Il Suffit D'Un Mensonge - Partie 3
Cette histoire est une pure fiction. Toute ressemblance avec des personnes, des lieux et des phénomènes existants ne peut être que fortuite
Partie 3
Alexandre pris le micro que lui tendait son aînée.
« Merci ma chérie. Nous y sommes, ou plutôt, jy suis. Cinquante ans, vingt-cinq ans de mariage, trois merveilleuses filles, une entreprise plus que florissante, un compte en banque dont je nai aucune idée du solde créditeur, et surtout, surtout, une devise que jai scrupuleusement respectée, fidélité, loyauté et franchise. Enfin, tous les ingrédients dune vie heureuse et épanouissante. On craint souvent de manquer les grands évènements, dêtre absent quand il aurait fallu être là au moment opportun. Moi, voyez-vous, je pense avoir eu la chance davoir été là quasiment à chaque fois quil le fallait. Je dirais excepté la nuit où la tornade Martin sest abattue sur le sud-ouest de notre pays et a fait tant de dégâts en décembre quatre-vingt-dix-neuf. Aujourdhui, vous mavez gâté mes filles. Je suis un père heureux et comblé. Jai moi aussi prévu des surprises et une toute particulière vous attend dans le salon, si vous voulez bien vous y rendre, avec vos chéris, Clara vous la remettra et vous donnera toutes les explications nécessaires pour bien en profiter. »
Manon, Océane et Emma, ainsi que Lucas, Hugo et Quentin quittèrent le jardin et pénétrèrent dans la maison.
« Bon, maintenant que nous sommes entre nous, voici la suite des réjouissances. Il y a peu, jai acheté la maison dans laquelle nous habitions les premières années de notre mariage, rue du Pont de la Mousque. Jai également acheté léchoppe voisine celle où habitaient Jocelyn et Clara. Jai lintention den faire le siège de ma firme. Des travaux sont prévus, mais ce nest pas là mon propos. Jai embauché Clara pour gouverner notre demeure et Jocelyn pour travailler avec moi sur un projet de nouveau téléphone cellulaire ultra performant en matière de son et dimage.
Jocelyn savança avec à la main une télécommande. Il lactiva et un écran géant séclaira. Une image dune petite rue bordée déchoppes apparue. On voyait parfaitement lheure de lenregistrement et on entendait très distinctement les bruits de la rue. A neuf-heure, on vit apparaître Christian, que tout le monde reconnut immédiatement. Il frappa au rez de chaussée du 3 de la rue. Personne ne vint ouvrir et il frappa plus fortement à la porte. Nayant toujours pas de réponse, il saisit la poignée et la porte souvrit. Il entra et limage resta sur la vision de la porte refermée.
Jocelyn pris un micro et sadressa aux spectateurs.
« Je savais quAlexandre était à Paris, aussi ce visiteur mintriguait car il ne mavait pas prévenu que quelquun allait visiter Sandrine. A tout hasard, jai dirigé le son vers lintérieur de leur maison et jai enregistré les sons. »
On entendit très distinctement la voix de Christian appeler.
« Sandrine, tu es là ? »
Silence.
« Sandrine ? Mais quest-ce que tu fais prostrée derrière le frigo ? »
« Ah cest toi Christian. Je suis terrorisée. Lorage gronde, les éclairs se succèdent et le vent envoie des branches dans nos volets. »
« Ne reste pas là, viens tasseoir sur le canapé, tu seras bien mieux que dans ce recoin. »
On entend distinctement les talons de Sandrine claquer sur le carrelage. Sandrine sassoit sur le canapé qui émet un bruit feutré.
« Jai peur Christian. Jai essayé dappeler Alex, mais il ny a plus de réseau. Je me suis mise dans ce coin pour ne plus voir les éclairs. »
« Viens ici, mais tu trembles ? »
« Oui, jai peur je tai dit. Ne te moque pas de moi. »
« Allez petite souris, viens contre moi, Cricri va te réchauffer. »
On entend des froissements de vêtement.
« Voila. Tu te sens mieux ? »
« Oui, je suis un peu rassurée. »
« Ce nest quun orage. Il ne va pas durer. On va le laisser passer et puis je men retournerai chez moi. »
« Non, ne me laisse pas. Tu sais que jai peur. Mais tu as laissé Gladys toute seule ?»
« Non, elle est chez ses parents. Je lui ai dit que jallais voir sil ny avait pas trop de dégâts à la boîte et, en passant, je me suis arrêté chez vous pour voir si tout allait bien ici. »
« Ne pars pas tout de suite, jai encore peur quil revienne. »
« Si Sandrine, je dois y aller maintenant. Jai vu que tu allais bien, quil ny avait pas de dégâts chez vous, je ne peux pas en faire plus. »
« Si, reste encore un peu. Jai trop peur de rester seule. »
« Non, je dois y aller. Allez, libère tes mains, il faut que je me sauve.
« Non, je ten prie, reste, je suis terrifiée. »
« Je dois partir je tai dit. Il ny a plus de raison que je reste. »
« Si, reste, jai besoin de ta présence. Tu me rassures. «
« Petit oiseau effrayé, mais tu trembles ? «
On entendit un bruit de baiser.
« Non, arrête, nen profite pas. »
« Tu sais que jai toujours eu le béguin pour toi. »
« Mais tais-toi, cest du passé tout ça. Et puis tu es heureux avec Gladys, ne gâche pas tout. »
« Je ne gâche rien, je fais ce dont je rêve depuis le temps que je te connais. »
On entendit de nouveau un bruit de baiser.
« Arrête, il ne faut pas. Ce nest pas bien. Ne gâche pas notre belle amitié. »
« Personne nen saura jamais rien. »
« Non, tu es notre ami et jaime Alex. »
« Je sais tout ça. Je nai pas lintention de mimmiscer entre vous deux. Je veux juste réaliser un rêve, une seule et unique fois et voilà tout. »
« Non, tu me fais du chantage, cest honteux. »
« Peut-être, mais si ça ne te convient pas, je me lève et je pars. »
« Non, ne pars pas. »
On entendit Sandrine respirer fortement.
« Bon, daccord, mais à la condition que personne nen sache jamais rien. Si Alex lapprend, il te a et il me quittera. Et je ne pourrai jamais me pardonner de lavoir fait souffrir. »
« Arrêtez. Arrêtez ça, cest monstrueux. »
Sandrine sétait levée et avais saisi le micro quAlexandre avait laissé sur le pupitre.
« Il ny a rien de monstrueux ici mon amour. Nous sommes seulement en train de découvrir ce quil sest réellement passé cette nuit-là. »
Elle voulut reprendre la parole mais Jocelyn lui coupa le micro et relança la bande son.
On entendit deux personnes se lever et un bruit de baiser et de froissement de vêtement.
« Enlève-le aussi. Ouah, tu es encore plus belle que je limaginais. »
On distingua le bruit de quelquun se couchant dans le canapé. Des bruits de succion sentendirent et la respiration de Sandrine sembla saccélérer.
« Non, pas là, je ne veux pas. »
« Je peux partir à tout moment tu sais. Laisse-moi faire et profite du moment. »
« Salaud, cest dégueulasse ce que tu fais. »
« Je sais, mais cest top bon. Essaye den profiter toi aussi. »
On entendit de nouveau des bruits de succion puis la voix de Sandrine qui sembla changée.
« Ah, salaud, ah. »
On distingua le bruit de vêtements qui étaient enlevés et jetés à terre. De nouveau quelquun se posa sur le canapé. On entendit comme une lutte et un souffle qui saccélère tout à coup.
« Ah, doucement, tu es gros, tu me fais mal. »
Silence puis mouvements. On sent que le coït est commencé. La respiration de Sandrine saccélère.
« Salaud, ah. »
On entend les bruissements du pénis qui va et vient dans un univers moite.
« Ah, doucement, tu me fais mal encore. »
Le rythme saccélère de nouveau. On entend le souffle de Christian augmenter et Sandrine lâcher quelques gémissements.
« Ah, ah. »
Il se met à souffler bruyamment et elle lâche de nouveau un ou deux gémissements.
« Argh, umpf. »
« Ah, ah. »
Puis tout semble simmobiliser.
« Ouiiiiiii, cest bon Sandrine, je viens en toi. »
« Salaud, ah. »
De nouveau le silence.
« Tu veux que je men aille ? »
« Tu es un vrai salaud. Tu restes, mais après ça, je ne veux plus jamais te voir. »
« Il le faudra bien tout de même. »
« Tu mas juré que tu nen parlerais à personne. Tu as intérêt à tenir ta parole. Alex ne te le pardonnera jamais. »
Jocelyn coupa le son et appuya de nouveau sur sa télécommande. Alexandre regarda Sandrine. Elle sétait écroulée sur une chaise et semblait livide. De son côté Christian le fixait comme par défi, un sourire ironique sur les lèvres.
« Attendez, ce nest pas terminé. »
On pouvait voir six heures trente sur limage toujours fixe de la porte.
« Mais quest-ce que tu fais ? Noooooon. »
On distingua des mouvements dans le canapé. Ils avaient dû dormir là.
« Arrête Christian, je vais te griffer. »
« Allez, une dernière fois ma belle. »
« Ah, tu me fais mal, doucement. »
On entendit la respiration de Sandrine saccélérer tout à coup. Les mouvements semblaient sêtre accélérés.
« Oh, que cest bon, tu es serrée, comme jaime. »
« Ah, salaud. Je te hais. »
Il partit dans un rythme effréné et la respiration de Sandrine se mua en gémissements.
« Ah, non, arrête, non, ah. »
On entendait distinctement leurs deux respirations aller au même rythme et samplifier petit à petit.
« Oui, je vais jouir en toi Sandrine. »
« Non, ah, non. Ah, ah. »
Il sembla simmobiliser et émit quelques grognements.
« Ouiiiiiii, je jouis, ah. »
« Ah, salaud, non, ah. »
Les bruits cessèrent. Puis on entendit lun des deux se lever et ramasser ses vêtements.
« Je men vais. Je ne parlerai de cela à personne, tu as ma parole. Javais longtemps rêvé dun moment comme celui-là, et je ne regrette rien de ce quil sest passé. »
« Tu es un salaud. Je ne te pardonnerai jamais. Sois maudit Christian. Va-ten maintenant, laisse-moi seule. »
Quelques secondes plus tard, on vit la porte souvrir et Christian quitter la maison.
Jocelyn coupa limage et ferma lécran.
« Voilà mes amis, vous savez tout. Comme vous, jai été atterré par cette bande son. »
Alexandre se tourna vers son bras droit.
« Il faut que tu saches quil y a ce soir quatre clients de notre entreprise présents et qui mont fait part de tes tentatives de débauche, alors que tu as un contrat avec une clause de non-concurrence. Jai remis tous ces documents à mon avocat. Voici ce que je vais faire. Christian, tu es licencié pour faute grave, abus de bien, tentative descroquerie et détournement de fond. Jai déposé plainte la semaine dernière, la justice va te convoquer demain matin et tu répondras de ta trahison. Pour ce que tu as fait à Sandrine, sache que Gladys en a été informée. Elle a entamé une procédure de divorce et, comme votre mariage est sous contrat, tu nauras rien de la fortune de ses parents. Je ne donne pas cher de ta peau dans le milieu professionnel, personne ne voudra ni travailler avec toi, ni engager un scélérat. Tu peux partir, je ne te retiens pas. »
Gladys sapprocha de lui, et le gifla de toutes ses forces.
« Tu me répugnes. Je savais que tu courrais tous les jupons qui passaient à ta portée, mais pas que tu serais capable dun viol. Jai déposé une demande de divorce pour faute et adultère. Tu viendras prendre tes affaires quand je te le dirai. En attendant, je ne veux plus te voir chez moi, car, sil fallait te le rappeler, notre maison est à moi et je ne veux plus ty voir. »
Christian quitta la propriété sous les rires et les quolibets. Au même moment, les trois filles du couple suivies par leurs compagnons réapparurent, visiblement informées de la tournure des évènements. Elles se précipitèrent vers leur père et se jetèrent dans ses bras. Elles étaient en pleur et Alexandre essuya les larmes sur leurs joues et les embrassa tendrement. Il reprit le micro et se tourna vers Sandrine.
« A nous deux maintenant. »
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