Samia - 52 Un Week End À La Campagne.
Le vin et le chocolat, ça ma fait du bien, un rayon de soleil dans une nuit noire. Il ny a quune chose de positive dans cette affreuse punition que nous inflige mon beau père... cest Ailla. Elle est belle et intelligente et elle sent bon. Je sais bien qu'elle ne doit pas être facile à vivre, mais cest elle, le vrai rayon de soleil.
Et puis, jai un plan. Pas un plan foireux comme le casse, un plan qui va nous sauver. Sainte Sara veille sur nous, pauvres Roms rejetés de partout et...
Samia !
Oui, la Voix, mais jai pas le moral... Bon, jai Ailla, le vin, le chocolat...
Un peu avant 22 h, les gens quittent le bar. On se rhabille et on sen va aussi. Ailla sait où sont nos chambres... enfin, nos chambres, cest une façon de parler. On dort dans le dortoir n° 8. Dans cette très grande pièce, il y a des rangées de minces matelas posés directement sur le sol et dans un coin, un tas de couvertures crasseuses.
La salle de bains et les toilettes consistent en quelques seaux. Bonjour lhygiène et les odeurs. Il y a heureusement une grande fenêtre ouverte, je vois même la lune...
Ailla sait aussi qui est le chef de cette chambre. Madame Lóng dirige tout le groupe, mais chaque chambre a une dure à cuire qui fait la loi. Ailla est un génie, je crois lavoir déjà dit. Elle va sincliner devant une grosse Chinoise. Elle lui parle et la fait rire ! Cette fille est...
SAMIA !
Oui, daccord la Voix.
Je disais quelle la fait rire et la Chinoise lui caresse même la hanche et les fesses. Elle ne va quand même pas passer la nuit là ? Non, heureusement, elle revient vers nous. Intriguée, je lui demande :
Et alors ?
Je te dirai ça demain, je suis crevée.
Elle se couche sur un des matelas en ajoutant :
Va chercher des couvertures.
Il nen reste que deux, les filles ne vont pas me laisser les prendre.
VAS-Y !
Oui...
On me donne quand même les deux dernières couvertures, mais cest peu pour trois personnes.
Je peux me mettre contre toi ?
Oouiii.... Maintenant, tais-toi.
Julien se couche lui aussi derrière moi et il me colle. Je le laisse faire, pour une fois.
***
Au milieu de la nuit, on est réveillés par la lumière du plafonnier et une voix qui crie un truc en chinois. En fait, ce nest pas le milieu de la nuit, mais laube. Il doit être horriblement tôt. Je vais vite faire la file pour pouvoir masseoir sur un des seaux. Cest pressé. Ailla me dit :
Laisse tomber, on peut aller ailleurs.
Comment elle sait ça ? Cette fille est... non, jai rien dit ! On sort dans une cour qui donne sur un champ, il y a plusieurs tranchées et des filles qui se soulagent, pantalons baissés. Et le papier pour sessuyer ? Et la douche ?
De là, on va manger du riz collant avec un peu de légumes et des bananes mi-jaunes, mi-noires. Ensuite, on doit toutes se mettre en rang dans une autre cour. Là, tous ceux qui ne sont pas en orange viennent faire leur marché. Dabord, les gens en civil. Un homme fait signe à Julien et il part avec lui.
Puis un couple vient nous observer. Lhomme dit :
Elles sont spectaculaires !
La femme répond :
Oui, mais elles puent, il faudrait les laver et leur donner un uniforme propre.
La faute à qui si on pue ? Le même homme dit à un des gardes qui nous surveille :
On prend ces deux-là.
Le garde sincline en disant :
Très bon choix, Monsieur.
On suit le couple jusquà une salle de douche. La femme nous dit :
Lavez-vous soigneusement et vite !
Ailla et moi, on se savonne mutuellement. Jaimerais me frotter à elle, mais cest impossible avec cette femme qui nous surveille.
Quand on est lavées et rincées, elle nous donne une serviette propre pour nous essuyer. Ensuite, lhomme revient avec deux uniformes propres. On suit ce couple jusquà lentrée de lusine, la vraie, la grande. Derrière un comptoir, il y a deux filles en tailleur noir, sûrement des Thaïs, à nouveau.
Cest elles qui vont rester à lentrée pour accueillir les gens et prendre les bagages. Elles doivent vous obéir, sinon, il faut les punir.
Charmant ! Moi qui pensais quon allait devoir coudre dans un atelier... Les filles parlent entre elles, puis lune delles nous annonce :
Je vais montrer à ma collègue comment vous punir. Penchez-vous en avant.
Je mexclame :
Mais on na rien fait !
Obéissez !
Bon, on se penche, la fille prend une canne en bambou et elle me donne cinq coups sur les fesses, heureusement sans me faire baisser mon pantalon. Ça fait quand même vraiment mal, ce bambou, je crie à chaque coup.
Lautre fille sexerce sur les fesses de Ailla qui reste stoïque et ne crie pas, évidemment... La fille qui ma frappée me dit :
Quand des visiteurs arrivent en voiture, vous devez vite leur ouvrir la portière, les saluer et prendre leurs bagages. Chaque fois que vous ne le ferez pas bien, ce sera cinq coups sur les fesses. Compris ?
Ailla et moi on répond :
Oui Mademoiselle.
On passe lheure suivante à courir quand il y a une voiture et à sincliner devant ceux qui en sortent. On se prend chacune encore 5 coups de canne sur les fesses. Pourquoi ? La fille qui ne savait pas comment frapper nous le dit :
Ça, cest sans raison. À part que cest amusant. Nest-ce pas ?
Oui Mademoiselle
Grrrrr ! Et puis... une grosse voiture arrive, je cours ouvrir la portière côté passager et il en sort... Satan ! Non, pire que ça, mon beau père ! Il est accompagné dune jolie brune sexy. Il me demande :
Quest-ce que tu fais là, toi ? Tu devrais être dans un atelier aux ordres des ouvrières. Je vais men occuper.
Ma Voix intérieure a beau me hurler "Ta gueule !", je réplique :
Je suis ici parce quun psychopathe my a envoyée.
Il sourit... Aïe, aïe, aïe... Cette expression me rappelle de très mauvais souvenirs, quest-ce que jai fait ! Il me répond :
Tu nas pas envie dune semaine de vacances avec ton mari ? À la campagne, par exemple.
Cette fois-ci, je me tais. Sa copine lui demande :
Cest quoi cette folle, darling ?
Darling (!!) répond :
Son mari et elle travaillent pour moi. Ils ont essayé de voler la paye des ouvriers, alors je les ai envoyés ici, plutôt quen prison.
Tu as trop bon cur, darling.
Bon cur ! Oui, autant quun tigre affamé ! Quand il parle aux hôtesses, je lentends dire :
On va venir chercher la brune, la rousse peut continuer à travailler.
Certainement, Monsieur.
Profondes courbettes des deux hôtesses.
On ne vient pas me chercher tout de suite. Jai le temps dexpliquer mon plan à Ailla. Les hôtesses ont beau crier et me donner des coups sur les fesses, je ne sens rien ou presque. Je lui répète plusieurs fois de suite, en finissant par lui demander :
Tu as tout retenu ?
Tout, Samia.
Un garde arrive. Il me passe un collier autour du cou. Plus exactement un épais cercle en fer avec une chaîne comme laisse. Ailla me dit :
Tiens bon !
Ouiiii...
Le garde tire sur ma chaîne. On sort de lusine pour nous diriger vers une camionnette. Il me tire à lintérieur du véhicule et attache ma chaîne à un anneau au plafond. Je suis obligée de rester debout. Julien est là, il me fait un signe de tête "Ça va ?", je réponds de la même façon "Impec !" Il y a deux Occidentales attachées de la même façon.
On roule pendant une petite heure, debout, se cognant les unes aux autres dans les tournants. Par le pare-brise, je vois quon arrive devant une forêt de bambous géants. Lorsquon y pénètre, je maperçois que cette forêt nest quune ceinture de bambous cachant une haute palissade, surmontée de fils de fer barbelés. Cest une prison ! Deux gardes ouvrent une grande porte et on se dirige vers de vieux bâtiments... Autour de nous, des champs sétendent à perte de vue. Un peu partout, il y a des gens qui travaillent. Les femmes et les hommes sont nus, à part un collier en fer, des sandales et un très grand chapeau conique, sans doute en paille.
Ce serait une scène... bucolique, sil ny avait des gardes qui encouragent les prisonniers en leur donnant des coups de cannes en bambous sur le dos, les fesses et les jambes ! Je remarque que les gardes ne sont pas Chinois, mais Occidentaux.
Cest le cas du garde blond qui vient détacher nos chaînes et nous fait descendre de la camionnette. Julien vient près de moi. Le garde appelle une jeune Chinoise nue, évidemment pour lui dire :
Donne-leur de leau.
La fille sincline en répondant :
Oui, Maître.
Ah, carrément ! La fille se plie encore en deux, puis va nous chercher deux bouteilles deau quelle dépose à nos pieds. Le garde nous jette :
Buvez. Beaucoup !
On lui obéit, ça fait du bien, surtout quil fait vraiment chaud. Quand tout le monde sest désaltéré, le garde nous annonce :
Vous allez rencontrer vos Maîtres. Quand ils seront à dix pas, vous vous mettrez à genoux, puis vous poserez vos fronts sur le sol, mains croisées sur les reins. Faites-le !
On se met tous en position, le garde passe derrière nous et...
Aïe !!
Il vient de me donner un coup de canne en bambou sur les fesses en disant :
Cambre-toi plus !
Aïe !!
Nouveau coup sur mes fesses !
Mieux que ça, je veux voir ton trou du cul !
Les deux filles et Julien se prennent aussi deux ou trois coups de canne. Il nous dit :
Debout et vous avez bien compris, à dix pas.
On attend au soleil... Je passe mes mains sur mes fesses et je sens les deux boursouflures laissées par la canne.
Enfin, nos maîtres arrivent... Un gros Chinois dune cinquantaine dannées et une adolescente fluette, également chinoise et... habillée. Ils sont suivis par deux filles nues qui tiennent chacune un parasol pour protéger les Maîtres du soleil. Deux autres filles portent un lourd fauteuil. Dès quils sont à ce que jestime être dix pas, je me mets à genoux, puis je pose le front sur le sol. Julien et les filles font la même chose. Je suis incapable de voir ce qui se passe, je dirais que lhomme sest écroulé dans le fauteuil et la jeune fille fait le tour de notre petit groupe prosterné.
Elle sarrête derrière moi et elle me donne un petit coup de pied dans les fesses en disant :
Samia ?
Oui Maîtresse.
Pas facile de parler avec la bouche presque contre le sol. Elle tâte mes fesses du bout du pied en disant :
Tu as un beau cul... À côté de toi, cest ton mari ?
Oui Maîtresse.
Vous êtes aussi bien assortis quune grenouille et un lapin. Pourquoi las-tu épousé ?
Je lui réponds la vérité :
Par intérêt, Maîtresse, son père est riche et il faisait tout ce que je voulais.
A suivre.
"Samia, fille du voyage" vient d'être publié par La Musardine, infos : mia.michael@hotmail.fr
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!