Amour En Musique 4

79, rue de Saragosse

La maison était plongée dans une quasi obscurité. Seules quelques bougies trônaient sur une table où des pétales de roses semblaient avoir été dispersées avec soin et amour. Elle alluma les bougies. Je humai une odeur d’encens. Une musique lancinante et sensuelle émergea de la chaîne hi-fi.

De l’encens? Des bougies? Une table avec des pétales de roses? De la musique sensuelle? Que pouvait donc bien mijoter ma belle "petite" rousse...?
Quand nous entrâmes dans la maison, je n’entendis aucun bruit. A l’exception de quelques bougies que Laura avait allumé dans ce qui semblaient être la cuisine et le salon de la maison, l’endroit paraissait… sans vie, silencieux. Je ne comprenais pas. Laura ne m’avait-elle pas dit que son amie serait là, avec son copain? Ne m’avait-elle pas dit qu’on s’amuserait bien en compagnie de Sarah? Avais-je alors mal compris?

Laura a donc allumé une poignée de bougies, et plus je foulais les pieds dans cette maison, plus j’avais l’impression d’être là où je ne devais pas l’être. Un peu comme en territoire inconnu, hostile et ennemi, en quelque sorte. Tout d’un coup, je ne savais pas ce que je faisais ici. A l’aide des bougies, j’essayais de me repérer à l’intérieur de cette maison. Sarah et son ami semblaient vivre un amour très fort d’après ce que je pouvais voir à travers les cadres photo qui étaient omniprésents dans cette partie de la maison dans laquelle nous étions à ce moment-là: Sarah et Romain qui s’embrassent… Romain qui enlace Sarah, par-derrière, en passant les bras autour de sa taille… Sarah qui lèche le lobe de l’oreille de son fiancé, etc. Je ne voyais, à priori, aucun cliché explicite mais ça semblait être le bonheur absolu, l’amour fou entre ces deux-là. Et moi… je me trouvais en plein cœur de leur nid d’amour, comme un parfait inconnu, tel la cinquième roue du carrosse et je me demandais ce que j’y faisais à ce moment précis.

Le couple semblait s’être absenté… alors que la jeune femme rousse m’avait dit qu’ils seraient là et que sa "proposition", ce n’était pas ce à quoi je pensais. Pourtant, j’étais seul avec elle. De quoi me poser quelques questions, quand même!

L’encens fumait et dispersait dans l’air une senteur sauvage, comme de fruits rouges. Une senteur sauvage, mais délicate et agréable. Et quand vous y combinez les bougies qui dansaient au contact de l’air, dans des verres comme ceux dans lesquels on sert le whisky. Impossible non plus d’ignorer toutes ces pétales de roses rouges sur la table. For You, de Rita Ora et de Liam Payne, extrait de la B.O. du dernier volet de la trilogie Cinquante nuances, avait été le premier morceau qui était sorti des baffles de la chaîne hi-fi, quand nous étions entrés. A présent, c’était au tour du Can’t Stop Loving You de Phil Collins. Hmmm… des chansons teintées d’amour, de sensualité, et de sexe? Que pouvait bien mijoter ma "petite" rousse? Hmmm… je crois que je commençais alors à comprendre… C’est alors que j’adressai un regard à Laura. Un regard perplexe. Un regard où je lui exprimai mon incertitude, mon manque d’assurance, mais aussi, en un sens, ma peur. Peut-être que le moment fatidique, MON moment fatidique n’allait pas tarder à se passer. J’aurais pu être davantage à l’aise parce qu’elle m’avait masturbé et sucé auparavant. Ça avait été à sens unique. Tandis que là… Ce serait à moi de m’occuper d’elle, et toute entière! L’atmosphère devint peu à peu inconfortable pour moi: mon esprit était envahi de questions, ma respiration était plus courte, mes mains devinrent moites, et pour couronner le tout… je bandais de nouveau, fort. J’étais tout dur, enfermé dans mon boxer.

Je sentis alors une main sur mon épaule. Des lèvres qui se posaient tout doucement dans mon cou. Laura me regardait et me faisait face, les yeux brillants, pétillants d’amour… et de désir ?

– Benoit, tu as compris. Je l’ai senti, tu sais, quand je te voyais marcher tout autour de toi.
Tu semblais te poser beaucoup de questions. Je me trompe? Tu semblais te demander ce que tu pouvais bien faire ici. Alors oui, nous sommes bien chez mon amie Sarah et son ami. Mais non, ils ne sont pas là. Je t’ai menti, je l’avoue. Sarah et Romain ont décidé de s’accorder un week-end en amoureux, hors de Montpellier. C’est juste que… que…

– Mais… Mais… Pour… pourquoi? Pourquoi tu ne m’as pas dit la vérité dès le début, Laura?

– Pourquoi? Pourquoi?? Dois-je te rappeler à quel point je t’ai pris au dépourvu dans votre loge? Quand j’ai commencé à te parler? Quand je t’ai demandé de venir avec moi ici? Quand je t’ai embrassé? Quand je t’ai pris sur le fait alors que tu croyais me mater en secret et que tu bandais comme un jeune étalon qui ne sait pas quoi faire de la sensualité qu’on lui a donné? Paradoxalement , tu l’étais moins quand tu m’as demandé de te sucer. Alors, je t’ai branlé et je t’ai fait une pipe. Et ça t’a plu, je me trompe? Il est où, le problème? Hein? Tu peux me le dire? Je ne te plais plus, c’est ça? Réponds-moi!

– Je… Je… Je…

– J’ai envie de toi, Benoit! J’ai envie que tu me fasses l’amour! J’ai envie que tu me baises comme jamais je n’ai été baisée! Ici, dans cette maison, maintenant!

Je déglutis en entendant ces mots. Mes yeux devaient une fois ressembler à deux grosses soucoupes. Voilà pourquoi la mignonne "petite" rousse m’avaient emmené jusqu’ici! Son fantasme était de coucher avec moi! Et même si elle m’avait menti, je dus reconnaître qu’elle s’était donnée les moyens pour parvenir à ses fins. Et, plus que les autres filles que j’ai pu connaître, elle est la seule qui ait su les mots pour me parler, qui se soit intéressée à moi et faire en sorte que je sois en retour intéressé… et excité. Elle a été la seule à avoir percé la combinaison secrète qui maintenait ma boîte de Pandore fermée… et vierge. Et… je voulais que ce soit ELLE, la première femme avec qui j’allais faire l’amour.


Je sentis quelque chose sur mon cou. Non plus des lèvres, mais une main. Les lèvres, SES lèvres, ses lèvres au goût cerise, je les sentais de nouveau : dans mon cou, sur mes lèvres. Délicates et prévenantes. Douces. Sa langue recherchait la mienne. Nous gémîmes en chœur. Sa main se posa sur mon érection, et insista le mouvement de la caresse.

– Chut… Ne dis rien… Savoure juste l’instant...

Truly Deeply Madly, de Savage Garden...

J'abandonne. Il faut que je m'abandonne, et que je lâche du lest. Il faut que je savoure l'instant. Cette maison, cette nuit, Laura.


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Petite joueuse.........

À première vue, Laura ne semblait plus être capable de me surprendre parce que je m’étais à priori habitué. Et pourtant… Quand elle posa sa main sur mon cou, quand nos lèvres se rencontrèrent et se touchèrent, elle prenait bien soin de ne pas me brusquer. Elle avait de l’emprise sur moi, et elle le savait. Elle en avait parfaitement conscience, mais elle n’en abusait jamais. Ou bien… Elle en abusait, mais par toutes petites touches, pour que je réagisse positivement et agréablement. Oui, peut-être qu’elle en abusait, mais elle connaissait mes limites. Elle avait peut-être su voir l’adolescent que j’avais pu être à travers l’homme que j’essaie d’être aujourd’hui. Elle sentait que j’avais besoin de tout un contexte pour n’appartenir qu’à ELLE. Elle ne jouait pas les allumeuses, comme bon nombre de ces collégiennes, lycéennes et autres jeunes femmes dont j’avais malheureusement fait la connaissance, au fil des années.

Un petit sourire… Une main sur mon cou ou bien sur mon visage… De tendres mots doux, délicieux et savoureux, audacieux parfois, chuchotés à mon oreille… Laura savait ce qu’il fallait faire pour me rassurer… et m’exciter, pour que je me sente en adéquation avec elle. Et pourtant… Me sachant maintenant sans expérience, mais curieux, elle eut envie de prendre son temps, et sut le prendre.
Elle sut contenir, un temps, le désir de plus en plus irrépressible qui avait pris possession d’elle. Elle se savait trempée. Elle n’attendait plus que moi, que le contact de mes doigts et de ma bouche sur elle, en elle. D’habitude, la plupart du temps, c’est un homme qui tourne autour d’une femme, nous sommes d’accord? Là, les rôles étaient inversés. Elle me tournait autour, et j’étais sa proie, sa chasse gardée.

Plus le temps défilait, et plus ma résistance pliait et rompait. Laura posait la main sur mon cou. Sur mon visage. Tenait mon visage entre ses mains, comme pour savourer l’instant qu’elle partageait avec moi. Elle me caressait les cheveux, et glissait sa main en eux. Elle laissait balader ses mains plus bas: dans mon dos, sur mes fesses. Sur ma queue. Je me foutais par-dessus tout de mon groupe de rock. Des paroles que j’écrivais. De ces chœurs que j’assurais sur scène. Là, j’avais chaud. Ma queue- je le sentais - n’avait jamais été autant en fête, en verve. Même Stéphanie ne m’avait pas autant fait bander, d’aussi loin que je me souvienne. Laura, elle, avait conscience, de plus en plus, qu’elle avançait en terrain conquis. Je souriais. Elle gloussait au fur et à mesure qu’elle me touchait partout. Je profitais de l’instant. Je SAVOURAIS L’INSTANT.

– Benoit… Quoique ces filles t’ont dit ou fait, je ne suis pas comme elles. Il faut que tu le saches. Je suis honorée d’être celle à qui tu es sur le point d’offrir ta première fois. J’en mouille ma petite culotte, mais j’en ai presque les larmes aux yeux. Car c’est toi que je veux, et pas un autre que toi. J’aimerais juste que tu te lâches, que tu t’abandonnes et que tu savoures l’instant. Je veux faire de ta première fois un souvenir que tu ne vas pas être près d’oublier et que tu ne voudras pas oublier. Je n’ai jamais voulu jouer avec toi. C’est juste que tu me plais. Je ne sais toujours pas grand-chose sur toi, et je ne sais pas tout de ce que tu peux encore cacher. Je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi tu es sur la défensive, sur la réserve, à douter autant de toi. Je veux dire… Regarde-toi! Tu es beau. Tu as plus de classe que tes copains de scène. Tu ne m’as pas sauté dessus… Tu n’y es pas allé la main la première sur mes seins ou sur mes fesses. Je sais déjà que tu prendras soin de moi, et que j’aurai du plaisir. Oh mon Benoit! Qu’est-ce qu’elles t’ont fait pour que tu sois si peu sûr de toi? Tu n’as aucune honte à avoir de toi-même. Tu es beau à l’intérieur comme à l’extérieur, et si je suis avec toi, c’est que…

Elle réfléchit.

– C’est que je me sens bien avec toi et que tu me fais vibrer. Si, si, je t’assure! Tu n’en as pas conscience mais j’ai chaud, moi aussi. Une chaleur est née sous ma culotte. Et quand tu découvriras ma poitrine, tu verras… Et tu comprendras ce que je veux dire par là. Tu as eu droit à des "Je préfère qu’on reste amis…", c’est ça? Elles n’ont pas cherché à savoir ce que tu pouvais bien cacher, et… donner, c’est ça? Moi, trop de fleurs, de chocolats, et trop de délicatesse, c’est pas pour moi, je te préviens, mais… Derrière tant de pudeur et d’humilité, je ne m’imaginais pas tant de douleur et tant de secrets. Oh…

Elle essaie de réprimer un sanglot, mais elle n’y arrive pas.

– Laura… Si tu voudrais qu’on s’arrête là, je comprendrais. Je ne suis pas pour toi. Un colosse. Un mec. Comme ces acteurs porno. Je n’ai que des pieds d’argile. Pas étonnant qu’aucune fille n’ait craqué pour moi pendant toutes ces années. Je ne suis pas pour toi. Tu devrais me planter là, et m’oublier…"

Elle m’a interrompu.

– Chut, chut, chut…

Elle m’a embrassé.

– Ne dis rien… Tu es fait pour moi. Tu ne te la pètes pas. Quant à ces mecs qui se prennent pour des acteurs porno, crois-moi, j’en ai connu quelques-uns, au lit. Et je n’y ai pas pris le moindre plaisir. Ils ne pensent qu’à eux. Toi… Quelque chose me dit que ton fantasme est de donner du plaisir à ta partenaire de jeu avant de penser au tien, c’est ça? Tu n’es que pure sincérité. Dans ce monde actuel, ce serait tabou. Pourtant, je suis sûre que des femmes rêvaient de tomber sur quelqu’un comme toi. Mais moi, je suis chanceuse, car tu… es… à… moi. Tu… m’appartiens. Et je compte bien en profiter. C’est toi que je voulais. C’est toi que je veux. Toi, et toi seul. Toi, et toi seul dont les yeux se ferment quand les paroles sont intimes. J’étais une parmi des millions de femmes, mais tu m’as touchée. Et visiblement, tu m’as choisie puisque tu m’as laissée te caresser et te sucer…

– Laura…

– Chut… Ne dis rien… Tu caches beaucoup de choses, et je ne suis pas qu’une amoureuse transie. Je n’ai pas envie de passer que des moments cul-cul la praline, avec toi. Hmmmm…. Abandonne-toi, Benoit! Fais le vide dans ta tête… Je ne suis pas une fan dans la foule de vos concerts. Je veux que tu me fasses l’amour, et que je veux te sentir t’abandonner pour que tu puisses prendre ton pied avec moi.

Sur ce, elle passa sa main sur l’ourlet de mon T-Shirt. Elle le passa au-dessus de ma tête, et me le retira. "On enlève ça, d’accord?" Il n’était plus question de paroles ou de mélodies. Il n’était plus question que de deux personnes, se rendant désir pour désir.

Because the Night de Patti Smith: Laura, la tête la première, plongea en direction de mon visage. Elle prit mon visage entre ses mains, et picora mes lèvres. Elle trouva ma langue. Plus elle descendait, elle trouva successivement mon cou, ma gorge, puis ce fut au tour de mes tétons. Elle y passa les doigts. Elle les pinça. Puis, elle y posa les lèvres, et la langue. J’émis un gémissement. Je haletai. Je m’abandonnai à la caresse. Je m’abandonnai tout court, au fur et à mesure que la "petite" rousse poursuivait sa progression vers le sud.

– Laisse-moi t’entendre, Benoit… J’aime t’entendre. Parce que ça m’aide à savoir si ce que je te fais te fait de l’effet. Et visiblement, c’est le cas. Hmmmm… Mes rêves les plus secrets et les plus inavouables deviennent réalité, et je ne compte pas m’arrêter. Tu… es… à… moi.

Sourire diabolique aux lèvres, ses mains continuaient de descendre. Sur mon thorax… Sur mes abdominaux… Sur mes flancs… Sur le bas de mes reins… Puis, jusqu’au pubis. Sa langue, elle, jouait un peu avec mon nombril. Ses doigts, elle s’amusait à les faire glisser sur mon pubis. Même sourire diabolique aux lèvres qu’il y a quelques instants, ses mains s’emparèrent de mes fesses.

Elle posa ensuite ses mains sur la boucle de ma ceinture, et s’apprêta à l’enlever… Sourire diabolique aux lèvres, et regard plein de défi: elle me fit comprendre qu’elle n’était plus là pour "jouer". Elle allait, d’un instant à l’autre, passer aux choses sérieuses, passer à l’attaque… et j’aimais ça.

Mais je la pris de court en posant mes mains sur sa taille. Une main ensuite posée sur sa joue, de l’autre main, un doigt touchait ses lèvres. Elle ouvrit la bouche, et mordit mon doigt. J’étais prêt à lui rendre la monnaie de sa pièce...

You Came de Kim Wilde...

J'allai à la rencontre de ma Laura. J'allai la "prendre" à son propre jeu...

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Se toucher et se découvrir

– Hmmm… J’aime m’occuper de toi… Tu le vois? Tu t’en rends compte? Et là… C’est toi qui veux s’occuper de moi, il semblerait… Oh Benoit! Je savais que tu n’étais pas si lisse. Je savais que tu cachais des choses. Que tu étais mystérieux. T’ai-je libéré? Je… suis… à… toi.

– Tu… es… à… moi. Tu… me… plais.

Je ponctue chaque mot d’un baiser ou d’un mouvement de la langue.

Possession de Sarah McLachlan: je pars, à mon tour, à la découverte de cette âme que je ne connais presque pas, et de ce corps qui m’est encore bien inconnu. Je ne savais pas qu’il existait, sur Terre, des femmes comme Laura: des femmes curieuses, libérées, des femmes qui n’ont pas froid aux yeux. Et moi, ça me rend… curieux. Je savais que je n’avais pas d’expérience. Pas d’expérience comparable. Passer la nuit avec une fille, chastement, en tout bien tout honneur, sans la toucher, sans faire l’amour avec elle, c’est une chose. Me retrouver seul avec une fille qui a craqué pour moi et à qui j’avais l’air de plaire, une fille qui m’a masturbé et sucé, et dont je connaissais à présent les intentions, ça en était une autre.

Et si j’avais un geste déplacé? Et si j’avais une parole qui ne me ressemble pas, et… pire! Une parole qui lui couperait toute envie? Non! Je n’en avais pas envie. Pas maintenant. D’habitude, c’est plutôt un homme qui prend les devants, et la femme répond davantage aux assauts de son partenaire. Là, les rôles étaient inversés. Il fallait que je m’en remette à ma «petite» rousse.

Timidement, j’ai pris possession de sa bouche. Lentement, d’abord. J’ai posé une main sur son cou, et la deuxième sur l’une de ses hanches. Dans un premier temps, j’ai posé légèrement mes lèvres sur les siennes, et je lui ai donné un premier baiser. Tout simple. Chaste. Elle a émit un tout petit bruit, comme de plaisir, de contentement. Comme pour me faire comprendre qu’elle approuvait et que ça lui plaisait. J’ai délaissé sa calanque rose et cerise, le temps d’un regard. Je voulais me rassurer, être rassuré, qu’elle me rassure. Plonger mes yeux dans les siens, et y trouver son assentiment. Je voulais savoir si elle aimait que je l’embrasse et que je m’approprie sa bouche. Si je m’y prenais «bien»…

Laura glissa sa main dans mes cheveux, comme pour m’encourager à continuer. Dans ses yeux, je pus lire que ça lui plaisait que je prenne une ou deux initiatives. Ça lui plaisait que je commence à prendre mes responsabilités. Que je lui montre, un tant soit peu, que j’aie envie d’elle autant qu’elle ait envie de moi.

Le temps d’un regard, j’avais pu lire la confiance, l’envie et le désir dans ses yeux. Exactement comme elle avait pu le faire, quand elle m’avait pris dans sa bouche. Je lui donnais un autre baiser mais, cette fois, je pris son visage entre mes mains, un peu comme pour savourer l’instant. Pour lui faire comprendre, à ma façon, que c’était elle et pas une autre.

Et… Alors que je l’embrassais… Elle me prit les deux mains.

– Benoit… Continue… Encore! J’aime ça. Oui! Continue… J’aime que tu m’embrasses comme tu le fais, simplement… Il n’y a pas que ta bouche que je veux sentir. Laisse-toi faire, et… laisse-moi faire. Je veux sentir tes mains sur moi. Il est temps que je te laisse me découvrir… Ne prends pas ton air innocent… Voyons! Je suis sûre que tu aimes quand je te parle comme ça. Je me trompe?

Pendant que je continuais de l’embrasser, mais sans envahir sa bouche, elle dirige mes mains et les laisse se déployer sur son corps : sur son cou, sur sa gorge, sur la naissance de sa poitrine, sur son cœur, sur le bas de ses reins, sur ses fesses.

– Benoit… Tu les sens partout, tes mains sur moi, pendant que tu m’embrasses? Je veux que tu aies confiance, parce que moi, j’ai confiance en toi. Rien que de sentir tes mains sur moi, c’est… déjà plus que je ne l’imaginais, même quand je m’en donnais à cœur joie, seule, dans mon lit.

Je ne répondis pas, mais ses paroles m’excitèrent encore plus. Mes mains prirent possession de son cul et s’arrimèrent à ses douces «petites» fesses. Je n’en pensais pas moins…

Elle fit remonter mes mains. J’étais donc pour le moment, encore, sa marionnette… Elle dosait mon désir, à bon escient. Un trop plein d’envie, et ma sauce aurait giclé plus tôt que prévu. Et ça, à mes yeux, ce n’était pas envisageable du tout. Même pas en rêve!

Elle autorisa ma langue à glisser dans sa bouche. Vu que je n’avais pas d’expérience, je ne savais pas trop quoi faire, pas comment me comporter. Ce n’est qu’au moment où je sentis le bout de sa petite «langue» toucher la mienne que je me décidai à larguer les amarres. Et quand nos deux langues se mirent à fricoter entre elles, c’était déjà faire l’amour. Moi qui avais rêvé pendant des années d’une «petite» langue capable de me faire frémir et de me procurer des frissons, capable même de me faire bander… A côté de mes rêves et de mes fantasmes, la réalité ressemblait à un feu d’artifice. Laura a laissé ma langue pénétrer dans sa bouche, mais je n’ai pas envahi sa ravissante calanque au bon goût de cerise. Au contraire… nos langues firent juste l’amour entre elles. Elles se découvrirent. Elles firent connaissance. Elles se jaugèrent. Je commençais tout juste à apprécier sa langue, cette langue qui m’avait léché, baisé et donné beaucoup de plaisir, un peu plus tôt dans la soirée.

Come Undone de Duran Duran…

Laura relâcha quelque peu notre étreinte, et reprit mes mains pour les diriger ailleurs que sur ses fesses. Elle les fit remonter vers le nord. Et moi… je perdais de plus en plus le nord à mesure que nous devenions de plus en plus intimes.

– Benoit. Je t’ai dit toute à l’heure que tu me faisais vibrer. Eh bien… Tu as pu t'en rendre compte quand on était dans ma voiture à quel point j’étais mouillée quand je t’ai laissé me toucher pendant que j’avais ta belle queue dans ma main… C’est toujours le cas. Je meurs… non! Je crève d’envie que tu me caresses comme j’en ai souvent rêvé. Et quand tu poseras ta bouche sur moi… Quand tu me lécheras et quand ta langue me baisera… Non! Je préfère ne pas imaginer… Je VEUX le vivre! Je VEUX en jouir déjà!

Toutes sortes de pensées se bousculèrent à cet instant dans ma tête, mais il n’y avait pas de cohérence entre elles. Ce qui était par contre certain, c’était que Laura avait toujours un voire deux coups d’avance. Elle me parlait avec aisance, et sans complexe de ses désirs. Ses désirs qui étaient, pour la plupart, les miens.

Nos mains remontèrent lentement plus haut. J’étais toujours sa marionnette. Je sentais que ça lui tenait à cœur que mes mains découvrent tout son corps, que je commence tout juste à le découvrir, et à l’aimer…

À ce moment précis, résonna dans la pièce Touch My Body de Mariah Carey. C’est à cet instant précis que Laura fit poser nos mains jointes sur sa poitrine...

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