Lectures Érotiques (22). John Flaherty-Cox : « Alicia » (Editions Blanche, 2007)

N’ayant pas réussi à me procurer le troisième roman de la trilogie de John Flaherty-Cox, « Paul » (Editions Blanche, 2004), je présenterai son roman suivant et dont l’héroïne est Alicia, amie et maîtresse de Diane et d’Etienne.

S’agissant de l’auteur et du résumé de son œuvre, je renvoie à « Lectures érotiques (20). John Flaherty-Cox : « Diane » (Editions Blanche, 2000), parue sur HdS le 27 juillet 2019.

Le texte a été traduit de l’Anglais par Jean-Marc Garnier.

RESUME

Après la trilogie, « Diane » (2000), « Etienne » (2003), et « Paul » (2004), John Flaherty-Cox nous livre ici son quatrième roman.

Alicia fut la première maîtresse de Diane. Elle est aujourd'hui sa meilleure amie. Associée à Diane, Alicia dirige la galerie d'art qu'elles viennent d'ouvrir à New York.
Associées dans les galeries « Mac Cain », Diane et Alicia parcourent le monde pour y dénicher de nouvelles artistes féminines. Les manifestations qu'elles organisent à Paris et à New York sont les plus provocantes que le monde de l'art ait jamais connues.

Dans leur fougue artistique, Alicia se révèlera être la plus fantasque et la plus imprévisible des directrices de galerie. Imposant à la critique et aux amateurs ses vues sur l'art contemporain, elle ne se prive pas d'imposer aux artistes ses délires sexuels les plus fous, les plus insolites. Avec Pétunia, l'une des maîtresses d'Alicia, avec Johanna et ses « Ken's », une porte s'ouvre sur le milieu le plus excitant de l'art contemporain et sur des propositions d'artistes peu banales.

Alicia aime les femmes et les hommes, elle se confronte à ses désirs, puis à ses hésitations. Sa rencontre avec Carlos va donner un tour plus mystérieux et initiatique à ses plaisirs et agiter les grandes questions qui lient sexe et amour. Les trois jours qu'Alicia et son mentor passent ensemble sont une vraie révélation ! Tout au long de ce roman, nous allons vivre ses coups de cœur, ses rencontres souvent torrides et ses questions brûlantes.

De découvertes en rebondissements, dans une vie trépidante et sans entraves, elle se décidera finalement à faire un choix ! Comme à l'accoutumée, John Flaherty-Cox se montre expert dans l'art de décrire la vie sexuelle d'aujourd'hui et sensible à toutes les formes d'amour.

QUELQUES EXTRAITS POUR INVITER A LA LECTURE

• Initiation SM avec John et Gladys (Chapitre 6)

John et Gladys sont de riches excentriques, intéressés par une exposition qu’organise la galerie de Diane et Alicia. Avec eux, Alicia va découvrir des pratiques extrêmes. Par la suite, dans le cadre d’un trio, Alicia permettra à Gladys et à John de retrouver une sexualité plus « normale » (Chapitre 11)

« J’ai repris le fouet et je l’ai frappée, avec encore plus de force et de hargne que je n’en avais mise à fouetter son mari, je n’étais plus maître de moi. Je n’avais imaginé qu’un jour je serai capable de faire une chose pareille. Plus je frappais, plus elle en redemandait. Elle était enragée et remuait ses fesses comme une damnée, en hurlant des insanités. C’était horrible à voir et en même temps terriblement excitant. J’étais en sueur. Je sentais monter en moi un torrent de jouissance que je ne pouvais maîtriser. »

• Alicia et Pétunia (Chapitre 9)

Alicia a rencontré Pétunia dans un bar. Au départ, elle la qualifie de « petite pute ». Les deux femmes vont vivre une grande passion, avant qu’Alicia la quitte pour une autre passion amoureuse, pour une artiste chinoise. Alicia va donner sa chance à Pétunia, passionnée de photographie.

« Je suis allée chercher le gode-ceinture que Diane m’avait offert, je l’ai fixé sur mes hanches, puis je suis venue la retrouver. Pétunia était toujours allongée sur le ventre, les fesses offertes. Je l’ai pénétrée aussitôt. Elle ne parut pas surprise et se tourna vers moi en m’offrant sa bouche. (…) J’ai posé mes lèvres sur les siennes et nous avons échangé un long baiser. Puis j’ai commencé à lui faire l’amour.
(…) Affublée du sex-toy que je portais, je me sentais dans la peau d’un homme, prête à la baiser comme l’aurait fait l’un de ses amants. J’ai accéléré la cadence. Mes coups de rein devinrent plus violents, la forçant à la forçant à se tordre de plaisir en criant.

- J’ai envie de te prendre, moi aussi.
J’ai détaché le gode et je le lui ai tendu. Elle l’accrocha autour de sa taille puis me demanda de m’allonger sur le dos, elle écarta mes cuisses et me pénétra aussitôt. (…) En moi, le gode allait et venait lentement (…) Pétunia le maniait avec beaucoup de science et de délicatesse. (…) Très vite le désir nous emporta. Ses coups de reins devinrent plus puissants, ses caresses plus sensuelles et son regard plus pétillant. (…) Ma jouissance était proche (…) Autour de nous, le monde aurait pu s’écrouler, plus rien ne comptait à présent, nous étions dans un état de bonheur indescriptible. »

• Trio saphique entre Diane, Alicia et Pétunia (Chapitre 13)

« J’ai demandé à Pétunia ce qui lui ferait plaisir, ce qu’elle aimerait qu’on lui fasse.
Elle me répondit : j’aimerais que Diane me baise avec ton gode. (…)
Diane, à nouveau très excitée, ne tarda pas à lui demander de se mettre à genoux, fixa rapidement le gode autour de sa taille et la pénétra d’un seul coup, lui arrachant un cri tellement sa pénétration fut puissante. Elle se mit alors à la baiser comme une furie, se retenant à ses hanches, la pilonnant sans précaution. Prise de frénésie, elle ne s’arrêta que lorsque Pétunia cria qu’elle allait jouir. (…)
J’ai éteint les lumières et nous nous sommes allongées à côté d’elle. Son corps était brulant, excitant, désirable. Déjà je caressais ses seins et Diane s’emparait de sa bouche. (…)
Diane n’attendit pas que Pétunia demande qu’on la lèche, elle en prit l’initiative devant moi et descendit entre ses cuisses. (…) Accrochée à mes épaules, Pétunia s’arrêta de respirer, comme suspendue dans le vide. Elle ne resta pas ainsi très longtemps et se mit à accompagner les mouvements de la langue qui la fouillait.
(…) Je savais que sous la langue experte de Diane, elle ne tarderait pas à jouir. Pétunia releva son bassin, s’accrocha une dernière fois à mes épaules puis poussa un grand cri, elle jouissait. »

• Alicia et Mina (Chapitre 16)

Nous avons rencontré dans « Etienne » Mina, jeune Ivoirienne qui fut la maîtresse commune de Diane et de son compagnon.
De passage à New-York, elle va s’offrir aux caresses de l’insatiable Alicia.

« Je fus surprise par l’intensité de son premier baiser. (…) Elle s’allongea sur moi, frotta son sexe sur le mien comme si elle avait voulu le pénétrer, puis plongea sa langue dans ma bouche. J’ai répondu à son baiser avec la même fougue et j’ai avalé sa langue en l’aspirant jusqu’à lui faire mal. En même temps, je griffais son dos et la serrais dans mes bras le plus fort que je pouvais. Voyant que je réagissais si bien à son emportement, elle caressa mes seins tout en les mordillant, en les palpant jusqu’à les faire trembler. Je n’avais jamais fait l’amour de cette manière avec une femme, c’était bestial, joyeux, violent et tendre en même temps. »

• C’est beau deux femmes qui s’aiment (Chapitre 17)

Bisexuelle depuis mon adolescence, je ne résiste pas au plaisir de reproduire cette magnifique scène d’amour entre Alicia et Pétunia, que j’ai lue à Agun, ma chérie, pendant qu’elle était affairée entre mes cuisses. Ce fut un moment torride, le texte du romancier accompagnant la montée inexorable de mon plaisir.

« Nos bouches se sont soudées dans un long baiser sensuel et tendre. Contre ma poitrine, je sentais ses seins devenir durs et remplir son corsage, provoquant en moi une envie que je ne pouvais plus contrôler. J’ai détaché un à un les boutons qui faisaient obstacle et j’ai commencé à les caresser (…) J’ai pris un de ses seins dans ma bouche et l’ai léché, tété. (…) Elle m’offrit sa bouche et glissa sa langue dans la mienne aussitôt. Ce baiser fut passionné et violent, nos langues emmêlées se repoussaient l’une et l’autre, aucune ne voulant céder un pouce de terrain.
(…)
Pétunia s’allongea sur la table, ôta son string et écarta les cuisses. Son sexe était humide et brillant, je l’ai léché un moment, puis j’y ai glissé ma langue jusqu’à ce qu’elle en atteigne le fond. Elle poussa un petit cri, releva son bassin et serra ma tête entre ses cuisses. Prise dans cet étau, j’étais condamnée à la faire jouir. Elle ne résista pas très longtemps à ma langue, ni aux dents qui mordaient son clitoris, ni à mes doigts que je glissais de temps en temps à côté de ma langue. Elle fut très vite agitée de soubresauts et, tenant ma tête entre ses mains, elle s’enfonça une dernière fois et jouit en criant qu’elle m’aimait. Lorsqu’elle desserra ses cuisses, j’étais au bord de l’. (…°
Cette nuit-là, nous nous sommes aimées intensément, dans une profondeur inhabituelle, laissant nos émotions guider nos caresses et nos baisers. Elle m’a fait jouir elle aussi, d’une très jolie manière, en me gardant dans ses bars pendant que sa main me fouillait. J’avais rarement vécu nuit d’amour si parfaite. »

• Découvertes avec Carlos

Si Alicia a une attirance toute particulière pour les femmes, elle n’est pas lesbienne, mais bisexuelle. Les trois jours qu’elle passe avec Carlos seront en effet initiatiques (Chapitre 20)

« Petit à petit, mon sexe s’ouvrit entièrement, attendant de recevoir le sien. Carlos y glissa un doigt, puis deux, puis trois et l’écarta. Un spasme partit alors de mon ventre et remonta jusque dans mes seins. Leurs pointes étaient dures, tout mon corps me brûlait, la gorge sèche, j’avais du mal à respirer. J’avais envie qu’il me pénètre, j’ai serré plus fort sa queue et lui ai demandé :
- Carlos, prenez-moi !
Il s’allongea sur moi et me pénétra. (…) Sa queue cognait déjà le fond de mon vagin. Elle était dure, puissante, impitoyable. Il la faisait aller et venir comme s’il avait voulu me déchirer en deux. (…) Je jouissais en pleurant toutes les larmes de mon corps, épuisée et défaite. »
« Nous avons fait l’amour plusieurs fois ce jour-là, six fois exactement, et à chaque fois il a fait montre d’une inventivité étonnante. Nous l’avons fait dans son bureau, dans le salon, dans la cuisine, deux fois dans sa chambre, puis dans une salle de bains. J’ai remarqué qu’à chaque fois il jouissait avant moi, mais prenait soin de provoquer ma jouissance aussitôt après la sienne. »
La 7ème fois fut exceptionnelle, Carlos ayant pénétré Alicia et étant sorti de sa chatte exactement 365 fois !

• Expérience avec un trans (Chapitre 21)

Alicia héberge quelques jours Mya, jeune thaïlandaise transgenre et intime du couple de Paul et de Bianca (John Flaherty-Cox en parle dans son roman « Paul »)

« C’était la première fois que je couchais avec un « trans », je découvrais ce cela avait d’étrange et d’émouvant, c’était comme faire l’amour à un ange. Diane m’avait parlé des moments passés avec elle, mais ne m’avait pas décrit le trouble dans lequel je me trouvais. Mya faisait preuve d’une immense gentillesse et mon trouble allait au-delà du constat que j’en faisais, il me renvoyait vers ma propre homosexualité. «

• Découverte de Chou Li (Chapitres 25 et suivants)

A Shanghai, Alicia fait la connaissance de Chou Li, une artiste dont elle va tomber éperdument amoureuse.

« Nous avons échangé notre premier baiser dans l’embrasure d’une porte, en nous tenant par la main. (…) Nous en avons échangé un second, plus sensuel cette fois et plus troublant, puis, sans dire un mot, elle me déshabilla. Lorsque je fus nue, elle se mit à genoux devant moi et embrassa mon sexe tendrement. Son baiser me fit frissonner. Elle se releva et me demanda de la déshabiller. Je l’ai fait et je me suis agenouillée devant elle pour embrasser son sexe comme elle venait de le faire pour moi. (…) Cette nuit-là, nous avons fait l’amour avec beaucoup de retenue, nous découvrant le même goût pour la tendresse et la même recherche d’harmonie. (…) Entre ses bras je me sentais comme dans un cocon, entourée d’une chaleur bienveillante, n’ayant plus besoin de penser à autre chose qu’à l’amour. (…) Au petit matin, nous étions encore dans les bras l’une de l’autre, en train de jouir pour la nième fois »

• Amoureuse

La manière dont Alicia parle de son amour pour Chou Li m’a évidemment rappelé ce que je vis avec Agun, ma femme, mon amour.

« La nuit avant son départ, nous avons fait l’amour avec moins de retenue que les fois précédentes. (…) Nous avons même utilisé mon sex-toy et je fus surprise par son expérience. Elle me baisa divinement bien et me fit jouir plusieurs fois, mais tant l’une que l’autre nous étions à la recherche d’autre chose, nous avions envie d’aller plus loin et l’idée de vivre ensemble faisait son chemin. Nous avons pu en parler avant son départ et cette mise au point nous rassura toutes les deux. Entre elle et moi naissait une grande histoire d’amour, nous en étions conscientes. (…)
Nous avons continué à échanger des mails et des SMS torrides. Elle (Chou Li) m’écrivait qu’elle avait envie de moi, qu’elle se souvenait de mes caresses, je lui répondais que je ne pouvais plus me passer des siennes et que sa bouche me manquait. Parfois elle me téléphonait la nuit, pour entendre ma voix. (…) Je me souviens des nuits où nous avons fait l’amour au téléphone. Le lendemain, je lui écrivais des lettres enflammées, auxquelles elle répondait de la même manière. »

• Couple

« Chou Li me fit signe de la suivre, me faisant comprendre qu’elle avait envie d’être seule avec moi. Nous sommes sorties de la galerie et avons fait quelques pas.
- Alicia, j’ai envie de faire l’amour
- Maintenant, tout de suite ?
- Oui tout de suite !
- Suis-moi.
(Les deux amantes se rendent dans un local annexe à la galerie)
Chou dégrafa le haut de sa robe et me donna ses seins à sucer. Leurs pointes étaient tendues, brulantes, arrogantes. Elle déboutonna mon corsage, caressa les miens en passant, puis glissa sa main sous ma jupe. J’étais déjà moite et prête à jouir sur ses doigts. J’ai relevé sa robe, elle ne portait pas de sous-vêtements. Debout contre la porte, bouches jointes, nous nous sommes caressées jusqu’à ce que le désir nous submerge. Je me sentais prête à tout faire pour satisfaire le sien, je faisais courir mes doigts sur son clitoris à une vitesse folle, cherchant à la faire jouir immédiatement. Elle criait tellement fort que j’étais obligée de plaquer ma bouche sur la sienne pour que les voisins ne l’entendent pas. J’y poussais ma langue jusqu’au fond de sa gorge, elle repoussait la mienne en retenant ma tête pour que je ne recule pas. Dans ma chatte ses doigts courraient de plus en plus vite, me faisant presque mal. Je savais que nous allions bientôt jouir, que le moment était proche, mais je le retardais encore, espérant qu’il n’arriverait pas. J’aurais aimé que ce moment dure éternellement, que nous restions toujours dans cette extase, mais Chou se mit à haleter en gémissant et à jouir sans pouvoir retarder ce moment. »

CE ROMAN ET MOI

« Alicia » est dans la continuité de la trilogie écrite par John Flaherty-Cox mais il choisit un angle différent en insistant sur la bisexualité d’Alicia.

Comme je l’avais soulevé dans ma fiche de lecture « Lectures érotiques (21). John Flaherty-Cox : « Etienne » (Editions Blanche, 2003) », l’auteur, voulant sans doute permettre la lecture du roman sans avoir préalablement découvert la trilogie, fait quelques retours en arrière sur des épisodes qui avaient été développés dans « Diane » et en particulier les scènes d’amour entre Alicia et Diane, ainsi que le trio amoureux que formèrent Alicia, Diane et Etienne. L’auteur a su limiter la longueur ces « flash-back », présentés avec le regard d’Alicia (en particulier les Chapitres 2 et 4 « souvenirs de Rognes »)

J’avais beaucoup aimé le premier roman érotique de John Flaherty-Cox « Diane » (voir « Lectures érotiques (20). John Flaherty-Cox : « Diane » (Editions Blanche, 2000), parue sur HdS le 27 juillet 2019.)

J’ai été quelque peu déçue par le roman suivant (Lectures érotiques (21). John Flaherty-Cox : « Etienne », paru sur HdS le) et je n’ai pas pu me procurer le 3ème volet de la trilogie « Paul »

J’étais sortie de la lecture d’ « Etienne » avec le sentiment que l’auteur cherchait à exploiter le même filon et j’avoue avoir été tentée de ne pas lire Alicia.

J’ai finalement surmonté cette tentation et je ne le regrette pas. « Alicia » n’est pas une prolongation de la trilogie, c’est tout autre chose.

« Alicia » est un roman érotique et un roman d’amour, avec des scènes qui allient la tendresse et la crudité.

Ce ne sont pas les scènes de l’initiation d’Alicia avec Carlos, sa découverte du SM avec un couple ou encore son expérience avec un trans qui m’ont intéressée.

C’est parce qu’« Alicia » est un bel hommage à la bisexualité féminine.

J’ai repris ci-dessus quelques passages magnifiques sur la beauté de l’amour saphique et j’avoue n’avoir pas résisté à la tentation de me caresser en lisant ces lignes. Je me suis imaginée être Alicia dans les bras de ses amantes.

Je n’ai évidemment rien contre les femmes qui sont exclusivement lesbiennes, je les respecte, mais ne saurais me passer d’étreintes viriles.

Agun, ma compagne, ma femme, était une lesbienne exclusive, avant que je ne la persuade de découvrir le bonheur incomparable d’une étreinte virile, qui ne saurait être remplacée par un gode ceinture, même si, à l’instar d’Alicia avec ses amantes, j’aime baiser sauvagement mon amour avec mon gode ceinture, cet instrument qui me permet de posséder ma femme, mais aussi, je le rappelle, mon chéri, que j’aime sodomiser avec le même engin.

En lisant ce roman, j’ai mesuré la chance d’être bisexuelle. Jamais je ne remercierai assez Maria, l’épouse de mon initiateur, Gianni, de m’avoir fait, le jour-même de mon dépucelage, découvrir le plaisir entre femmes.

Cette lecture m’a amené à réfléchir à ma bisexualité, que j’assume et revendique, car elle fait partie de ma personnalité, de ma nature, de mon identité.

Et pourtant, avec les femmes, je ne me considère pas comme hypersexuelle. Si j’ai connu de nombreux amants, des centaines, sans doute davantage, mes expériences bisexuelles ont été plus limitées : outre Maria, mon initiatrice, et Agun, l’amour de ma vie, dont je reparlerai, je me souviens en particulier de :

• Daphnée, l’épouse d’un de mes amants, alors que j’étais lycéenne (voir « Philippe, le mari candauliste et Olga, l’épouse hypersexuelle (2) : de la découverte de mon hypersexualité à ma rencontre avec Philippe », paru le 5 décembre 2016

• Mes collègues britannique et néerlandaise, Ann et Ursula, avec qui j’ai connu mon premier trio saphique (« Philippe, le mari candauliste et Olga, l’épouse hypersexuelle (3) : la rencontre avec Philippe. », paru le 11 décembre 2016)

• De Rita, une jeune prostituée, rencontrée alors que j’étais sous la coupe de Rachid (« Philippe, le mari candauliste et Olga, l’épouse hypersexuelle (11) : Rachid commence l’éducation d’Olga », paru le 4 janvier 2017.

Il y aussi des expériences bisexuelles dont je me souviens avec un certain sentiment de culpabilité : avec Marie C, dont l’objectif était de détruire mon couple et de me détruire, avec Ambre, qui fut, à l’égard de Philippe, une de mes plus dangereuses rivales, ou encore cette séance organisée par Rachid avec des collègues féminines de Philippe, sur le lieu de travail de celui-ci (« Philippe, le mari candauliste et Olga, l’épouse hypersexuelle (23) Sur le lieu de travail : les femmes aussi ! » 3 juin 2017)

Je place à part la relation intense que j’ai vécue avec Christine, auprès de laquelle j’ai tant appris du plaisir entre femmes (« Philippe, le mari candauliste et Olga, l’épouse hypersexuelle (14) : Christine, ma femme » 4 février 2017). Christine fut, pendant quelques semaines, ma femme. Elle est aujourd’hui ma meilleure amie, ma confidente, ma sœur. Christine fut pour moi ce que Diane est pour Alicia dans les romans de John Flaherty-Cox.

Alicia, après diverses expériences saphiques, découvre l’amour dans les bras de Chou Li, comme j’ai découvert l’amour dans les bras d’Agun. Je renvoie au texte que j’ai consacré à notre couple : « Philippe, le mari candauliste et Olga, l’épouse hypersexuelle (52) : Agun mon amour, mon épouse. » (14 novembre 2018)

Ce que ressent Alicia pour Chou Li est ce que je ressens pour Agun, à qui j’ai promis fidélité, promesse tenue malgré le dérapage avec Ambre (laquelle aurait pu me faire perdre mes deux amours, Philippe et Agun, voir « Philippe, le mari candauliste et Olga, l’épouse hypersexuelle (46) : la plage et le camping : plaisir et jalousie » paru le 5 juillet 2018) et surtout ma douloureuse trahison avec N., qui a failli détruire mes deux couples, celui avec Philippe et celui avec Agun. J’en parlerai bientôt.

Alicia a eu la chance, dans le roman, de pouvoir construire très vite son couple avec Chou Li. La vie nous a séparés, Agun et moi, pendant plus de sept ans, avec pratiquement aucun espoir de nous revoir. Pourtant, si loin de moi, elle m’est restée fidèle, toujours amoureuse. Nous avons toujours maintenu le contact, elle a toujours été ma confidente mais aussi, comme le font dans le roman Alicia et Chou Li, nous avons aussi échangé des SMS, des emails passionnés, y compris alors que je n’avais aucune perspective, que j’étais sous la coupe de Rachid et séquestrée par Hassan. J’ai toujours pensé que nous nous retrouverions. Nous avons même, prenant des risques parce que je faisais ça en cachette de Rachid, puis d’Hassan, fait l’amour au téléphone et ça reste un souvenir merveilleux.

C’est lorsque nous avons reconstitué notre couple avec Philippe que celui-ci m’a dit avoir compris que je devais retrouver Agun, la faire venir près de moi. C’est lui qui m’a encouragé à aller la retrouver en Thaïlande, puis à la faire revenir en France. Je lui dois ce bonheur et jamais je n’oublierai cette preuve d’amour, mais qui était aussi un risque, car il faisait le pari que j’étais capable d’aimer un homme (lui) et une femme (Agun)

Comme Alicia aime à le pratiquer, je ne manque jamais de posséder Agun, de la baiser avec mon gode. Mais contrairement à Alicia, je ne recherche pas la réciproque. C’est moi qui porte le gode ceinture, dans notre couple, je suis en quelque sorte le mâle et Agun est la femme, elle est ma compagne, mon épouse.

J’aime, je réclame qu’elle me doigte, qu’elle me branle mon clito, qu’elle me doigte, qu’elle me fiste, qu’elle me bouffe la chatte. J’aime aussi quand nous nous faisons jouir chatte contre chatte, clito contre clito, j’adore lui faire l’amour ainsi. Je suis une tribade et fière de l’être.

« Alicia » m’a interpellé parce que ce roman m’a rappelé la chance d’être bisexuelle. Je ne saurais me passer des étreintes viriles, d’être possédée, baisée par un mâle. Mais rien ne remplace la tendresse des caresses féminines : une femme, parce que femme, connait si parfaitement comment amener sa partenaire à l’extase. Pour ne prendre qu’un exemple : Philippe sait me faire vibrer en pratiquant sur moi le cunnilingus, mais, quel que soit l’art avec lequel il le pratique, il sait qu’il ne peut, à ce sujet, rivaliser avec une amante, et notamment avec Agun, qui sait me donner avec sa langue un plaisir incomparable.

Pour terminer, j’ai offert ce roman à Agun, lui disant combien je l’ai aimé parce qu’il m’avait fait pensé à notre amour.

Agun l’a lu et m’en a parlé avec franchise, me prenant la main, moi l’interrompant par des baisers tendres. Je reproduis de mémoire notre dialogue avant que nous ne faisons l’amour, d’abord avec tendresse, puis avec passion.

• Tu as aimé ce roman, mon Agun ?
• Il y a de superbes passages, l’amour entre Alicia et Chou Li me rappelle en effet le nôtre.
• Ca t’a excité chérie ? Moi après l’avoir lu, si tu te souviens, je suis venue chez toi et sans explications je t’ai rejointe dans ton lit, alors que tu dormais et je t’ai fait l’amour sauvagement.
• Oui, je me souviens. Tu étais aussi chaude que lorsque tu es venue me retrouver en Thaïlande !
• Et toi, Agun ça t’a excité ?
• Je te mentirai si je te disais le contraire.
• Tu t’es caressée, coquine ?
• Oui, mais en pensant à toi. Je ne désire pas d’autre femme que mon Olga.
• Je t’aime, gynaika moy ! Mais ce roman m’a fait un peur.
• Comment ça ?
• J’ai peur que ça te donne envie de chercher d’autres expériences féminines, que tu ne te lasses de moi.
• Agun, tu es mon amour, tu es ma femme, je te suis et serai fidèle. Tu m’en veux encore pour ce qui s’était passé avec Ambre ?
• Je peux te dire aujourd’hui que j’ai cru mourir quand j’ai su que tu avais couché avec elle. Mais ce qui est important est que c’est toi qui m’en a parlé, tu m’as demandé pardon. Il ne peut y avoir de mensonges entre nous.
• Je répète que je t’aime, comme dans ce roman Alicia aime Chou Li
• Chou Li et Alicia décident d’avoir une vie commune, à la fin du roman.
• Tu as donc changé d’avis à ce sujet, sur l’équilibre qui est le nôtre aujourd’hui entre les deux couples, celui avec Philippe et celui avec toi ?
• Evidemment non, car je sais que tu as besoin de Philippe, que tu l’aimes comme tu m’aimes et que tu as besoin d’hommes, sous son contrôle. Philippe est pour toi à la fois ton mari, ton amant, ton complice, le père des s. Il n’est pas question de toucher à ça. Je voulais juste dire que notre histoire est particulière, mais que je suis heureuse avec toi, avec vous. »

J’espère que mes lecteurs habituels ne m’en voudront pas trop de cette digression à partir de cette fiche de lecture, au sujet de ma bisexualité et de mon couple avec Agun.

C’est la lecture de ce roman qui m’y a amené. J’espère surtout vous avoir donné envie de le découvrir !

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