être épuisée et tu la remplaceras, ce soir, auprès de Frédéric. Pour linstant, tu vas aller prendre une bonne douche et thabiller correctement. Allez ! ajouta-t-elle en claquant des mains.
Dun pas traînant, Frédérique prit la direction de la salle de bains.
***
Fanny avait changé le pansement de Frédéric et, sans un mot, elle avait pris la main de Lucile pour la tirer de son fauteuil. Délicatement, elle avait dénudé la jeune femme puis lavait fait sallonger sur le lit afin quelle enlaçât tendrement le blessé. Lucile avait parfaitement saisi ce que lui signifiait Fanny en agissant ainsi. Elle se laissa donc faire et sendormit dun trait en serrant dans ses bras lhomme quelle aimait.
Satisfaite, Fanny sinstalla dans le fauteuil et veilla les tourtereaux blessés.
***
Les paupières lourdes, Nathalie tentait encore de travailler. Elle venait de relire les rapports financiers concernant lhomme à la cravate blanche et en avait tiré quelques éléments quelle narrivait pas à lier. Cependant, la tension de ces derniers jours lenquête et surtout larrivée dans sa vie de ce nouveau Maître était en train de retomber et la fatigue se faisait sentir. « Le repos est une arme » se répéta-t-elle en citant la phrase que serinait à lenvi son ex-supérieur : « Il faut que je dorme ». Elle neut pas le courage de regagner sa chambre et se cala plus confortablement dans son fauteuil.
***
La cloche de léglise égrainait ses tintements pour appeler le peuple à la grand-messe du vingt heures lorsque AL coupa le contact de son automobile. Le matin même, il avait hésité à informer Nathalie de son empêchement à se rendre à la fabrique mais après réflexion, il nen avait rien fait : ses affaires de familles ne concernaient que lui. Il trouva la fabrique étrangement silencieuse, à contrario des quelques fois où il était venu et où il lavait trouvée bruissante de vie. Sans attendre et quelque peu inquiet il se rendit chez Nathalie. Derrière la porte, il ne trouva que le silence, tout comme dans lentrée le salon et la chambre. Un bref coup dil dans la cuisine allait lui confirmer la solitude de lappartement lorsquun son légèrement sifflant lattira vers le bureau. Délicatement, il entrouvrit la porte pour y découvrir sa jolie rousse affalée dans son fauteuil. Quelques secondes, il hésita à la transporter dans la chambre mais, de crainte de la réveiller, il nen fit rien ; préférant quelle dormît tout son soul même au prix de quelques courbatures plutôt que de la priver du repos quelle méritait. À pas de loup, il quitta lappartement.
De retour dans la cour, il croisa Fanny qui, tout naturellement linvita à venir attendre le réveil de la renarde en sa compagnie. La jolie brune nallait pas vraiment mieux mais la conscience que la fabrique nétait pas, en cet instant, le lieu le plus accueillant de la terre fut plus fort que la prostration dans laquelle elle sétait enfermée ces dernières heures.
De but en blanc, Fanny convia AL à dîner ; ce quil accepta de bonne grâce. Ils dînèrent en silence : Fanny se refusait en soumise respectueuse à parler la première et AL nayant rien à dire se contenta des compliments dusage sur la frugale cuisine de la jeune femme.
Je vais tout de même envoyer un texto à Nathalie pour linformer de votre présence. Je connais la sonnerie quelle utilise, aucune chance que cela la réveille précisa tout de même Fanny. En attendant quelle donne signe de vie, cet appartement est le vôtre, nhésitez pas à faire appel à moi si vous avez besoin de quoi que ce soit.
Sur ces mots, elle quitta le salon laissant AL Seul.
Un fauteuil lui tendant les bras, AL sy installa, saisit sur la table basse une revue qui traînait et commença à feuilleter.
***
Fanny quitta sa chambre aussi discrètement quune petite souris et frappa avant au chambranle de la porte et attendit un signe dassentiment avant davancer dans son propre salon. AL la regarda, intrigué autant par lhumilité dont faisait preuve la jeune femme que par la raison qui la faisait le déranger.
Vous êtes ici chez vous, nul besoin de frapper lui dit-il en linvitant dun geste à sapprocher.
Fanny ne fit quun pas et sans répondre à la question sous-entendue par les paroles de AL, elle lui signala avoir reçu un texto de Nathalie. AL prit aussitôt congés en sexcusant de sêtre montré si peu disert. Fanny bafouilla un remerciement en fermant la porte derrière lui.
Le temps dun éclair et, bien quil eût les clefs, AL sonna à la porte de sa soumise.
En se réveillant, Nathalie lut le message de Fanny et neut rien de plus pressé que dy répondre. En ouvrant la porte à Monsieur, elle sen voulut de sa précipitation : elle navait pas pris le temps de se changer et accueillit donc son nouveau maître dans une tenue indigne de lui. Dun simple regard, AL ne se priva pas de le lui faire remarquer.
Pardon Monsieur dit-elle en baissant les yeux, jaurai dû me préparer à vous recevoir et non me précipiter comme je lai fait. r de votre patience eut été plus approprié que doffenser votre vue par ma tenue débraillée. Permettez-moi dy remédier.
Toujours sur le pas de la porte, AL samusa un instant de cette situation qui poussait Nathalie à multiplier les impairs.
Quand vous maurez laissé entrer, nous pourrons sans doute discuter de cela plus à notre aise
Le ton se voulait sévère mais AL ne put sempêcher de laisser échapper une pointe de gaîté dans sa manière dêtre. Rouge de confusion, Nathalie sécarta. AL entra en Maître dans lappartement.
Allez vous changer et apportez-moi de quoi me réjouir les papilles quand cela sera fait.
Nathalie ne se fit pas prier et trotta, à pas de souris jusquau dressing où elle revêtit ce qui, dans sa garde-robe, ressemblait le plus à une tenue de soubrette. Puis elle fila dans la cuisine. Concernant la réjouissance des papilles, elle prit au hasard, parmi les bouteilles de vin quils avaient acheté la semaine précédente, un cabernet en provenance directe de Roumanie. Elle en versa le contenu dans un verre impressionnant quelle ne remplit quau tiers, posa verre et bouteille sur un plateau et alla se présenter de nouveau à son Maître.
Monsieur lattendait dans le fauteuil quil sétait choisi et, tandis quelle le servait, il glissa la main entre ses cuisses. Tout doucement, du pouce, il caressa la fente libre de toute culotte et sextasia :
Voilà comme jaime être reçu. Quand je vous annonce ma venue et quelle que soit lheure à laquelle jarrive, je vous veux prête à être prise. Ce nétait pas le cas ce soir, je le déplore. Posez votre plateau et apportez-moi mon sac. Jai dedans un objet qui vous fera comprendre votre erreur.
Nathalie obtempéra et AL sortit du sac un plug anal au diamètre impressionnant. Sans un mot, il le tendit à sa soubrette. Nathalie pâlit en comprenant ce quelle allait devoir faire pour contenter Monsieur. Son corps nétait pas prêt à accepter un objet de cette taille, il allait falloir le forcer mais, docilement elle se soumit au diktat de son Maître. Elle sagenouilla puis se mit à quatre pattes, en appui sur ses coudes. De sa main libre elle releva sa robe et dénuda son postérieur. « Tourne-toi ! » entendit-elle, « que je te vois faire. » Lentement elle pivota pour satisfaire à cette nouvelle exigence et, portant le plug à ses lèvres, elle lhumecta autant quelle put. En silence, elle remercia Monsieur de ne pas lui avoir interdit cette lubrification de fortune et, lorsquelle estima que lengin était suffisamment recouvert de salive, elle lapprocha dune main tremblante de son anus. La pointe arrondie de lobjet entrouvrit la porte étroite mais celle-ci refusa de sélargir. Elle tenta de forcer, de pousser mais sa position limitait le résultat de ses efforts. Elle glissa alors sa main entre ses cuisses pour donner à sa poussée un angle différent. Elle sentit louverture sagrandir. Elle poussa son avantage et peu à peu, le plug senfonça en elle. Mais la douleur survint, vive et subite. Nathalie eut un sursaut et le plug ressortit : tout était à refaire. Elle ramenait lobjet à portée de sa bouche lorsque Monsieur linterrompit.
Jai conscience que cet ustensile nest pas adapté à ton corps, je voulais juste te voir essayer. Lève-toi ! je suis heureux de tes efforts et ils me semblent être une punition suffisante pour ce soir. Je pense que tu as compris la leçon et que tu ne te précipiteras plus. Avant dagir, tu prendras désormais le temps de réfléchir à ce que jattends de toi. Approche !
Nathalie obéit. AL glissa une main sous sa jupe et enfila son pouce dans la fente toujours humide de sa soumise.
Jai soif de toi. Offre-moi ta source dit-il en senfonçant un peu plus dans son fauteuil.
Nathalie sinstalla les genoux en appui sur les bras du fauteuil et releva sa robe. La bouche de AL se colla aussitôt autour du clitoris. Ses lèvres le ventousèrent puis le pincèrent tandis que, du bout de la langue, Monsieur lagaçait. Le vêtement retomba plongeant le visage de AL dans lombre : Nathalie avait besoin de ses mains pour assurer ses appuis, les caresses dont elle était lobjet étaient trop puissantes pour quelle puisse se tenir sans laide de ses bras sur le dossier. Les mains de AL glissèrent alors sur ses fesses, comme si elles avaient attendu ce signal pour bouger. Lune pénétra les lèvres humides de la jolie rousse pendant que lautre pétrissait son anneau. Aucune des deux nalla plus loin. Malgré son désir, Monsieur les bridait. Il voulait amener Nathalie au bord de lorgasme mais surtout pas plus loin. Quelle le supplie et elle obtiendrait plus mais sans cela, elle serait la plus frustrée de toutes les femmes de la terre. Au bout de ses doigts, au bout de sa langue, il sentait le désir de la jeune femme monter et monter encore. Il sentait les crispations subites de son ventre, de son vagin, de son anus. Sans cesser de la caresser, il fit tomber dun cran la tension qui animait le corps de sa soubrette. Insensible, Nathalie ondula avec autant de fougue. Les doigts de AL quittèrent lentre-lèvres. Il les remplaça par sa langue. Lentement, elle savoura la douceur des chairs durcies par lenvie. Un murmure séleva de la gorge de Nathalie :
Pitié !
Le mot sétira dans le temps et lespace puis se répéta, comme un écho, à linfini, entrecoupé par une prière :
Prenez-moi
Pitié ! Prenez-moi
Satisfait, AL donna le coup de grâce. De deux doigts il fouilla le vagin de sa femelle. Dun autre il perfora lanneau. La supplique sestompa le temps dune respiration pour revenir en force, baignée de sanglots de désir. Doucement, AL ramena vers lui les genoux de la belle et la fit glisser jusquà sempaler sur son vit. Une nouvelle vague de plaisir envahit Nathalie lorsquelle sentit le gland de son Maître se frayer un chemin dans son corps. Elle saffala sur son homme, les lèvres vissées au creux de son épaule, le reste de son être tétanisé par la jouissance. Ils restèrent ainsi, sans bouger le temps quAL sente frémir Nathalie. Alors, dune légère tape sur la fesse, il lui enjoignit donduler. Avec lenteur, celle qui sétait voulue servante, ondoya. Puis, peu à peu, comme si le vent qui lanimait se renforçait, elle prit le trot. AL savoura cette caresse. Il laissa Nathalie rythmer leur ébat se contentant de ramener parfois son corps contre le sien pour sentir les pointes durcies des seins de sa belle. Il sabandonna ainsi durant de longues minutes ; jusquà ce quil perçoive le plaisir monter de ses reins. Il reprit alors vigoureusement les rênes. Ses mains, jusque-là promeneuses, se fixèrent. Elles étreignirent la croupe de Nathalie avec une violence évidente bien que contenue, ouvrirent la césure des fesses, aventurèrent leurs doigts vers lanus dont elles perforèrent les défenses tandis que son bassin lançait sa cavalière dans un galop furieux. Nathalie résista à lassaut. Capituler ? Elle aurait été ballottée comme un fétu de paille or elle voulait éprouver la force de chacune des allées-venues jusquà ce que la puissance du vit qui la pilonnait la transformât en poupée de chiffon.
***
Frédéric ouvrit les yeux. Au loin, une lampe recouverte dun foulard faisait office de veilleuse. En silence, il remercia lintelligence de celle qui avait eu cette idée, ainsi, il naurait pas besoin de tâtonner pour parcourir tendrement le corps de Lucie qui jouxtait le sien : sans la réveiller, il pourrait lui montrer son adoration. Il commença par contempler sa compagne. Ses cheveux reflétaient quelques rayons de lune et se teintaient des couleurs faunes du foulard donnant à la jeune femme lapparence dune panthère. Du regard, il parcourut les courbes et le délié des muscles de sa fiancée. Sa main glissa sur le même chemin, quelques millimètres au-dessus de la peau, réveillant le fin duvet qui, par touche, lhabillait. Lil sattarda sur le fessier, la main aussi. Leau monta à la bouche de Frédéric. Lenvie de lembrasser devint irrépressible. Tout doucement il se pencha. Ses lèvres effleurèrent la peau soyeuse, la survolèrent en tous sens avant de déposer un délicat baiser à la naissance de lhémistiche.
Un grognement. La panthère sébroua, se retourna.
Une émotion inattendue sempara de Frédéric : si de dos la beauté de Lucile était incontestable, de face elle devenait inénarrable. Une vague de chaleur envahit Frédéric, asséchant sa bouche, inondant son corps dune sueur visqueuse. Dans un dernier sursaut de conscience, il se détourna de sa femme pour seffondrer au plus loin delle : surtout, ne pas la réveiller.
***
Frédérique se retournait dans son lit. Son engueulade avec Julie, sa rupture avec Frédéric mais surtout le manque dattention dont elle avait fait preuve avec Franck, la tourmentaient. Elle serait bien allée dans la chambre de Franck, juste pour le prendre dans ses bras et le câliner mais elle craignit de le réveiller. Aller voir Frédéric, blessé, malade, relevait de la même façon, du domaine de linutile : elle nétait pas allée remplacer Lucile comme le lui avait enjoint Julie. Restait Julie. Elle se leva et se dirigea vers la chambre de son amie quelle trouva vide.
***
Fanny était revenue veiller sur Lucile et Frédéric : elle ne les avait quittés quen entendant la voiture de AL sarrêter dans la cour. Lintermède terminé, elle avait tout naturellement repris son poste dans la pénombre de la chambre. Elle crut rêver en voyant Frédéric se réveiller mais dès quelle le vit seffondrer, elle se précipita. La fièvre navait pas quitté son Maître, à pas de loup, elle alla mouiller un linge pour le rafraîchir. Lhomme frémit sous la froide caresse du gant humide. Cela la tranquillisa. Elle acheva de léponger et repris sa veille.
***
Julie avait quitté la Fabrique après sêtre assurée que Frédérique surveillait Franck. Dans létat où se trouvait son amie, cétait le maximum quelle pouvait exiger mais cétait toujours mieux que lapathie dans laquelle elle savait que pouvait plonger Frédérique. Les grilles à peine franchies, elle se sentit libre : depuis quelques jours, elle avait un amoureux, elle navait aucune intention de gâcher sa chance pour des histoires qui ne la concernaient plus. Elle passa la seconde bien décidée à passer la nuit dans les bras de lhomme qui lavait choisie.
***
Nathalie et AL dormirent peu cette nuit-là. Ils furent les seuls à entendre démarrer la voiture de Frédérique.
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