Impromptu De Couple (3)

Ce matin là, Agnès ressentit quelque chose d'étrange et néanmoins bien connu d'elle-même. C'était une chaleur partie en haut des cuisses qui s'était répandue dans son bas-ventre puis était remontée jusqu'à ses seins et avait fini par irradier son corps de ses orteils à la racine des cheveux. La chaleur s'était muée peu à peu en une légère douleur, parfaitement supportable mais insidieuse. Cette petite douleur lancinante, au fond pas si désagréable, ne serait pas chassée par un comprimé de paracétamol ou autre calmant médicamenteux. Le seul calmant possible, le seul remède bienfaisant, c'était une bite, bien grosse et bien dure. Agnès ressentait une puissante envie de baiser.
Pour l'assouvir, elle n'avait que l'embarras du choix. Nombreux sont les mâles de son entourage professionnel qui rêvaient de profiter de son beau corps pulpeux, de ses seins lourds et bien accrochés qu'elle dévoilait souvent par de généreux décolletés, de son fessier charnu qui vibrait sous la toile légère de ses pantalons ou de ses jupes, de sa bouche gourmande "faite pour la pipe", jugeaient-ils, non sans fondement. Ce petit format aux formes pleines et à la coiffure châtain au carré constituaient un véritable appel au sexe, et Agnès n'avait pas toujours résisté à la tentation de l'adultère.
Mais voilà, cette fois, c'est son mari qu'elle voulait rapidement entre ses cuisses larges à la pause déjeuner. Pas question de se satisfaire d'une masturbation rapide dans les toilettes, comme cela lui arrivait parfois. Encore moins l'assistance d'un gode qu'elle emportait parfois dans son sac, sous ses mouchoirs en papier. Elle voulait du chaud, du dur, du vivant, de la bite. Elle téléphona discrètement à son mari :
- Chéri, il faut qu'on se voie rapidement tout à l'heure. C'est urgent.
- Comment ça ? Il y a un problème ?
- Non, pas du tout, mais il faut que tu me rejoignes à l'heure du déjeuner.
- Tu veux qu'on déjeune ensemble ?
- Euh.

.. oui, enfin non, c'est autre chose.
- Mais quoi, bon dieu ?
- Je ne peux pas te le dire au téléphone. Alors, tu viens ?
- Bon d'accord, on se retrouve où ?
- Sur le parking de la boite, tu me prends au passage et je t'expliquerai dans la voiture.
- Eh ben dis donc, que de mystères. Allez, à toute.
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On attribue en général ces pulsions érotiques aux hommes. On oublie trop souvent que les femmes en sont atteintes aussi. Sans être une nymphomane, Agnès aimait le sexe mais seuls les esprits avertis pouvaient s'en rendre compte à quelques petits détails. La tenue n'étant pas un critère imparable, c'était plutôt sa propension à privilégier la fréquentation des hommes, à soutenir leurs commentaires grivois et à ne pas faire un scandale quand une main baladeuse s'attardait sur ses fesses, autant de signes incitant à penser qu'elle était "une femme qui baise". Mais elle prenait bien soin à éviter des relations charnelles dans le cadre de son travail, même s'il y avait deux exceptions, avec deux hommes de passage et donc moins compromettants. Mais c'était de l'histoire déjà ancienne et elle avait maintenant 40 ans, l'âge où en principe, on saute moins sur tout ce qui tente. Mais une femme de 40 ans, lorsqu'elle est pétulante comme Agnès, ressent parfois le besoin de faire "péter les hormones", d'autant plus qu'avec l'expérience, les tabous deviennent de moins en moins des freins. Si on lui avait posé la question sur ses goûts sexuels, elle aurait répondu : "j'aime tout, tout, tout, vraiment tout ce qui me donne du plaisir". Et le plaisir, elle était douée pour ça.
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Lorsqu'elle déboula dans la voiture de son mari, celui-ci l'interpella avant de démarrer :
- Alors, qu'y a-t-il de si important qui m'oblige à sauter mon repas de midi ?
- Chéri, j'ai très envie de faire l'amour avec toi.
Et de joindre le geste à la parole en l'embrassant pleine bouche tout en posant sa main sur sa braguette. Le mari, prénommé Serge, réagit aussitôt :
- Quoi ? Mais tu es folle ! Ce n'est pas le moment ! Tu ne peux pas attendre ce soir ?
- Non, je ne peux pas attendre. C'est maintenant, quelque part dans un coin tranquille. S'il te plait, dit oui.
Et de renforcer la pression sur la braguette du mari. Où un durcissement commença à se manifester, ce qui rassura Agnès.
- Tu bandes, chéri. Allez roule, on va baiser.
Et Serge démarra en direction de la campagne, un peu secoué par la situation mais ému par le désir de son épouse et au fond désireux de la satisfaire. Agnès continuait à le masturber légèrement si bien qu'une excroissance se manifestait maintenant sur le devant de son pantalon. Pendant qu'il conduisait, Agnès tira sur la fermeture éclair de la braguette, fourragea à l'intérieur et en sortit le pénis déjà bien érigé. Détachant sa ceinture de sécurité, elle se pencha vers lui et l'emboucha. Il respira un grand coup, veillant à rester concentré sur la route mais c'était de plus en plus difficile et dès qu'il trouva un chemin adjacent, il le prit et s'enfonça à travers champs jusqu'au moment où un autre chemin le conduisit à l'intérieur d'un bosquet. L'endroit était suffisamment discret. Agnès se releva, la bouche baveuse et l'oeil pétillant.
- C'est très bien ici. Tu préfères dans la voiture ou dans le petit bois ?
- Hum, la voiture, je risque de faire des taches. Il y a une couverture dans le coffre, allons dans le bois.
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Serge, le mari d'Agnès, était un peu sa copie en mâle. Trapu et bien en chair, il était doté d'une vitalité qui avait tout de suite séduit sa future épouse. Elle aimait en outre les hommes bien membrés car dotée d'un vagin large et de ce point de vue également, le pénis court et épais de Serge lui apportait des satisfactions sexuelles que certains de ses anciens amants, montés fins, n'avait qu'à moitié satisfaites. D'aucuns diront que ce n'est qu'un détail dans une vie de couple mais Agnès étant très portée sur la chose, il n'en était pas un pour elle. Tant et si bien qu'elle se réjouissait à l'avance que Serge, au moment où il étendait la couverture sur la mousse, puisse combler le vide émanant depuis un bon moment de son bas ventre en fusion. Elle fut donc à poil en un clin d'oeil, allongée sur la couverture cuisses ouvertes à 45°, et lança à son mari :
- Dépêche-toi, je suis en feu.

Sans s'attarder dans des préliminaires buccaux, que portant il affectionnait (et elle aussi), Serge, nu également, la pénétra sans coup férir, et le couple se mit à clapoter avec ardeur, elle les yeux sur la cime des arbres, lui sur la houle de ses seins lourds. Comme elle aimait exprimer verbalement son plaisir, surtout quand les oreilles indiscrètes étaient inexistantes, elle se mit à expulser une série d'onomatopées mélangées avec des mots crus qui auraient pu étonner de la part d'une personne plutôt distinguée mais qui ne surprenaient pas l'homme habitué à la mettre en transes. Il lui avait dit un jour qu'il adorait qu'elle lui parle de sa bite pendant qu'il la baisait et elle l'avait pris au mot. Stimulé dans son orgueil de mâle, il écoutait Agnès célébrer le gourdin qui s'activait dans son intimité et l'inciter fermement à conserver sa raideur. C'était toutefois difficile car elle avait une manière de planter ses ongles dans ses fesses, pendant qu'il la besognait, qui l'amènerait à l'éjaculation prématurée s'il n'observait pas quelques changements de position.

Il la prit donc en levrette, puis debout grâce à sa force musculaire en la tenant par les fesses tandis qu'elle lui encerclait la nuque de ses bras et les reins de ses jambes. C'était une position qui la faisait immanquablement brailler et ses cris se mêlèrent au chant des geais, des pies et des divers passereaux juchés dans les arbres. Le nez dans ses gros nichons, il la fit secouer pendant quelques minutes avant que la fatigue ne fit son oeuvre et il la déposa avec précaution sur la couverture.
Là, Agnès prit une initiative. Posée sur ses coudes, le cul en l'air, elle l'invita muettement à la sodomiser. Il lui répondit en lui léchant longuement l'anus tout en la masturbant et positionna son gland dans l'antre humide afin de la pénétrer dans les règles de l'art, sans hâte mais résolument. Détendue et confiante, elle l'attendait. C'est alors qu'un bruit de tracteur se fit entendre dans le chemin proche. Serge s'immobilisa, aux aguets. Puis le bruit de tracteur s'arrêta. Serge poursuivit donc son introduction et il était presque totalement engagé, suscitant déjà le plaisir de la récipiendaire, quand une voix tonitruante se fit entendre dans leur dos :
- Qu'est ce que vous foutez là, espèce de salopards pervers ! Foutez le camp de chez moi.
C'était le paysan au tracteur qui, alerté par la voiture en stationnement, était parti à la recherche des propriétaires et était tombé en plein accouplement. Paniqués, Agnès et Serge se détachèrent, se ruèrent sur leurs vêtements épars, tentèrent de parlementer mais le paysan, convaincu qu'il avait affaire à un couple adultère, voire une prostituée avec son client, ne voulut rien entendre et les fornicateurs durent battre en retraite quasi nus vers leur voiture, oubliant au passage la couverture sur la mousse. Il fallut attendre quelques kilomètres pour qu'ils se détendent et prennent finalement la chose à la rigolade.
- On a eu chaud, s'il avait eu un fusil, on prenait du plomb, rigola Serge.
- Que veux-tu, c'est le risque quand on baise en plein air.
- Dommage que je n'ai pas pu terminer, je n'ai même pas joui.
- Moi si. Tu étais en super forme, mon chéri.
- Tu ne perds rien pour attendre. Ce soir, je termine le boulot là où je l'ai laissé.
- J'espère bien. En attendant, tu veux que je te soulage ?
- Non, ça va, et puis, le travail m'attend. Ce n'était pas prévu à mon programme, ce petit intermède campagnard... Coquine, va.
Agnès éclata de rire. Déjà, elle se sentait mieux. L'impression de vide douloureux avait disparue avec la queue de Serge. Une queue magique. Elle ne pouvait décidément pas s'en passer. "Vivement ce soir", se dit-elle.
(A suivre)