Collection Histoire Courte. Crevaison (1/1)

- Bravo, bravo, bravo.
Une autre, une autre, une autre.
C'était formidable Marie-Jeanne.
- Super, encore, encore, encore.
Ses musiciens reprennent leurs instruments, il va revenir.
- Non, c’est pour les ranger, tu sais des instruments de musique de professionnel ça coûte énormément.
Il a déjà fait deux rappels, depuis que nous venons le voir, il n’en a jamais fait plus.
- Tu te souviens, Bercy 98, Lyon 2011 et 2017 à la halle Tony Garnier, n’oublions pas les nuits Bressanes à Louhans l’an passé.
- Dans sa tournée d’adieux, tu as vu à la fin il est difficilement sorti de scène, on voyait les marches pour aller vers sa loge, ils étaient deux à le soutenir.
- Je pense que ce début de printemps, ce sera la dernière fois que nous le verrons en chair et en os.
C’est sa tournée d’adieux.
Tu te rends compte, 20 ans que nous le suivons dès que nous le pouvons.
À Bercy en 1998, nous avions 20 ans et je venais de me marier.
Tu te souviens c’est Christian mon mari qui nous avait amenés avec sa vieille 4L, nous avons cru ne jamais arriver à l’heure.
- Je m’en souviens, nous avons rejoint nos places, les premières notes débutaient.
- J’ai vu, t’as fait des photos tu me les enverras, nous n’avions pas de portable en ce temps-là.
Je savais que les gens allumaient des briquets, mes doigts ont même été brûlés.
- As oui, ça me revient, on perd la mémoire en vieillissant.
- Parle pour toi, 40 ans je suis en pleine forme, regarde mon petit cul dans ma mini moulante.
- Arrête de me rappeler que je fais du 52.
- Tu plais toujours à Charles que tu as épousé un an après.
- C’est drôle, les souvenirs me reviennent.
Christian nous attendait à sa voiture pendant tout le concert, lui c’est Johnny, il l’a déjà vu 5 fois en concert même au stade de France.
- Pour rigoler, nous l’avons chiné lui disant qu’il était allé dans le bois de Vincennes se faire sucer.


- Il ne riait pas du tout, il n’a jamais eu d’humour.
- Autre chose que je ne t’ai jamais dit Véronique, quand nous sommes rentrées, vous vous êtes arrêté sur l’air d’autoroute d’Auxerre !
- Comme à l’aller.
- Oui, mais là, vous avez cru que je dormais et vous avez tiré un coup dans la voiture.
Tu l’as sucé et tu as soulevé ta jupe pour t’empaler sur sa bite.
- J’ai juste écarté ma petite culotte en dentelle.
Je m’en souviens, j’ai pris un pied d’enfer car nous faisions ça avec toi derrière.
Quand je l’avais en moi, je te voyais dans les phares qui passaient sur l’autoroute.
Tu jouais bien celle qui dormait, je ne t’ai jamais vu les yeux ouverts.
Heureusement ça m’aurait coupé toutes mes envies.
- Quand nous sommes rentrés dans la nuit, j’ai sauté sur Charles malgré la fin du parcours, je dégoulinais.
- Michel, Michel, Michel.
- Viens, on y va, tu sais que j’ai du mal à conduire de nuit et nos hommes n’ont pas voulu nous conduire.
- Charles avec ses vétérans regarde la coupe d’Europe.
- Et Christian avait une réunion de notre club et eux aussi dînaient et regardaient le match.

Nous quittons le Zénith de Dijon en ayant gros sur la patate, mais c’est la vie.
Je dépose Marie-Jeanne devant chez elle et je reprends ma route.
À la sortie de son village, deux routes possibles.
Une bien plus longue, 30 kilomètres, mais droite et bien fréquentée.
L’autre toute droite, 15 kilomètres mais il me faut passer par la forêt des Charmilles.
Je l’ai déjà pris de jour, la traverser c'était déjà stressant.
De nuit, c’est une folie.
Pourtant je suis fatiguée et je le fais, pas de clignotant, tout droit.
Je serrais les fesses sur les cinq kilomètres de la forêt.

Clignotant à droite, j’y suis, la voûte des arbres est immense et fait comme un tunnel noir.
Je ralenti, j’ai toujours tendance à appuyer sur le champignon.

Je crains les sangliers qui quelquefois déboulent des allées et viennent éclater nos voitures.
C’est arrivé à des amis, ça a été la peur de leur vie.
Environ trois kilomètres dans le bois sensiblement la moitié de la forêt.

« Bluc, bluc. »
« Claque, claque. »

Comment écrire ce que je ressens, ma direction devient dure ?
C’est la cata, une entrée d’allée me permet de me garer.
Peureusement je descends, tous les films d’horreur que Christian adore regarder me reviennent en mémoire.
À quand le grand couteau qui va me trancher la gorge.

Je prends mon portable pour faire le tour, j’ai crevé de l’avant gauche.
Il faut que j’appelle Christian qu’il vienne me dépanner.
Quand c’est la poisse, c’est la poisse.
Plus de réseau, mais pour clore mes problèmes la batterie s'est déchargée à faire des photos et pour que ce soit total, j’ai laissé mon cordon de charge à la maison.
Je hurle dans cette forêt car nous avons de nombreux cordons dans un tiroir, je me flagellerais car je me suis souvent dit d’en mettre un dans la boîte à gants.
Heureusement que j’ai mes phares, quand j’entends une voiture arriver.
Vroom, elle passe tout droit.
Ma voiture est un peu en retrait de la route et les phares tourner vers la forêt.
Un quart d’heure, le bruit d’une autre voiture et des lumières entre les arbres.
Mini blanche, chemisier blanc, je me place au bord de la route et je lève les bras.
Vroom, hieeee, là encore dur de transmettre le passage puis un freinage d’urgence.
La voiture rouge recule et un homme ouvre la fenêtre du passager.

- J’ai failli ne pas m’arrêter quand j’ai vu votre chemisier blanc.
Vous êtes en panne !
- Non j’ai crevé, j’ignore comment on change une roue.
- Je n’aurais pas l’indélicatesse de faire une remarque sur les femmes et les voitures.
Attendez, je me gare pour éviter de me faire emboutir.

- Ouvrez votre coffre.
- Ça je sais, je l’ai ouvert un jour pour y mettre mon sac à main.
- Bien joué, vous vous fichez de moi, je l’ai bien mérité.

J’ouvre mon coffre, il sort la roue et les outils et en deux trois mouvements, il remet ma voiture en état de marche.

- Que pensez-vous de la vitesse que j'ai mise pour changer votre roue ?
Ça mérite bien une petite compensation !
- Vous êtes fou, je suis mariée.
- Aucune crainte, les femmes je ne les viole pas, mais si vous êtes sympa nous pouvons nous entendre et nous donner du plaisir.
Tu sais je suis loin de mes bases depuis bien longtemps et la peau d’une femme me manque.
Je me nomme Adrien, pour vous servir belle dame.

Il s’est rapproché de moi, je me trouve appuyer sur la portière fermée.
Impossible de m’échapper et ou aller ?
Avec mes chaussures à petits talons, je n’irais pas bien loin.
Il me susurre des mots que j’ai peine à entendre, sa bouche est presque en contact de la mienne sans pour autant la toucher.
Son haleine est fraîche, il doit manger des bonbons à la menthe.
Que faire, je me vois mal tromper Christian mais dans la situation où je me trouve, je ne vois aucune issue ?
Sauf de ruser.

- Je veux bien que vous me caressiez les seins, c’est déjà pas mal pour une compensation.
- Que tu me caresses les seins et non vous.
Tu sens notre intimité, nous sommes presque déjà amant.
- Vous, tu peux me les caresser, je ne dirais rien, je vous le jure.
- Ne jure pas ce que tu n’es pas capable de tenir, voyons ces seins, valent-ils la peine que j’ai fait ce gros travail ?

Il défait le premier bouton de mon chemisier puis deux.
Grâce aux phares, je vois ses yeux qui me fouillent me faisant mouiller.
Bleu profond, bleu d’un homme ayant envie d’une femme, sûrement pas les yeux d’un sadique.
Je suis sûr que si je me mettais à pleurer, il me rendrait ma liberté et je pourrais rentrer à la maison retrouver Christian.

Sa main se glisse entre peau et soutien-gorge.
Un instant ce contact me fait frémir.
Pas de peur.
Si sa bouche se jette sur la mienne, je serai capable de lui bouffer la langue.

- Tu caches bien ton jeu, j’ai cru que tu n’avais pas de sein mais ils sont magnifiques.
Donne-moi ta main, tu vas sentir l’effet que tu me fais.

Je sais où il veut me la mettre inutile, c’est moi qui att sa verge à travers son pantalon.

- Tu es direct, tu vois qu’une bonne queue te ferait plaisir.
Défait ma ceinture et baisse mon pantalon, je suis sûr que cette jolie bouche a envie de me sucer.

Parle-moi de Christian, c’est vrai tu ignores son nom et je te balance une paire de baffes te plantant là.
Mais tu me regardes très profondément et c’est moi qui m’agenouille tout en sortant ce morceau de chair dont j’ai un impératif besoin de sentir le goût.
Ta bouche sent la menthe, ta verge sent l’urine.
Trois coups de langue, le goût disparaît me permettant de le sucer sur toute sa longueur.
Le goût d’urine, c’est normal quand il a emprunté cette route il ne pensait pas avoir à dépanner ma voiture et dans sa cage, l'oiseau manquait d’espace comme je lui en donne maintenant bien que je le fasse entrer au fond de ma gorge.

- Tu vois tu sais sucer et il semble que tu aimes ça.
Oui bien sur le gland, ta langue est divine, dommage que tu ne veuilles pas baiser.
Ne te tracasse pas je vais me contenter de t’avoir plotté et que tu me suces.
Belle récompense pour le dépannage.

Quand on lâche les chevaux, on lâche les chevaux.
Je quitte sa verge un peu avec regret mais mon corps s'est enflammé.
Je me relève retrouvant l'odeur mentholée de sa bouche bien que sa verge soit bien propre maintenant.

- Prends-moi, fais-moi jouir fini le travail que tu as commencé.
- Retourne-toi, met tes mains sur le capot.

Je suis trempée, jamais je n’ai autant coulé de désir.
Je sens sa main sur mon entrejambe et j’entends le bruit de ma culotte qui se déchire livrant mon intimité à toutes les turpitudes auxquelles il aspire.
Aspirer c'était quand je lui faisais une fellation.
Pénétration d’un seul trait tellement je suis dégoulinante.
Pénétration et cheveux tirés vers l’arrière pour mieux aller au fond de moi.
Tête en arrière, sexe planté au fond de mon vagin, je brame comme le cerf brame quand il veut attirer les femelles.
Dans cette forêt je suis les femelles, je suis la femelle.
J’ai eu du mal à transcrire en mots le bruit des voitures passant, des phares se font voir venant de mon village.
Ouf elle passe semblant ne pas nous voir.
J’ai du mal à transcrire mon râle lorsqu’un orgasme dévastateur monte vers mon cerveau.
La nuit est déchirée par mes cris de plaisir avant que mon vagin soit rempli d’un bon sperme chaud.

- Tu vois, dès que je t’ai vu dans ta détresse, j’ai senti que le sexe te manquait.

Je le vois rentrer sa queue à mon grand désespoir, mais il a raison, les amusements surtout sexuels ça va un temps.

- Je vais reprendre ma route te suivant jusqu’à ton village avec dans ma rétine la belle salope que tu es.
Ton mari a de la chance de t’avoir épousée.
Je suis à deux doigts de rire nerveusement.
S’il avait parlé de mon mari comme je l’ai dit tout à l’heure comme il vient de le faire maintenant, il aurait eu ma main dans sa figure et à cette heure, je serais lovée dans les bras de Christian.
Sans un regard il me quitte et monte en voiture.

- Je te suis, je te laisserais dès l’entrée de ton village, merci.

Il le fait, au panneau la route est assez large.
Il me double donnant un coup de klaxon risquant de réveiller une partie du village.
Un signe de la main, dernier coup d’accélérateur.
Dans mes phares j’ai le temps de voir sa plaque 74.
74 Haute-Savoie.
Haute-Savoie, là ou habite ma fille avec mon gendre et mes deux petits s.
Nous y allons souvent avec Christian.
Qui sait, un jour je le croiserais et nous aurons envie de remettre le couvert.
En attendant, j’entre sans faire de bruit.
Les ronflements de Christian me font voir qu’ici alors que je me débattais avec ma roue dans la forêt, pas la moindre inquiétude sur ce qu’il pourrait m’arriver.
C’est un peu le vague à l’âme, je sens que je reviens à la vraie vie de femme mariée et fidèle.

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