Les Aventures De Françoise (1)

C'était arrivé lentement, progressivement mais de manière irréversible. Françoise était pourtant parvenue à un âge où la plupart des femmes abdiquent tout désir sexuel et se "rangent des wagons", expression qu'elle avait entendue de la part de son amie Christine, laquelle l'avait prise à son compte. Mais Françoise, tout au contraire, avait senti monter en elle depuis quelques années un appétit qui ne se démentait pas et qui l'étonnait elle-même. Autant elle avait mis du temps pour sortir de cet état d'esprit un peu coincé des jeunes filles de sa génération, autant elle était désormais tenaillée par une envie de baiser qui l'aurait fait rougir trente ans plus tôt.

Le déclic s'était produit quelques années auparavant. Françoise avait accueilli dans l'école dont elle était la directrice un jeune stagiaire qu'elle était censée former et guider dans ses premiers pas d'instituteur. Sportif, dynamique, bien bâti, brun aux yeux bleus, il lui avait tout de suite plu sans toutefois avoir la moindre ambition érotique à son égard. Il faut dire que Françoise ne cherchait pas à séduire. Mariée à Gérard, lui aussi instituteur mais dans une autre école, elle avait mené une vie de couple et familiale sans histoire. Son physique ne la portait pas à en jouer. Petite et ronde, blonde aux yeux bleus, jouant du charme d'un sourire inaltérable mais habillée d'une manière toujours très classique, les hommes ne pensaient pas au sexe en la regardant mais à la sympathie qu'elle inspirait. Au lit avec Gérard, Françoise se montrait pourtant ardente, prenait des initiatives, réclamait parfois son dû, mais ne pensait pas à aller chercher son bonheur ailleurs.

L'arrivée de Paul, le stagiaire, avait toutefois réveillé en elle une sexualité endormie qui ne demandait qu'à se réveiller. Elle se mit un jour nue devant sa glace et s'observa. Oui, bien sûr, elle n'avait plus vingt ans mais ses seins lourds aux larges aréoles tenaient encore bien la route, ses fesses charnues à la raie longue n'avaient rien de repoussant, son ventre n'était que légèrement bombé et ses jambes révélaient par leur fermeté son goût prononcé pour la marche.

"Je suis encore baisable", avait-elle conclu.
Pour la rassurer, Paul marquait de plus en plus envers elle un intérêt qui dépassait le cadre professionnel. Un jour qu'elle arborait un chemisier très échancré révélant la profondeur de son sillon mammaire, il le lorgna sans précaution et lui tourna un compliment osé auquel elle répondit par un sourire entendu. Dès lors, le stagiaire fut convaincu qu'il allait baiser la directrice et de fait, il la baisa.

L'affaire se déroula dans l'appartement de fonction de Françoise, en l'absence de Gérard, durant la pause de midi, sous prétexte de prendre un café après le déjeuner. Quelque chose de puissant l'attirait chez son stagiaire, qui dépassait la fidélité à son mari et en l'invitant, elle lui tendait une perche tout en se jurant de ne prendre aucune initiative. Les circonstances décidèrent. Pendant qu'elle préparait la cafetière, Paul arriva derrière elle, se colla à son corps, empauma ses seins en l'embrassant dans le cou et Françoise fondit illico. Tout en se faisant peloter, sa main glissa derrière son dos à la recherche des couilles et du membre du jeune homme. Rassurée par la spectaculaire érection, elle se retourna, s'accroupit, libéra l'engin et le goba avec volupté. Elle ne se souvenait pas avoir sucé une aussi belle bite durant sa jeunesse, il est vrai assez sage.

La suite fut torride. Françoise entraina le stagiaire dans la chambre d'amis (elle craignait d'être un peu inhibée par le lit conjugal) et le couple improvisé copula avec passion et énergie. L'endurance de Paul permit à Françoise de donner libre cours à tous ses fantasmes d'autant que son jeune amant les devançait souvent. Il la prit dans à peu près toutes les positions, la lécha d'abondance, y compris son anus, ce qui la bouleversa tellement qu'elle se fit sodomiser pour la première fois de sa vie, et avec allégresse. Elle connut plusieurs orgasmes et quand enfin Paul éjacula, elle ressentit un bien-être inouï en même temps qu'une grande fatigue et se dit : "je suis vraiment rouillée".

Vu l'excellence de ce rapport, il ne pouvait pas rester sans lendemain. Ils se retrouvèrent une deuxième fois dans le logement de fonction à l'heure du café et cette fois, Françoise ne put retenir un cri de jouissance. L'habitation étant proche des classes, ce cri alerta les collègues qui, au même moment, prenait aussi leur café dans la pièce réservée à cet effet. Ils s'en inquiétèrent, frappèrent à la porte, appelèrent Françoise qui apparut légèrement ébouriffée et rhabillée en hâte :
- Non non, c'est rien, je me suis brûlée en faisant le café, expliqua-t-elle.
L'attitude suspicieuse des collègues, avertis de la présence du stagiaire au domicile de la directrice, déclencha chez celle-ci un signal d'alarme. Elle se précipita dans la chambre d'amis où son jeune amant l'attendait en tenue d'Adam pour le deuxième round :
- Rhabille-toi vite et fiche le camp, y a le feu, lui lança-t-elle.
Les relations érotiques entre la directrice et son stagiaire en restèrent là. Françoise craignait par-dessus tout que Gérard eût vent de son infidélité, fût-elle passagère. Le jeune homme quitta d'ailleurs l'école rapidement, cependant nanti d'une note exceptionnelle qui ne portait pas ment sur ses prestations scolaires. Et pendant un certain temps, Françoise redevint l'épouse modèle qu'elle était censée être.
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Néanmoins, cet intermède érotique avait éveillé en elle des envies qu'elle croyait réservées à sa jeunesse. Elle ne regardait plus les hommes de la même manière. Chaque fois qu'elle se trouvait en relation avec un mâle, elle se demandait in petto comment il se comportait au lit, comment était sa queue, est-ce qu'il était cochon etc. Son apparence physique s'en ressentit. Certes, elle s'arrondissait, mais elle faisait en sorte que ce soit dans le sens d'une plus grande attirance. Elle se fit teindre en blond pour masquer ses cheveux blancs, changea de sous-vêtements, adoptant le soutif pigeonnant et le string, ne lésinant pas sur le décolleté et la robe courte. Tant et si bien que l'élément masculin en oubliait souvent son âge en la considérant comme "une belle ronde qui doit être bonne au lit".

Malheureusement pour Françoise, ses besoins étaient loin d'être assouvis par Gérard. D'autant que celui-ci ayant connu un petit accident cardiaque, il craignait désormais que le moindre effort ne lui soit fatal. Une émission de télévision sur la sexualité des femmes mûres la décida à "se remuer". Plusieurs femmes de son âge évoquaient sans complexe leurs aventures avec des amants plus jeunes. Elles paraissaient épanouies, rajeunies, bien dans leur peau. "Pourquoi je ne serais pas comme elles ?", se dit Françoise, qui se remémora ses ébats brûlants avec son stagiaire et le plaisir qu'elle avait pris.
L'ennui, c'est qu'elle avait pris quelques années et du poids depuis. Mais les femmes de la télé étaient à son image "et elles baisent", constata Françoise. Donc, elle devait baiser elle aussi.

Mais par où commencer ? Elle savait que son ancienne collègue Mireille, divorcée depuis quelque temps, fréquentait une boite où on dansait et où les rencontres étaient faciles. Elle prit contact avec elle pour savoir si, d'aventure, elle pourrait l'accompagner un soir prochain. Gérard lui avait répété qu'elle pouvait sortir et ne pas se confiner à leur domicile. Elle n'avait pas dit non. Et c'est ainsi qu'elle rejoignit Mireille, une brune mince et bronzée, également en fin de carrière, au seuil de la boite où elle l'attendait. Françoise avait revêtu un pantalon corsaire qui lui moulait les fesses et un top très léger révélant son soutif pigeonnant contenant à grand peine ses lourdes mamelles.
- Tu es vraiment sexy, lui dit Mireille, et même un peu plus que ça. On a vraiment l'impression que tu cherches la bite.
- Le problème n'est pas de la chercher mais de la trouver, riposta sans se démonter Françoise qui ajouta : si je n'avais pas envie et l'intention de baiser, je ne serais pas là.
- Moi non plus, répondit Mireille sur le même ton. La plupart des femmes qui sont là, sauf celles avec leur mec, viennent pour se faire sauter. Et moi la première. On est plus à un âge où on fait des manières. Mais il faut trouver le bon client, si j'ose dire. Le gars qui bande dur et longtemps. Pas si évident que ça, crois-moi.

Entrée dans la danse, les deux femmes ne furent pas longtemps à trouver un cavalier. Des hommes de sous âges vinrent les solliciter, sachant pertinemment qu'elles n'étaient pas venus là uniquement pour danser. Françoise fut heureuse de constater qu'elle ne repoussait personne, bien au contraire. Son décolleté généreux attirait les regards comme des mouches le sucre. Elle finit par jeter son dévolu sur un type affichant ostensiblement sa virilité, plus jeune qu'elle mais pas trop. Mireille avait aussi trouvé chaussure à son pied avec un mec dont elle aurait pu être la mère. Le chevalier servant de Françoise, prénommé Max, était plutôt porté sur la bouteille et arrosa généreusement le verre de Françoise, qui se laissa aller, prise par l'ambiance. Le reste de la soirée se perdit dans une sorte de brouillard euphorique.
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Toujours est-il que quelques heures plus tard, Françoise, dans une brume épaisse, ouvrit les yeux sur sa propre image que lui renvoyait un vaste miroir contigu à un lit. Elle s'y découvrit à plat ventre, les jambes écartées et complètement à poil. Elle fut tellement surprise qu'elle se demanda si c'était bien elle. Mais oui, elle reconnut ses rondeurs, ses cheveux blonds entremêlés et son regard bleu un peu vitreux. Une migraine épouvantable lui sciait la nuque. La porte de la pièce s'ouvrit sur un homme en caleçon et en débardeur qu'elle ne reconnut pas immédiatement :
- Ah, enfin, tu te réveilles, lui dit l'homme.
- Euh... qui êtes-vous ? Qu'est-ce que je fais là ? Je veux mes vêtements...
- Quoi ? Tu ne me reconnais pas ? Je suis Max, ton cavalier d'hier soir. Dis donc, tu étais drôlement échauffée. Je t'ai ramenée chez moi car tu voulais absolument baiser. Et je dois dire que je n'ai pas été déçu. J'ai déjà vu des salopes mais toi, tu es vraiment une synthèse. Au plumard, excuse-moi mais tu ne fais pas du tout ton âge. J'ai bien cru que je n'allais pas pouvoir fournir.

Françoise reçut ces propos insanes dans une espèce d'état second. Elle se retourna sur le lit chahuté, constata quelques taches indiscutablement suspectes et prit seulement conscience qu'elle avait fait l'amour avec un inconnu pendant que son mari dormait chez elle. Enfin, faire l'amour, c'était beaucoup dire, à entendre l'individu. Elle s'était fait baiser comme la grosse cochonne qu'elle était devenue, voilà. Elle rassembla ses vêtements épars autour du lit, se rassura ("oui, j'avais une capote", lui dit l'homme en exhibant le latex gorgé de sperme liquéfié), se rhabilla, prit juste le temps de boire le verre d'eau que lui tendait le dénommé Max, le remercia, le salua et rentra chez elle en tram car une ligne passait justement à proximité.

Quand elle arriva chez elle, Gérard était en train de prendre son petit-déjeuner et lui dit :
- Tu as une drôle de tronche et tu rentres tard.
- J'ai un peu trop bu et Mireille m'a hébergée chez elle pour finir la nuit. Je vais prendre une douche et prendre un cachet pour la tête.
Et elle s'éclipsa, la honte au front, consciente qu'elle avait commis un nouvel acte d'adultère. Qui plus est avec un type dont elle ne se souvenait même pas qu'il l'avait baisée et c'était ça le plus triste.
Néanmoins, après la douche, elle se sentit mieux. Mais elle se dit qu'elle avait frôlé une nouvelle fois la correctionnelle et qu'elle serait beaucoup plus prudente à l'avenir avec ses relations extra conjugales. S'il devait y en avoir. Elle se montrait bien résolue à entrer dans une période de chasteté et redevenir l'épouse modèle qu'elle avait toujours été.

(A suivre)