Sans Maillot
Elle ma dit, daccord pour aller à locéan mais sache que je nai pas de maillot. Faudra donc aller dans un coin désert si tu veux quon puisse se baigner.
Je lavais rencontrée au Super U. Elle y faisait ses courses et moi aussi.
Elle était grande et mince, conforme au souvenir que javais delle, du temps de nos jeunes années. Cest elle qui ma reconnu et est venue vers moi. Elle ma nommé de mon petit nom et je lai serrée dans mes bras, heureux de la retrouvaille.
Jétais surpris néanmoins du volume important de ses poumons qui faisaient barrière entre nous. Javais gardé mémoire de deux petits pigeonneaux agiles et vifs sous mes mains et là je me retrouvais contre deux nibars de matrone chauds et mous qui prétendaient établir contact sur toute la largeur de mon thorax.
Jétais content de la retrouver et je lai embarquée dans mon auto après quelle eût remisé ses achats dans son propre véhicule, fermé et abandonné sur le parking du supermarché.
Elle riait et jai compris quelle aussi était heureuse de la rencontre et du destin malin qui nous avait fait nous trouver.
Elle avait coupé ses cheveux longs dado et les avait fait teindre de couleur blonde. Du moins en mèches. Ses yeux noisette navaient pas changé. Son sourire était parfaitement identique à celui de ma mémoire.
Elle caquetait et moi je me sentais bercé de ce caquetage.
Sur le caillebotis, nous avons marché. Arrivés à locéan nous avons encore parcouru longue grève vers le nord, vers la Pointe de Graves.
Il ny avait plus personne sauf un grand gars et son chien qui couraient sur le sable et dans leau, comme sils dansaient lun avec lautre. On sest posés là.
Jai quitté mes sandalettes et mon short et tout.
Elle a posé sa jupette et ses espadrilles et tout.
Aussi.
On sest regardés mutuellement et on sest embrassés et on a roulé dans le sable tout heureux de sêtre retrouvés après tant de temps.
Sa bouche avait gardé très exactement le parfum de vanille du passé et sa langue avait encore aujourdhui limpudence effrontée de mon souvenir, cherchant au delà de mes dents à épouser profondément ma propre langue en touche baveuse.
Dans leau tumultueuse de locéan nous avons joué puis nous nous sommes contactés de corps dans une baïne chaude.
Ma tige bandée se frottait à son ventre et cherchait au creux de sa touffe frisée.
Mais je navais pas prétention à lenfiler. Du moins, pas encore.
Nous avons regagné la berge. Le grand gars et son chien jouaient encore, nus. Il nous a souri, complice. Et le chien a jappé, joyeusement.
La touffe sombre et bouclée contrastait avec la chevelure claire en casque raide. Elle me dit, je vois que tu me mates. Je suis moins prude que je ne létais à quinze ans. Maintenant je ne suis plus gênée de rester ainsi toute nue au soleil.
Mon mari est fan de naturisme et nous avons parcouru la France et le monde en touristes héliophiles, ici Montalivet, le Cap dAgde, Leucate, lîle du Levant mais aussi Valalta en Croatie, Banana en Grèce, Es Pregons aux Baléares. Vivre à poil était la justification, la raison dêtre de tous nos voyages.
Mais je vois que toi non plus tu ne portes pas linfâmante marque du maillot. Es-tu adepte également, afficionado, du cul nu ?
Moi je navais jamais érigé le nudisme au rang de philosophie ou dart de vivre. Juste, vu que je navais pas de vis à vis, je bouquinais à poil chez moi, sur ma terrasse, prenant douche froide au tuyau darrosage à chaque chapitre. Cétait là seulement la justification de mon corps uniformément bronzé.
Je me souvenais de la gamine quelle avait été avec son maillot une pièce bien couvrant et ses dénégations chaque fois que jintroduisais une main préhensile à son aisselle sous la bretelle histoire de tripoter son sein juvénile. Néanmoins mon souvenir est quelle aimait ça et se tortillait bien plus pour faciliter mon intrusion que pour y échapper.
On était maintenant assis dans le sable fin, encore mouillés de la baignade et moi je la regardais et elle me regardait.
Ses lèvres ouvertes dégorgeaient les ailes dun grand papillon sombre portant une tige clitoridienne dressée comme étendard. Le tout enfoui dans une pilosité abondante toute ronde de multiples boucles.
Mon outil personnel avait gardé flaccidité normale grâce au froid de leau mais je sentais bien que la douceur du sable à mes fesses et la chaleur du soleil dardé allaient incessamment sous peu déclencher une érection gênante. Dautant que la vue de son intimité accueillante me troublait.
Elle riait et a dit, le naturisme nest pas une activité sexuelle. Et il te faut réfréner tes pulsions. Je suis flattée que tu trouves intérêt à mater ainsi ma vulve mais ... o et puis merde et elle a empaumé mes roupes sablonneuses et engoulé mon gland et un bon tronçon de ma tige grandissante. Puis elle na plus rien dit.
Jai compris que son mari navait plus trop dimportance devant le bonheur de nos retrouvailles. Que le temps passé avait brutalement balayé le temps présent.
Son gosier avait avalé toute ma longueur et elle gurgitait mon gland de multiples convulsions de glotte tant et si bien que je nen pouvais plus des souvenirs dautrefois. Jétais en conte de fée et les images qui passaient en ma tête me ramenaient en adolescence.
Adolescence et tout est revenu de mes explosions trop précoces. Et jai trouvé à nouveau entre ses amygdales exutoire à mon trop plein de tendresse.
Elle na pas été surprise, presque on aurait pensé quelle le savait. Elle a tout reçu, ingurgité. Et ses yeux étaient rieurs, complices de ma faiblesse.
Elle a voulu retourner à leau chaude de la baïne comme à celle dune baignoire, dun spa. Elle était gouleyante comme un vin du sud et moi je me laissais faire.
Dans leau elle se pressait contre moi et cherchait mes hanches pour les serrer de ses cuisses.
Jamais alors elle navait accepté que je mène à ses chevilles ce maillot noir une pièce dont javais déjà déroulé le top jusquà sa taille, libérant son thorax clair et ses deux petits seins ronds aux mamelons gonflés de tendresse. Elle disait, tu es fou, on va choper le mouflet et elle membrassait à bouche que veux-tu et moi je mourais denvie de la couvrir et de laimer.
Dans leau chaude de la baïne, vingt ans après, elle sest glissée contre moi sous moi et sans chercher, a trouvé ce que nous avions tant voulu et jamais osé du temps de nos jeunes années.
Mon corps était dur et déterminé, nos têtes avaient une butte de sable pour sappuyer comme sur un polochon de lit matrimonial, ses cuisses saccrochaient à mes hanches et nos sexes sétaient rejoints, lun en lautre enchâssés.
Il ny a pas eu lutinage mais au contraire tendre communion de nos muqueuses en eau salée docéan atlantique chaude et calme.
Elle a coulé sa frimousse de blonde au creux de mon épaule et a bisé de deux lèvres chastes mon cou innocent offert sans défense à sa caresse.
Cela a suffit, suis-je donc désespérément trop précoce, pour déclencher les pulsions de mon orgasme.
Elle a suivi, recevant loffrande en décontraction profonde de ses entrailles puis serrant mon organe en convulsions multiples pour ne rien laisser perdre et tout bien extraire.
Elle ma dit, après que nous fussions apaisés puis rhabillés, elle ma dit, je retourne maintenant à mon mari et toi à ta vie.
Elle ma dit aussi, rendez-vous dans vingt ans encore et là, tu devras menculer. Cest un truc que jai encore jamais fait.
Puis elle ma bisé en remontant dans sa caisse, au Super U.
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