Initiation D'Une Sainte Nitouche 4

Contrairement à ce que pensent mes nouveaux amis, je ne suis pas du tout introduit (cette phrase est bizarre) dans le milieu BDSM.
Mais comme j’aime bien faire plaisir je me promet de me documenter.
La soirée débute et j’ai pas envie de rester sans rien faire.
Regarder n’importe quoi à la télé, le samedi c’est pas la joie, manger des trucs bizarres (c'est pas avec ça que je vais perdre mon ventre).
Sur un vieux magazine pour homme (je sais c’est pas brillant de lire ça) je remarque un article.
Les clubs SM à Paris, avec des photos alléchantes et l’adresse de deux ou trois clubs.
Ca fait longtemps que j’ai envie de voir comment fonctionnent ces clubs et ce qu’il s’y passe.
Problème quand tu es un mec seul , c’est difficile de rentrer.
Je repose le magazine, zappe entre Patrick Sébastien et the Voice, je ne vais quand même pas me taper cette daube toute la soirée ,en plus le film de cul sur canal passe à minuit , ça va être long.
Je compose le numéro du premier club, un homme me répond (ça commence mal) , non il n’accueille pas les hommes seuls et me raccroche au nez.
Moi je suis un petit gars qui ne renonce pas facilement, deuxième numéro (il n’y en a que trois rassurez vous).
Tiens cette fois c’est une femme,(c’est quand même plus sympa) , hommes seuls limités en nombre et priorité aux habitués (comment devenir un habitué si on ne vous laisse pas entrer), elle me dit que je peux essayer mais qu’elle n’est pas sure que je puisse entrer.
Un regard rapide sur un plan me décourage, du fin fond de ma banlieue à ce club c’est pas la porte à côté , si en plus je ne rentre pas .
Bon j’essaye le dernier numéro (le suspens est intense non ! ! ! !)
Encore un mec au bout du fil, là aussi nombre d’hommes limité mais comme il n’y a pas grand monde j’ai une chance d’entrer, je n’ai qu’à donner son nom à l’entrée et il verra ce qu’il peut faire.
Il ajoute dress-code obligatoire, kesako dress code ?
Habille toi en noir c’est le minimum (comme si l’habit faisait le maître).


Bon ok , je dois avoir ça quelque part.

Je passe sur la douche (quoique ! ! ! !) et me voilà tel le cavalier noir sur mon scooter sous la pluie.
Là aussi je passe sur le trajet avec les chauffards du samedi soir .
La rue est longue et bien sur je suis dans le mauvais sens, en plus il faut que je trouve un distributeur car ils n’acceptent que le cash. (qu’est ce qu’il ne faut pas faire quand même pour vivre ses fantasmes).
Bon enfin je suis devant la porte , ils sont à côté du commissariat (au moins on ne me volera pas le scooter).
Je sonne, (minutes interminables sous l’œil goguenard de la maréchaussée)
On ouvre , une demoiselle brune un peu trop maquillée à mon goût me demande ce que je veux.
Je m’abstiens de répondre un truc du style " c’est pour faire un tennis ", et prononce le nom du monsieur du téléphone.
Les flics dehors se sont désintéressés de moi mais j’ai l’air d’un con devant cette porte à attendre, en plus comme un fait exprès, la rue déserte tout à l’heure est devenue un lieu de passage assez fréquenté.
Enfin mon nouvel ami arrive.

J’entre dans une petite pièce avec un comptoir où trône le sosie de Vampirella , elle prend mon blouson et mon casque et me tend un ticket .
Jusque là on dirait une boite normale.
Mon hôte m’attend , lui aussi est en noir tous les deux on dirait les Blues’Brothers.(les lunettes en moins)

On descend un petit escalier ,et on débouche dans une salle avec un bar, et des canapés comme chez mes parents (je ne regarderai plus leur salon du même œil).
Un cou d’œil rapide pour essayer de repérer les femmes présentes, en effet pas grand monde.
Le monsieur me fait visiter (sympa , mais je ne vais pas acheter de suite) , une première salle sombre avec une croix de saint André suivie d’une autre avec une table.
Là c’est le coin bougie me dit il (en plus ils font des ateliers ! ! ! ! d’habitude c’est peinture sur soie ou macramé).

On monte un autre escalier (il faut que j’arrête de fumer où qu’ils mettent un ascenseur)
Deux ou trois salles vides pour l’instant (une qui ressemble à une salle de classe, une autre avec des anneaux qui pendent du plafond, etc……) .

On redescend , mon copain retourne à ces occupations et moi je vais au bar (je vais toujours au bar ) , je tend mon ticket à Vampirella (il y a plus de lumière et elle est plutôt pas mal la dame). Je commande un whisky avec de la glace et elle me sert de la glace avec du whisky.
Je regarde mes futurs collègues (enfin j’espère), peu de femmes et elles sont en couple , plutôt entre deux ages, quelques mecs seuls qui comme moi regardent , tous habillés en noir avec plus ou moins de bonheur (on se croirait à un congrès des amis de Zorro).

Bon, je prend l’air détaché (c’est un comble dans un lieu de bondage) et attend que ça s’anime.
A chaque sonnerie de la porte d’entrée , le silence se fait et tout le monde attend de voir qui arrive.
Là , c’est un couple , lui plutôt sec ,habillé en …..(devinez ?) , (on risque pas de faire une pub pour Benetton), par contre elle (hou là là) blonde , cheveux tirés en arrière, grande robe fendue noire et des bottes. Mes autres compagnons d’infortunes ont les yeux qui leur sortent de la tête j’en vois même un qui bave. Moi je la joue mec blasé et peu intéressé (mais je n’en pense pas moins) , nos deux amis font le tour du propriétaire avec le guide et reviennent vers le bar, là le monsieur demande en anglais à Vampirella qui n’est pas bilingue ,du vin rouge ( regard paniqué de la reine des vampires, pas de pinard , c’est un club cosy ici) le guide arrive (tiens il n’a pas de casquette) explique à nos amis anglo-saxons qu’il peut leur proposer du champagne (regard écœuré du couple) qui finit par prendre une Suze (ça existe encore ce truc…il faut être Anglais pour aimer ça).

C’est marrant mais les mecs seuls se sont trouvés une passion pour le bar et Cruella est débordée (c’est pas comme les rations qu’elles sert).


Mais le couple reste à les ignorer et parle entre eux ,ce ne sont pas des Anglais, visiblement plutôt des Hollandais si j’en crois le dialogue (non je ne parle pas hollandais, mais comme je ne comprend rien et que visiblement ça ne ressemble à rien de connu on va dire que ce sont des hollandais), moi toujours stoïque et détaché je mate du coin de l’œil la fente de la jupe de Frida (c’est hollandais comme prénom ?).

Les autres mecs prennent aussi l’air de rien avec plus ou moins de bonheur .
Du coup on a complètement oublié les autres arrivants, l’air de rien, ça s’est rempli, quelques couples et deux ou trois femmes qui papotent, je commence à m’emmerder grave , et tous les sièges sont pris.

Ha !!!! j'allais oublier la musique qui coule des haut parleurs, si je vous dit pseudo planante avec une voix d'hôtesse d'accueil qui murmure "Sade prend moi..... vous aurez reconnu Enigma qui est aux boites bdsm ce que la danse des canards est aux mariages et fin de banquet.

Pour l’instant c’est calme, je regarde ma montre, déjà une heure que je suis planté au bar.
Günter et Greta sont en grande discussion, peut être font ils leur planning de visites de demain (Notre dame, Pigalle , etc.……..) .
Je fais durer mon verre (non pas que je sois radin mais je veux garder l’esprit clair si une opportunité se présente (on peut toujours rêver).
Tiens ! ! La voilà peut être l’opportunité, une femme vient de faire une entrée remarquée dans la pièce.
Cheveux blonds, et tenue provocante (enfin ça dépend pour qui, mais depuis qu’on sanctionne le racolage passif, elle devrait faire gaffe).
La pauvre, je la plains un peu, elle à l’air comprimée dans un soutient gorge prêt à exploser et la démarche est plutôt hésitante (jupe serrée + hauts talons bonjour le numéro de funambule).
Pas mal quand même cependant, mais je garde ma technique (qui ne marche jamais mais je n’en connais pas d’autre) du gars stoïque et détaché.

Elle porte un regard méprisant sur la salle et s’approche du bar.
Mes nouveaux amis (je veux parler des petits gars tout de noir vêtus), ont l’air fascinés comme des adolescents à qui on auraient promis une nuit avec Paméla Anderson .
Le petit gros à côté de moi va finir par tomber dans le décolleté de la dame, elle le rabroue et
Le pauvre pique du nez dans son verre.
Elle a pas l’air commode, voilà qu’elle s’en prend à mon voisin qui trône sur un tabouret. Il ressemble à Freddy Mercury qui aurait sur le Hamburger , en plus il porte un pantalon en skaï avec poutres apparentes et un tee-shirt taille 12 ans.
Elle lui parle de règles du bdsm et de places réservées (comme dans le métro) et Freddy se lève en s’excusant.
Décidément elle m’agace. Elle est maintenant assise à côté de moi , commande un truc sans alcool à Cruella qui doit se dire que c’est pas sa soirée.
J’en profite pour examiner la dame en détail.A part la tenue, elle à une certaine classe , j’adore les décolletés provocants et puis les jambes sont plutôt appétissantes, (même si je ne suis pas fana des porte- jarretelles, trop compliqués et peur de prendre les élastiques dans l’œil voire pire).
Elle doit remarquer mon manège car elle se retourne et me lance un regard qui ressemble à celui de mon patron quand il me demande où j’en suis dans mon travail.
Elle insiste lourdement sur mon petit ventre et prend un air méprisant en fixant mon costume
(Bon alors à ce niveau du récit deux remarques : d’abord mon ventre, n’exagérons pas je ne suis pas Obélix seulement j’ai arrêté le sport depuis le lycée et je suis comme Churchill à qui on demandait le secret de sa longévité et qui répondait " NO SPORT " , quand au costard je ne le sort qu’aux enterrements c’est pas un Hugo Boss d’accord mais une fois la naphtaline enlevée des poches il est plutôt présentable) .
Là dessus, notre dominatrice dont l’amabilité est inversement proportionnelle à la taille de ses seins s’éloigne d’une démarche chaotique vers l’escalier.
Bon avec tout ça, j’ai perdu le fil, il semble qu’il y ait de l’agitation dans l’air, je vais voir ce qui se passe.
Dans la première salle, Greta ou Frida (je ne sais plus) est attachée à la croix de saint André la robe ouverte, et Günter entre deux baisers lui pince les seins (qu’elle à jolis d’ailleurs) et lui caresse le sexe (le spectacle est charmant, mais un peu répétitif). A mes côtés les commentaires fusent (c’est pas bien de profiter qu’ils ne parlent pas la langue).
Je resterai bien à regarder mais les mecs le verre à la main qui commentent me tapent sur les nerfs.
Dans l’autre salle, divine surprise, une brune à la tête rasée, alors là j’en vois qui rigolent. Non je ne fait pas des phrase à la Ponson du Terrail mais la couleur de ses sourcils laisse supposer la teinte de ses cheveux envolés (pas mal la phrase ! ! ! ! !)
*Petit intermède culturel pour ceux qui ne savent pas qui est Ponson du Terrail (en plus vous allez vous instruire en lisant ces aventures) écrivain français (1829-1871) auteur de feuilletons dont le célèbre Rocambole (un genre d’Arsène Lupin) et qui écrivait des phrases du style " il vit le lit vide et il le devint " (livide : Puisqu’il faut tout vous expliquer, pour jouer à Question pour un champion c’est pas gagné ! ! !)
Fin de l’intermède.
Donc ma brune chauve, est uniquement vêtue de son sourire (enfin c’est une façon de parler parce qu’elle à pas vraiment l’air de rigoler, mais c’est mieux que de dire qu’elle est à poil ce qui permet à ce texte de garder une certaine tenue (contrairement à elle))à ses côtés où plutôt autour d’elle papillonne un homme qui passe et repasse une corde autour de notre amie, ça a l’air vachement compliqué et je reste admiratif (moi qui ne sais même pas faire un paquet cadeau), par contre, il a l’air indécis parce que dés qu’il a fini, il défait tout et recommence une autre combinaison sur la pauvre fille qui doit comprendre la solitude du rôti sur l’étal du boucher.
Je laisse nos apprentis scouts à leur sac de nœuds et regagne le bar, en passant je remarque qu’Hilda est en train de faire une gâterie à Helmut sous l’œil intéressé (et c’est un euphémisme) du fan club de Dark Vador, qui a du mal à garder les mains inactives (allez les gars il n’y a pas de mal à se faire du bien).
Au bar je retrouve notre blonde dominatrice en grande conversation avec un type à lunettes dont je découvrirai plus tard que c’est le maître des lieux, à ces pieds (ceux de la blonde, essayez de suivre c’est fatiguant de tout vous expliquer), le sosie de Freddy Mercury lui lèche les escarpins avec application (avec la langue aussi) , elle à l’air de s’en foutre comme de son premier soutient gorge.
Je m’assois un peu en face d’elle et commence à la fixer, elle m’énerve ( j’ai pas dit, elle m’excite), il y a un je ne sais quoi qui me donne envie de la baffer et de lui rabattre son caquet
J’aime bien les challenges et dominer une maîtresse ne serait pas pour me déplaire.





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